Quelques notes sur votre serviteur
Au lecteur
Ami, je vous dédie
Ces pages où les vers,
Tels une maladie
Qui me brise les nerfs,
Éprouvent
le désir
D’échapper à mon cœur
Pour s’en aller salir,
D’une page, la blancheur.
Ces mots
sont ma torture.
Si je les laisse aller,
Ma main qui les capture
Joue à les assembler,
A composer
un texte
Qui fera mon orgueil,
Ou qui sera prétexte
A me mettre au cercueil.
Car, à
vous, cher lecteur,
Cette pensée me livre
Et, vraiment, j’ai bien peur
Que vous n’aimiez ce livre,
Que vous le
rejetiez
Comme on fait d’une ordure,
Puis, que vous m’en blâmiez.
Pourtant, je vous assure
Qu’il
n’est au fond de moi
Ni haine, ni passion,
Aussi, ayez ma foi
Un peu de compassion
Pour
l’homme que je suis
Et qui sera, demain,
Comme l’ombre des nuits
Obscur, et incertain.