Plaidoyer
Je suis un
immigrant, vivant à la dérive,
Je n’ai pas de papiers, j’ai peur et je m’esquive ;
Chaque fois que je cherche un travail, un abri,
Je crains d’être arrêté et mis au pilori.
J’ai quitté mon pays, mon épouse, ma fille,
Pour tenter un futur, pour toute ma famille,
Mon pays que créa Nabuchodonosor,
Était considéré, jadis, comme un trésor.
Maintenant, il n’est plus qu’un pays de famine,
La mort règne partout, et la peur prédomine,
On suspecte chacun de nos concitoyens;
Je me suis évadé, pour trouver les moyens,
De refaire ma vie et celle de mes proches,
Mais les autorités m’accablent de reproches.
On harcèle mes jours, je suis au pied du mur,
Accordez-moi la vie, un espoir, un futur,
Je veux participer à toutes vos coutumes,
M'intégrer dans vos mœurs, perdre les amertumes,
Qui me font tant souffrir, et qui rongent mon cœur,
Pendant d’entières nuits, de veille et de terreur.
Ma famille me manque, car cette incertitude
De mon état civil me remplit d’inquiétude,
De ne jamais revoir ceux qui me font rêver
D’un paisible foyer; de pouvoir éprouver,
Une existence saine, où le travail honnête,
Redonne l’amour propre, apaise la tempête,
Qui détruit les esprits, de tous les sans papiers ;
Car nous n’existons pas, au fond de nos guêpiers.
Quand je me suis enfui, quittant mon domicile,
J’avais pensé pouvoir, avoir droit à l’asile,
Je ne veux pas finir parmi les enfiellés
Comme un vil fugitif, derrière des barbelés.
Je ne veux pas mourir comme un gueux qu’on pourchasse ;
Légalisez mon sort, donnez-moi mon espace,
Ne me renvoyez pas dans ce Moyen Orient,
Qui va bientôt subir, un sort humiliant.
Espoir, ô doux espoir, comment puis-je t’atteindre ?
Je cherche un peu de paix, je ne veux plus me plaindre,
Nous avons, tous, le droit de vivre avec honneur,
A la sueur du front, sans craindre l’oppresseur.
Octobre 2002
Hégémonisme
Nous subissons un barbarisme,
Qui nous dégrade comme humains,
Met à l’épreuve l’optimisme,
Pour assurer nos lendemains.
Puis-je garder cet optimisme,
Que le futur sera meilleur?
Le spectre de l’hégémonisme,
Remplit mon âme de terreur.
Je veux que ma progéniture,
N’ait pas à craindre les dangers,
Du faux brillant de la culture,
Insinuante d’étrangers.
Le monde entier doit prendre garde,
Son patrimoine est en danger,
Le nouveau monde nous regarde,
Il peut venir nous étrangler.
5 Mai 2003
Guerres Balkaniques
Pour
défendre la paix, faut-il faire la guerre?
Faut-il verser du sang, pour étancher les feux?
Faut-il faire crouler l’esprit des pauvres gueux,
Dans un grand tourbillon de pleurs et de misère?
Comment justifiez-vous cet immense carnage,
Sous le prétexte de civilisation?
Ô ! peuples sans raison, détruire une nation,
C’est détruire soi-même, en feignant le courage.
Ou donc est la raison de massacrer les hommes,
Les enfants qui jadis, étaient vos chers voisins,
Les femmes qu’hier encore épousaient vos cousins;
Vous n’êtes pas géants, vous n’êtes que des gnomes.
N’avez-vous rien appris de la sanglante histoire,
Des peuples subjugués, vaincus comme vainqueurs,
Qui n’ont pour souvenirs que larmes et rancœurs,
Fruits amers et vicieux d’une amère victoire.
Vous avez tous besoin d’un moment de sagesse,
Que vous soyez chrétiens, juifs ou musulmans,
Russes, Américains, Serbes, ou Allemands,
Vous avez tous versé du sang dans votre ivresse.
Tous ceux qui sont tombés pour combattre vos guerres,
D’Abel à l’inconnu, fusillé ce matin,
Étonnés d’être morts, vous demandent, enfin,
Faut-il- verser mon sang pour défendre vos terres ?
