REVE

 

Au parloir d’un silence

 

 

Le Silence à la pause des Notes de musiques

Affronte le Silence Vagabond d’une exposition

De peinture qui exprime la souffrance tragique

Des Silences du monde de toutes les civilisations !

 

Silence Vagabond, éternue sourdement à la voix

Étouffée du Silence des Notes qui le contraint

A ne pas dormir tranquillement sous son toit,

Et le commande prestement à partir au matin !

 

L’argument de Silence des Notes, est qu’à tous

Les Silences il y a un espace que chacun doit

Respecter pour le bien de la multitude et douce

Clémence n’a pas lieu de se tenir pour Loi !

 

Il décide d’enfermer Silence Vagabond au Silence

D’une Cave à la froideur d’une terre battue, nue,

Qui le frappe rudement d’un mépris à la turbulence

D’un indifférent reproche de la déranger à vue !

 

Silence Vagabond appelle à son parloir, juvéniles

Et vieux Silences à déterminer que son séjour

A la demeure de silence des notes est un secours

De première nécessité et non un confortable asile !

 

Le Silence de Circonstance fut éloquent !  Le Silence

D’Appoint s’évapora par un Sous Silence devenu état

De Silence Contagieux qui embarqua à sa séance

Le Silence Capricieux de ne point répondre à ce débat !

 

L’un dit «  — Nous assistons à une cacophonie silencieuse !

Cela n’est point tolérable ! Reportons-nous à notre Saint

Silence, reflet envahissant qui sait dans quelle épieuse

Situation nous flottons  à l’extrême du Silence tragédien !

 

Le Silence d’Or sonna à cette affaire à la sourde mésentente :

«  — Silence des Notes, le ton t’est donné à l’indulgence,

Tu es le repos bienfaiteur, le lit de chacune des variantes

Des Silences, tu es cette pause qui calme les virulences

Internes de nos âmes condamnées à l’horrible agonisante

Définition qui de tous temps a su tenir son rang d’excellence !

Je t’ordonne de prendre en charge le Vagabond Silence,

Celui qui nous représente TOUS, nous les Silences, constante

De tous les moments de cette vie universelle passante

A toutes les catégories des existences de natures conscientes

Ou inconscientes ! Tel est mon verdict, tel il est fait exigence ! »

 

 

Silence Vagabond venait à ce dernier mot se pendre au Silence

De la Mort, celui qui n’attendait pas les belles convenances !

 

°°°°°°°°°°°

J’iradium dur 

Radio actif, radio ionisant > Le monde est à moi, fragile !

J’expose ma dose d’hilarant > Énergétique dans la ville !

La populace hurlante de rire > S’affale comme galette

De Bretagne en place d’élire > Domicile pour maousse fête !

Je geigere la chair humanoïde > Je liquéfie sa substance saine !

Mon opulente cargaison ovoïde > Rayonne en bêta, musicienne !

Je clignote aux rosaces > Des corps éclatés d’ions !

Céline n’est pas rapace > Elle est édentée d’émotion !

J’électrons-volts ma vie > D’intenses phénomènes vibrants

Aux têtes survoltées, émises > de rêves surexcitants !

Je dénoyaute la consistance > virtuel des esprits chagrins !

J’uraniume  ( et pas géranium ) > Les destins tragédiens !

J’irradie de désir la moderne > Société, tristesse d’existence,

Une masse qui se prosterne > A mes électrons de jouissance !

°°°°°°°°°° 



Doux Jésus ou une affaire de bois

   

Une vie de Jésus n’est pas une vie de tout repos !

Entre les calvaires et les saintes femmes à ses pieds

Il ne sait plus où donner de la crucifixion, le beau

Jésus, le svelte homme qui marche sur l’eau !

 

Au départ, son père charpentier es diplômé bois,

Avait prévu de son avenir, à ce fils intello gauchiste !

