ROBERT VITTON
Les Chevaux
Les chevaux de l’Hiver sous les dernières neiges
Sans yeux naseaux fumants sabots de glace et crins
Figés s’en vont tourner sous de craintifs crincrins
Comme les haquenées de bois mort des manèges
Les chevaux de l’Hiver traversent mille glas
Fendent les pavetons dansent sur le verglas
Les chevaux de la Mer sans bât sans fers sans brides
Hippocampes fringants tirent des canons d’Ys
Des chœurs de lourds rouleaux de longs De profundis
Des galères brisées des rets de stellérides
Les chevaux de la Mer broient du rouge du gris
Du bleu du noir du vert dans les rues de Paris
Les chevaux de la Mort sous les orgues gothiques
Tirent des corbillards des souvenirs des pleurs
Des regrets des remords des peines des douleurs
Des chagrins des pensées des récits fantastiques
Les chevaux de la Mort sur nos sommeils de fer
Tirent des symphonies des requiem d’enfer
Les chevaux de la Nuit se dressent sur ma tête
Je n’irai plus rimer aux portes de Marly
Mes Pégases joueront au mitan de mon lit
Un vieux cheval de Troie me prend pour Philoctète
Les chevaux de la Nuit trottent sur mes pavots
Et piaffent sur les vers de mes in-octavo
Les grands chevaux du Vent hérissés d’hasts de piques
Etripent les faquins dévorent les forêts
Violentent les jardins les harpes les cyprès
Emportent dans leurs chars les poètes épiques
Les grands chevaux du Vent hennissent sur les toits
Ils savent les latins les argots les patois
Je vous aime chevaux bidets roux roussins rosses
Cavales endiablées destriers palefrois
Rossinantes poneys haridelles des rois
Et vous chevaux-vapeur qui tirez nos carrosses
Je vous aime chevaux d’avoine de mes chants
Je suis le charretier dans les soleils couchants
2003
Comme le Vent
On dit que le Vent vagabond
Sans âge ma muse n’est bon
Qu’à faire souffrir les navires
Qu’à faire craquer les moulins
Ton meunier entoilé de lin
Ton mataf ciré qui les plaint
Lorsque le Vent me tournevire
Comme le Vent
Débraillé hérissé de piques
Le gosier et l’âme à l’envers
Je guerroie contre cent hivers
Sous des cuivres des bois épiques
Comme le Vent
Je vends je revends tes flammèches
Je saurai te mettre en défaut
Je te courbe comme une faux
Je découvre toutes tes mèches
Comme le Vent
Comme le Vent
Je gonfle ton cache-misère
Je te traîne dans mes violons
Je te couche sur mes flonflons
Je repasse tous tes rosaires
Comme le Vent
Je torsade ta chevelure
Je te joue des tours et des tours
Je n’attends plus rien en retour
Je te moule dans ta voilure
Comme le Vent
Comme le Vent
Je t’emballe dans ma bourrasque
Dans ma valse dans ma java
Va ma barque ô ma barque va
Jeter de l’encre sur mes frasques
Comme le Vent
Je t’épice une longue histoire
Qui remonte à la nuit des temps
Je travaille comme un titan
Et je chante parfois victoire
Comme le Vent
Comme le Vent
Je t’émousse je t’émoustille
Je te mène tambour battant
Je titube dans tes printemps
Je te titille et t’entortille
Comme le Vent
Je claque tes volets tes portes
Et j’effeuille tous tes jardins
J’enrôle un triste baladin
Pour te vêtir de feuilles mortes
On dit que le Vent vagabond
Sans âge ma muse n’est bon
Qu’à faire souffrir les navires
Qu’à faire craquer les moulins
Ton meunier entoilé de lin
Ton mataf ciré qui les plaint
Lorsque le Vent me tournevire
2002
Ma Dame
Tes linges sur le port sèchent comme des larmes
Et je reviens de loin sans bagage et sans arme
Vous en souvenez –vous
Ma Dame
Qui me prenez le bras sur notre promenade
Vous en souvenez-vous de nos nuits à Grenade
Vous portiez des bas noirs
Vous usiez les miroirs
Ma Dame
Vous en souviendrez-vous
La Mer me confiait ses chants et son riche ambre
J’emportais ses parfums et ses cris dans ma chambre
Ma voisine ânonnait ses gammes au piano
J’avais pour m’apaiser les dés les dominos
Les platanes étaient pleins de conciliabules
Et les tramways tendaient la perche aux funambules
