|
![]() Soleil levant
|
Poèmes de et de la Nuit |
LE FESTIN D'IVAN
Vint le jour de déplacer sa cour ,les boyards,
La garde personnelle sous la houlette du Tsar,
Les popes et tout un monde d'amis et d'ennemis
Qui le suivaient, contraint de partager sa vie…
Après de longues journées de marche ou de calèche
De prières chantées, saupoudrées de neige fraîche,
Les voilà arrivés, deux mois de voyage
Dans un piteux , et bien triste équipage.
C'était la pénitence que s'infligeait le Tsar
Epuisé les yeux brillants de fièvre, hagards…
" Je percerai à jour l'âme damnées des traîtres…
Maliouta ! " tel un chien se vautre aux pieds du maître
Les voici complotant, jouant à qui perd gagne
Tous y passent à ses yeux, et personne il n'épargne
Un murmure s'échappe : demain aura lieu le Festin !
Ils sont tous là, Ivan se lève une coupe à la main
La pose sur un plateau pour n'en perdre une goutte
L'infernale mixture qui va prendre sa route.
" Maliouta, va l'offrir au plus fidèle ami . "
Le serviteur traverse, la foule réunie
Retient son souffle… S'arrêtant devant un noble sire :
" Notre Tsar t'offre à boire pour lui et son empire ! "
Le boyard s'incline, prend la coupe d'une main ferme,
L'avale d'un seul trait, et la vie prend son terme.
Sous les yeux soulagés de ceux qui, en sursis,
Ecoutent Ivan le Tsar qui rit… qui rit… qui rit…
" Riez donc avec moi ! la blague était fort drôle !
Je vous exterminerai tous, à tour de rôle… "
13/05/02
L'ARAIGNÉE
Gai bavard et turbulent, disait ma mère.
Voletant de ci de là, buvant une goutte d'eau
Vivant en somme : joyeux, loin de mes frères,
De mes contemporains aux amers propos
Grandissant sans soucis, je tombais amoureux
De la plus belle fille, fine et gracile
Elle tissait une toile fabuleuse dans les cieux
" Pour qui travailles-tu de tes doigts si habiles ? "
Son regard sombre mais d'une voix tranquille
" Pour toi, me dit-elle, cette œuvre titanesque
Composée de miroirs qui attirent , qui brillent
Je file un palais superbe et gigantesque ! "
Mon cœur amoureux ne fit qu'un bond… " Je viens ! "
Dépliant mes ailes je me laisse tomber
Depuis, j'y végète et ne regrette rien…
Vivant dans l'osmose la beauté de ses rets
01/04/03
DIOGENE
S'il te plaît, as-tu une place dans ton tonneau ?
Je resterai dans un coin, ne disant pas un mot.
Le temps a passé, mais ton âme éperdue
Cherchant la Vérité ne l'a jamais perçu.
J'ai pris la route et les petits chemins,
Tout en humant du mensonge le parfum.
Maintenant j'ai trouvé de Diogène le tonneau
Je veux y pénétrer dans ce cynique tombeau.
Chercher auprès de toi dans les siècles passés
La justice, la liberté et la fraternité…
Le temps passe et je n'ai rien trouvé !
Diogène avait raison…je cherche la Vérité !
29/01/03
QUI A DIT ?
Qui a dit : l'herbe pousse sur la terre ?
Je n'y vois que gravas et poussière.
Qui a dit : tout est régi par l'amour ?
Je n'y vois que la peur et la haine, tour à tour.
Qui a dit : regarde les yeux de nos enfants ?
Ils ont le regard vide de fantômes ambulants.
Qui a dit : regarde donc le ciel .
Je n 'y vois que le feu de l'enfer éternel
UNE TRISTESSE
Une tristesse sans amertume, à l'état pur,
Comme un diamant. une larme qui coule.