1990-2001
La peur
J’entends, au loin, le roulement,
De l’ouragan et du tonnerre,
Et sous mes pieds, tremble la terre ;
Les
dieux me semblent en colère
De
voir ce grand chambardement.
A l’horizon, un noir faucon,
Accompagne ce cataclysme,
Il martèle cet euphémisme :
« Qu’il faut du sang et du cynisme,
Pour s’emparer de Ctésiphon. »
Un scénario de cauchemar,
S’esquisse sur ce millénaire,
Plein d’une écume sanguinaire,
Seul, un exemple salutaire,
Peut arrêter cet escobar.
Peuples du monde, vos enfants,
Vont s’immoler pour le pétrole,
En entassant la nécropole,
Entreprenant la guerre folle,
Qu’on veut lancer à vos dépens.
Réveillez-vous de la torpeur,
Qui dope votre conscience,
Paradez votre impatience,
Avec vigueur et défiance ;
J’écris cela, car, moi, j’ai peur !
19 Janvier 2003
La Petite
Flamme
Il était une fois une petite flamme,
Qui vint sur cette terre avec beaucoup d’effort,
Son petit feu brillait pour éclairer son âme,
Elle naquit, hélas, avec un triste sort.
Elle arriva trop tôt, elle était si fragile,
Autour d’elle le bruit était assourdissant,
Le sifflement aigu d’un tombant projectile,
Faillit mettre une fin à son souffle naissant.
Sa flamme vacillait, car sa mère mourante,
Gémissait et pleurait, recouverte de sang,
La petite cherchait la manne nourrissante,
Que seule la maman peut donner à l’enfant.
Ce jour, obus et chars détruisaient les structures,
Les bombes des avions causaient de grands charniers,
Les gravats, tout autour, servaient de sépultures,
A ces gens qui mourraient dans ces vastes bourbiers.
Le ciel était couvert d’avions lançant leurs bombes,
Les feux brûlaient partout; seuls des gémissements,
Et quelques faibles cris sortaient des catacombes ;
La mort se régalait de ces événements.
Un nuage tout noir couvrait le labyrinthe
Des fondations où fut, ce matin, sa maison,
Dans ce gouffre béant la flamme s’est éteinte,
Ainsi qu’une comète, au fond de l’horizon.
12 Mars 2003
La vieille
Europe
La vieille Europe a la richesse,
Et l’expérience du passé,
Le Nouveau Monde a la hardiesse,
D’un jeune adolescent vexé.
Il est avide de prouesses,
Et sans respect pour ses aînés,
Il multiplie ses rudesses,
En leur faisant des pieds de nez.
C’est triste que la maladresse,
D’un parvenu, plutôt, borné,
Nous plongera dans la détresse,
D’un avenir infortuné.
La vieille Europe a la sagesse,
De politiques raffinés.,
Habitués à la souplesse,
De diplomates chevronnés.
Sauver la paix, n’est pas faiblesse,
C’est, au contraire, souhaiter,
Un avenir pour la jeunesse;
C’est leur devoir de protester.
25 Janvier
2003
Le Tocsin !
Il revêt son armure et prend, en main, sa pique,
Ce nouveau Tamerlan au verbe torrentiel,
Se croît déjà le maître et champion véridique,
D’un monde qui ne veut pas goûter à son fiel.
Ce pauvre freluquet a perdu la boussole,
Il chasse des moulins comme un halluciné,
Il veut mettre le feu, pour l’amour du pétrole,
Et risque son honneur, par un acte mort-né.
Nous avons le devoir d’arrêter l’holocauste,
Qui pourrait embraser toutes les nations
Il faut que nous ayons une unique riposte,
Pour étouffer, dans l’œuf, ces machinations.
Peuples du monde entier, arrêtez le carnage,
Qui dessine bientôt, un empire insolent,
Il faut intervenir contre ce braconnage,
Qui teint vos avenirs d’un trépas dur et lent.
Vous serez sous le joug de ce nouvel empire,
Écoutez le tocsin qui sonne votre mort,
Levez vos boucliers, le futur sera pire,
Si vous ne faites rien, pour sauver votre sort.
13 Février
2003
Où donc est
le courage ?