Mes muses effrontées en travers de mon lit
Riaient aux Anges de Melozzo da Forli
J’avais un stylographe or à griffe rentrante
Un Larousse fané venu des années trente
Des cahiers d’écolier des livres arrogants
Une pipe de buis une lampe d’Argand
Ma Dame
Vous en souvenez-vous
Ma Dame
Qui me prenez le bras pour traverser la vie
Vous en souvenez-vous de nos nuits à Pavie
Vous portiez des bas noirs
Vous usiez les miroirs
Ma Dame
Vous en souviendrez-vous
Déjà le vieux Paris taillait mes quatre veines
Mon sang d’encre coulait sous les ponts de la Seine
J’allais fidèle au noir un foulard rouge au col
Les cheveux en bataille et dans la poche Alcools
Quand Paris m’éclairait ses lanternes tragiques
Que la Mer me poissait sur les pavés magiques
Je cassais des décors des styles des sabots
J’emmenais mes béguins sur le pont Mirabeau
Vous en souvenez-vous ma Dame vous en prîtes
Du temps pour effeuiller mes champs de marguerites
Je traînais sur les quais les trois quarts de la nuit
Déjà j’étais doué pour le songe et l’ennui
Ma Dame
Vous en souvenez-vous
Ma Dame
Qui me prenez le bras pour traverser l’Automne
Vous en souvenez-vous de nos nuits à Cortone
Vous portiez des bas noirs
Vous usiez les miroirs
Ma Dame
Vous en souviendrez-vous
Tantôt nous dormirons ensemble dans la cale
D’un navire vêtu de tulle et de percale
2002
Je La Sors
A Charles CROS
I
Je la sors dans le tintamarre
Dans le tintin dans le tintouin
Dans le tumulte et je me marre
Je vends ses cirés ses simarres
Ses bas aux Puces de Saint-Ouen
Je la sors emmi les fanfares
De clinquants d’éclats de klaxons
D’éclairs de voix de clins de phares
De Stravinsky de Mendelssohn
Et de kyrie eleison
Je la sors dans les barricades
Nous nous y sommes tant aimés
Ce n’était pas une toquade
Quand je fendais sous les arcades
Ses flots de chiffons imprimés
Je la sors dans les primevères
Elle me sacre sacripant
Dans le charroi des tramevères
Quand les hargneux harmonipans
Vilebrequinent les tympans
Je la sors au coin de ma rue
Dans le boucan dans le ramdam
Dans toutes les rumeurs courues
Jour de Vénus jour des morues
Je la chausse chez Mac-Adam
Je la sors dans tous les vacarmes
De violes de violons
De violettes avec armes
Bagages boussole flonflons
Et l’estomac dans les talons
Je la sors dans tous les tapages
Sous verre des grands magasins
Des magazines à la page
Dans le roulis des équipages
Dans leurs zigzags de zinc en zinc
Je la sors une vague à l’âme
Dans les sabords dans les sabbats
Dans les faux saxs de la réclame
Dans les sabots dans les sambas
Dans le foin et dans le tabac
Je la sors vêtue d’une voile
D’aragne à mes enterrements
Je paie ses toilettes ses toiles
Ses tranches ses bouquets d’étoiles
Dans les firmes du firmament
Je la sors dans les automates
Dans les bruitages à ressorts
Dans la jasante de la mate
Et dans les ironies du sort
Tu parles Charles JE LA SORS
LA POÉSIE
II
Je la sors dans le répertoire
Des anecdotes des chansons
Des faits des gestes des histoires
De fées des fêtes des victoires
Et des micmacs de ma saison
Je la sors dans le jeu des Moires
Dans les après dans les avant
Dans le monde dans la mémoire
Sans parapets sans paravents
Des mots des morts et des vivants
Je la sors entre quatre planches
Dans le requiem de Mozart
Sous d’entêtantes avalanches
De lavande et de roses blanches
Dans les sales coups des hasards
Je la sors deux fois par semaine
Dans le Paris des écrivains
Lorsque ma muse s’y promène
Nous crevons des ballons de vin
Dans des troquets des années vingt
Je la sors dans une machine
Dans des cordes dans des décors
Sous des échelles qui s’échinent
Dans des flaques d’encres de Chine
Sur des rails dans des spots discords
Je la sors dans tous les scandales
Dans les raffuts dans les chambards
Et je l’effeuille sur la dalle
Lorgnez son cul et ses nibards
Et rengainez tous vos bobards