Une tristesse qui s'infiltre et qui déroule
Son tapis gris usé, mais qui perdure,
Sous vos pieds fatigués d'y avoir tant marché.
Une tristesse particulière qui s'insinue pour une éternité.
L'OISEAU
Un bel oiseau vient un jour atterrir
Dans mon jardin, non loin de moi.
Je m'approchai de lui, il ne pouvait partir
Son aile était brisée et il tremblait d'émoi
J'ai pu bander ses plaies et soigner ses blessures,
J'ai veillé sur sa vie et m'y suis attachée.
Jusqu'au jour, où mon oiseau si pur :
A déployé ses ailes et puis s'est envolé...
Donner sans jamais espérer en retour,
Donner la liberté est une preuve d'amour
L'AMOUR
C'est un torrent de larmes,
C'est un don de soi-même,
C'est aller jusqu'au bout,
Trébucher dans l'extrême.
C'est souffrir en silence,
C'est porter en son flanc
Les fruits de l'abondance.
C'est donner le bonheur
Sans question, sans réponse.
Trouver l'indifférence quand on veut passion
Vivre la solitude dans la désolation.
Chercher toujours auprès de toi
Une miette d'amour, une étincelle de joie !
J' AIME
JAIME le ciel animé de toute cette beauté,
Les nuages voletants, jouant à se faire peur.
Le soleil miroitait de toutes ses couleurs
Sur lazur dune voûte à peine
esquissée
JAIME aussi les soirées, animées par la lune
Qui recouvre le feuillage dun éclat argenté.
Mon jardin frissonnant légèrement, telle une brune
Rayonne de son éclat, de ses parfums
dété
JAIME cet homme perdu au fond de la nature,
Qui cri son désespoir et langoisse du futur
Tu me hais ? Hélas je suis imperméable,
Car je refuse la haine qui mest insupportable !
JAIME ceux qui près de moi rêve encore de
bonheur,
Cest pour eux que jécris ,je leur donne mon
cur
Et si tu veux croupir sous un amas de haine
Je ty laisse volontiers et sans la moindre peine !
...........
Que ton épaule me protège de la nuit Que ton corps me soutienne dans la vie Prends moi dans tes bras . Je suis perdue sans toi dans un désert immense Ou la glace et le feu régissent mon existence . Je suis seule maintenant, du matin jusqu'au soir Mes larmes abreuvent le sable dans le pur désespoir. Ma faiblesse m'apparaît bien plus grande soudain Je ne veux plus personne et je ne suis plus rien , Qu'un amas de souffrance englouti dans le monde Ou la démence règne dans des ondes profondes. Rares sont les égarés qui luttent sans se plaindre Ils se protégent du mendiant qui vient geindre. A qui me raccrocher ? où suspendre mon âme ? A ce brasier ardent, où brûle de joyeuses flammes ? Prends moi dans tes bras La tête posée sur ton épaule je pourrai traverser Le miroir magique qui mène vers ton éternité 01/09/02 ADIEU Ses trois fils sont debout devant le cercueil Vivant leurs souvenirs, en tissant leur passé ; Pales les traits tirés et les larmes dans l'il Ils sont là tous les trois pour ne pas oublier Je suis là ,moi aussi, fille indocile Admirant ton visage qui respire la paix Maintenant enfin tu peux partir tranquille, Ton devoir accompli, tout cet amour donné J'essaye de capter une onde, une pensée Rejoindre ton âme peut être encore captive, Y déposer le cur de ta petite-fille rétive Qui n'avait su te dire à quel point elle t'aimait 18/08/02 LA GUENON ET LES LUNETTES Avec lage, la vue baisse, dit Guenon à son ami Martin, « Ce nest quun moindre mal, daprès lécho humain ! Il te suffit dun rien ! Que dune paire de lunette Que lon pose habilement sur sa petite tête ! » Sur ce, paisible et gaie, la guenon sen alla à la ville ; Doù elle rapporta provisions et multiples ustensiles Des lunettes ? elle sen procura une bonne douzaine Elle les tourne, elle les vire, les accroche en fontaine Tout autour de son cou, les enfile sur sa queue, Les serre contre son cur, hélas ne voit pas mieux ! Elle les sent, elle les lèche, les pose sur locciput, Mais narrive toujours pas a atteindre son but ! écouter les humains ne sert jamais à rien ! Une fois de plus ils ont menti Vaurien ! Furieuse, prenant une pierre elle écrasa son bien Les bris de verre fusèrent brillants dans son jardin Il nous arrive aussi , par manque de connaissance, De détruire et pester contre lintelligence Puis rester la vue basse entourée de débris Refusant louverture, la beauté et la Vie ! 