Série Anecdotique


Enivrement

L'abeille et l'homme

Regrets

Tempus edax rerum

Extravagance

Kyklos

La Conscience

La création

Le chêne

Le désert

Ma Mère

Mon Fils

Mon Père

Mon saule

Autorité parentale

Doute

Barr al Djaza’er

Notre ami, l'oiseau

Conspué

Carthasis

A confesse

Ma ville

Cyrano de Bergerac

Ode à 2003

Les Vacances

La Bourse

La page blanche

Le trait d'Union

Cinquains

Adieu, mon bon ami ...

L'Ephémère

Sans Regrets

Inspiration Nocturne

Souhaits

Le seuil du Nouvel-An

L'Archet Astral

L'espérance

Femmes seules

Le Saint-Lauret

Mon Cheval à Bascule

A mon lointain ami

Contradiction

Divorce

Hiver

Jeune homme

       

 

Jeune Homme

Jeune homme, embrasse tes printemps,
Cueille les fruits de ta jeunesse, 
Déguste ces moment d'ivresse,
Car tu n'as que quelques instants.

Jouis de tous tes maintenant,
En savourant avec hardiesse,
Chaque baiser, chaque caresse,
Car tes demains sont impotents.

Donne à tes feux ces étincelles,
Pour éblouir les demoiselles,
Qui seront vieilles, très bientôt.

Tes jours de gloire sont précaires,
Ils s'évanouissent au galop,
Vers d'horizons crépusculaires.

Juin 2004






Hiver

Le premier jour d’hiver ; il fait froid dans la ville,
Il pleut, il y a du vent, la neige se profile,
Mon nez coule et ma voix ne fait plus qu’aboyer,
Je ne puis arrêter mes yeux de larmoyer.

Ma fièvre fait monter cet instable mercure,
Le médecin me dit qu’il n y a pas de cure,
Quelques jours de repos, des paracétamols,
Des bouillons de poulet et pas du tout d’alcools.

La mort veut me montrer sa face grimacière,
Mais je lui fout mon pied dans son osseux derrière,
Car je ne suis pas prêt de meubler mon caveau,
Les bouillons guériront ce rhume de cerveau.

Mais l’hiver a trois mois d’un climat exécrable,
Reverrais-je, au printemps, la verdeur de l’érable,
Ressentirais-je aussi la chaleur du soleil,
Qui fait germer les grains dans les champs de méteil ?

Ce premier jour d’hiver présage des alarmes,
Car il fera couler beaucoup de tristes larmes,
Moi, j’ai bien l’intention de vivre pour longtemps,
Et d’accueillir la joie et les fleurs du printemps.

1er Juin 2004



Divorce

Notre vie en commun n’est qu’un gouffre béant,
On évite les mots, les baisers, les caresses,
Et lorsqu’on se souvient de nos vieilles promesses,
Les cendres de nos cœurs sombrent dans le néant.

Où donc s’est-il enfuit notre amour flamboyant,
Qui nourrissait jadis, nos nuits enchanteresses,
L’habitude, les ans et quelques maladresses,
Ont balayé ces temps, révolus maintenant.

Nos jours sont parcourus dans une âpre souffrance,
Nous ne partageons plus que froide indifférence,
Qui nous projette vers la séparation.

Il nous faut accepter le chemin du divorce,
Pour mettre fin à la cohabitation,
Qui n’est plus qu’un enfer, qui sape notre force.

25 Mai 2004


Contradiction

Quand l’esprit et le cœur sont en contradiction,
Le soleil s’assombrit derrière les nuages,
Nous sommes entourés de boueux marécages,
Et nous ne trouvons plus la bonne direction.

Le malheur s’éternise et notre indécision,
Brouille notre vision dans de sombres orages,
Derrière les barreaux d’impénétrables cages,
Invisibles geôliers de notre hésitation.

L’esprit guide nos pas vers un chemin logique,
Tandis que notre cœur, l’éternel romantique,
Dirige nos parcours vers un sort incertain.

Il faut, pourtant, donner, au cœur, une allumette,
Pour éclairer la route aux rigueurs du destin,
L’esprit doit assumer, de pointe, la vedette.

6 Mai 2004

 

 

A mon lointain Ami

Bonjour mon vieil ami, accepte cette idylle,
Car tu franchis le seuil d’un grand événement,
Soixante quatorze ans, c’est le rayonnement
D’un séjours qui n’a pas, toujours, été facile.

C’est un autre jalon, qui dessine ta voie,
Vers d’autres horizons, plus nombreux et plus beaux,
Et nous te souhaitons, de merveilleux flambeaux,
T’illuminant ta route, avec bonheur et joie.

Pour les petits bobos que l’âge nous impose,
Il faut les accepter philosophiquement,
Les ranger un à un, très méthodiquement,
Et puis, les asperger, avec de l’eau de rose.

Chaque âge a ses plaisirs, et ses points de repère ;
Bénissons ces instants, quand nos petits enfants,
Nous entourent de leurs sourires captivants,
Qui nous font ressentir, heureux d’être grand-père.

Mon cher lointain ami, ce poème, j’espère,
Enjambera les mers, qui séparent nos jours,
Pour t’envoyer nos vœux, pour tes prochains parcours,
Et te dire à nouveau, « Joyeux Anniversaire. »

15 Janvier 2003

 

 


Apparition 

C’est une blanche apparition,
Qui se dessine à l’horizon,
Est-ce un iceberg, peut-être une île ?
Est-ce un mirage, une illusion ?
Qui dans cette ombre, se profile ?

La mer reflète le carmin,
D’un ciel très lourd et saturnin
Ma barque flotte à la dérive,
Est-ce le soir où le matin ?
Ma bouche est sèche, sans salive.

La vision devant mes yeux,
Lève mon âme vers les cieux,
Mon esprit flanche et j’ hallucine,
Je touche cet atoll crayeux ;
J’ai survécu, Mort assassine !

17 Février 2003







Cascade

Lorsque l’astre du jour et la cime neigeuse,
Font l’amour, ils s’ensuit un liquide bambin,
Qui trouve son berceau dans ce petit ravin,
Protégé par la flore et la côte rocheuse,
Il cascade serein, pour remplir son destin.

Mes mains veulent tenir, ce ruisseau de la vie,
Il s’échappe, pourtant, pour suivre son chemin,
Comme tout nouveau né, vers un sort incertain,
Qui remplira son lit d’espoir et d’utopie,
Jusqu’au delta fatal, d’un grand plongeon salin.

Ce tout petit ruisseau, de frontière en frontière,
Va poursuivre son cours et prendre de l’ampleur,
Il ornera des villes de toute sa splendeur,
Dans son adolescence il deviendra rivière,

Pour enfin devenir un grand fleuve majeur.
Il commence au sommet des neigeuses montagnes,
Puis sautille joyeux, comme un vieux troubadour,
Babillant, roucoulant et grondant tour-à-tour,
Il traverse des bois, des villes, des campagnes,

Pour, dans un océan, terminer son séjour.

31 Juillet 2003




Contrastes

La gaieté est une chose,
Qu’on se doit de partager,
Mais si l’on se sent morose,
Il vaut mieux de s’éffacer.

Etre heureux c’est magnifique, 
Amoureux, c’est encor mieux,
Mais si l’on est pathétique,
On devient très ennuyeux.

Tout le monde vous admire,
Et tous sont très accueillants,
Quand on montre un grand sourire,
Les amis sont fourmillants.

Si le coeur est lourd et triste,
Et qu’on cherche une âme soeur,
Très souvent, je m’en foutiste,
Elle s’esquive en douceur.

Les amis , c’est éphémère,
Ils sont là pour un moment,
C’est vraiment une chimère,
Croire que c’est permanent.

On partage cette terre,
Avec de milliards de gens,
Mais on vit en solitaire,
Sans amour et sans argent.

Donc, pour être populaire,
On doit avoir du pognon,
Il faut aussi savoir plaire,
Et ne pas être grognon.

Juin 2002




Du Carillon au Glas. (Le Pantoum)
Le carillon annonce une flamme nouvelle,
Un petit feu follet, un amour de bambin,
Il entame un parcours, par le souffle divin,
Qui lui donne son âme, au bout d’une chandelle.

Un petit feu follet, un amour de bambin,
Dès son premier soupir, la brillante étincelle,
Qui lui donne son âme, au bout d’une chandelle,
Lui trace un avenir, une vie, un destin.

Dès son premier soupir, la brillante étincelle,
Du fond de l’inconnu, d’un nébuleux chemin,
Lui trace un avenir, une vie, un destin,
D’un séjour qui finit, quand la flamme chancelle.

Du fond de l’inconnu, d’un nébuleux chemin,
La flamme le conduit vers une passerelle,
D’un séjour qui finit, quand la flamme chancelle,
Et le glas du clocher lui annonce la fin.

Octobre 2002





Fugit Irreparabile Tempus 

Le temps s’enfuit par ma fenêtre,
Depuis le jour qui m’a vu naître,
C’est un oiseau, qui lentement
Flotte, au hazard, aveuglement.

Je dis, souvent, arrête, arrête,
Le temps est sourd, et ma requête,
Est emportée au gré du vent,
Me laissant seul et haletant.

Ce temps qui fuit à tire-d’aile,
N’est autre qu’une ritournelle,
Qui me répéte fréquemment,
Carpe diem, incessamment.

Depuis le jour de la naissance,
Le temps n’arrête pas sa danse,
Il bat des ailes en comptant ,
Chaque minute, chaque instant.

Et quand, enfin, le glas résonne,
Ce son final et monotone,
Annoncera le grand reflux
Du temps qui ne reviendra plus.