«  Tu seras le rabot des bois, mis au supplice de la croix,

Comme je le suis pour le peuple romain, notre maléfice ! »

 

Jésus, ne l’entendait pas de cette oreille, bien qu’il

S’exécuta par ordre de la voix de son géniteur, probable !

Après quelques années d’un apprentissage aux mille

Éclats de bois, il décida de découvrir la femme : la Désirable !

 

Il se trouva embarqué par des pêcheurs, des soudards

De religion, qui lui présentèrent maintes saintes femmes

Éprises des lois divines et des hommes, au doux nectar

D’une sève qui n’était pas que la religion, leur flamme !

 

Sa mère, lui exprima clairement qu’à courir tous azimuts à tous

Les horizons des Monts ceux de Vénus, il allait tout droit

Aux problèmes ! Ce qui ne tarda pas ! Il eut des jalousies !

Une femme, cependant lui offrit une part de sa magie au clou

D’une soirée mémorable ! Il advint, qu’il guérit de sa voix,

De ses mains, de sa présence la folie, la mort, la paralysie !

 

Son père, affirmait, qu’il n’était pas bon métier que guérisseur !

Et Marie, de répondre «  — Mais si, Mais si ! » ! Elle embrassa

Son Jésus, tête de bois, qui ayant l’aval de sa tendre saveur

De mère, conquit son peuple et tous les humains de bonne aura !

 

Il était devenu, bien malgré lui, le porte-parole du religieux !

Il se prit au jeu ! Il était célèbre auprès des femmes et de cela

Il était heureux ! C’était un homme bon et certains malheureux

En le touchant, le frôlant, disaient «  touchons du bois, ça ira » !

 

Le procès de Jésus est un faux procès ! Son arrestation

Ne vient pas de Judas ! Elle est le fait d’une femme connue

De tous, celle du Temple, à qu’il avait pardonné les tribulations

Tapageuses de sa sexualité débordante ! Elle avait vu

En Judas un amant idéal pour la trahison car l’admiration

De ces congénères pour le Nazaréen lui avait déplu !

 

Devons nous avouer que Jésus est tombé pour proxénétisme ?

Non, nous le proposons, nous l’écrivons sans preuve aucune,

Cependant, il faut relever que les femmes ont été le magnétisme

De sa vie et de par leur grâce, a fini sur la croix, voilà son issu !

 

Il poussa son dernier cri, et mourut le premier sur la croix

Des hommes trahis par les femmes qu’ils aimaient trop !

Depuis, Jésus est revenu parmi les hommes dont la foi

Pour les femmes est grande et pardonne à tous les hidalgos !

°°°°°°°°°°°

 

Marie et Garibel 

Marie, mère d’un fils qui confessait à devenir star,
A réussi son pari de propager sa vie comme
Unique dans les annales des humains ignares
Qui fonctionnent à la duperie la plus summum !

Pour l’adultère, elle devait se mettre à l’œuvre,
Ne pas être désavouer par le bon père Joseph !
Un ange pas plus gardien que goal, manœuvre
Et amant d’état lui souffla l’idée en des mots brefs !

Je suis celui qui t’apportera, la pureté de ta vie !
Ton fils, sera roi et tu seras une mère éternelle !
Tu auras en toi toutes les femmes des patries
Dont l’adultère est passible de morts, l’infidèle !

Marie pesa cette idée lumineuse comme celle
Des rois mages et décida qu’elle allait entendre
La voix de l’ange Garibel son amant et tendre
Qui décida de se nommer Gabriel par officiel !

Et voilà comment Joseph, le pauvre homme,
Se retrouva embobiné jusqu’à la barbe blanche
Dans une histoire qui somme toute gomme
L’essentiel de la vérité impure, celle qui tranche !