08/11/01 LE TUNNEL Je rentre lentement dans le dernier tunnel , La terre craque sous mes pas comme des os ; Plus loin je marche et plus la vie est belle. Légère, depuis que j'ai quitté mes gros sabots. Je plane dans l'atmosphère humide ,lourde ; J'aimerai respirer un peu de cet air frais Que l'on trouve au-delà dans le monde, Mais ce n'est rien qu'un désir du passé J'avance toujours plus loin, loin vers l'inconnu, Je ne sens plus mon corps douloureux et fourbu Je sais que vous êtes là à me tendre la main Je me réveille soudain, dans mon lit, le matin ! 26/08/02 L'ELBE EST EN COLÈRE L'Elbe est en colère, l'Elbe se déchaîne Fleuve as tu droit aux sentiments de haines ? Ses flots puissants roulent et emportent soudain Les digues et les ponts qui résistaient en vain. L'eau s'infiltre insidieuse dans les bâtiments La vague bat les pierres de tous ces monuments. L'Elbe est en colère ! Tout ce sang répandu Depuis des millénaires, se change en vaste crue Qui devient lapidaire dés quelle touche la terre ; L'homme cherche a percer de ces eaux le mystère Bouillonnante d'une colère éphémère mais profonde Elle regagne lentement son lit, aux yeux du monde. Goûtez avec délice, la rivière tranquille,
Barbare je suis née et je suis fière de
lêtre Le
monde organisé,
pour moi nest plus,
Je tai rencontré un jour, et puis tu mas
aimé, Tu
nas rien pu faire pour me changer
La neige est tombée sur ta vie
« Regarde devant toi rien nest encore
joué, 13/09/02
|
DEMAIN
Ma
plume qui librement court sur ce papier
Peut-elle
ressusciter les êtres que jaimais ?
Le vent qui ondule, et sans cesse se déplace
Porte-t-il
en son flan leur âme dans lespace ?
Les arbres qui les ont vu paisiblement
sasseoir
Reflètent ils leurs traits dans lécorce
dun miroir ?
La colline verdoyante les regardait partir
A-t-elle
le pouvoir de les faire revenir ?
Je ne veux pas pleurer et fatiguée de geindre,
Jaimerai
de ce pas aller vite les rejoindre
Mais qui délivre donc le visa de la fin ?
Jai
supplié partout. Mais lon ma dit :
demain !
09/07/02
Ami, Amant,
Amour
Lami parfait, celui avec qui lon partage Joies et peines, ou les récents outrages C'est lui qui dans ses bras, vous console ; Celui à qui lon donne son ultime parole. Lami, on le reçoit et le jour et la nuit Votre cur est ouvert, jamais il ne le fuit. Lami, la perle rare, rencontré quelquefois, Gardez le bien au chaud, serré tout contre soi ! Lamant parfait : ni trop beau, ni trop laid, Ayant un brin dhumour, sans trop dintelligence Savourant chaque instant votre tendre présence, Vous comblant daffection, damour et de gaieté ! Sesquivant comme une ombre, si tel est le désir De votre humeur changeante, ou votre bon plaisir ! Revenant à vos pieds au moindre amendement Lamant parfait nest quun homme en passant Lamour parfait est une lutte sauvage Entre deux curs animés dune même rage Garder auprès de soi cet être pour la vie Lui donner pour cela un amour infini. Lamour qui vous dévore ne laisse que les os, Vainqueur, rassasié, il te garde ou te quitte ; Victime de lamour, il te reste que la peau, Les larmes pour pleurer, ou bien la mort subite ! 04/07/02 |
|
Cathédrale
Avez-vous
visité une cathédrale ancienne ?