Comment peut-on punir ces meurtriers sauvages,
Ces tueurs acharnés, ces faiseurs de veuvages ?
Nations, unissez-vous pour condamner, sans peur,
Ces massacres sans fin; sortez de la torpeur
Qui vous rend spectateurs de cette boucherie,
Vous fermez vos regards, à la supercherie,
De ces peuples qui n’ont d’autres buts que tuer
Des femmes, des enfants; et de perpétuer
La haine dans les cœurs ; vous les laissez commettre
Ces crimes qu’il ne faut, plus jamais, leurs permettre.
Arrêtez ce carnage, unissez votre effort,
De New York à Paris, de Moscou à Francfort.
Il faut que vous trouviez des moyens dramatiques
Pour que la paix retourne au cœur des fanatiques.
Ne soyez pas témoins, soyez participants,
Mettez fin aux dessins de ces vils sacripants.
Vous avez les moyens, où donc est le courage,
Qu’il vous faut pour stopper ce terrible carnage,
L’histoire jugera votre manque de cœur,
Et vous couvrira de honte et déshonneur.
Novembre 2002
Chiaroscuro
Je crois n’avoir
plus rien à dire,
J’ai tout couché sur le papier,
La sève chaude qui m’inspire,
N’a plus la force d’essayer.
Je voudrais bien faire une pause,
Pour me remettre au diapason,
D’un monde qui se décompose,
D’un monde plein de trahison.
La neige pèse sur mon âge,
Son froid glaçant et sa lourdeur,
Ont ébranlé tout mon courage,
Et m’ont fait perdre mon ardeur.
Je suis un de ces vieux fossiles,
Du siècle qui m’a dépassé,
Je goûte mieux les jours faciles,
De ma jeunesse et mon passé.
C’est un effort que de comprendre,
Ce qui se passe autour de nous,
Car maintenant il faut prétendre,
Qu’on peut survivre sans tabous.
Je suis très fier de ma culture,
Je ne veux pas la yankeeser,
Mais tout conspire à sa souillure,
Qui cherche à la bâtardiser.
Je veux quitter ce véhicule,
Qui roule vers sa perdition,
Mon cours étrange dissimule,
Les signes de la reddition.
Je ne suis qu’un anachronisme,
Car je n’ai pas évolué,
Je ne veux pas voir le cynisme,
D’un monde triste et pollué.
Malgré ce ton plein d’alarmisme,
Que j’ai décri pour nos futurs,
Je crois encor que l’optimisme,
Pourrait sauver les jours obscurs.
29 Mai 2003
Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant. *
Il faut de la sagesse et beaucoup de patience,
Pour éviter la guerre et promouvoir la paix,
Être maître chez soi, sans ployer sous le faix,
Éviter toute embûche, à devenir laquais,
Et suivre, avec courage, une droite conscience.
Nous avons survécu un sanglant centenaire ;
Des guerres qui nous ont faits, tous, saigner à blanc,
Les stigmates sont là, gravés sur le flanc,
D’un monde qui n’a plus l’estomac pour le sang,
Et qui veut, pour ce siècle, une paix, sans calvaire.
Jouissons
nos enfants, et déposons les armes,
Pourquoi, nous les humains, sommes si belliqueux ?
Cette malédiction, est-ce l’ire des dieux,
Qui remonte à Caïn, et du temps des aïeux.
Qui nous ont fait verser, des océans de larmes ?
Qu’attendez-vous, nations ? Dressez vos barricades,
Détournez ces faucons, qui veulent entraîner,
Vos hommes, vos enfants, pour les faire mener,
Une guerre, sans but, qui pourrait les berner,
A les faire mourir, dans de vaines foucades.
Arrêtons ce carnage, au sein des hémisphères ;
Ce nouveau millénaire, encor, dans son berceau,
Exige qu’on lui donne un tout nouveau trousseau,
Pour bannir, à jamais, son terrible fardeau,
Et qu’on l’absout du sang, qu’a fait couler, ses pères.
Chaque génération, depuis l’aube primaire,
A saccagé, détruit, des civilisations,
L’Égypte, Athènes, Rome, ont causé d’ablations
Des peuples de leurs temps, et depuis, les nations,
Ont suivi cet exemple, aux confins de notre ère.