16 Février 2004

 



Galaxie NGC 4319

D’un très lointain passé, cette faible lumière,
Arrive jusqu’a nous, du fond de sa tanière,
Après son long voyage, elle perce l’éther,
Pour nous dire qu’elle est fille de Jupiter.
Ses illustres parents, la foudre et le tonnerre,
La choisirent parmi leur famille stellaire,
Pour venir jusqu’a nous, avec des signes clairs
Montrer la majesté de son vaste univers.
Quarante trois dix neuf, c’est ainsi qu’on la nomme,
C’est un indigne nom que ce vieil astronome,
A trouvé, Dieu sait d’où, quand il dit, euréka ! 
Il faudrait lui donner un beau nom romantique,
Pour bien commémorer cette année olympique ;
Peut-être faudrait-il la nommer, Athéna.

20 Février 2004




Qui suis-je ?

J’ accours, tout en sueur, sur le dos ma besace,
Avec tout le fardeau de ma vieille carcasse,
Je crois qu’un vieux grand-père avec son lourd album,
Voudrait contribuer, sa brindille au forum.
Maintenant que je suis retraité, sédentaire,
Comment puis-je exposer mon trait de caractère ?
Avec l’âge je suis, quelque fois, épineux,
Mais je reste loyal, souvent très vaniteux.
J’ approche l’oméga de mon alphabétisme,
L’alpha de ma jeunesse a tari mon lyrisme,
Aux jours de mes seize ans j’étais plein de vigueur,
A soixante seize ans je ressens la langueur.
Voici, mes chers amis, quelque notes rapides,
D’un homme qui naquit aux pied des Pyramides,
Qui s’abreuva, tout jeune, des eaux douces du Nil,
Mais qui vit à Melbourne, en un paisible exil.

20 Janvier 2004




Vive la Différence !


Quelle est la différence entre l’homme et la femme ?
Leur physique a des points tout-à-fait différents, 
Mais, au fond de leur être, ont-ils une même âme,
Ont-ils le même but , les mêmes sentiments ?

L’homme fut façonné d’un très commun argile,
Mais la femme, oh, la femme est du pur kaolin,
Le créateur la fit délicate et fragile,
Tandis qu’il fit du mâle un être libertin.

Il lui donna la force et l’instinct de la chasse,
Il lui remplit le coeur d’un grain d’ambition,
On le dit très souvent, qu’il est un lovelace,
Avec un sens aigu de domination.

Par contre c’est l’astuce, et la sournoiserie,
De la femme, qui met, un petit peu de sel,
Dans l’interaction, pleine de griserie, 
Qui fait tourner le monde en un fou carrousel .

D’un côté le chasseur, de l’autre la renarde,
S’évitent, mais pourtant veulent se rapprocher, 
C’est un préliminaire à la danse gaillarde,
Qui mettra tous les deux sous la fleur d’oranger.

L’homme est le grand sémeur qui projette sa graine,
Sur le sol cultivé, fertile féminin,
Complémentarité, pour que la race humaine,
Puisse continuer à remplir son destin. 

Chantons la différence entre la femme et l’homme, 
Le créateur les fit différents, mais germains,
Tous deux furent formés, atome par atome,
Pour assurer que l’aube aura des lendemains.

11 Février 2004






La Bête et l’Homme

Le cheval, lentement, gravissait la colline,
L’écume et la sueur coulaient de son museau,
Et couverte de sang, sa forme chevaline
Se cabrait sous les coups de l’homme. Son naseau

Tout dilaté, fumant, par l’effort surhumain
Qu’il deployait, en vain, pour tirer la charrue,
Chargée iniquement par la cruelle main
De l’homme criminel, de nature bourrue.

L’animal regardait, larmes au coin des yeux,
Celui qui l’a puni pendant dix sept années,
Qui l’a fait travailler, marcher de lieux en lieux,
Avec une cravache entre ses mains damnées.

Il voyait son bourreau et près de lui la mort,
Attendant le moment de lui trancher la vie,
Il voulut se cabrer pour éviter son sort,
Mais s’effondra devant la faucheuse ravie.

Voilà ce serviteur, fidèle à sa nature,
Couché sur cette terre, attendant Anubis,
Quelques filets de sang, que le sable sature,
Abreuvent cette terre, qu’il laboura jadis.

L’animal est toujours recouvert de noblesse,
Tandis que l’homme, veule, est pris à contre-jour,
Cruel, il se croit fort et cachant sa faiblesse,
En aigle il se revêt, mais il n’est que vautour.

1950-2001





Le Bruit de Soupe


Un bouillon de poulet avec un peu de riz,
Un consommé de boeuf arrosé de chablis,
Nous disent c’est l’hiver, lorsqu’on se met à table,
Et nous rendent le froid quelque peu supportable.

Plus réchauffant encor c’est la soupe aux oigons
Où bien un bon potage épais, aux champignons,
Mais à Marseille on fait, la bonne bouillabaisse,
Qui met la joie au coeur, quand elle est bien épaisse.

Mais la soupe se boit où se mange, selon…
Avec beaucoup de pain, un petit sauvignon,
Et quand maman nous sert ses fumantes terrines,
On entend les enfants se lécher les babines.

Lorsque l’hiver s’annonce on change les menus,
Bouillons et consommés sont toujours bienvenus,
Surtout lorsque la neige s’entasse à la fenêtre,
La soupe alors devient un chaleureux bien-être.

16 Février 2004




Ma Vieille Maison

Cette maison dans la broussaille,
Un rouge toit sous la grisaille,
Visage triste et délaissé,
Déplore son lointain passé.

Je me souviens de mon enfance,
Elle était pleine d’élégance,
Je vois encor ses beaux jardins,
Avec ses roses, ses jasmins.

Hélas, le temps et la distance,
Et ma coupable négligence,
Ont délaissé le vieux logis,
Ce lieu de charme où je naquis.

Oh, souvenirs de ma jeunesse,
De jeux, de larmes, d’allégresse,
Ce patrimoine qui n’est plus,
Qu’un lointain souvenir difus.

Pour moi c’est un pélérinage,
De revenir au vieux village,
Et de passer quelques instants,
Entre les bras des bons vieux temps.

Cette maison de mon enfance,
A grand besoin de maintenance,
Mais il me manque les moyens,
De lui fournir des entretiens.

Ici s’arrête mon histoire,
Où je dépose ma mémoire,
Ce vieux foyer de mon passé,
Restera triste et délaissé.

10 Novembre 2003




Rêvasser


Un à un je revois mes désirs de jeunesse,
Je les déguste encor, avec grande tendresse,
Ces bon vieux compagnons.
Assis dans mon fauteuil, très souvent je rêvasse,

A travers le brouillard, qui constamment s’encrasse,
Dans de profonds trognons.
Le temps a recouvert de toiles d’araignées,
Mes victoires d’amour ; ces précieux trophées,

S’éloignent à tâtons.
Mais pourtant je retiens, au fond de ma mémoire,
Des petits feux-follets de mes heures de gloire,
Comme des cotillons.

Le temps s’est écoulé comme un torrent rapide,
Et je me trouve ici comme une chrysalide,
Parmi des papillons.
Me voici approchant les hivers de mon age,

Je demande au très haut, pourquoi tout ce ravage,
Qui donne les frissons ?
Un à un je revois mes désirs de jeunesse,
Et qui cahin-caha, rechauffent ma vieillesse,

Et ses démangeaisons.
J’aime me promener en faisant marche-arrière,
Car, hélas, mes futurs, ne feront pas carrière,
Dans mes brefs horizons.

24 Février 2004

 

Mon Cheval à Bascule

Je me souviens, encor, du cheval à bascule,
Qui m’attendait sous l’arbre, en ce jour de Noël,
Je n’avais que sept ans, et tout était réel,
L’âge où tout jeune enfant a l’âme encor crédule.

Le vieux Papa Noël vint pendant mon sommeil,
Il arriva chez nous, après un long voyage,
J’avais tant espéré, car j’avais été sage,
De trouver mon cheval, sous l’arbre, à mon révéil.

Mon Dieu qu’il était beau, sa crinière dorée,
Sa robe rouge claire, et ses reflets changeants,
Ses grands yeux expressifs, tout-noirs, intelligents,
Envahirent mon coeur comme un raz-de-marée.

Il fut mon compagnon, mon plus fidèle ami, 
Pendant les plus beaux jours de ma très jeune enfance,
Mais petit à petit surgit l’adolescence,
Et mon bel alezan s’effaça dans l’oubli.

Maintenant que j’arrive au bord du crépuscule,
Ces souvenirs d’enfant picotent mes vieux yeux,
Je veux dépoussiérer ces souvenirs heureux,
D’un enfant chevauchant son cheval à bascule.

Je revis quelquefois tous les ans de plaisir,
Que tu m’avais donné, cheval de mon enfance,
Je ressens l’amitié de mes jours d’innocence,
Et je t’entends, souvent, dans mes rêves, hennir.

Ce beau jour de Noël chatouille ma mémoire,
Oh, mon petit cheval que j’ai mis au sous-sol,
Et que Papa fit don à saint Vincent de Paul,
Es-tu encor sur terre avec ta balançoire ?

29 Janvier 2004







Le Saint-Laurent

J’admire ce beau fleuve et son immensité,
Qui gronde dans ce lit, depuis l’étérnité,
Ses eaux ont accueilli beaucoup de sang, de larmes,
Mais il offre à son peuple, un visage de charmes.

Le Saint-Laurent est là, qui dit « Je me souviens »,
Des Plaines d’Abraham, ces souvenirs anciens,
Qui transpersent les coeurs d’une douleur béante,
Pour un passé qui fut une étoile filante. 