°°°°°°°°°°°

Délivrance

Le visage endormi, il releva le drap rouge de dessus,
La couette sur le dessus de ce drap grenat, l’oreiller
Sur cet ensemble, appuya tranquillement les tissus
Du repos journalier de cette dormeuse, et de paliers
Puissants, compressa, la splendide tête de son amour,
Qui chaque jour a en bouche le seul mot : toujours !

Aujourd’hui, c’est son premier janvier ! Un horizon
Au soleil d’été s’ouvre à lui ! Il s’habille d’un maillot
De corps couleur bananier, d’un short au blason
De son île de palmiers et va conquérir son Roméo,
Flagorner les personnalités dans plusieurs villages,
Se donner les moyens de réussir son ultime passage ! 

Il débusqua dans une maison bourgeoise, la senteur
fruitée
d’un promis, d’un beau garçon qui refusa
Ses premières avances à la pure traditionnelle pudeur
De l’hétérosexuel en des ruades musclées, en chat
Qui montre les griffes mais étend sa curiosité féline
Par des ronrons intérieurs de découvertes, coquines !

Le prétendant n’attend pas le bon vouloir de l’élu !
Il décide d’offrir un breuvage psychédélique un soir,
Lors du vernissage d’un peintre au style cubique, rasoir !
Les effets ne sont pas temporisés ! Le récalcitrant, nu,
Devient une chevrette obéissante et le voilà à versifier
Les mots de Platon à Charmides, à l’assemblée médusée ! 

Bras à bras, l’amoureux et le mignon s’en vont découvrir
Dans une chambrette de tôle, au bord d’une plage de sable
Mouillé par une pluie tropicale, les aspirations insondables
Des corps identiques et jubiler peut-être de ces plaisirs !

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L'affaire Verre D'Eau et Bipède :

L' ami Verre d'Eau, aujourd'hui parmi nous
Déclare, en présence de ses gouttes d'eau,
Celles réchappées par miracle des remous
D'un buveur assoiffé tel un chameau,
Qu'il ne peut être mis à contribution,
De recevoir dans son contenant de l'eau
Dont la teneur minérale à forte émotion
Saline, incommoderait le palais sapiens-homo.

Nous, Communauté des Couverts, en accord,
Avec l'ensemble des participants, explorons
Dans la discrétion d'un lave vaisselle, le fond
De la déclaration de notre ami, ici, incolore.

L'affaire qui nous concerne est précisée
Par l'événement de notre Bipède épuisé,
Qui d'une insuffisance organique sévère
Est contraint d'avaler une quantité particulière
De sel, pour une durée, hélas, indéterminée !
Comprenons de suite, sans être animés
D'un fanatisme déplacé,  que nous devons
Apporter une juste décision à nos compagnons. 

Nous, Communauté des Couverts, déclarons,
De la situation extraordinaire transportée
A notre connaissance d'esprit de cœur,
Qu'après délibération, nous rappelons,
Verre d'Eau à sa tolérance, et à réconforter
Bipède de sa présence à toute heure.

Cependant, Bipède de sa bienveillance,
Accomplira chaque jour avec diligence
La toilette personnelle de Verre d'Eau,
Et cela sans détergeant, dans un seau.

              L'affaire est entendue.

                                                °°°°°°°°°°°

Le coq

 Le volatile de conception tapageuse
S'annonça un beau matin par vœu
A la métairie des Beaux Œufs, fameuse
Réputation faite par une poule charmeuse. 

Il avait ouï dire que cette poule  affectueuse
Avait la particularité de pondre un œuf bleu
Le jour de la première ouverture radieuse
De la fleur du Lotus qui naissait amoureuse.

Cet œuf produisait les précieuses
Visions des rêves du bonheur à deux,
Quand il était couvé par la voluptueuse 
Volonté d'aimer d'une manière fougueuse.

Le coq malheureux en cœur et sa houleuse
Envie de félicité, l'amena sur le lieu
De la confrontation de ses pairs en de venimeuses
Envolées pour conquérir sa place majestueuse.