Nous sommes tous les hoirs d’un même patrimoine,
Quand allons-nous apprendre à devenir humains ?
A nous entendre avec, tous nos cousins germains,
Et donner à nos fils des meilleurs lendemains,
Pour qu’ils puissent jouir d’un avenir idoine.
* Quand ils
font un désert, ils disent qu’ils font la paix.
7 Janvier
2003
Vengeance
Divine
Que faut-il au Bon Dieu, pour qu’il prenne son glaive,
Et pourfendre ces gens qui l’outragent, sans trêve,
Ces gens qui font la guerre au nom de Jéhovah,
Et ces autres tueurs qui la font pour Allah.
Nous prenons, tous, Son nom, pour commettre nos crimes,
Au nom de Dieu, de God, nous sommes unanimes,
A transgresser la loi, qui nous rend inhumains;
Ses actes sont bénis par imams et rabbins.
Et nos curés aussi tolèrent ces barbares,
Et bénissent, souvent, leurs sanglantes bagarres.
Les veuves, les mamans, les pères, les enfants
Te demandent justice et fin à leurs tourments.
Ton courroux, doit surgir, pour aider ces victimes,
Qui succombent, toujours, à ces ignobles crimes.
Indiens, pakistanais, arabes et juifs,
Et beaucoup d’autres gens, sont des acteurs actifs.
Tous prétendent qu’ils sont contre les injustices,
Mais, souvent, leurs raisons sont, tout à fait, factices.
Beaucoup de gens mourront, pour prouver la splendeur,
D’une folle puissance, éprise de grandeur.
Elle nous plongera dans d’énormes tempêtes,
Qui pourraient tout détruire ; il faut que Tu l’arrêtes !
Nous sommes inconscients de ces sanglants conflits,
Et notre hurlant silence, admet tous ces délits.
Chacun, à sa façon, cherche Ton assistance,
Et prie pour le poids de Ton omnipotence.
Ils s’appellent croyants ; qui sont ces parangons ?
Sont-ils hommes de paix, où sont-ils des faucons ?
On dit que c’est Ton fils, qui s’incarna, sur terre,
Pour répandre l’amour, aux siècles de notre ère,
Mais depuis, c’est le sang, qui ne fait que couler;
La foi de Tes croyants est prête à s’écrouler.
Faut-il subir, l’horreur sanglante d’une guerre,
Pour que Ta patience arrête ce calvaire ?
Mais si Tu n’entends plus les cris de tes enfants,
Le monde contera très peu de survivants!
29 Décembre
2002
Fraternité
Un pinson s’est posé sur un roseau fragile,
Un petit vent survient et le roseau vacille,
L’oiseau le fait plier avec un air dansant,
Vers l’étang qui s’esclaffe avec ravissement.
Et tous, en unisson, se mettent en cadence,
Au souffle du zéphyr, pour faire un pas de danse,
Le pinson, de sa voix, fait l’accompagnement,
A ce tableau féerique, emplit de mouvement.
La nature est en paix, l’oiseau, le vent, la tige,
Se joignent à l’étang, pour éloigner la strige,
Qui s’acharne à gâcher ce paisible tableau,
De la stridente voix d’un lointain tyranneau.
Il nous faut maintenir ce tableau idyllique,
Ce paisible concert champêtre, de musique,
Qui soulage nos cœurs, avec un précieux baume,
C’est le plus beau cadeau, de la nature, à l’homme.
Nous devons protéger notre progéniture,
Lui faire apprécier les dons de la nature,
L’éloigner au plus loin des cruels avenirs,
Pour qu’il puisse jouir de ses beaux souvenirs.
Chantons de Beethoven, l’immortelle neuvième,
Exaltons les refrains de ce très beau poème,
Que Schiller à fait don pour la fraternité,
D’un monde dépourvu d’un peu d’humanité.
L’oiseau et le roseau, le petit vent et l’onde,
Ne sont qu’un microcosme enluminant le monde,
Les oeuvres du poète et son ode à l’amour,
Doivent guider nos pas pendant notre séjour.
20 Mai 2003
Marasme
L’aube se
lève au loin, sous de très gros nuages,
Le tonnerre qui roule annonce des orages,
Ce jour et ses demains seront tous des mort-nés,
Nous vivrons dans le noir, comme des condamnés.