Je la sors dans les capitales
Dans les cris de mon pays nu
Autour de ma ville natale
Dans mes bourrasques de pétales
Dans mes voyages inconnus
Je la sors sa main dans la mienne
Au bleu de ma nuit flamenca
Dans les guitares bohémiennes
Dans des soupirs d’harmonicas
Dans des relents de mazurka
Je la sors dans la triste enfance
Chevaux de bois barbe à papa
Eléphants roses sans défense
Dans les pardons dans les offenses
Et je refais mes premiers pas
Je la sors dans mes vieux manèges
Le pompon est un hareng saur
Des bonshommes battus en neige
Tiennent sa traîne de tussor
Tu parles Charles JE LA SORS
LA POÉSIE
emmi = au milieu (de)
2003
Le Temps
Le Temps est un passeur qui se gave d’étoiles
Un pied dans le Passé un pied dans l’Avenir
Va puisque le Présent n’a su le retenir
Déroule ô ma brodeuse une chanson de toile
Je rougis l’eau de pluie je multiplie les pains
Habit de bouracan grolle à l’apostolique
J’ai un bon magicien un fripier un chouflique
Des claques de loqueux des cliques de clampins
Mes ribouis n’iront plus de Paris à Cordoue
Ceux-là les culs de poix et les rapetasseurs
Sont morts qui prenaient soin des pieds de mes neuf soeurs
Quant elles pataugeaient dans la noire gadoue
Le Temps est un marcheur ses pas sont inégaux
Il s’arrête à des riens il trotte à perdre haleine
Il court comme un voleur quand la mesure est pleine
Il connaît la musique et loue les madrigaux
Je chausse tour à tour le socque et le cothurne
Jouez masques de chair visages de carton
Le brigadier frappe un deux trois coups de bâton
La mer sous mes tréteaux pianote des nocturnes
Prends ta hache et me taille un beau linceul de pin
Ô rude bûcheron de mes forêts marines
Tandis que mille voix de sirène serinent
Tes bottes n’irons pas jusqu’à la Saint-Crépin
Le Temps a plus d’un tour dans son outre à malice
Dans ses lourds balluchons dans ses vieux sabliers
Dire que nous étions d’espiègles écoliers
Grands bourlingueurs blanchis nos pieds sont au supplice
La semelle béate et le lacet rompu
Mes pesants godillots n’iront plus sur les berges
De la Seine où garçons et filles se gobergent
Ni sur les ponts ni sur les boulevards repus
J’en ai râpé du cuir j’en ai crevées des pompes
Dans le lit des ruisseaux dans les déserts grenus
Sur les chemins pierreux de tous les pays nus
Sur les galets où dort ma barque psychopompe
Le Temps sans le vouloir nous vêt de souvenirs
Je te vois dans le vent les cheveux en bataille
Dans la nippe de soie qui te guêpait la taille
Puisse cette saison mon cœur se racornir
Entrez mes croquenots dans la ronde macabre
Savates escarpins pantoufles et sabots
Dansent pareillement entre les noirs tombeaux
Les chevaux de Berlioz dans Montmartre se cabrent
Mes ribouis n’iront plus peiner sur l’Hélicon
Sur les pas de Carco de Desnos de Banville
Dans les grêles des champs dans les neiges des villes
Mes vernis ce jourd’hui passent le Rubicon
Le Temps est un flânier qui n’est jamais à l’heure
A l’aube plein d’entrain que sifflait-il déjà
Le sirop de ma rue avait un goût d’orgeat
Les vitres les vitraux et les vitrines pleurent
2002
Le Marin de Paris
Je m’invente de longs voyages
Mille remous mille sillages
Mille mouettes dans mes cris
Je trime je rime je rame
D’un vieux chagrin j’en fais un drame
Je suis le marin de Paris
Tantôt je gaspillais ma jeunesse allouvie
Dans mes songes la Mort me fauchait dans un blé
Les traînées du quartier contentaient mes envies
J’avais toutes les nuits pour refaire ma vie
Je nichais sous les toits dans un sombre meublé
Quand je me joue de ses prunelles
Quand j’élime sa ritournelle
Quand je la prends pour un violon
Que je frotte sa chanterelle
Elle n’a plus l’heure sur elle
Et ne trouve plus le temps long
Trois jours sur quatre dans la gêne
Le cul dans sa toile de Gênes
La rue riboule des calots
Ma mie ma muse ma frangine
