VIE

Poète

 

Le poète est perdu d’avance,

Il se tord sur ses mots pendus !

 

C'est une expression du regard ! Comment ne pas être pris de douleurs

Quand tu lis ses textes applaudis aux mille degrés des termes tragédiens,

Aux lignes matricielles qui hurlent les ouragans et ne plient pas aux pleurs,

Qui, brutalement, couvrent celui qui pose les mots pour exister en humain,

Pour que demain ne soit pas la signature de sa mort, de sa vérité de peur,

Qui lui explosera en pleine figure comme une méga-bombe de saturnien !

 

Le poète est cloué à sa potence,

Son sang ruisselle dans la rue !

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EGALiseR

Longitude trois degrés, latitude trente six
Degrés cinquante, la Terre effervescente 
S’ébroue d’Atlas en Atlas, d’exercices
Gymnastique totalitaire, sa terrifiante 
Et impudique topologie crie son abscisse
Lithosphérique remué dans ses profondeurs,
Vivante à l’extrême, expulsant sa rigueur !

Longitude deux mille cinq cents morts ;
Latitude douze mille blessés ; les humains
Hurlent la souffrance, ce terrible carnivore
Qui décharne les vies et laisse les défunts
A l’ombre des prières jusqu’à l’aurore 
Du jugement dernier qui ne devrait plus
Tarder pour notre monde corrompu !


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La Terre : danse macabre

La Terre n’a pas de pays, ses soubresauts activent
Nos frêles demeures qui parfois font offices d’autels
Et de tombeaux pour des chairs écrasées, convulsives,
Dénaturées prisent au piège de gravas et de poutrelles !

La Terre n’a pas de religion, elle terrorise nos vivants !
La peinture de nos cris s’envoyellent dans le vide infidèle
De nos prévisions à l’échelle trop souvent tueuse, scelle
Notre devenir en un cauchemar probable, sans jugement !

La Terre aujourd’hui à la spasmophilie algéroise : écorche
La pierre friable de la finance, enterre un urbanisme chétif,
Arme les yeux de sanglots infinis, étrangle à la broche
De ses ondes les vies les plus enfantines au plus haut tarif !

La Terre n’a pas de compte à rendre ! La sous-estimer
C’est se plonger dans la crasse de l’ignorance ! L’accuser
C’est se griffer à ses récifs ! L’aimer s’est respecter
Sa manière d’être ! Comptes tes morts humains séquestrés !

 

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Rumeur la tueuse

D’une phrase assassine les mots porteurs d’un virus
S’étend à la masse, bouches ouvertes de ragots, repas
De bienvenue à tous les horizons croupissants aux us
Millénaires de l’avide soif de la rumeur, la bonne paria !

Aucun pieu, aucune rédemption ne peut l’atteindre !

« — Je n’irai point à la porte de Flagelle pour mon
Comportement démesuré! » Avoue rieuse, la belle
Enfant, cinglante, outrageuse, envoûtante, fatale !
Elle s’envole à tous les vents profiteurs, à l’intonation
De Gosiers qui enveniment les oreilles, les esprits fidèles
A ne point réagir contre elle, peur de connaître son récital !

Aucune loi, aucune morale ne peut l’atteindre !

L’humain frappé, s’écroule, brisé en mille fragments !
Il s’éparpille à jamais dans l’incompréhension totale !
Il est martyrisé à son sceau, indélébile au Temps !

Ce tatouage défie la raison qu’il porte en croix infernale,
Le projette sur le grill d’une vie qui l’ébouillante aux yeux
De ses proches qui l’enterrent en des mots d’ignobles vœux !

Aucun pouvoir, aucune magie ne peut l’atteindre !

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Un artiste

De sa danse, de ses textes romantiques,
De ses paroles tragédiennes, en tirades,
Des notes de lyre singulières, magiques,
Il parcourt tous les chemins nomades,
Aux villages qui l’accueillent héroïque,
Il se présente sur la place à l’estrade !

Il est le vrai baladin qui vit son art
Par l’écoute de ses contemporains
Qui l’admire pour sa verve, son aura,
Il séduit les demoiselles, ce magicien !

Cet enchanteur de mots, de la gestuelle
Est un comédien de la vie, académicien
De toutes les situations, il donne les ailes
Au théâtre vivant, réelle, ce tragédien !

   


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Ah la Bouille

 

Une bonne bouille souriante, comme une fleur

Des champs, chaude comme une soupe verte

D’herbes magiques, pétillante comme l’heure

Du carnaval qui accueille tous les tapageurs,

Serviable comme une des chansons de Trenet,

Agréable à la vue comme un tableau de Matisse ,

Bref, une bonne bouille qui chaque jour renaît

A la sympathie environnante de ses adoratrices 
Et admirateurs de bonne compagnie bienfaitrice ! 


 

L'aimer ou ne pas l'aimer ? Je hurle ce terrible dilemme ! 