L’espoir d’un avenir est devenu mythique,
Arrêtez, arrêtez, la course frénétique,
De faire des enfants pour des jours incertains,
Qui s’avancent vers nous, du sang entre leurs mains.
Ils seront sacrifiés à des conflits iniques,
Peut-être, ils périront des mains des fanatiques,
Ils n’auront pas le choix de goûter aux amours,
Car les événements tronqueront leurs parcours.
Nous subissons l’effet de mouvements sismiques,
C’est un énorme choc des plaques tectoniques,
La lave des conflits qui cherche à s’échapper,
Va surgir de partout pour nous envelopper.
Il est minuit moins cinq, et l’horloge s’avance,
Inexorablement, vers notre survivance,
A la fin de ce jour ; va-t-elle nous donner,
L’espoir d’un lendemain, qui va nous pardonner?
Verrons-nous resurgir une nouvelle aurore,
Subirons-nous le sort de Sodome et Gomorrhe,
Serons-nous emportés par le courrant du Styx,
Où serons-nous sauvés par le saint crucifix?
Mon espérance fut, depuis mon très jeune âge,
Ma compagne de route et mon droit de passage,
Mais je me sens trahi par mes contemporains,
J’ai le pressentiment d’horribles lendemains.
On veut que tout le monde adopte nos cultures,
On applique la force, on détruit les structures,
De ces peuples anciens, qui sont les nations,
Berceaux de toutes nos civilisations.
Je ressens un marasme au bord de cet abîme,
Qui façonne nos jours et qui nous envenime,
Par les vagues discours des moralisateurs,
Qui nous jettent la poudre à nos yeux et nos cœurs.
19 Mai 2003
Rédemption
Je crois que
le Seigneur a choisi de se taire,
De ne plus s’occuper de nos crimes sur terre,
Nous l’avons trop souvent, ignoré, insulté,
Nous avons pris son nom, et l’avons piétiné.
Il a perdu patience avec ses créatures,
Il a tourné le dos à nos mésaventures,
Ce petit grain de sable irritant et pervers,
Défigure le front de Son bel Univers.
Depuis les premiers jours, l’homme a cherché, sans trêve,
De s’élever en dieu, car, commençant par Ève,
Qui fit chuter Adam, dans la tentation,
Sa race a dépravé les générations.
Nous nous sommes vautrés de carnage en carnage,
Et nous avons transmis un terrible héritage,
A tous nos descendants, par nos contagions;
Leurs crimes sont absous par les religions.
C’est des mains de Satan qu’on subit ses tortures,
Il fomente, en riant, la guerre des cultures,
Il parsème la haine, la peur et les poisons,
En attisant les feux, du fond des vieux tisons.
Faut-il continuer cette folle poursuite,
Vers la perdition, depuis longtemps prédite;
Les grincements des dents , les tribulations,
Ainsi que les fléaux des révélations?
Sommes-nous arrivé, tel Sodome et Gomorrhe,
Au point où nous serons enfouis sous le phosphore,
Où nous disparaîtrons dans les feux de l’enfer,
Pour plier notre échine aux pieds de Lucifer?
Mais… le Seigneur, peut-être, avec grande tendresse,
Pourrait nous redonner un souffle de sagesse,
Et semer dans nos cœur la graine de la paix,
Sans nous faire ployer sous la lourdeur du faix.
Nous avons transgressé, pendant des millénaires,
Pour survivre, arrêtons nos instincts sanguinaires,
Nous recevrons, alors, la paix de Jéhovah,
Qui sera, pour toujours, l’alpha et l’oméga.
9 Mai 2003
Non !
Dragons !
le feu de vos narines,
Mettra l’enfer sur tous nos seuils,
Qui va payer pour tous les deuils,
Que vont subir, en un clin d’œil,
Les pauvres gens de vos rapines ?
Souvenez-vous
que la conquête,
Se paye chère, au prix du sang,
Ce pauvre peuple est innocent,
Il vous sera reconnaissant,
Pour arrêter cette tempête.
Le monde entier est en colère
Dans tous pays et continents,
Et même des gouvernements,
Présentent de bons arguments,
Pour ne pas faire cette guerre.