Chaque soir le soleil s’éteint à l’horizon,
Mais quand il touche l’onde il ressent un frisson,
Les flots de souvenirs, d’un passé de promesses,
Remplissent son bassin de larmes, de tristesses.

Quand le soleil se couche au fond du Saint-Laurent,
Le tout Québec souhaite à cet astre mourant,
Que le coq qui présage une nouvelle aurore,
Ressurgisse du fleuve enduit du tricolore. 

Ses quatre fleurs de lys disent, « Je me souviens »
De mon vieil héritage et de tous ses beaux liens ;
La mémoire du peuple aspire aux retrouvailles,
Des souches des aïeux fauchés par les mitrailles.

Ce grand fleuve est le sang qui coule dans leurs corps,
Il étale, souvent, leurs espoirs, leurs remords,
Le Saint-Laurent les lie, à travers l’Atlantique,
A la langue qui fut leur constant viatique.

Ce coucher de soleil cache dans son écrin,
L’histoire de ce peuple affirmant son destin,
Délaissé par sa mère, aux jours de sa détresse,
Il veut lui pardonner ses actes de faiblesse.

 2 Décembre 2003

Femmes Seules

C’est le bistrot du coin, sans aucune prestance,
Quelques habitués, sirotant leur pernod,
Le vieux patron tenait cet ancien caboulot,
A la bonne franquette, et sans condescendance.

Le bar, les tabourets, quelques petites tables,
Etaient tout le décor de cet estaminet,
Ce fut très incongru de voir dans ce troquet,
Rentrer élégamment, deux dames respectables.

Elles vinrent s’asseoir, s’avançant langoureuses,
Le patron s’empressa pour leur servir du vin,
Qui fut bu d’un seul trait, pour noyer leur chagrin,
Leurs mines trahissaient des âmes douloureuses.

Elles portaient, ce soir, leurs plus belles toilettes,
Pour essayer de rompre un passé sans demains,
Elles voulaient séduire un des ces riverains,
Pour assouvir la faim de leurs vides couchettes.

Et pour s’encanailler, pour fuir la solitude,
Les voilà dans ce bar, oeillant les beaux garçons,
Elles voulaient sentir ces sublimes frissons,
Qui les feraient vibrer, jusqu’a la lassitude.

30 Janvier 2004

 

L’Espérance

Souvent je sens les airs qui passent,
Au lendemain de tous mes hiers,
Ils sont si lourds lorsqu’ils s’entassent,
Dans mon grand sac de fruits amers.

Depuis le jour de ma naissance,
J’ai traversé de longs chemins,
En voulant voir si l’espérance,
Pourrait avoir des lendemains.

J’ai pourchassé cette chimère,
A travers tous les continents,
Je n’ai trouvé que la misère,
Avec ses vices corrompants.

Car l’espérance est un mirage,
Qui s’évanouit en l’approchant,
Diogène, ce cynique sage,
Chercha son ombre, vainement.

Depuis le temps de la Genèse,
L’homme a cherché dans ses débats,
En s’appuyant sur l’exégèse,
De la trouver, sans résultats.

Quand Dieu donna à l’espérance,
Son premier souffle élyséen,
Elle périt dans son enfance,
Des mains sanglantes de Caïn.

Des hommes sages, des colombes,
Veulent sauver l’humanité,
En arrêtant les hécatombes,
Pour nous ouvrir l’éternité.

Peut-être l’ombre de la guerre,
Disparaîtra un de ces jours,
Pour redonner à notre terre,
La paix pour nos prochains séjours.

Cette utopie un peu naïve,
Ouvrira-t-elle, enfin, ses yeux,
Pour nous donner l’altérnative,
Aux larmes de tous nos aïeux ?

18 Janvier 2004

 

L’Archer Astral

Le poète tout nu, demande à la nature,
A la lune, au soleil, aux astres dans les cieux,
Assis sur son rocher, sauvage et montagneux,

Le pourquoi de sa vie et de sa conjoncture.

Sa demande n’aura que réponse muette,
Car le dieux de l’Olympe ont depuis très longtemps,
Cessé de s’occuper de tous les habitants,
Qui plongent dans le sang, cette vieille planète.

Le poète, pourtant, prend son arc et sa flèche,
Pour envoyer aux cieux un dernier plaidoyer,
Et demander à Mars de ne pas foudroyer,
L’innocente colombe avec l’aigle qui pèche.
 

Il s’arrête, entouré d’une étrange lumière,
Il découvre sa place aux confins du Cosmos,
Quand Sélène s’endort entre le bras d’Hélios,
Il entrevoit, venir la nouvelle frontière.
 

Cambré sur son rocher, Ouranos le regarde,
Il étale à ses pieds un horizon d’azur,
Mais lui montre, par contre, un incertain futur,
Si la sagesse meurt par l’homme où par mégarde.
 

12 Janvier 2004

 

 

Le Seuil d’un Nouvel An


Minuit, c’est une nouvelle ère,
Qui va s’ouvrir sur notre terre,
Deux mille quatre, un nouvel an,
Plein de promesses et d’élan,
Viendra tourner une autre page,
Pour inviter notre message ;
L’écrirons-nous avec le sang,
De tous ces pauvres innocents ?

Quel est le sort de nos demains,
Qui remplira les parchemins,
De ce grand livre aux blanches pages,
Pour recenser tous les ouvrages,
D’une planète en transition,
Entre salut et perdition ?

Remplira-t-il nos espérances,
Pour applanir les différences,
Qui causent ses sanglants conflits,
Entre nos peuples affaiblis,
Où bien détruiras-t-il le rêve,
Des peuples transpercés du glaive,
Des fanatiques, des puissants,
Qui se confrontent menaçants ?

Avec musique et grand orchestre,
Nous fêterons la Saint-Sylvestre,
Nous ferons de beaux réveillons,
Avec champagne et cotillons, 
Feux d’artifice et mascarades,
Puis, à minuit, des embrassades,
Des cris de joie et des souhaits,
En échangeant des mots abstraits.

Dans ces moments d’insouciance,
Réveillons notre conscience ;
Pour un instant, laissons nos coeurs,
Sentir les peines, les douleurs,
Des rescapés du grand séisme,
Et des souffrants du cataclysme,
D’Irak, de Bam, ce bourg persan,
Detruits au seuil du nouvel an.

31 Décembre 2003



Souhaits

Souhaitons le bonjour à l’aube qui se lève,
Souhaitons le sourire aux yeux de nos voisins,
Souhaitons le respect aux curés et rabbins,
Aux bonzes, et chamans, popes et muezzins ;
Nous sommes tous issus des flancs d’Adam et d’Eve.

La couleur de la peau n’est qu’une couverture,
Elle réveille en nous des sentiments de peur,
Nous ne regardons pas sous la peau de couleur,
Que le corps et l’esprit ont la même valeur ;
Chacun de nous est né, de Dieu, la créature.

Depuis les jours anciens, la tache originelle,
Nous recouvre du sang déversé par Caïn,
Des rivières de sang ont causé le déclin,
Des mœurs et des valeurs de tout le genre humain,
Nous avons tous, perdu la divine étincelle.

Il est temps de créer une nouvelle aurore,
Une planète en paix parmi tous ses enfants,
Souhaitons que cette ère abolit les pleurants,
Décorant les tombeaux de leurs belligérants,
Pour éviter le sort de Sodome et Gomorrhe.

18 Décembre 2003

 

Inspiration Nocturne

A côté de mon lit, sur ma table de nuit,
J’ai toujours du papier, une vieille corbeille,
Souvent la muse vient, me touche et me réveille,
Pour m’inspirer un vers, tout doucement, sans bruit.

Sur un bout de papier, j’écoute et reproduit,
La musique des mots chantés dans mon oreille,
Je jette le papier dans ma vieille corbeille,
Pour aller retrouver le sommeil, qui me fuit.

Les yeux pleins de sommeil, le matin je me lève,
Je ne me souviens plus des rimes de mon rêve,
Je récupère, alors, les feuilles du panier.

Je me rends au bureau, pour transcrire ces rimes,
Que je dois déchiffrer sur ces bouts de papier ;
C’est ainsi que j’écris mes poèmes infimes.

15 Décembre 2003

 

 

Sans Regrets

Malgré le poids des ans, ma blanche chevelure,
Est comme une auréole autour de ma tonsure,
J’ai quelques pattes-d’oie aux recoin de mes yeux,
Les rides de mon cou me disent « Tu es vieux »

Eh, bien oui, je suis vieux et je suis fier de l’être,
J’ai traversé les ans pour devenir ancêtre,
J’ai toujours le regard fixé vers l’avenir,
Pour jouir chaque instant jusqu’au dernier soupir.

Je regarde en arrière les ans dans la pénombre,
Recouverts, par l’oubli, sous la poussière sombre,
D’un parcours écoulé sur le fil d’un rasoir,
Avec des jours en blanc et d’autres jours en noir.

Mais je suis arrivé, sans beaucoup de tristesse,
A jouir les loisirs d’une belle vieillesse,
Je n’ai pas de regrets, mon esprit est serein,
Je suivrai jusqu’au bout ce fil de mon destin.

Lorsque les ans diront « Tire ta révérence »
Je quitterai la scène avec grande élégance,
Et je rendrai mon âme en remerciant les dieux,
Pour aller, calmement, rencontrer mes aïeux.

1er Novembre 2003

L’Éphémère

Dès qu’on est éjecté,
Du sein de notre mère,
Notre chemin lacté,
Entame l’éphémère.

Les secondes, les jours,
Chaque souffle tictaque,
Et s’avance toujours,
Vers la crise cardiaque.

On débute gueulard,
Traînant à quatre pattes,
On titube plus tard, 
De façons maladroites.

