TRIBUS

 

  Vœux 

A mes amis d'Internet
Qui sèment sur la Toile
Leurs graines de poètes
Et plantent des étoiles
Dans les cieux de nos yeux...

Que chaque jour ait son aurore
Que les blessures du cœur,
Que les peines du corps
Et le faix du malheur
A tous soient épargnés.

Et que le p'tit panier
Qui descendra du ciel
vous apporte douceur
Et santé et bonheur
Et que des mains se posent

Légères comme des roses

Le soir sur vos épaules. 

                   ...........

Mon fils 

Ses yeux noirs, désarmé, il est grand, m’apitoie
Ta musique, mon éthique, il est moi, il est toi ;
Il m’est venu de toi et te rappelle à moi,
Corps étique abritant une âme de poète
Et visage d’enfant sur des jambes d’ascète,
Mon fils.

Quand il se prend les pieds dans les rayons de lune,
Quand il se prend le cœur dans les rets d’une brune,
Fait des colliers de mots qui brillent dans le noir,
Pose sur ta mémoire des gerbes de notes tristes,
T’offre ses mélodies lentes et improvistes,
Ton fils.

Parce que dans sa maison il a le ciel pour toit
Parce que il a raison d’avoir le beau pour foi
Parce que dans ma saison les souvenirs font loi,
Que tu lui donnas vie et qu’il te ressuscite
Alors pose ta main sur son épaule, vite,
L’apaise.

Cousin de l’anophèle qui glisse sur les eaux,
Il marche entre les mots, drapé dans l’oripeau
Des poètes maudits, suivi d’un petit chien
Et son œil incisif découpe les nuages
En forme de jouets, en forme de mamans,
D’où tombera la pluie qui calme les tourments,
Mon fils.

St Rémy 7 juillet 01 

 

Les derniers Romantiques 

Ils aiment, les Romantiques, éperonner le vent,
Prendre à témoins les dieux, se trouver nus devant,
Farouches, au bord du Lac où s’arrête le temps,
Où l’eau mélancolique monte aux yeux des amants.

Ils lancent vers le ciel des poèmes tragiques
Des cathédrales sombres dont les flèches gothiques
Vont percer les nuages et font couler leurs larmes ;
Ils offrent à la nuit leurs joies et leurs alarmes.

Mourant avec le Loup, fuyant avec Cain,
Le sable du destin s’échappe entre leurs mains
Tendues comme des serres contre les cieux iniques ;
Ils meurent de trop aimer …Voilà les Romantiques.

Ils vivent le désert car les cœurs toujours verts
Ne cessent de tanguer au gré des caravanes
Et laissent derrière eux, poussières dans la poussière,
Des pétales de visages qui se fondent et se fanent.

Mais jamais ils n’oublient que l’amour est divin,
Qu’un soir, t’en souvient-il ? Tu me pris par la main
Pour m’amener à boire aux fontaines de ton miel
Ouvertes pour moi seul sur la route du Ciel.

Jamais je n’oublierai, jamais je ne saurai
Expurger de mon cœur cette triste allégresse,
Cette épine d’amour d’une rose en été
Embaumée de désir et gorgée de tendresse.

Car je suis Romantique, je suis de la tribu
Des derniers Mohicans, je garde encore le camp,
Je suis cet enfant nu sous le soleil levant
En quête de nos larmes que le désert a bues.

Juin 2002 

 

© Jean-Marin Serre

Écrire à l'auteur : Upland@wanadoo.fr

 

 

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