Vous
contrôlez tous leurs espaces,
Votre objectif est accompli,
Écoutez la vox populi,
Qui dit qu’ aucun casus belli,
Ne justifie vos menaces.
C’est
le volume de vos armes,
Qui rend le monde dangereux,
Laissez vos fils rentrer chez eux,
Calmez vos instincts belliqueux,
Cessez de faire les gendarmes.
Faites
la chasse aux terroristes,
Ces ennemis vils et sournois,
Qui parmi nous, en tapinois,
Menacent l’ancre de nos lois,
Et l’œuvre des économistes.
Ne faites plus des hécatombes,
Ce millénaire vous dit « NON! »,
Nous sommes las de vos faucons,
Rangez votre ire et vos canons;
Ouvrez vos portes aux colombes.

13
Mars 2003.
Extrémisme
Dès l’aube
de nos jours, la malédiction,
A suivi les humains de toutes les cultures,
Elle créa la haine et la dissension,
Mettant une vipère au cœur des créatures.
L’homme n’a jamais su suivre le droit chemin,
Il a toujours choisi des positions extrêmes,
Et son comportement injecte du venin,
Qui sature l’esprit d’arrogances suprêmes.
Il impose ses lois par la force et la peur,
Il est intransigeant, superbe, autoritaire,
Les plus flagrants excès commis avec fureur,
Se font au nom d’un Dieu, qui ne fait que se taire.
Juifs et musulmans, chrétiens, sikhs et hindous,
Tous ont des éléments de grande intolérance,
La politique aussi revêt d’hideux tabous,
Qu’ils soient de gauche où droite, avec omnipotence.
Les siècles sont remplis par d’évêques Cauhon,
De Néron, de Hitler, de Pol-pots, et bien d'autres,
Ils se sont enfermes, l’esprit plein de poisons,
En voulant usurper la voix des vrais apôtres.
Souvent, nous succombons à ces contagions,
Et nous nous bétonnons, rigides, immuables,
Nous imposons à tous, d’extrêmes pressions,
Ce qui nous rend reclus et très désagréables.
C’est le plus grand fléau, d’un monde subjugué,
Car tous nos avenirs sont jugé par ce prisme,
Il faut changer nos mœurs, le monde est fatigué;
Choisissons le milieu, bannissons l’extrémisme.
30 Avril 2003
Du rêve au
cauchemar
Oyez, oyez, oyez, j’ai fait un si beau rêve,
Le monde était en paix, dans un bel âge d’or,
On avait enterré l’arquebuse et le glaive,
La colombe dormait dans le nid du condor.
Tout le monde parlait la langue universelle,
Dotée d’harmonie et sans offuscations,
L’amour régnait partout, et la vie était belle,
La haine n’avait plus de cours, entre nations.
Puis je vis un grand aigle, entouré de lumière,
Descendre se poser, sur mon poignet tendu,
Il me prit par la main, vers une humble chaumière,
Et me plongea dans un spectacle inattendu.
L’aigle m’ouvrit la porte à ce monde dantesque,
Je vis un avenir, souffrant dans un enfer,
Un futur sans futur, dans un vide grotesque,
Où la planète sombre, aux pieds de Lucifer.
Une froide sueur, me remplit d’épouvante,
Je vis tout l’avenir de mes petits enfants,
Se perdre, pour toujours, dans cette masse ardente,
Qui laissera, peut-être, très peu de survivants.
Adieu, donc, mon beau rêve; à l’époque future,
Quand la colombe eût pu vivre avec le condor,
Quand j’aurais pu laisser, à ma progéniture,
Un avenir, sans peur, sans le marteau de Thor.
28 Janvier
2003
Armageddon
Je jour s’efface,
Et la nuit voile en un instant,
Le grand éspace,
D’un gros nuage triomphant.
Coup de tonnerre!
Qui roule au loin en s’approchant,
Couvrir la terre
De son horrible son perçant.
Tout est silence,
L’homme a choisi son compagnon,
Car la science
Nous a fait don du champignon.
Apocalypse!
C’est sur le champ d’Armageddon
Que tout s’éclipse
Dans un macabre rigaudon.