Lorsque sonne le gong,
On commence nos courses,
Avec très peu d’aplomb,
Mais beaucoup de ressources.

On sème nos jalons,
Au fur et à mesure,
De prendre nos galons,
Vers notre conjoncture.

On suit pour quelques ans,
Des routes inégales,
On pousse des ahans,
Parcourant les dédales.

On arrive à la fin,
Et la montre s’arrête,
On se rend compte, enfin,
Que la vie est bien bête.

Mais c’est beaucoup trop tard,
De faire la remarque,
Car on est ce jobard,
Emporté par la Parque.

16 Août 2003

Cinquains 



Désert,

Aride, vaste,
Assoiffe, brûle, aveugle,
Pourtant la caravane passe,
Calme.

**

Amour,

Chaud, intense,
Brûle, sublime, explose, 
Pendant toute une nuit divine, 
Sommeil.

**

Amour,

Merveille, extase,
Offre, promet, délivre,
Un tourbillon de sensations,
Regrets?

**

Bonheur,

Cherchez la femme,
Aime, entraîne, se fond,
Dans les doux bras de son amant,
Plaisir.

**

Malheur,

Cherchez la femme,
Aime, trahit, s’en va,
Laissant derrière un cœur sanglant,
Tristesse.

**

Parfum,

Fragrant de femme,
Séduit, enivre, embaume,
De sa chaleur, le lit d’amour,
D’arôme.

**

Voyages,

A l’étranger,
Remplissent le séjour,
D’ivresses, d’élans et d’odeurs,
D’amour.

Octobre 2002



Adieu Mon Bon Ami …

Il était mon ami, mon compagnon fidèle,
Il était un gardien, toujours vif, diligent,
Son visage attentif, son air intelligent,
Nous rendais, tous, heureux, d’être sous sa tutelle.

Ton temps était venu d’aller trouver tes pères,
En nous quittant ainsi, tu brisas tous nos cœurs,
Nous te voyons partout, nos paupières en pleurs,
Revivent, chaque instant, ces heures éphémères.

Adieu mon bon ami, je ressens tes caresses,
J’entends encor l’écho des joyeux aboiements,
Qui rentrant, nous faisaient de grands mamours gourmands ;
J’éprouve la chaleur de toutes tes tendresses.

Peut-être un paradis existe pour admettre,
Ces fidèles amis, qui l’ont bien mérité,
Pour jouir un repos, dans l’immortalité ;
Et comme d’habitude, ils attendront leur maître.

Décembre 2002

 

Le trait d’Union

Entre naissance et mort, un seul trait d’union,
Attache les deux bouts d’un même phénomène,
Dès notre premier cri, ce petit trait nous mène,
Vers le râle final de toute vie humaine ;
C’est l’immuable loi de la création.

C’est à nous d’ajouter, au trait grammatical,
Une forte valeur pour sa grande importance ;
Il nous faut batailler depuis notre naissance,
Pour faire un bon parcours avant que l’échéance,
Ne vienne pour couper ce trait ombilical.

La naissance s’annonce avec un cri strident,
Qui nous lance, en avant, vers notre destinée, 
Et petit à petit, c’est la grande ruée,
Sur le chemin qui mène à l’aveugle odyssée,
Qui s’achève, toujours, par un cri délirant.

On arrive muni d’un tout neuf passeport,
Tamponné d’un visa qui marque l’échéance,
Du permis de séjour et de la résidence,
Qui nous sont octroyés par l’occulte puissance,
Et met ce petit trait entre naissance et mort.

18 Juillet 


La Page Blanche

Je suis assis, ce froid dimanche,
A mon bureau, la page blanche,
M’incite à la remplir de mots,
Mais je la mouille de sanglots.

Car c’est un jour bien triste et sombre,
Mon cœur est lourd, mon âme sombre,
Dans un marasme, qui ce soir,
Plonge mon être dans le noir.

Je cherche l’élusive muse,
Mais rien ne fait, elle refuse,
Avec opiniâtreté,
De revenir à mon côté.

C’est triste quand l’esprit ranime,
Le subconscient de la déprime,
Que le grand flux du souvenir,
Voudrait, pourtant, ensevelir.

On se souvient avec tristesse,
Des jours de deuil et de détresse,
De quelques faits injurieux,
Qui font, soudain, bouffir les yeux.

Et c’est alors que la cascade, 
Vient et fait battre la chamade,
Les larmes coulent à grands flots,
Saccadés par de gros sanglots.

Et c’est ainsi que ce dimanche,
Verra ma page rester blanche,
Je ne peux plus me contenir,
Il est grand temps d’aller dormir.

23 Juillet 2003




Les Vacances

L’expectative des vacances,
Nous fait penser aux jouissances,
D’un bel été plein de chaleurs,
Soit à la plage, soit ailleurs.

Certains irons à la montagne,
D’autres, chez eux, à la campagne,
Pour respirer le grand air frais,
Et retrouver un peu de paix.

Les belles filles sur les plages,
Font de superbes étalages,
Leurs corps bronzés et leurs seins nus,
Sont des chefs-d'œuvre dévêtus.

Pour les garçons l’été ravive,
Leur sève mâle qui s’active ;
La chasse est à l’ordre du jour,
Pour eux vacance égale amour.

Mais en famille on est plus sage,
On prend les gosses au village,
Pour retrouver les grands-parents,
Qui sont souvent, très accueillants.

Pour les petits, c’est la liesse,
Pas de devoir, pas de maîtresse,
Ce sont des jours de volupté,
De sport, de jeu, d’activité.

Les jours s’écoulent en détente, 
La vie est belle et nonchalante,
On fait le tour des restaurants,
Parents, enfants et grands-parents.

Ah, que c’est beau d’être en vacances,
Quelques semaines de bombances,
Revoir les endroits familiers,
Pleins de mémoires d’écoliers.

Mais si l’on veut des aventures,
Pour s’imprégner d’autres cultures,
Il faut se mettre à voyager,
Avec ferveur, à l’étranger.

Pour les plus jeunes, ces voyages,
Leurs offrent de grands avantages,
Leurs exposant des firmaments, 
Qui les rendront plus avenants.

4 Juillet 2003


..........

La Bourse ( Villanelle )

L’état du monde, est déplorable,
La bourse va, de mal en mal,
Mon portefeuille, est très friable.

Dès ce Septembre, inoubliable,
Nous subissons ce grand mistral,
L’état du monde, est déplorable.

Le CAC 40, est pitoyable,
Car il fait part du jeu global,
Mon portefeuille, est très friable.

Je veux savoir, si c’est durable,
Ce grand effondrement, total,
L’état du monde, est déplorable.

Ma rente, est-elle irréparable ?
Et dois-je y mettre un point final ?
Mon portefeuille, est très friable.

En attendant un futur stable,
Je veux garder un bon moral,
L’état du monde est déplorable,
Mon portefeuille, est très friable.

Juillet 2002


Enivrement

Souvent, je me demande, aux moments de mes rêves,
Quand le calme du soir me berce lentement,
Si la petite voix qui, si discrètement,
Réveille dans mon cœur cette latente sève,
Qui jadis, remplissait mon corps d’enivrement.

Ô, jeunesse, jeunesse, aux beaux jours de fleurette,
Beaux jours où l’avenir paraissait si brillant,
Quand la chasse à l’amour rendait le sang bouillant ;
Chaque petite fleur était une amourette,
Qu’on cueillait gentiment, d’un geste sémillant.

Mes songes sont remplis de toiles d’araignées,
Leurs dentelles de soie enveloppent mon cœur,
Une épaisse poussière embrume la verdeur,
De ces heures qui sont, hélas, très éloignées ;
Je me retrouve assis, recouvert de sueur.

Oui, je ne suis plus jeune, et ma sève est tarie,
La poussière, pourtant, n’a pas séché mon cœur,
Je ressens de l’amour, dans toute sa splendeur,
Cet amour est si plein de paix, de griserie,
Au sein de ma famille ; et c’est ça le bonheur.

Je ne regrette pas rêver de ma jeunesse,
Elle m’apprit comment affronter les torrents,
Surmonter les écueils, éviter les courants,
Puis arriver au port, à l’âge de sagesse ;
Mais ces vieux souvenirs sont, quand même, enivrants !

Décembre 2002



L’abeille et l’homme

Lorsque l’abeille pose, un baiser sur la rose,
Elle emporte avec elle, un élixir fragrant,
Et puis, de fleur en fleur, en bourdonnant se pose,
Sur ce tapis couvert, d’un canevas vibrant.

Après son long périple, elle rentre chez elle,
Dépose son nectar, qu’elle a tant butiné,
Elle repart bientôt, avec beaucoup de zèle,
Et reprend son travail , si bien discipliné.

Une abeille ouvrière, a l’existence brève ,
Elle n’a pas de choix, son sort est de servir,
Elle nourrit sa ruche, en recueillant la sève,
Pendant sa courte vie, avant d’aller mourir.

L’abeille vit et meurt, pour caresser les roses,
Et donner du plaisir, aux amoureux de miel,
Sur terre, son séjours, pourtant métamorphose,
Et pare les jardins, d’un brillant arc-en-ciel. 

Au monde, l’homme vient, avec toute la gamme,
Des dons, que la naissance, offre à tout être humain,
Ces choix nous sont donnés, pour ennoblir notre âme,
Et guider tous les pas, d’un tortueux chemin.

L’abeille n’a qu’un sort, il est en ligne droite,
Mais l’homme a le devoir, d’un effort surhumain,
Pour monter au sommet, de tout ce qui miroite,
Et faire plusieurs choix, pour remplir son destin. 

