CHRISTINE de PIZAN. |
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Seulete suy et seulete vueil estre,
Ma douce amour... °°°°°°°°°°°
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JEAN FROISSART
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Jehan REGNIER (1392-1470) Bon jour, bon an et bonne vie Bon jour, bon an et bonne vie, Bien et honneur sans villanie Doint Dieu a ma doulce maistresse, Qui m'a donné de sa largesse La fleur de ne m'oubliez mie. De très bon vouloir la mercie, Nuyt et jour pour elle je prie, Et de dire mon cuer ne cesse : Bon jour, bon an. Bein doulcement si s'umilie, Et luy vient de grant courtoysie Quant a joye si me radresse, Qui suis prisonnier en tristesse. N'esse bien raison que je dye : Bon jour, bon an ? ........... Mon bel amy, je vous envoye Mon bel amy, je vous envoye Mon bel amy, je vous envoye Nouvelles pour vous donner joye, Pour vostre douleur secourir, Et ne doubtez que pour mourir Je suis vostrë ou que je soye. Très voulentiers je vous verroye Se vers vous aller je povoye, Mais, pource que n'y puis courir, Mon bel amy, je vous envoye. Prions a Dieu qu'il nous pourvoye, Car, se ma voulenté avoye, Vers vous seroit tout mon plaisir ; Bien scay que c'est vostre desir, Vostre voulenté est la moye. Mon bel amy, je vous envoye. ........... Puis que je sens que Vieillesse à moy vient Puis que je sens que Vieillesse à moy vient Puis que je sens que Vieillesse à moy vient Et Jeunesse me laisse et si m'oublie, Prendre congé des armes me convient, Car ma puissance si m'est du tout faillie. Mon fait ne vault desormais une oublie ; Tel desjeuner ne quiert que le polet, Mieulx me vauldrait manger ung euf molet Pour soustenir mon corps en bon propos. Je suis maistre, j'estoye meilleur varlet ; Je ne quiers plus que l'aise et le repos. Quant du bon temps passé il me souvient, Que nous allions chasser à l'acropie. Et ou printemps que chascun en aviens Que nous allions querir les nidz de pie, Et maintenant j'ay au nez la roupie, Nulles dens n'ay, je mangeue soupe en laict, Pourré je suis et si ay mantelet, Emprès le feu vin et eaue en deux potz, Les mains me tremblent et bois au gobelet ; Je ne quiers plus que l'aise et le repos. A m'amye ! ce temps la plus ne revient, Se l'attendons, c'est à nous grant folye, Aller s'en fault sans sçavoir qu'on devient, Crier nous fault : "Oublye, oublye, oublye !" Mon desjeuner si sera de boulye, Des jeux Sainct Mort j'ay prins le chapelet, Je sçay trop bien que ce jeu vous est lait. Adieu, Amours, et à tous ses suppos ; Ne m'amenez Margot ne Ysabelet ; Je ne quiers plus que l'aise et le repos. Prince, l'aage en ce point si me mect, J'estudie kalendriers et compost, Medecine de mon fait s'entremet, Je ne quiers plus que l'aise et le repos. |
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Guillaume de Machaut (1300-1377) Compositeur et homme de lettre français, Guillaume de Machaut (1300/1305-1377) est un des derniers à avoir cultivé les deux arts avec le même bonheur. A partir de 1323, il fut au service de Jean de Luxembourg, roi de Bohême, qu'il accompagna dans ses voyages et sa vie militaire. Chanoine à la cathédrale de Verdun en 1330, il apparaît en cette qualité dans une bulle du pape Jean XXII (Avignon). Nommé chanoine à la cathédrale de Reims en 1337, il s'établit dans cette ville, se consacrant à la poésie et à la musique, tout en continuant à participer à la vie de la cour et à ses festivités mondaines.
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Eustache Deschamp Ballade amoureuse
(1407) [Première Ballade]
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°°°°°°°°°°° Othon de
Grandson ...........
S'il ne vous plaît que j'aille mieux, ...........
La grand beauté de vo viaire clair |
°°°°°°°°°°° Christine de Pisan 1364 - 1430 Seulette suis et seulette veux être, Seulette m'a mon doux ami laissée, Seulette suis, sans compagnon ni maître, Seulette suis, dolente et courroucée, Seulette suis en langueur mésaisée, Seulette suis plus que nulle égarée, Seulette suis sans ami demeurée. Seulette suis à huis ou à fenêtre, Seulette suis en un anglet muchée, Seulette suis pour moi de pleurs repaître, Seulette suis, dolente ou apaisée, Seulette suis, rien n'est qui tant me siée, Seulette suis en ma chambre enserrée, Seulette suis sans ami demeurée. Seulette suis partout et en tout être, Seulette suis, où je vais où je siée, Seulette suis plus qu'autre rien terrestre, Seulette suis, de chacun délaissée, Seulette suis, durement abaissée, Seulette suis souvent toute épleurée, Seulette suis sans ami demeurée. Princes, or est ma douleur commencée : Seulette suis de tout deuil menacée, Seulette suis plus tainte que morée, Seulette suis sans ami demeurée. |