Ma garce ma parque gingine
Des hanches pour son matelot
Quand elle change de visage
De toilette de paysage
Je n’ai ni regret ni remords
Ma payse mon étrangère
Ma citadine ma bergère
Réveille mes mots et mes morts
Tantôt je noircissais des pages hasardeuses
J’avais toutes les nuits pour raconter mes maux
Mon amoureux martyre à ma fine brodeuse
A la fois délurée serve enjouée boudeuse
A ma plume attentive à mes jeux de grimaud
Quand je m’embarque sur la Seine
Couvert de ma pauvre misaine
Dans le brouillard glacial et gris
Je laisse à quai mon amoureuse
Ma belle enfant ma ténébreuse
Je suis le marin de Paris
2002
Les Culs
-Revenez mes fesses perdues, revenez me faire un cul- (Scarron)
Ma Chanson je la guillemette
Vous la trouvez sans foi ni loi
Si tous les culs vernis s’y mettent
Je perdrai mes esprits gaulois
Que de fessées que de caresses
Et que de coups de pieds perdus
C’est votre cul qui m’intéresse
Vous tous voyez mon cœur fendu
J’en ai vu des culs sans malice
Des culs de fer des culs de bois
Des culs rugueux et des culs lisses
Des culs nus jamais aux abois
J’ai vu des culs de porcelaine
Des culs de cuir des culs de poix
Des culs mous dans des chausses pleines
Des culs qui ne font pas le poids
J’en écorche sur mes bourriques
Des culs pointus carrés et ronds
Des culs minés des culs lubriques
Des culs sales de cucendrons
J’en sais qui sont de purs visages
Qui mettent les passants en goût
Qui font du tort aux paysages
Ah que de bave et de bagou
Est-ce la course à l’échalote
Où volez-vous culs d’artichaut
Quand Dieu voit le fond des culottes
Il souffle le froid et le chaud
Culs de badauds culs de bedoles
Culs de plumes et culs de plomb
Entrez dans l’âpre farandole
Je paie taroles et violons
Et vous sacs de pommes de terre
Paniers percés filets garnis
Les chiens de Pavlov vous font taire
Culs d’ébonite culs bénis
Je vous tiens culs par-dessus tête
Vous vous dandinez tout l’été
J’ai pour vous des cents d’épithètes
Culs chichiteux culs effrontés
N’en dites phrase à Tite-Live
J’en ai bouché d’un grain de riz
De millet d’un noyau d’olive
Mon postère rieur s’en rit
J’en botte des frais des merdeux
Des gros grotesques des cubiques
Des couffins à crottes de biques
Des décorés des contents d’eux
Culs d’amadou et culs de paille
Vous qui courez toujours au feu
Aux quatre vents sous la mitraille
Vous tirez les pingres du jeu
Je vois des culs bordés de nouilles
De fleurs bleues de perles d’anchois
De mayonnaise de grenouilles
Je n’ai que l’embarras du choix
J’en ai sanglé des va-t-en-guerre
Des ratapoils des lustucrus
Ceux-là ne se ménagent guère
Ils claironnent en pissant dru
J’en ai cousu dans leur chemise
Dans leur drapeau dans leurs torchons
Des maigrelets ô ma promise
Et des gras comme des cochons
J’en vois qui vaguent sans s’en faire
Sur mon bonhomme de chemin
J’en pince pour ces hémisphères
Dieu que n’ai-je trente-six mains
J’en tripote des bleus de trouille
Culs cois béats serrés ouverts
Des tout mignons qui se débrouillent
Jamais au sec jamais au vert
J’en tâte encor de mille espèces
Des plus chétifs aux plus charnus
Culs de nonnes culs de papesses
Des plus savants aux ingénus
J’ai des vues sur le cul postiche
D’une poupine œil ongle peints
Je tourne autour de la potiche
Avec l’audace d’un rapin
Celui-ci sent la pâquerette
Le tien fleure comme lilas
Et celui-là porte une aigrette
Un autre est sur son tralala
Je vois le cul de ma concierge
Qui roule dans les escaliers
Quand elle pleure comme un cierge
Je retrousse son tablier
Sires qui retournez le page
L’écuyère le sacristin
Les torchez-vous avec les pages
De nos missels de nos bottins
Ô cul safre comme molosse
Ô joues si gluantes qu’on n’y
Reviens pas ô cul de colosse
J’embrasse le cul de Fanny
Où sont les culs de mes pensées
Les blancs les noirs les safranés
Lèvres pincées lèvres gercées
Me trotteront-ils sous le nez