Elle engendre des situations de statu quo qui parfois

Consomme un enracinement qui au sillon du Temps sème

Un je ne sais quoi d'imparfait d'une vie sous notre toit !

Elle s’expose dans un désordre qui suppose qu’elle vie

A cet endroit, heureuse de pouvoir s’étaler en toute quiétude !

Pour certains et certaines, elle est synonyme de paradis,

De ce bon temps qui laisse à l’ardeur à sa seule servitude !

D’autre la haïsse d’une manière à la pendre à la fenêtre

De l’index, de l’exode, en une pestiférée à démettre !

 

Qui suis-je ?
 

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Si la guerre

Si la guerre m’était contée, je serais le drapeau blanc !

Si la guerre était ma sœur, je serai son pansement !

Si la guerre était mon frère, je serai son testament !

Si la guerre était ma loi, je serai un virus resplendissant !

Si la guerre était des mots, je serai la page reddition !

Si la guerre était une fleur, je serai le lierre séduction !

Si la guerre était une arme, je serai un pistolet imitation !

Si la guerre était une maladie, je serai une magique potion !

Si la guerre était un jeu, je serai une figurine fantastique !

Si la guerre était une musique, je serai une danse comique !

Si la guerre était un film, je serai le spectateur pacifique !

Si la guerre était un visage, je serai la main romantique !

 

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Main de vif

 

  

Mains sculptées, fusion au-delà des corps putrescibles !

Liées par le marbre buriné aux outils, mains d’aciers,

Domptant les fibres de la pierre froide deux sensibles

Bras sortent du tombal caillou gravé de mots suppliciés !

 

Un arbre déchu est témoin de la scène ! Sa sève jaunie

Signe ce pacte de reconnaissance entre morts et vivants,

Gisants sur une terre d’automne et réconciliant les vies

Du passé et du présent en avenir d’histoire, brillant !

 

Une main de vif vient à la rencontre ! Elle est ce crayon

Qui trace à nos yeux de lecteur les lignes des enterrés

A l’existence immortelle qui surgissent comme une nation !

 

Le ciel gris accompagne cette main ! Sa pluie désespérée,

Se retient de verser à l’endroit, la cire brûlante de l’escadron

Orageux, qui la harcèle de baptiser cette union, transfigurée !

 

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Dieu et l'Humain

Le Pouvoir d'un Dieu est irrationnel  !

Le pouvoir d'un Dieu est de créer !
Cette coquille s'ouvre sur le sang
D'une terre inconnue aux flagrants
Nuages barbares aux mille degrés !

Le pouvoir d'un Dieu est de créer !
Femme parfaite, nue, tu t `annonces,
Sur un océan au ventre déchiré,
Où ton nombril, ouvre, te dénonce !

Le pouvoir d'un Dieu est de créer !
Un compagnon posé près de toi
Attend ton bon vouloir à te célébrer
Et rompre ta solitude sous ton toit !

Le pouvoir d'un Dieu est de créer !
Il inscrit dans ton esprit ses Lois
Qui t'infligeront les décisions sacrées
A ta vie de femme dans ta vraie Foi !

Le pouvoir d'un Dieu est de créer !
Son bon vouloir est que tu es mortelle
Dans ta chair et ton âme sera aspirée
Dans une prison dorée ou cruelle !

Le pouvoir d'un Dieu est de créer !
Ta coquille s'est brisée par tes cris
D'Amour pour un homme d'esprit
Et sa Loi est devenue la tienne, jurée !

Le Pouvoir d'un Humain est passionnel  !

 

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Une île gelée

D'une terre à la couverture blanche, les oiseaux
Sont invisibles dessus les branches d'échassiers
Végétaux, irradier à la rigueur de ce froid, mortifiés,
Pansement cicatrisant du temps d'hiver, ce joyau !

Les drapeaux des plantes sont en bernes sur le sol,
Éparpillés en mille endroits ou entassés frigorifiés
Par petits monticules comme pour mourir du vitriol
Paralysant des parfaites ciselures des cristaux liés !

Mes pas rejoignent son île à présent gelée au cour !
Le marbre, son toit, se confond à la terre d'argile
Au tissu blanc hospitalier à l'épitaphe d'une fleur :
«  Marguerite », ma perle, mon unique fille !

L'hiver me rappelle à Elle ! Hibernation du vivant !
Chaleur des souvenirs ! Mes larmes stalactites
Transperce mon visage ! Mes lèvres maintenant
Sont cousues d'émotions, mon enfant, ma pépite !

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L'Automne


L'automne et les grisailles du temps
Annonce à grands pas la fin de l'An.
L'automne et ses feuilles déchues
Des arbres à présent complètement nus.
L'automne et les fleurs perdues,
De leurs pétales elles étaient pourvues
De bien jolies couleurs ingénues,
D'une beauté simple, parfois inconnue.
L'automne et la terre humidifiée
Que l'hiver proche, va rigoureusement momifier.
L'automne et l'Homme qui s'attriste
De cette saison maussade et conspiratrice.
L'automne et la disparition des liserons,
Des papillons, des lézards, nous penserons.
L'automne et le tempérament mélancolique
De l'image de l'Homme au visage hermétique.