Juillet 2002 



Regrets

C’est triste quand on perd un bon ami d’enfance,
Non pas au grand nocher, mais à l’indifférence,
Car c’est l’ éloignement qui rouille, au fond, les cœurs,
Et qui verse dans l’âme, ses fiels et ses aigreurs.

Quand l’amitié s’effrite, et le silence avale
L’édifice miteux que rien plus ne ravale,
La façade s’écroule au bord du désespoir
Ne laissant, du passé, qu’un fâcheux gouffre noir.

Pourquoi faut-il laisser ces semences fécondes
Périr, quand elles ont des racines profondes,
Écloses dans nos cœurs, avec dévotion,
D’écoliers en gens mûrs, avec précaution.

Nous avons dépassé l’automne de nos âges,
Ensemble, nous avons fait, beaucoup, de voyages,
En nous donnant la main, en amont, en aval.
Pourquoi faut-il, alors, y mettre un point final ?

Lorsqu’on passe, souvent, sur l’ardoise, l’éponge,
Un nuage se lève et recouvre le songe
De l’amitié qui fut, et qui ne revient pas,
Mais le regret nous suit, jusqu’au jour du trépas.

Septembre 2001



Tempus edax rerum **

Malgré ton abandon, mon amitié persiste,
Mais il faut que je sois, tout à fait réaliste,
J’ai beaucoup essayé, de garder l’amitié ;
Je ressens, dans mon cœur, une grande pitié.

Il faut donc accepter, qu’il est temps qu’on inhume,
Tout le passé, hélas, enfoui dans l’amertume,
Mais si je te devance, à joindre mes aïeux,
Tu dois venir, au moins, me faire tes adieux.

Nous nous sommes tout dit, il n’y a plus rien à faire,
Que boucler le passé, sans aucun commentaire,
Je t’envoie, en tous cas, mes respectueux souhaits ;
J’espère que le sort, te comble de bienfaits. 

Septembre 2001

** Le temps qui détruit tout.

...........

 

Extravagance ! 

Je vais dîner ce soir, dans un chic restaurant,
Je pense à la langouste, avec un bon vin blanc,
Je prendrai, volontiers, un verre de champagne,
Avec un bon foie gras et du pain de campagne.


Bras dessus, bras dessous, nous nous acheminons,
Tous deux, ma femme et moi, vers «l'Honneur des Gascons»
Sa cuisine est de choix, c'est une des meilleures,
Nous avons réservé la table pour huit heures.


Aussitôt arrivés, un accueil chaleureux,
Nous est réservé par Monsieur Robert Dupeux,
Sa femme, Dorothée, est la cuisinière,
On raffole surtout des plats à sa manière.


C'est un petit bistrot, rien de prétentieux,
Un décor recherché, simple, mais gracieux,
Une ambiance sans fard, deux douzaines de tables,
Sièges capitonnés pour être confortables.


Le restaurant est comble, deux garçons et Robert,
Avec discrétion, font un travail expert,
Aussitôt attablés, on nous sert notre entrée,
Le champagne que j'aime est de bonne cuvée.


Le service est sans hâte, et très méticuleux,
La langouste est servie avec un vin moelleux,
Pour terminer on sert une crème brûlée,
C'est le chef-d'œuvre de Madame Dorothée.


Et puis c'est le café, avec un petit Kir,
Il est presque minuit, il est temps de partir,
Nous sommes les derniers, la salle est presque vide,
Je paye l'addition, qui me laisse livide…


On a très bien mangé, l'estomac est repu,
Mais la tête se plaint, peut-être on a trop bu,
On rentre lentement, la cervelle embuée,
On se jette aussitôt dans les bras de Morphée.

18 avril 2003 



Kyklos

Bientôt l'aube viendra réveiller la planète,
Lui redonnant l'éclat de toute sa palette ;
La nature prendra de nouvelles saveurs,
Et bannira des cœurs les morbides frayeurs.


Le monde entier lui rend ses chaleureux hommages,
Accueillant ses rayons dans villes et villages,
Son surgissant soleil répand dans tous les cœurs
Son baume bienfaisant et ses belles couleurs.


Quand l'astre, enfin surgit, vainqueur, du fond de l'onde,
Il redonne la vie à la terre féconde,
Le coq, sur son perchoir, salue à pleine voix,
Son règne qui reluit de milles feux grégeois.


Tout s'éveille et tout chante en la nature entière,
L'oiseau dans son nid chaud, et la belle fermière ;
La rose se pavoise et s'offre aux papillons ;
Les vaches et brebis sonnent leurs carillons.


Le soc du laboureur s'enfonce dans la terre,
Le curé, lentement, quitte son presbytère,
Le maréchal-ferrant, soufflet en main, allume
Dans sa forge le feu, puis reprend son enclume.


Et tout un brouhaha, dans le marché s'élève,
On entend les marchands, qui s'acharnent, sans trêve,
A crier leurs produits : poissons frais, fruits de mer,
Gigots, têtes de porc, olives, camembert…


Les denrées sont là, sur tous les étalages,
Les ménagères font, sagement, leurs triages.
Dans les villes, le bruit, fébrilement s'étend,
De faubourg en faubourg, en un rythme montant.


Et la lumière suit son majestueux voyage,
Pour réchauffer l'esprit et les cœurs de tout âge,
Inévitablement, elle poursuit son sort,
Et sombre dans les flots ; et l'univers s'endort.


Demain, le jour viendra nous réveiller ; peut-être ?
Comme toujours, son astre, épandra son bien-être,
Puis sa ronde suivra son fatidique sort ;
La Naissance jouera, aux dés, avec la Mort.

juillet 2002 


La conscience

Mon révérend curé, monsieur le psychologue,
Qui donne au genre humain, la culpabilité ?
Qui nous apprend les lois du fameux décalogue,
Et nous revêt du sens de la moralité ?


Le Talmud, le Coran où est-ce l'Évangile,
Qui manipulent tous les esprits des humains,
Et font de la conscience un servile vigile,
Pour tenir leurs troupeaux, toujours, entre leurs mains.


En naissant, nous avons, tous la même innocence,
Que nous soyons chinois, européens ou noirs,
Nous n'avons pas besoin d'avoir une conscience,
Pour éclairer nos pas dans les sombres couloirs.


Y-a-t-il une conscience, est-elle universelle ?
Car nous sommes issus de différents milieux,
Comment acquérons-nous, ce sens qui nous ficelle,
Pour toute notre vie, aux carcans des aïeux ?


Monsieur le psychologue, expliquez-nous la source
De la petite voix qui harcèle nos jours,
Qui s'arroge le droit de diriger la course,
Des intimes moments de notre court parcours.


Après être sortis des jours de notre enfance,
Et quand nous atteignons cet «âge de raison»,
Nous sommes supposés perdre notre ignorance,
Et, tout soudainement, nous mettre au diapason.


Ce fameux diapason, vibre-t-il pour les autres
Avec le même la qui fait vibrer nos cœurs ?
Quand le curé nous dit : «Faites dix patenôtres»
On croit avoir lavé nos âmes de pécheurs.


Mais que font les juifs, musulmans où bouddhistes,
Les gens d'une autre foi, qui n'ont pas de curés,
Où qui n'ont pas de dieux, comme les vieux sophistes,
Sont-ils tous sans conscience, aux mœurs dénaturés ?


Il n'y a jamais eu conscience universelle,
Chaque culture fait son choix à sa façon,
Elle s'apprend avec la langue maternelle,
Et selon la culture inculque sa leçon.


Imposer sa conscience à ceux d'autres cultures,
Engendre des frictions et d'amères rancoeurs,
Qui suppurent en haine, en tragiques ruptures,
Et créent des conflits sans vaincus ni vainqueurs.


Dans ses essais, Rousseau, nous dit que l'innocence,
L'intrinsèque bonté, naît avec les enfants,
Et c'est l'introduction, de l'adulte conscience,
Qui rend l'homme mauvais, par d'actes dépravants.

décembre 2002 


La Création

Quand Il sortit des noirs ténèbres,
De cet immense trou béant,
De ce silence aux sons funèbres,
Dieu mit Sa main sur le néant.


Il décida, dans Sa sagesse,
De Se créer un Univers,
De le doter de Sa largesse,
Avec des avenirs divers.


D'un geste, Il créa la lumière,
Et façonna les méridiens,
D'un univers où la matière
Donna naissance aux éoliens.


Il vit, au loin, la silhouette,
D'un petit point salmigondis,
Il prit en main cette planète,
Et, là, créa Son paradis.


Il vint muni de Sa lumière,
D'un chaud soleil incandescent,
D'une nature hospitalière,
D'astres brillants au firmament.


Il la remplit de paysages,
De mers, de fleuves et de champs
De grands déserts, de marécages,
Et d'animaux éblouissants.


Après avoir rempli Son monde,
Il ressentit l'isolement ;
Il vit Son oeuvre si féconde
[A qui] manquait un élément.


Il prit, alors, un peu d'argile,
Et façonna le corps humain,
A Son image versatile,
Et lui souffla Son don divin.


Cet homme supplanta les anges,
Et fut l'égal des séraphins,
Dieu le combla de Ses louanges ;
Il fut second, seul, au Divin.


Errant tout seul, dans la nature,
Dieu regarda, plein de douceur,
Sa solitaire créature,
Qui recherchait une âme sœur.


Il S'assit près d'une rivière,
Il prit en main du kaolin,
Il l'arrosa de Sa lumière,
Et créa l'être féminin.


Il lui donna un coeur de femme,
Plein de tendresse et de beauté,
Son souffle lui fournit son âme,
Sa forme, sa fécondité.


Il vit Son oeuvre et Sa richesse,
Il l'admira, puis dit «c'est bien.»
Adam prit Ève avec tendresse,
Et lui donna tout son soutien.