Le jour tant attendu arriva et la doucereuse,
Poule présenta le présent prodigieux
Au coq sublimé par des pensées fiévreuses.

C'est là, que l'on vit un coq couver en berceuse
Nuit et jour, jour et nuit l'œuf chaleureux
Du bonheur en duo de la sincérité miraculeuse.

Mais au troisième matin la merveilleuse
Alchimie tenait le coq  l'air ombrageux.
Rien n'était venu provoquer son ambitieuse

Intention de posséder la béatitude fastueuse.

L'œuf bleu était devenu d'une couleur ennuyeuse,
Perdu dans la masse anonyme des autres œufs,
Sa magie s'était envolée sur une île mystérieuse. 

Ce coq n'avait pas réalisé qu'il couvait la fabuleuse
Œuvre d'une poule qui n'attendait que le pieux
Amant, pour s'épanouir dans une vie heureuse.

Il  n'avait pas compris la douloureuse
Erreur qu'il venait de commettre, par l'odieux
Egoïsme qu'il avait de couver seul la précieuse

Œuvre que venait lui apporter cette douce vertueuse.

°°°°°°°°°°°

 

Différence

Un jour, la naissance d'un nouveau mâle
Troubla l'orgueilleuse  tribu familiale.
L'étrange bébé était mi-blanc, mi-noir.
Les curieux voisins, jusqu'au bas soir
Défilaient en rang, sans un mot, fascinés,
L'esprit troublé, la vue émue et étonnée,
D'un petit être à l'aspect si différent
Des autres bambins nés fraîchement.

Un complot s'organisa pour le supprimer
Le dessein infernal de la ruse était parfait :
Verser quelques gouttes d'eau des marais,
Du lieu de la Géhenne, de triste renommée,
Dans le lait de chèvre que buvait l'enfant
Une fois sur deux avec le lait de sa mère,
Une personne  fière de son  descendant,
Tel qu'il était, par sa différence austère !

Une femme de la religion, nommée Gauzie
Se chargea de l'affaire et ainsi elle choisit
Un jour Saint des rameaux pour accomplir
L'acte irréversible. Ses aides sont les pires
Commères du village, elles font alliance,
Elles détourneront la mère de sa vigilance.

Une mère,
Un cri déchirant les pierres d'une maison,
S'effondra lentement un soir en campagne !
Un bébé,
Un enfant s'est éteint dans sa pure floraison
Il avait perdu ce souffle différent qui témoigne !

                              °°°°°°°°°°°


Grain de sable

Un grain de sable meurt plongé dans le bouillonnement des galets de l’indifférence.
Dix grains de sable deviennent sur l’agora d’un mécanisme une assemblée de sages.
Cent grains de sable c’est l’esquisse du premier mot vitrifié par la voix du silence.
Mille grains de sable c'est le sablier, le Temps imperpétuel qui se renouvelle en images.
Dix mille grains de sable c'est une fleur de tournesol sur notre planète de l’espérance.
Cent mille grains de sable sont une dune, une forme câline, qui descend sur un sillage.
Un million de grains de sable sont le début d’une aventure dans un château de jouissance.
Dix millions de grains de sable c’est la fortune de connaître le langage des coquillages.
Cent millions de grains de sable sont le pont-levis qui s’abaisse sur la voie de la connaissance.
Un milliard de grains de sable sont pour l’humain un îlet, un rêve où il bâtit son ouvrage.
Dix milliards de grains de sable sont une montagne au sommet à la source de jouvence.
Cent milliards de grains de sable, et l’humanité se rassemble, unifiée, sur cette page.
Mille milliards de grains de sable sont des vœux qui se sont réalisés dans la souffrance.
Dix mille milliards de grains de sable sont des mots d’innocences pétrifiés dans un marécage.
Cent mille milliards de grains de sable, les feuilles d’automne du monde sont des naissances.
Un million de milliards de grains de sable et les impossibles se réalisent à tous les âges.
Dix millions de milliards de grains de sable une étoile est née un jour dans ton adolescence.
Cent millions de milliards de grains de sable, nous sommes sur notre planète de plage.
Un milliard de milliards de grains de sable, notre éternité est inscrite sur l’excellence.