Je vois des culs dans les usines
Culs à pistons culs à ressorts
On les épluche on les cuisine
Les oignons pleurent sur leur sort
Dans les prés verts que de culs broutent
Ils n’en sont pas au repentir
Levez-vous culs prenez la route
Comme le commun des martyrs
Quand je m’embéguine des onze
Mille culs vierges rubiconds
Je rince en joie mon œil de bronze
Dans les sources de l’Hélicon
De ton vieux cul je n’en ai cure
Le traître ne rue ni ne mord
Il ferait geler le mercure
Es-tu sûre qu’il n’est pas mort
Le cul messieurs dames se prône
Tous les jours il dit son credo
A du papier fier sur son trône
Ou dans la cour du roi Pétaud
Culs brodés de petits mystères
Prêts pressés précis précieux
Toujours comme entre deux clystères
Vous intriguez les vicieux
Pour vous péteux qui chantez pouilles
Tout fumants dans vos caleçons
Jean-rime-à-rien vendus fripouilles
Je n’ai ni claques ni pinçons
Je m’étends sous la balançoire
Sous l’estrade sous l’escabeau
Je péris dans la périssoire
Est-ce du propre est-ce du beau
Pensez à ces culs qui s’assoient
La valse enivre et l’air est lourd
Que trompettent-ils dans la soie
Dans le satin dans le velours
Dansez dansez la sarabande
Culs d’or au-dessus des pavés
Jean-Sébastien Bach et ses bandes
De musiqueux se sont levés
Ton cul saint vesseuse vassale
Sera ce patapouf pouffant
En attendant je le dessale
Ton cul d’ange ton cul d’enfant
Quarante troufignards ma mie
Quarante trognons à fauteuil
Dans les braies de l’Académie
Me reluquent d’un méchant oeil
Cette colline à double croupe
Ce croupion cette boîte à cas
Qui fait rire et marcher la troupe
Muses vous donne du tracas
Montre-moi ton cul demoiselle
Tes gouttes d’eau tes gousses d’ail
La Charogne rogne mes ailes
Tu sais nous mourons en détail
Fions pétards pots popotins proses
Derches tapanards pétrousquins
Je vous trempe dans l’eau de rose
Dans le liquide de Dakin
Je suis dans toutes vos prières
Je suis dans tous vos boniments
Parlez parlez à mon derrière
Vos haines sont sans fondement
Ma Chanson je la guillemette
Vous la trouvez sans foi ni loi
Si tous les culs véreux s’y mettent
Je perdrai mes esprits gaulois
2003
République
Quand tes Mariann’s et tes Mad’lons
Nous serv’nt des fonds d’bouteille à boire
Qu’tes Marseillais’s nous suc’nt la poire
Qu’ell’s piss’nt des os dans tes violons
J’déglingu’ tes claqu’s j’astiqu’ tes cliques
Ré-publique
Tes troup’s fum’nt plus du caporal
Peut-êtr’ des mauv’s à la prochaine
Qu’tes troncs qu’tes glands qu’tes feuill’s de chêne
Gard’nt leur morale et leur moral
Tes gross’s légum’s fil’nt la colique
Ré-publique
Quand t’as d’la gueul’ du chic du chien
Du gros bleu du p’tit blanc du rouge
Sous la cocard’ la pensée bouge
Et cause à ton bonnet phrygien
Et chaqu’ fois les aminch’s rappliquent
Ré-publique
En revenant à leurs matons
Les cop’s d’la neuill’ dépav’nt l’Averne
Ils t’en dis’nt long pour ta gouverne
Et vid’nt des brocs avec Platon
Leurs barricad’s s’donn’nt la réplique
Ré-publique
T’as du jaja et d’la java
Tes accordéons font du gringue
Aux gringalets dans tes bastringues
Mais quand tu t’crois faite en diva
Tu n’engendr’s pas l’mélancolique
Ré-publique
T’as des cachots t’as des prisons
T’as de sentenc’s t’as des tortures
Tu t’habill’s pas d’littérature
Pour fair’ l’ménag’ dans ta raison
T’es même un tantet bordélique
Ré-publique
Quand tu joues cell’s qui n’y touch’nt pas
Qu’t’as tes flueurs qu’t’as tes histoires
Tu nous relègu’s au purgatoire
Et cent drapeaux couvr’nt tes appas
Certains en f’raient bien des reliques
Ré-publique
Des cadavr’s exquis sur les bras
Des fauss’s couch’s des mauvais’s grossesses
Tu t’’pomponn’s aux frais d’la princesse
La rue t’entonn’ ses ça ira
Pour qu’un’ fois pour tout’s tu t’expliques
Ré-publique
2003
Ecrire à l'auteur : robert.vitton@wanadoo.fr
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