La création d'Adam et d'Ève,
Virent la fin de Ses labeurs ;
Après six jours d'efforts, sans trêve,
Il S'assoupit plein de torpeurs.


Sous forme d'un serpent, le diable,
Se faufila dans le jardin,
Il injecta l'irrémédiable,
Au cœur de tout le genre humain.

15 janvier 2003 




Le chêne

Quand la lune, le soir, sous son manteau d'étoiles,
Me trouve triste et seul, sur l'herbe où je m'étends,
Quand la sombre nature, élargissant ses voiles,
Protège ma douleur, tout doucement j'entends,


Couché sur le gazon, en l'arrosant de larmes,
Le chêne majestueux, communiant avec moi ;


Il m'ouvre ses grands bras, pour chasser mes alarmes ;
Son geste paternel remplit mon cœur d'émoi.


Plein de sollicitude, il abaisse sa tête,
Ses bras, si bienveillants, caressent ma douleur,
Qui fait saigner mon cœur, et lâchement me guette,
Pour supprimer, d'un coup, mon souffle et mon malheur.


Tu engendras un grand mirage de tendresse,
Qui me plongeas le coeur, dans l'amour sans issue,
Sans avertissement, de ta main vengeresse,
Tu brisas cet amour, d'un seul coup de massue.


Ô, chêne magnanime,
Arbre plein de douceurs,
L'amour que tu ranimes,
Soulage mes rancœurs.
 
Ta présence imposante,
Apaise mes douleurs,
De ta main caressante,
Tu balayes mes pleurs.


Ce chêne qui m'abrite et veille sur mes rêves,
Recouvre d'un manteau de feuilles, mon corps las,
Je m'assoupis, confiant, pour quelques heures brèves ;
Le gazon généreux me sert de matelas.


Pendant mon bref sommeil, agité, rempli d'ombres.
La lune, au firmament, termine son séjour,
Et déjà les cieux noirs, perdent leurs couches sombres,
Pour ceder leur empire, à la lueur du jour.


Sur l'arbre protecteur, la fauvette compose,
Sa sonate à l'aurore, et son hymne au soleil,
Le ruisseau, dans la plaine, en chantonnant, dépose,
Son limon sur les champs assoupis de sommeil.


Soudain l'aube se fige, et le soleil se glisse,
Derrière de nombreux nuages menaçants,
Le ciel est sillonné par des feux d'artifice,
Qui génèrent partout des bruits assourdissants.

Le ciel s'ouvre et déverse,
Un torrent furieux,
Un grand éclair traverse,
Et balafre les cieux.
 
La foudre tombe et perce,
L'arbre majestueux,
Qui craque et se renverse,
Avec un bruit affreux.
 
Cet arbre centenaire,
Qui gît là, sous mes yeux,
Fut mon seul partenaire,
Je lui fait mes adieux.
 
Devant ce cataclysme,
Meurtrier, désastreux,
Mon sentimentalisme,
M'est, soudain, douloureux.
 



Le désert

Les sables du désert, comme les corps des femmes,
Embrasent tous les sens d'incandescentes flammes,
Lorsque le khamsin souffle, il assoiffe les coeurs,
Et fait reluire au loin des mirages moqueurs.

Des sables de passion esquissent ces mirages,
Qui montrent aux amants de brillantes images,
Un monde tout nouveau s'ouvre devant leurs yeux,
Ils ouvrent grand leurs bras pour accéder aux cieux.


Ah ! ces rondeurs de femme, ah ! ondulantes dunes,
Qui réveillent les sens, découvrant les lacunes
De ce corps souple et chaud, émanant des senteurs,
Qui font flancher l'esprit, excitant les ardeurs.


Parcourant le désert, si difficile à suivre,
L'homme souvent se perd ; pour vaincre et pour survivre,
Il lui faut de la chance, avant de découvrir,
L'accueillante oasis qui vient le secourir.


Car d'oasis en oasis, il jalonne sa route,
Quand, enfin, il atteint cette oasis qui l'envoûte,
Elle apaise ses peurs, satisfait ses désirs,
Et l'entoure de soins pour tous ses avenirs.


Mais le désert poursuit ses courses dramatiques,
En recréant toujours des dunes érotiques,
Le khamsin, le simoun, troublent souvent la paix,
Engloutissant l'oasis, sous ses sables épais.


Car le sable en fureur s'acharne sur les dunes,
Il change le tracé des monts et des lacunes,
Ce nouveau canevas sépare les amants,
Qui sont déboussolés, sous ces noirs firmaments.


Leur dérive devient plus déchirante et triste.
Car ils perdent le pied en délaissant la piste,
Pour étancher leur soif et calmer leurs désirs,
Ils trébuchent dans des éphémères plaisirs.


Car le désert est dur, il est impardonnable,
Il est un ennemi, cruel, impitoyable,
Quand les amants s'en vont, chacun de son côté,
Le sable leur remplit le cœur de cruauté.


Éventuellement, la caravane passe,
Découvre, tous blanchis, les os d'une carcasse,
Qui gisent tristement, exposés par les vents ;
Ils seront oubliés sous les sables mouvants.

décembre 2002 


Ma mère

Le petit caporal le fit quitter sa mère,
Ils partirent au loin transportant le tonnerre,
Ils conquirent des rois, il devint lieutenant,
Et sous le grand Empire, il fut fait commandant.

Dans Berlin, l’Empereur le décora lui-même
De la Légion d’Honneur, décoration suprême;
A Vienne, Bonaparte admira son courage,
Le nomma général, en plein champ de carnage.

Après six longs hivers, loin de sa douce France,
Valeureux et puissant, fier de son apparence,
Il allait voir sa vieille, son pays et son bourg;
Avec lui cheminaient trois soldats de Cherbourg.

L’un, lieutenant très jeune, élevait sa voix claire,
Énumérant gaiement les titres de sa mère;
Elle était, paraît-il, d’un vieux sang régalien,
Avec les rois de France elle avait un bon lien.

L’autre, un vieux commandant, rêvait de sa jeunesse,
Il se voyait jouant avec une princesse,
Son père, ambassadeur de Paris à Berlin
Mourût sur l’échafaud, comme un simple faquin.

Le troisième, morose, évoquait à voix basse,
(Sans voir tout près de lui la pauvre vieille lasse
Qui glanait, ça et là, quelques épars épis,
En cet immense champ couvert d’un blanc tapis)

Son château de Cherbourg, admiré par son style,
Et ses mâchicoulis à carrure subtile.
Il parla de sa mère attendant son retour
Au vieux manoir aimé, dominé par sa tour.

Le général, soudain, voit la vieille glaneuse,
Il s’élance vers elle, et contre sa vareuse,
La presse avec amour, l’embrasse tendrement,
C’est ma mère, messieurs, leur dit-il fièrement.

1950 -2001



Mon fils

Pauvre mortel, pourquoi je pleure,
Pourquoi quand tout est gai, je geins,
Pourquoi mon cœur, toujours demeure,
En désespoir, sans lendemains.

Les fleurs, dans la nature, éclosent,
Les fruits, se couvrent, de splendeurs,
Les larves, se métamorphosent
En papillons, pleins de couleurs.

Le ciel se couvre, de nuages,
Le vent du Nord, souffle très fort,
L’abeille arrête, ses ouvrages,
Et les oiseaux, trouvent la mort.

Tout est en deuil, la mort est reine,
Un blanc linceul, couvre les champs,
Que de mortels, sont dans la peine,
Avant de quitter, les vivants.

Malgré les maux, et les souffrances,
Les nuits, les jours suivent leurs cours,
Et nos destins, sans espérances,
Nous traînent dans de noirs parcours.

Je sais que le soleil se lève,
Mais j’entends, mon enfant pleurer,
Il souffre, d’un chagrin sans trêve,
Et je ne peux que soupirer.

Je suis dans une peine extrême,
Car je n’ai pas, le vrai moyen,
Pour soulager, celui que j’aime,
Et lui porter, tout mon soutien.

Il est si loin, dans la tourmente,
Son mariage, est étouffant,
Autour de lui, tout l’épouvante,
Il veut sauver, son seul enfant.

L’enfant est le plus grand problème,
Car tous deux, veulent le garder,
Cela leur cause, un grand dilemme,
Aucun des deux, ne veut céder.

Seigneur, écoutez mes prières,
Soutenez-le, dès aujourd’hui,
Éclairez-le, par vos lumières,
Il a besoin, de votre appui.

C’est pour cela, que je soupire,
Et que mon cœur, saigne souvent,
Je pense au mieux, je crains le pire,
Pour l’avenir, de mon enfant.

Le ciel se couvre, de nuages,
Puis l’aube pointe, à l’horizon,
Mon fils, au cœur de ces orages,
Risque de perdre, la raison.

Seigneur, apaisez son marasme,
Montrez-lui l’aube, d’un beau jour,
Renouvelez son enthousiasme,
Et donnez-lui, un peu d’amour.

Les fleurs, dans la nature, éclosent
Pour parfumer, son pauvre cœur,
Les larves se métamorphosent,
En papillons, pour son bonheur.

Les fruits embaument, la nature, 
Les oiseaux chantent, dans les bois,
Mais cette pauvre créature,
Ne peut que rester aux abois.

Vous demandez pourquoi je pleure,
Pourquoi j’ai ce regard lointain,
C’est parce que, mon fils demeure,
Dans un futur, très incertain.

Decembre 2001



Mon Père

Voilà bien cinquante ans que vaillamment tu luttes,
Pour atteindre le but, le fruit de ton labeur,
Des gouttes de sueur ont creusé par leurs chutes,
Un lac, tout miroitant, d’amour et de bonheur.

