SERENITE
Tableau de Natacha Peneau
Cette
île
Dressée
dans le lointain
Entre
le ciel et la mer
Cette
île
Qui
scintille dans le loin
Pierre
noire dans l ‘éther
Cette
île
C’est
mon inaccessible étoile
C’est
ton cœur séparé du mien
Je
voudrais tant, chasser ma peur
De
ne pouvoir garder ton cœur
Stopper
la danse de mes mains
Faire
de ton corps ma grand-voile
Cette
île
C’est
l’intense de la douleur
Qui
s’infiltre au creux de mon âme
Quand
je pense au tendre bonheur
Qui
me dévastait de sa flamme
Cette
île
C’est
la seule lueur qui reste
Qui
retient mon cœur prisonnier
Et
il te crie sa détresse
De
ne plus être à tes côtés
Luc Rose
09/02/2003
A toi mon île
déserte,
A toi ma découverte
Bien des années
J’ai souvent ramé
Afin de te trouver
Vers des pays,
j’ai convolé
Mais je me suis trompée
Et un jour béni,
Je t’ai rencontrée.
A toi mon île adorée
A toi ma préférée
A toi que j’ai cherchée
A toi mon repos guerrier
A toi ma Dulcinée
A toi que j’ai possédée
Car toujours mienne tu as été
Marche sans te retourner
Va fille du vent,
Là où les alizés
Bien souvent
T’emmènent
Te souvenant
Des Iles-sous-le-Vent
Véronique Higelin
Folle équipée
Au loin,
des chevaux blancs,
crinière empanachée,
bataillent sur la proue sanguine
du ciel
La mer,
miroir nacré de leurs sillages,
complice des conquêtes,
érige un port :
deux îles
Nicole Hérault
18/02/2003
SÉRÉNITÉ (Triolet)
À
la frontière du silence
Enfin toucher l'éternité
Au flanc percé de l'espérance
Entre terre et eaux en mouvance
Sur les rives de mon errance
J'ai délaissé mon âcreté
À la frontière du silence
Enfin toucher l'éternité
Angèle Lux
Nuages
pour étendard
Dans
ces nuages, je vois deux visages aux âges
Dont
la sagesse se dessine, s’enracine, rivages
Du
langage, équipage qui sait affronter les orages,
Les
outrages, le tapage des imbuvables personnages !
Deux
nuages, deux îles traversées par un détroit,
Une
eau, une alliance, un breuvage strié des mots,
Des
liens qui se tiennent par la main, Toi, Moi,
Ce
Nous Impérissable, aux tempêtes des propos !
Deux
nuages indissociables, transformistes violents
Et
doux à la fois, inépuisables et fragiles, destructeurs
Et
constructeur du présent-avenir-passé fidèlement
Aux
secondes qui s’éclatent feux de Bengale, ensorceleur !
Max-Louis MARCETTEAU 2003
Séduisante,
l’étoile à la couleur sanguine,
Voilée
derrière une écharpe de mousseline,
S’enlace au néant en une dernière danse
Avant
de céder à la funeste béance.
L’océan
et ses bercements ondulatoires,
Témoignent,
en silence, de leur désespoir
Devant
la mortification sanguinolente
Du
soleil vaincu par l’opacité naissante.
A
la frontière de l’eau et des braises divines
S’élève
une chaîne de nuées opalines
Et
dissimule l’ultime acte de la vie
Qui
se joue sur le théâtre de l’infini.
A
la porte de la nuit, le temps s’est figé,
Instants
de recueillement et de dignité,
Instants
de rêverie et de méditation,
De
sublimation, de tendresse et d’émotion.
Bientôt
le soir étendra son obscurité,
Les
larmes de sang, dans l’oubli, seront plongées
Mais
les cœurs, réconfortés par tant de splendeurs,
Goûteront
à la sérénité du bonheur.
Michèle
Brodowicz/Moun
15 septembre 2002
Farniente
Sous les flots irisés, Neptune se repose !
L'horizon fatigué n'attend plus les bateaux.
Le mirage d'une île, au loin, au soleil ose
Tromper notre regard et enfiévrer nos peaux.
Les rêves de confort envahissent l'esprit
Sans le moindre remords, nous pensons au repos !
De la peine au travail nous aimons le répit,
Divaguant, évasifs, allongés sur le dos.
Et la mer berce ici notre corps détendu,
Octroie par les vagues la douceur infinie
Qui mécontente en vain l'ouragan éperdu !
Sa puissance obsédée, le vent absent la nie.
L'écume nous salue en ornant l'océan.
Dans le calme et la paix, Neptune est fainéant !
Ghislaine Renard
Apparition
C’est une blanche apparition,
Qui se dessine à l’horizon,
Est-ce un iceberg, peut-être une île?
Est-ce un mirage, une illusion?
Qui dans cette ombre, se profile?
La mer reflète le carmin,
D’un ciel très lourd et saturnin
Ma barque flotte à la dérive,
Est-ce le soir où le matin?
Ma bouche est sèche, sans salive.
La vision devant mes yeux,
Lève mon âme vers les cieux,
Depuis longtemps, je hallucine,
Je touche cet atoll crayeux;
Je t’ai vaincue, mort coquine!
Christian
Cally
17 Février 2003
La Mer…
Belle, si bleue, si verte, si calme…
Ronde, profonde et toute noire
Embruns salés, goûteuse palme
Gonflée de tendres pouvoirs.
Secrets cachés, si loin enfouis
En toi les temps sont entrelacés
Tu vas, tu viens, puis
Ramènes vers nous le passé.
Silence profond et transparence
Le sable blanc tu câlines
Cœur généreux tu nous dispenses
Fleurs nacrées et pralines.
Forte et belle, toujours pleine
Dans ton ventre je suis légère
Tu brises toutes mes chaînes
Pour moi tu es une mère.
Ta chevelure ambrée est une caresse
Ton absence m'est un songe amer
Revienne le temps ma déesse dorée
Où pour toi, pour toi, je ferai la mer.
Marine
9/01/2002
SERENITE
Longtemps j’ai regardé une belle toile vierge
Mes yeux sont reposés, mes pensées vagabondes
S’envolaient, survolant la toile au bout du monde
Je voulais m‘enfuir au loin sur l’autre berge.
Là bas ou le soleil caresse l’horizon
Là-bas ou le ciel se confond à la mer
Là ou il n’y a ni amour, ni mystère
Rien qui puissent m’apparaître prison.
Je suis partie mélangeant mes couleurs
Pays merveilleux, solitude bénie
Sérénité ou je vais bâtir mon nid
Loin de tout dans un monde de bonheur…
Je me suis éloigne de
mon chevalet
Le tableau était né, s’appelant Sérénité.
Natacha Péneau 22/02/03