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Le Phare et la Lune 

Une nuit, un Phare au bord du précipice
De sa déchéance, leva une dernière fois
Son œil brillant au ciel étoilé courtois,
Fidèle compagnon de sa vie d’Ulysse !

De son œil bienveillant, il avait réussi
A guider les marins des mondes humains
De plusieurs générations et poursuivi
De sa sirène à vapeur les temps incertains !

Cette nuit, il n’a plus la foi ! Il est seul !
Les caresses et violences de son océan,
Le recouvrent d’une large écume linceul,
Froide, aux ressacs de maux bruyants !

Ce soir il va s’éteindre sans une larme !
Sa lumière ne sera plus qu’un souvenir,
Noyée sur les rivages des vacarmes
Des esprits envahis d’histoires de délire !

Il regarde un dernier instant l’horizon,
Et aperçoit une Lune aux signaux bleus !
Ce Cyclopéen, n’en croit pas sa raison,
Et se remet à vibrer à ce fait mystérieux !

« - Je suis la Lune Bleue, la sœur jumelle
De la Lune Grise. Ton rayon est triste,
Et je ne veux pas voir en détresse ton ciel
Si réconfortant pour les humains fatalistes ! »

Le Phare, ému, rougit d’une si belle intensité,
D’avoir entendu un si fabuleux compliment,
Qu’il éclaire, depuis cette nuit de générosité,
Les âmes de ses congénères aux reflets agonisants !..

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La fleur.

Un jour,
Une fleur naquit sur la terre des hommes.
Perdue dans la contrée des herbes mutilées
Elle s’élevait lentement sous un ciel silicium.
Un homme condamné par les hommes, exilé
Par la loi de la différence, s’agenouilla, affaibli
De la route tortueuse de sa vie devenue agonie,
A son pied fragile, à sa tige résistante, nourrie
D’une terre labourée d’une pluie de soucis !

La fleur, seule, enracinée dans sa terre, aida
Cet homme à se relever de ses souffrances !
La vie se reprit dans les veines de ce renégat
Et le cœur à l’aventure humaine renoua sa lance.
L’homme n’était qu’un passager, au courant
Déphasé et devait repartir sur le front des vents
De son destin tracé par les blessures du temps !

La fleur perla des larmes qui inondèrent sa vie,
Jusqu’à l’intérieur de ses feuillures d’amour !
Elle était prisonnière de son terreau de soierie,
Et ne pouvait crier que des mots troubadours.
Elle se remua de toute son énergie de fleur
Mais en vain, elle était épuisée de douleurs.

Ses racines étaient prises dans une bonne terre
Qui ne voulait pas lâcher cette fleur trop fière.
Alors celle-ci, d’une astuce qu’elle inventa,
Fabriqua de sa sève une idée : le parfum !
Il était si doux, si exquis, si chantant, si délicat,
Si unique que l’homme un soir d’hiver revint !
Voilà la vraie histoire de la naissance du parfum
Des fleurs qui un jour par amour conquit l’humain !..

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L’arbre rieur

 

  

Un jour, j’ai caressé un arbre à demi déchiré !

Son écorce m’a parlé de sa souffrance, son

Cœur m’a soufflé sa peine, ses racines, malgré

Sa sève blessée, m’ont crié ses frissons

De mourir dans sa terre trempée de cauchemars !

 

Mes bras ont entouré son tronc, son échine,

Et je lui ai raconté  l’histoire de l’arbre rieur !

Cet arbre vivait parmi les siens sur les Collines

Du Pays des noyaux de cerises gladiateurs

Ceux embauchés par les lances pierre soudards !

 

L’arbre rieur, eut un jour une maladie rare !