Tu pleuras maintes fois, en des moments critiques,
Tes larmes, brave cœur, ont écarté de toi
Le sombre cauchemar d’expériences tragiques,
Et le sort maintenant récompense ta foi.

Tu fondas, ardemment, ta petite famille,
Tu sacrifias ton tout, tu aimas tes enfants,
Ta femme, tes deux fils et ta petite fille
Déposent, à tes pieds, leurs souhaits déférents.

Nous tous te souhaitons un bon anniversaire,
Ô, chef de notre nid, que Dieu, en ce beau jour,
Réalise tes vœux, car ton âme est sincère;
Nous t’offrons, de tout cœur, notre sincère amour.

28/02/1947- 02/2002 


Mon saule

En somnolant près de ma crique,
J’entends mon saule sangloter,
Je vois ses feuilles grelotter;
Une bourrasque cyclonique,
Se lève pour le tourmenter.

Ses feuilles sont éparpillées,
Sur le gazon, plein de moiteur,
Ses branches, tremblent de frayeur,
Flottant en l’air, dépenaillées,
Comme un épouvantail bretteur.

Bientôt, le vent courbe sa tête,
Son tronc se plie, en tressaillant,
Tout dénudé, tout larmoyant,
Cède, à la foudre, qui l’écrête,
Et puis, s’échoue, flamboyant.

Ô, quelles scènes effroyables,
Tout le bassin, et ses voiliers
Sont consumés par des brasiers;
Feux d’artifices, incroyables,
Inquiètent les sapeurs-pompiers.

Je le regarde, ce grand saule,
Sa tête en l’air, ses pieds dans l’eau,
Qu’il était fier, qu’il était beau,
Il surveillait toute la môle,
Il n’est plus qu’un triste lambeau.

Adieu, mon saule, adieu, mon rêve,
J’entends ton souffle murmurer,
Ces mots qui m’ont fait, tant, vibrer;
Je suis,ici, sur cette grève,
Le cœur en deuil, pour te pleurer.

23 Janvier 2003

Autorité Parentale 

Nous annonçons notre naissance,
Par de grands cris et de grands pleurs,
Et c’est de là que tout commence,
Pour notre vie et ses valeurs.

Nous paradons notre présence,
Dans nos berceaux, par nos odeurs,
Nous connaissons notre importance,
Et devenons des séducteurs.

Nous apprenons, dès ce jeune âge,
Que nous pouvons manipuler;
Nos pleurs, souvent, sont un chantage,
Pour voir maman capituler.

Si nos parents, par leur faiblesse,
Ne peuvent pas nous ménager,
Et s’ils sont pleins de maladresse,
Notre futur est en danger.

Un peu de poigne et de tendresse,
Nous mènera vers des chemins,
Qui guideront notre jeunesse,
Et tous nos autres lendemains.

Notre naissance est un miracle,
Qu’il faut gérer, du premier jour,
Sans l’entraver du grand obstacle, 
Que, par faiblesse, on nome amour.

L’enfant qui dort, couvert d’un lange,
Rend ses parents fiers et joyeux,
Dans son berceau, ce petit ange,
Est la prunelle de leurs yeux.

Ils sont, eux seuls, les responsables,
De ce qu’il deviendra demain,
Leurs soins lui sont indispensables,
Pour qu’il devienne un brave humain.

Un petit grain de discipline,
Pour contrôler leurs faibles cœurs,
Un bon régime de routine,
Les rendra tous, parents meilleurs.

Novembre 2002


Doute !

Souvent, je me demande, à la première phrase,

Qui me vient à l’esprit pour entamer un vers,
Ce qu’elle enfantera; mes sentiments pervers,
Quand la muse revient, de ses lointains éthers,
Pourraient me redonner la déprime où l’extase.

Un mot s’enchaîne à l’autre et la faille s’entrouvre,
Pour laisser s’écouler les flots de mon esprit,
Et petit à petit un filet d’eau surgit;
Bientôt la digue cède au torrent qui jaillit,
Pour me donner la clef avec laquelle j’ouvre.*
 
Des phrases et des mots cascadent pêle-mêle,
Qui recherchent la rime, au fil de leurs parcours,
Le sujet qui zigzague, avec plusieurs détours,
Me donne de la peine et de très longs labours,
Pour contrôler le flot de cette ribambelle.

Arrivé à ce point du poème, en esquisse,
Je le gare parmi tous mes autres brouillons,
Pour, plus tard, le sortir de ses poudreux rayons,
Et le ressusciter par des révisions,
Qu’humblement je soumet à mon inspiratrice.

C’est alors qu’on décide où mettre ce poème,
Son sort est la poubelle, où bien c’est mon recueil,
Si je le mets en ligne, aura t'il bon accueil ?
Car en le publiant c’est un peu par orgueil,
Et je me trouve pris dans un ardu dilemme.

Je suis entre vos mains, chers lecteurs et lectrices,
Car vos réactions et votre imprimatur,
Décident le progrès du rendement futur,
Du médiocre poète au parcours clair-obscur,

Qui vous ouvre son âme et tous ses préjudices.
 

*Le verbe ouvrer 

27 Mai 2003



Barr al Djaza’er

C’est l’homme d’un côté, qui cause des tempêtes,
Pour détruire un pays, par d’actes malhonnêtes,
De l’autre, la nature, explose sa fureur,
Sur le peuple Algérien, semant mort et terreur.

Sous le sol du pays des plaques s’entrechoquent,
Causants des tremblements, d’un instant, qui disloquent,
La croûte de la terre en détruisant le sort,
De milliers d’innocents, les condamnant à mort.

Partout, c’est un amas de gravats, de décombres,
Les survivants hagards, les yeux bouffis et sombres,
Cherchent des corps brisés, creusant avec leurs mains,
Ils attisent l’espoir par d’efforts surhumains.

Les villes ne sont plus qu’horribles hécatombes,
C’est pire qu’en Irak, détruite par les bombes,
On entasse les corps des morts et des mourants,
La presse nous fourni des récits écœurants.

On tend l’oreille partout pour essayer d’entendre,
Une voix, un appel, pour pouvoir entreprendre,
Ce dernier sauvetage, avant l’acte final,
Du déblaiement ultime et son bruit infernal.

Enfin, on voit venir d’illustres personnages,
En costumes pimpants, avec leurs entourages,
Ils s’empressent de faire un tour de ce charnier,
Et puis, en limousine, ils quittent ce bourbier.

Ils sont là pieusement, leurs mines taciturnes,
Ils posent pour la presse, leurs regards vers les urnes,
Ils font quelques discours, visitant les blessés,
Ils promettent des fonds; seront-ils déboursés ?

Ce tremblement de terre endeuille l’Algérie,
Aux siècles de souffrance, cette autre tragédie,
Vient arroser son sol de larmes et de sang,
L’ire des rescapés gronde comme un torrent. 

27 Mai 2003


Notre ami, l’oiseau

J’entends un tac, tac, tac, de ma fenêtre close,
Il fait si froid dehors, en ce matin morose,
J’entrouvre ma fenêtre; c’est un petit moineau,
Qui s’envole et se pose au bord de mon bureau.

Vers lui, je tends ma main, avec grande tendresse,
Je le prends gentiment, d’un doigt je le caresse,
Il vient se reposer dans le creux de ma main,
Son petit cœur bat fort, je crois qu’il meurt de faim.

Mais comment le nourrir, je ne sais pas quoi faire,
Je lui fais, de mon mieux, un petit nid précaire,
Je vais dans mon jardin, je pioche quelques vers,
Ma femme lui procure un sac de grains divers.

Il a l’air d’être heureux de ces offres friandes,
Car aussitôt il fait justice à ces offrandes. 
Je mets son petit nid, tout près du radiateur,
Et retourne bûcher sur mon ordinateur.

Ce soir je dors fort bien, faisant de très beaux rêves,
Mais mon sommeil est court, pendant ces heures brèves,
Car à l’aube l’oiseau vient pour me réveiller,
En picotant ma tête, au bord de l’oreiller.

Depuis, chaque matin il fait la même chose,
Il délaisse son nid, et gentiment se pose,
Au bord de l’oreiller pour nous dire bonjour,
Et ses petits cui-cuis expriment son amour.

Quand le printemps viendra, j’ouvrirai ma fenêtre,
Il ira rencontrer ses bons amis, peut-être,
Nous nous sentirons seuls devant ce petit nid,
Et nous le chercherons, le matin, dans le lit.

19 Mai 2003



Conspué


Je suis un poète classique,
Qui s’exprime en alexandrins,
Mais j’aime l’octosyllabique,
Et presque, toujours, en quatrains.

J’aime la musique des rimes,
Il faut savoir scander les vers,
Les vers d’Heredia sont sublimes,
Et ceux d’Hugo me sont très chers.

Le dix-neuvième est une manne,
Qui me soutient et me nourrit;
Et ce poète, un peu profane,
Arthur Rimbaud, quel bel esprit!

J’aime le rythme et la césure, 
Pour bien écrire, il faut scander,
Comme en musique, la mesure 
Est faite pour nous tourmenter.

L’hiatus est un mal endémique
Pour les poètes, non-rimeurs,
Qui font la prose poétique, 
Pleine de vie et de couleurs.

Beaucoup de vers ont de beaux thèmes,
Il ont besoin d’être édités,
Et les former en beaux poèmes,
En mesurant leurs quantités.

Souvent l’oreille est le seul juge, 
Quand un poème est cadencé;
N’employez pas de subterfuge,
En prétendant d’être pressé.

Il faut revoir les belles pages,
De Lamartine et Maupassant,
Leurs oeuvres sont nos héritages,
Qu’il faut relire, en frémissant.