Celle de Rome, de Paris ou de Sienne ?
Elle dresse vers le ciel sa croupe indifférente
Lointaine au peuple obscur qui prie et se lamentes
Splendeur du temps passé, édifié pour la
foi,
Elle est l'image lointaine d'un profond désarroi.
Des esclaves par milliers l'ont nourrie de leur sang,
Des chefs d'uvres l'habitent et lui parent les flans.
Elle étale sans vergogne cet amas de richesse
Que les siècles sur son corps accumulèrent sans
cesse.
Image morte - d'une vivante erreur, orgueilleuse beauté,
Elle attire les fidèles dans ses entrailles
glacées...
Ils sont là ! en troupeaux étalant leurs faiblesses
Dans le ventre géant de l'immortelle Déesse.
« Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien... »
La Cathédrale reçoit - l'Inde crève de faim
!
Avez-vous visité une cathédrale ancienne ?
Celle de Rome de Paris ou de Sienne ?...
Le cri
Une
douleur infinie dans ton regard me glace !
Ce regard quaucun mot ne pourrait définir
Serait-ce un au revoir , ou un adieu fugace,
Une vie qui senfuit vers un autre avenir ?
Puis-je te suivre ? Ou dois je te chercher ?
Sur le bord du chemin je reste anéantie...
Je nai su que te voir, taimer et tadmirer.
Maintenant, il est tard et je jette un long cri ...
Celui de lagonie dune louve solitaire
Celui du désespoir à lécho infini,
Le cri de lenfant ayant perdu sa mère,
Je jette le dernier cri, le plus poignant des cris !...
Soleil levant sous
stratus
Il n'y a que toi
Il ny a que toi, de
par le monde, qui soit éternelle
Tes charmes sont louées . Oh déesse immortelle
Daignant parfois survoler la planète,
Tu la façonnes à ta guise, impitoyable esthète
!
Nous tattendons pied ferme, ou tremblant quelque fois !
Sans jamais connaître le jour ou tu viendras !
Te souviens tu ? tu mas prise par le bras,
Jétais prête à te suivre, jubilante de
joie...
Dans un tourbillon fou tu téloignas de moi.
Si demain est ton jour, alors tu le sauras !
Jattends depuis longtemps et mon cur en émoi
Bat à chaque instants... Mais bientôt tu viendras !
Toi déesse superbe, de la mort éternelle
Dirige tes pas vers moi, ai-je supplié Satan,
Seule elle choisit, libre et immortelle ...
Parmi nous les humains, la proie de ses amants.
Tel cet arbre qui te regarde nuit et jours... Mon cur bat à l'unisson doucement... Je suis près de toi, mon amour Comme cet arbre balayé par le vent... Nous avons traversé les tempêtes, Bravé du Monde les océans... L'heure est venue. C'est la quête, D'un repos mérité par le temps ! Les années sont passées, sans qu'on s'en aperçoive, Nous voici tous deux grignotées par les ans... Portant haut ce trésor d'amitié sans entraves, Et fier de notre amour infini, et vivant... Tel cet arbre, nous sommes là, triomphant, amoureux ! Racines, branches emmêlées, deux en un seul: Heureux ! |
|
Site
"Page_Perso" :
Natacha Péneau
http://membres.lycos.fr/natachapeneau/
Mesure
d'audience et statistiques
Classement
des meilleurs sites, chat, sondage