Ses branches, puis son buste devinrent ronds !

Ses feuilles se modifièrent en ovales bizarres

Aux nervures encroisées comme des liserons !

Renégat des arbres à la naissance carré, aux lois

Débiles gravés sur chaque tubercule, il fut battu,

Chassé de sa place, fouetté de mots  grivois

Sur son écorce, déraciné de sa terre charnue !

Il s’exila sur une belle étendue, immense espace

Vierge, sacré par les siens ! Il gouverna sa solitude

Les branches serrées sur son corps d’angoisse !

Le ciel sur lui déversa ses orages et le vent rude

Du nord le dépouilla jusqu’à l’extrême indécence

De lui casser la cime, pointe de fierté et de confiance !

Une longue saison de tourments l’engouffra

Dans la déchéance, un automne le submergeât

Par  le carré d’une puissance inconnue, l’enveloppa,

Le tritura comme une pâte brisée d’un Hiroshima !

 

Ses racines creusèrent nuits et jours le terreau !

Elles devaient résister, vivres, espérer, conquérir

Un territoire nourricier et dresser leur porte-drapeau

Plus haut encore que dans la forêt, devenue ire !

Dans leur quête des profondeurs, une source,

Gazelle polissonne, chatouilla quelques-unes

De ses radicelles ! Elles palpitèrent d’une ressource

Nouvelle, inexplorée, qu’elles propagèrent, d’une,

Puis de multiples secousses jusqu’au sommet

De la déchirure qui alerta par ses gigotements,

Les maîtres végétaux, ignobles et abjects sujets

Des Collines, qui osèrent expédier cyniquement

Un des leur à la rencontre du proscrit, solitaire

Apatride revivant une ère d’enchantement au contact

D’une eau nutritive et jolie, dont il signa un pacte

De bonne entente et tous deux devinrent partenaires,

Amis d’une complicité jamais égalée. Ce couple

Donnèrent naissance à de nouveaux arbres ronds

De corps, circulaire de branches, de formes souples

Aux feuilles protéiformes et surtout un rire feuillu, bon,

Enjôleur, envoûteur, à chaque nouveau printemps !

Bonheur dompté d’une plaine devenue forêt rieuse,

Grâce au courage de vivre des rhizomes endurants

Malgré les blessures tragiques, les plus fâcheuses !

 

Depuis, les Collines du Pays des noyaux de cerises

Gladiateurs ne sont plus qu’un souvenir triste, un désert

Qui brûle sous le soleil réjoui de la saison d’été, tyrannise

Une terre sèche couverte d’un branchage de misère !

 

J’embrassa mon arbre estropié à la fin de cette histoire.

Je sentis sous mes pieds des vibrations, des turbulences !

Il s’activait ! Il revivait ! Il respirait un nouvel espoir !

Demain, pour lui une source riante sera son eau de jouvence !  

 

 

                                                        °°°°°°°°°°°°

 

Ressentir la joie du mot qui se vit comme une larme qui s'écoule dans une rivière et lui donne Vie.
Beauté du récit qui vogue sous les étoiles des esprits en perdition.
Vivre des mots pour ne pas pleurer une nuit sans étoile.
Vivre des mots pour ne pas mourir, là, maintenant.
Vivre des mots pour te connaître un jour, au fil de cette vie sans fin , sans fond comme un gouffre.
Vivre des mots pour revoir demain avec le soleil et le temps de rencontrer un autre visage.
Vivre des mots, repas de tous les jours pour les rencontrer, et s'adonner aux plaisirs de raconter des histoires fabuleuses, impensables, irréelles.
Vivre des mots, une seconde, une minute, et te voir sourire.
Vivre des mots et ne pas oublier que le temps m'est compté !

                                                                    °°°°°°°°°°°

 
                                               


©M-L MARCETTEAU 2001

Adresse de l'auteur : MAXLOUIS22@wanadoo.fr

 

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