J’ai négligé tout le vingtième,
Car je n’ai pas évolué,
Je suis collé, au dix-neuvième;
Tant pis, si je suis conspué.

13 Février 2003

 

Catharsis

La nature, toujours, doit faire son ménage,
Son instinct de survie est son but primordial,
Régulièrement, un vent de nettoyage,
La force à se donner, un purgatif mondial.

Elle nous fait subir massacres et famines,
Guerres, inondations, pandémies et grands feux,
Ouragans, terrorisme, et violentes rapines,
Orages destructeurs, séismes désastreux.

Tous les fléaux sont là, qui font des sarabandes,
La Nature et la Mort font chemin, en commun,
Elles glanent, toujours, leurs macabres offrandes,
Aux moments, très précis, qui leur est opportun.

La nature nous donne ces fléaux cathartiques,
Pour protéger son sort, et le bien des humains,
On ne comprend jamais, les raisons dramatiques,
Qu’elle prend pour pouvoir sauver nos lendemains.

La surpopulation, met en danger, la terre,
Nous abusons de tout ses dons si bienfaiteurs,
Et donc, elle se doit, en bonne ménagère,
De, très sévèrement, nettoyer nos vecteurs.

Depuis l’aube des temps, ce kaléidoscope,
Règle ses mouvements, comme un bon horloger,
Ses actes ne sont pas, pour un monde myope,
Son triage n’est fait , que pour nous protéger.

Juillet 2002

A confesse

Je me confesse
Pendant la messe,
Car je professe,
Avec tristesse,
De la mollesse,
Et la faiblesse
De ma jeunesse.
Puis je m’empresse,
Avec sveltesse,
Chez ma maîtresse,
Qui me caresse,
Avec tendresse;
Ô, la gonzesse!
Quelle diablesse,
Car sa hardiesse,
Sa robustesse,
Me met en liesse.
Puis je m’affaisse,
Plein de faiblesse.
Quand je transgresse,
Je me confesse
Pendant la messe.
Adieu jeunesse,
Beaux jours d’ivresse,
Car la sagesse
De la vieillesse,
Est mon hôtesse ;
Je me confesse,
Par politesse.
Car sans maîtresse,
Sans robustesse,
Plus de faiblesse,
Bonjour noblesse,
Adieu jeunesse,
Pourquoi confesse ?

5 Janvier 2003

Ma ville

On chante la beauté de Paris et de Vienne,
La Seine et le Danube ont inspiré des vers,
Je veux vous présenter une ville Australienne,
Ma ville de Melbourne, et ses charmes divers.

Comment peut-on décrire, en termes poétiques,
Une ville lointaine, avec de grands appas,
Sans qu’ils ne soient pris pour, dépliants touristiques,
Qu’on jette à la poubelle, en ne les lisant pas.
 

Loin des chemins battus, nous avons l’avantage
D’offrir aux voyageurs, d’uniques séductions,
Koalas, kangourous, dans leur état sauvage,
Dans une belle flore, aux mille sensations.
 

Au bord de la Yarra, rivière sinueuse,
La ville de Melbourne, est pleine d’attractions,
Ses jardins et ses parcs, de conception somptueuse,
Sont ses poumons vivants, filtres des pollutions.

Elle a des boulevards, de belles avenues,
Des boutiques de luxe et de grands magasins,
Des arcades en fleur, très bien entretenues,
Elle est fière du nom de : "Ville des jardins."

Côtoyant ses jardins, ses rues sont vivantes,
Ses centres culturels : théâtres, opéras,
Ses fameux restaurants, aux cuisines vibrantes,
Étalent, chaque jour, de nouveaux canevas.

Elle a des grands atouts; un jardin botanique,
Un des plus beaux du monde, ainsi qu’un aquarium,
Des grands stades de sport, à l’échelle olympique,
Des fameux champs de course, un grand planétarium.
 

En été, des concerts, classiques et modernes,
Son donnés, en plein air, régulièrement;
Dans son quartier chinois, décoré de lanternes,
Les sons et les odeurs se mêlent librement.
 

Plages de sable fin, au long du Pacifique,
Ou l’on peut se baigner, d’Octobre à Février.
Un casino luxueux, au décor féerique ,
Tout près du centre ville, en un très beau quartier.

De Juin à fin Septembre, une neige poudreuse,
Invite les skieurs, dans un vaste circuit,
A s’adonner aux sports, de façon vigoureuse,
Et puis se prélasser, dans des boîtes de nuit.
 

A portée de main, grand nombre de cépages,
Produisent de bons vins, blancs, rouges et mousseux,
Ils sont éparpillés dans de beaux paysages,
Leur grande qualité, les a rendus fameux.

Le climat de Melbourne, souvent, fait à sa tête,
Quelques fois il se fâche, et devient capricieux,
En un jour il nous offre, beau temps, pluie et tempête,
Mais généralement, on a de très beaux cieux.

 Août 2002

..........

Cyrano de Bergerac 

Tout fier, le pif au vent, assis chez Raguenaud,
Un homme composait, en chatouillant la muse,
De son nez, oh ! pardon... oh ! pardon , je m'excuse,
De son illustre nez. C'était bien Cyrano.

Cyrano Savinien, enfant de Bergerac,
Issu du Périgord, des flots de la Dordogne,
Belliqueux, plein de fougue, à l'Hôtel de Bourgogne,
Il était passé maître et dieu du tic au tac.

Loyal honnête, franc et toujours sans louis,
Fanfaron tant soit peu, comme un gascon doit l'être,
S'enivrant de bravade à l'odeur du salpêtre,
Il tirait son fleuret, pour des non, pour des ouis.

Sur le champ de carnage, il était un lion,
Tout recouvert de sang à l'assaut des murailles,
Stimulant ses cadets, il bravait les mitrailles,
Mais pensant à Roxane, il devenait mouton.

Que de fois, une larme, en sillonnant son pif
Séchait avant d'atteindre une seule virgule
D'une page traitant de lune ou canicule ;
Il regardait ce nez d'un oeil vindicatif.

Cette larme effleurait cette puissante horreur,
Et venait se tarir au milieu de sa course,
Il aurait tant voulu l'arrêter à sa source !
Ah ! c'est trop disait-il avec un ton d'aigreur.

Dessiné sur le mur, il voyait son profil
Qu'il disait que c'était un perchoir d'hirondelles,
Pour fuir à ce spectacle, il soufflait les chandelles ;
De son visage moite, il cachait ce nez vil.

Son feutre de travers, il se levait disant,
Mû par un saint courroux : " Des beaux traits de ton maître,
Tu détruis l'harmonie, ah ! rougis donc oh ! traître,
Non, non ne rougis pas, tu deviens repoussant. "
 

Ode à 2003

 
On a tourné la page, aux sons des carillons,
Et des feux d’artifice, aux belles étincelles,
On a dansé la nuit,  jeté des cotillons,
Fêté la SAINT-SYLVESTRE, aux heures rituelles.
 
C’est un tout nouveau-né, qui s’annonce pour nous,
Avec espoirs et peines et tant d’incertitudes,
On se fait des souhaits, pour un an sans remous,
On s’embrasse, on échange un tas de platitudes.
 
Puis, on rentre chez soi, les yeux pleins de sommeil,
Et la tête qui tourne, aux effets du champagne,
Le lendemain matin, à l’heure du réveil,
C’est la gueule de bois, qui souvent, nous empoigne.
 
C’est tout un nouvel an, qui s’entrouvre à nos yeux,
Sans nouvelle monnaie, à nous casser la tête,
Sans New York, sans Bali, et sans deux mille deux,
Mais le son des cannons, vont nous gâcher la fête!
 
Fêtons deux mille trois, espérant de le voir,
Passer son vieux bâton, à l’an deux mille quatre,
Je voudrai bien lui dire, un joyeux au revoir,
Mais je crains de nous voir plongés dans le barathre.*
 
Chantons, soyons joyeux, baptisons cet enfant,
Souhaitons-lui bonheur, jusqu’a son très vieil âge,
Aidons-le à se faire un parcours triomphant,
Sans larmes, sans conflits, et surtout, sans carnage.
 
Salut, ô bel enfant, nos esprits, nos espoirs,
Veulent t’accompagner, vers ton sort qui s’ébauche,
Poursuis le droit chemin, pour donner à tes hoirs,
Un paisible futur sans guerre, qui débauche.

 Barathre= Gouffre.

 
  4 Janvier 2003
 

Bienvenue et Adieu

Lorsque l’astre du jour et la cime neigeuse,
Font l’amour, ils s’ensuit un liquide bambin,
Qui trouve son berceau dans ce petit ravin,
Protégé par la flore et la côte rocheuse ;
Il cascade joyeux, allant vers son destin.

Des mains veulent tenir, ce ruisseau de la vie,
Il s’échappe, pourtant, pour suivre son chemin,
Comme tout nouveau né, vers un sort incertain,
Qui remplira son lit d’espoir et d’utopie,
Jusqu’au delta fatal, d’un grand plongeon salin.

Ce tout petit ruisseau, de frontière en frontière,
Va poursuivre son cours et prendre de l’ampleur,
Il ornera des villes de toute sa splendeur,
Dans son adolescence il deviendra rivière,
Pour enfin devenir un grand fleuve majeur.

Il commence au sommet des neigeuses montagnes,
Et s'en va en chantant, comme un vieux troubadour,
Il babille, il roucoule, il gronde tour à tour,
Traversant des forêts, des villes, des campagnes,
Pour, dans un océan, terminer son séjour.

31 Juillet 2003


 

Christian  Cally


chantily@bigpond.net.au

 
                                                                                 
  


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