PHILLIPE JEANNET

 

LE DEPART D'UNE ETOILE

Au-dessus de la ville, un joli soir d'automne
Tisse un sombre filet capturant l'horizon
Et de fines lueurs traversent la cloison,
Illuminant d'espoir ce plafond monotone.

Au milieu de ce voile, une étoile chantonne
Qui diffuse l'éclat de son cœur à foison
Au feu de son charisme offrant la guérison
A qui veut écouter le refrain qu'elle entonne.

La brave enchanteresse a beaucoup voyagé
Et déserte le dôme où son cœur a logé,
Disparaissant d'un coup de baguette magique.

N'évoquons pas l'absence ou l'ombre du revers
Mais le brillant maintient d'une flamme énergique
Qui porte ses rayons à d'autres univers.



QUÊTE D'UN BAISER

Amoureuse du Ciel, depuis des millénaires,
La Mer douce et plaisante aux flots ensorceleurs,
Mélange, magnifique, au prisme des couleurs
Les rayons du soleil et les éclats lunaires.

Mais la nature inflige à ces deux partenaires
La sévère limite aux multiples douleurs.
L’un clame sa détresse en averses de pleurs
Et l’autre lui transmet des éclairs débonnaires.

La belle perd espoir un jour de l'embrasser
Et le soleil se plaint qu’il ne peut effacer
La distance imposant un amour platonique.

Soudain les amants voient, gagnés par la raison,
Une source charnelle, un avenir unique
Se profilant au loin : le sublime horizon…


FLORE ETERNELLE

Au centre d'un terrain vivait un pissenlit
Épargné par la providence,
Les joueurs commettant le terrible délit
De l'écraser par imprudence.

Le sifflet de l'arbitre acheva le bonheur
De la jeune pousse angoissée
Sous les éclats joyeux d'un public souteneur
D'une affluence surpassée.

Les petits pas pillards d'un pitre piétinant,
D'une brutalité fatale,
Écrasèrent la belle au corps déjà saignant
Souillé jusqu'au moindre pétale.

Plusieurs mois sont passés mais un jour le destin
Qui s'empara d'un footballeur
Décora son repos d'un geste cabotin
De quelques pissenlits en fleur !


SEDUCTION 

En fantastique fleur, magnifique à foison,
Tu tiens à me séduire, abeille tournoyante.
Comment te résister ? Ta teinte chatoyante
Et tes nobles parfums me font perdre raison.

Tu diffuses dans l'air ta senteur de saison
Sans proposer jamais d'attitude bruyante.
Afin de me ravir, tu deviens attrayante
En restant naturelle. Unique est ta toison !

J'avance à pas de loup et doucement surveille.
Dément, je m’abandonne. Ô Dieu… Quelle merveille !
C'est le premier contact, me sera-t-il fatal ?

Sa grâce me tourmente et savoir me dévore,
Je m'avance tout près du divin végétal
Et j'aperçois soudain la belle carnivore !



La sirène et le Dauphin

Au cœur de l'océan, la flore s'émerveille
Et cet endroit sublime est à l'aube l'attrait
Où dans l'éclat des flots la faune se distrait
Au paradis natal quand un être s'éveille.

Dans ce monde profond, la Sirène sommeille
Imaginant la nuit un Prince et son portrait
Puis lorsque son doux rêve imagine l'abstrait
La lumière du jour tendrement la réveille.

Un dauphin se promène en jouant du courant,
Stupéfait par la belle il devient conquérant
Invitant à nager la noble créature…

Le galant ébloui refusa de partir
Car l'amour est plus fort quand l'heureuse aventure
Débute loin des lois sans jamais avertir.


Philippe JEANNET (Cypris)
http://www.planetexpo.fr/pjeannet

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