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Écrire

Écrire pour ne pas sombrer.
Écrire pour ne pas sabrer
Le Temps incertain d'une vie.
Écrire et pousser un cri.
Ne pas manger et écrire.
Papier et crayon s'activent, là
Pour éponger cet au delà
D'un esprit en débordement.
Écrire et souffrir les ans,
Nuits d'errances et d'expédients.
Écrire et jouir des mots,
Ceux fabuleux et illégaux.


Ici bas nous sommes tous locataires

Nous, ici bas, sommes locataires
De ce lieu, nommé la belle bleue.
Le bail nous interdit le pillage
Et cela quel que soi notre âge,
Notre condition, notre couleur.
Nous voguons sur une mer de peur.
Voyageurs des temps, la Terre
Ne peux plus exaucer notre vœux :
VIVRE ENSEMBLE HEUREUX 

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Le combat

Le combat est dans l’esprit.
Chacun de nous est disloqué,
Sur les divisions du bien dit,
Sur les zones du mal invoqué !

Tue un rêveur, il en naîtra un,
Ici ou ailleurs, sur notre Terre.
Tue la haine, elle naîtra demain,
Ici ou ailleurs, toujours fière.

Je suis ce rêveur qui meurt,
Ici ou ailleurs, par douleurs !
Je suis cette haine visqueuse,
Ici ou ailleurs, par foi hideuse.

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Une source

Papa Océan et maman Mer,
Donnèrent naissance, fiers,
A une Source qui se demande d’où vient toute sa noble eau !
Est-ce les nuages fougueux d’arroser la terre par leurs tempêtes ?
Est-ce les torrents des montagnes lointaines des minéraux ?
Est-ce des pierres spongieuses qui cultivent des gouttelettes ?
Est-ce l’orage maître du ciel, colossale énergie de la Terre ?
Est-ce ces feuilles pleines de sève qui le soir sont en pleurs ?
Est-ce un réservoir au cœur de la planète qui fait ma rivière ?
Est-ce cette mousse verte qui filtre mon arôme de fraîcheur ?
Papa Océan devinait son trouble !
« — Tes questions sont légitimes »
Dit-il un soir, quand le reflet double
Du soleil, couchant, sur lui s’imprime !
« — Ton eau est de toutes tes questions !
Seuls ceux qui savent t’aimer sans condition
Sauront s’abreuver de ton eau pure d’Amour,
Et vivront éternellement avec bravoure ! 

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Monde, lève-toi !

Dans ce monde la population se perd dans sa masse !
Elle erre sur les voies du mercantile de la consommation
Du tout et du n’importe quoi ! Elle élève sa carcasse
Sur les bancs d’une télévision, dévoreuse d’émotions !

Émotions malsaines qui se gorgent des larmoyants,
Des souffreteux, de se reconnaître dans les drames,
Les vécus passables et les vies aux pages brouillons !

Ces humains sont nombreux à s’apitoyer aux vibrants
Mortels, victimes de criminels ou d’inconscients, âmes
Rebelles qui s’annoncent aux fleurs de consolations !

Monde, lève-toi ! Une église, l’Église t’appelle, maintenant
Sur le parvis de ta vie d’humain vorace d’une existence
Pauvre, aux contenus insipides ! Elle t’offre les moments
Riches, vrais, ceux que tu attends, sans demander finance !

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Un dernier vœu

Un homme creuse un trou, pour y déposer un corps !
Un corps de femme ! De sa femme !
Il sue à creuser ce trou ! Il s’arrête à bout d’effort !
Il s’assoit sur la terre ferme, blême !
Un oiseau se pose à la branche de sa pelle et s’endort !
Un chant émerge de sa gorge bohème !
Il écoute cette litanie sortie des fonds des Temps, un trésor !
Il saisit le volatile, le dépose sur un chrysanthème !
Un dernier rassemblement de force et il termine, alors !
Un ultime baiser, il enterre sa femme !
Il renferme le corps d’une terre pure, et d’une prière honore !
Il exauce le dernier vœu, le diadème,
Un testament mis en poème par son épouse qui voulait, le décor,
Un confort, auprès d’un arbre qu’elle aime !

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Enfant

Au bout de la ruelle, le cimetière ouvert
Aux visites des vivants, aux ossuaires
Des âmes blanchies par l’éternel calvaire
Du paradis néant des versets sous-verre,
Enfant, je fréquentais ses allées mortuaires.
La pluie de novembre, aux gouttes sévères,
A la neige de février, immense suaire, 
Je cherchais papa, maman au travers
De mes yeux en larmes et volontaire
De trouver leur dernier sanctuaire.

Je n’ai pas vu papa, maman.

J’ai froid !

Je voudrais disparaître pour naître ailleurs..



 
©M-L MARCETTEAU 2001

Adresse de l'auteur : MAXLOUIS22@wanadoo.fr

 

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