Tout est tenêbres,
Et chevauchant par les chemins,
Ombres funêbres
Sèment partout leurs dons carmins.
Le jour s’efface,
Car c’est le jour du Séraphin,
Adieux ma race.
Le champignon est ton dauphin.
1950-2001
Ce que la terre me dit
La terre, un soir, me dit : « Approche-toi, écoute,
Les siècles m’ont vieilli, mon cœur est en déroute,
Je suis lasse, sans force, et le froid de la mort
Gèle tous les chemins qui mènent à bon port.
Regarde-moi, mon fils, regarde ton aïeule,
Met ton doigt dans mon flanc, enfant, ne soit pas veule,
Tâte mon corps meurtri, vois ces filets de sang
Qui répandent partout un linceul rougissant.
Regarde autour de toi les gestes de tes frères,
Ils ne font que bâtir des foyers funéraires,
Depuis l’aube des temps ils s’érigent en dieux
En créant des engins, de plus en plus odieux.
Va, prêche leur la paix, dis-leur que je pardonne,
Si chacun garde ce que le Seigneur lui donne,
Dis-leurs qu’en m’épargnant, ils sauvent les humains,
Dis-leurs, enfin, qu’ils ont leurs sorts entre leurs mains."
Écrit en 1946 - De circonstance en 2003 ?
Arrêtez
!
C’est un beau soir d’été, les grillons font la fête,
Je contemple les cieux, écoutant la tempête,
Que leurs grésillements aigus, assourdissants,
M’entourent de cricris, stridents et incessants.
Leur bavardage est beau, rassurant et paisible,
Ils sont là pour chanter, leur présence invisible,
Je me sens entouré de paix et de bonheur,
Je veux que ce moment se fige dans mon coeur.
Je veux que la planète arrête sa poursuite,
De futur lendemains, d’une terre détruite,
Par tous les descendants de notre père Adam,
Qui, progressivement, sont devenus Satan.
Je ne veux plus revoir des guerres destructives,
D’orphelins affamés, de leurs mères captives,
D’autres réfugiés, hâves, sans avenir,
Et qui ne savent pas ce qu’ils vont devenir.
Nous n’avons rien appris des siècles de carnage,
Depuis l’aube des temps, le sang, a d’âge en âge,
Souillé notre conscience, envenime l’humain,
Direct héritier de l’ancêtre Caïn.
Allongé sous les cieux, sur ce gazon humide,
Je pleure pour ce monde allant au suicide,
Je voudrais que ce soir se fige dans le temps,
Sans passé, sans futur, sans heures, sans instants.
J’écoute les grillons, et leur chant me conforte,
Le temps s’est arrêté, mon sommeil me transporte,
Dans un monde où la paix, s’est alliée aux dieux
Je déguste, sans peur, ce rêve merveilleux.
27 Février 2003.
Le loup-garou. (Fable)
Monsieur le loup-garou, féroce et sanguinaire,
Au sommet de son fief, et d’apparence altière,
Se fit piquer, un jour, par un méchant bourdon,
Qui mit la poudre au feu, puis la rage au bedon.
Ce puissant loup-garou, comme une aveugle taupe,
Exige que tout loup, devienne un lycanthrope,
Pour tuer, massacrer, par sa folle terreur,
Tous les bourdons du monde, qui lui font grande peur.
Il harcèle ses pairs, comme toute autre espèce,
De bon gré, de mal gré, il menace sans cesse,
Pour couvrir sa vengeance, de légitimité,
Il réclame adhésion à sa stupidité.
Il revêt les habits de justice et de rage,
Il exige, du monde, un obséquieux hommage,
Il veut, que l’on emboîte, aveuglement ses pas,
Il leur force la main, qu’ils le veuillent ou pas.
Les
bourdons savent bien, ses intentions néfastes,
Ils s’allient avec abeilles et cérastes,
Tous savent se défendre avec leurs aiguillons,
En injectant aux loups, quelques mortels poisons.
Si le loup, dans sa folle, envie de vengeance,
Parvient à rassembler son groupe d’allégeance,
Et causer l’holocauste, en feignant le devoir,
Il plongera le monde, au bord du désespoir.
Vipères et bourdons, aux quatre coins du monde,
Répandront leur venin, de façon furibonde,
La vengeance du loup, aura très peu d’effets,
Mais tous les canidés, subiront leurs méfaits.
Septembre 2002.
...........
Le Martyre
Cette ville martyre, où le Tigre et l’Euphrate,
Se joignent pour baigner un peuple disparate,
Conquise par Saddam, pour semer sa terreur,
D’un Irak qui subit son sort avec douleur.
Bagdad, sa Capitale est une ville sainte,
Pendant sa longue vie, on l’a souvent enfreinte,
Elle fut mise à sac et feu par Tamerlan,
Ce que veut répéter ce nouveau Gengis-Khan.
Oui, le peuple Irakien a subi des outrages,
Par les mains d’un des siens, mais hait les vasselages,
Il préfère mourir pour défendre son sort,
Que vivre sous un joug bien pire que la mort.
L’Irak n’accepte pas l’étrange tuteurage,
D’un peuple qui ne veut que vengeance et pillage,
Un peuple qui prétend vouloir le libérer,
Mais dont son but sournois est de l’incarcérer.
J’admire l’Amérique et j’aime l’Angleterre,
Mais pas leurs dirigeants qui sont des va-t-en-guerre,
Tout le Moyen-Orient va s’ériger contre eux,
Ce qui présagerait un avenir affreux.
Il faut, par tous moyens, arrêter ce carnage,
Ce type de conflit remonte au moyen-âge,
Si nous n’agissons pas en gens civilisés,
L’histoire va nous mettre au banc des accusés.
31 Mars 2003
Protestataire Frustré
Je ne suis pas de ceux qui descendent la rue,
Avec placards, en main, pour exprimer leur peur,
Où pour mettre, en avant, tel où tel point de vue,
Et faire un grand tapage, en faisant le casseur.
Quand je veux protester, je prends, en main ma plume,
Et je couche ma rage, aux pieds de mon clavier,
Je me sens allégé du fiel de l’amertume,
Quand je peux le vomir sur un bout de papier.
On ne peut pas laisser les événements prendre
Des cours très dangereux, contre le bien public,
Sans s’écrier « présent » et faire de l’esclandre,
Quand il faut arrêter le fatal pronostic.
Je suis protestataire, et je suis fier de l’être,
Je n’ai qu’un seul moyen; le faire avec doigté,
Je n’aime pas, du tout , quand on veut se repaître,
De carnage et de sang avec voracité.
Je n’ai qu’un seul moyen pour montrer mon courage,
Un piètre de courage, au tréfonds de mon cœur,
C’est d’écrire un poème, un tout petit ouvrage,
Que personne ne lit, car tout le monde a peur.
Eh, bien soit, je l’écris
pour ma progéniture,
Peut-être un jour lointain, si la planète est là,
Et que le monde, encor, lit la littérature,
Ils comprendront, enfin, mon but ; incha’ Alla.
22 Janvier 2003.
Violation
On entame bientôt la guerre des cultures,
L’effondrement commence au cœur de nos structures,
C’est le commencement d’un terrible avenir,
Où le bonheur n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le monde a vu lancer cette guerre illégale,
Qui, pour le genre humain, est une erreur fatale,
Les peuples furieux de toutes nations,
Hurlent, à haute voix leurs condamnations.
C’est la voix du plus fort qui règne sur la terre,
Une seule puissance, au ton autoritaire,
Dicte sa volonté, viole toutes les lois,
Piétine la décence, et fait taire les voix.
L’harmonie est rompue entre les hémisphères,
C’est l’empoisonnement entre des peuples frères,
Serait-ce le début d’un grand conflit mondial,
Pour créer, par la force, un avenir martial?
Un pouvoir, sans égal, engendre ces ruptures,
Qui menacent l’essence de nos vieilles cultures,
Son venin se répand dans toutes les régions;
Il versera du sang entre les religions.
C’est un nouvel empire étalant sa puissance,
Il exige de tous l’aveugle obéissance,
D’un puissant suzerain à ses humbles vassaux,
Il veut faire de nous d’obéissants troupeaux.
Tout empire a connu grandeur et décadence,
Des actes imprudents sapent l’omnipotence,
De ces Léviathans qui mettent des carcans,
Aux cous des impuissants, comme les vieux tyrans.
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