OLGA BLUTEAU

 

Dans le style du XVIè s.

Un vrai ami

Un vrai ami est une douce chose
Lorsqu'il vous prend en caresse et ébats
Avec sa main plus douce que la rose.
Un vrai ami est une douce chose
Quand dans ses bras n'y a plus nulle pause,
Que votre cœur ne sait plus si il bat.
Un vrai ami est une douce chose
Lorsqu'il vous prend en caresse et ébats.

26 avril


Pauvre splendeur

Pauvre splendeur des souvenirs éteints
Que nous renvoie une photo jaunie
Dénichée à la hâte un soir ou un matin...
Pauvre splendeur des souvenirs éteints,
Tu t'es enfuie, et nos efforts sont vains
Pour rattraper la belle évanouie,
Pauvre splendeur des souvenirs éteints
Que nous renvoie une photo jaunie.

avril 2004

 

   En espérant...
      (rondeau)

En espérant que l'on n'oubliera pas
Le sang, les cris de l'Espagne blessée,
Les bombes, les forfaits de l'E.T.A.,
En espérant que l'on n'oubliera pas...
Et si ce crime est signé Al Qaida ?
Peu importe ceux qui l'ont terrassée !
J'espère bien que l'on n'oubliera pas
Le sang, les cris de l'Espagne blessée.

Dédicacé à Pepa sur ORCULTURE.


 

A Nougaro
(1929-4 mars 2004)

Et la ville rose
Est triste sous la pluie
Grise. Adieu Claude !

 

Petit pastiche des "Embarras de Paris" de Boileau

Et, rentrant tard le soir sur le périphérique,
Sous une pluie battante, un tonnerre homérique
J'ai été agressé, ma voiture forcée
Par de petits voyous, ma portière enfoncée.
Ils m'ont jeté dehors, ils m'ont pris mes papiers,
Et dans une nuit noire ai dû rentrer à pied.
Dans mon pauvre logis, j'affronte le vacarme,
Moi qui aime pourtant tranquillité et calme.
Ma machine à laver se met à déborder,
Et je vais me coucher sans me faire à dîner...

janvier 2004

 

 

La lune au-dessus de Paris
Se mire dans la Tour Eiffel.
Elle en sourit... mieux, elle en rit,
La lune au-dessus de Paris.
Et à petits pas de souris
Elle trottine dans le ciel.
La lune au-dessus de Paris
Se mire dans la Tout Eiffel

13 octobre et 5 novembre 2003

Chronos

Hier j'étais
Aujourd'hui suis
Demain serai.

Dis, humain, qui suis-je ?
Pourquoi donc m'enfuis-je ?

Je suis le temps
Qui court sans bruit
Rapide et lent,

Et entre mes mains
Je tiens ton destin.

19/10/03


Si la vie n'était qu'un long fleuve tranquille,
Un jardin de lumière, un océan de fleurs,
Si la vie n'était qu'une douce et belle île,
Il n'y aurait, sais-tu, ni tristesse ni pleurs.

 

J'aurais voulu être toi,
Toi qui m'as dit "Je t'aime".
Aurais-tu voulu être moi
Qui te répondis de même ?



Derrière tes yeux clos (triolet)

Derrière tes yeux clos passe le rêve.
O ! Mon aimé qui dors entre mes bras,
Et rêve aux vagues bleues sur la grève,
Derrière tes yeux clos passe le rêve.
O ! Continue à sommeiller sans trêve,
Le corps nu, émergeant des draps.
Derrière tes yeux clos passe le rêve
O ! Mon aimé qui dors entre mes bras.


Pour un baiser de toi

Je donnerais tous les joyaux du monde,
La blanche opale et le clair diamant,
La belle étoile en haut du firmament,
Le soleil d'or et la lune si ronde,

Le bruit du vent, le murmure de l'onde,
Le fleuve bleu et les verts caïmans,
Le merle noir, le rossignol charmant
Le lion superbe et le tigre qui gronde,

Je donnerais les villes et les hommes,
Paris, New York, Istanbul, Pékin, Rome,
Berlin, Madrid, aux cent millions de toits

Je donnerais l'étincelle première,
Tout l'univers, la Création entière,
Pour un regard et un baiser de toi.

...........

 L'hirondelle d'automne
(chanson en rondeau)

J'aurais tant voulu être celle
Que tu aimas il y a trente ans...
Tu as dû être un bel amant,
Troussant les gentes demoiselles,
Leur disant "Ma douce hirondelle",
Leur faisant des baisers galants.
J'aurais tant voulu être celle
Que tu aimas il y a trente ans...
Mais un jour tu me trouvas belle.
Sous tes cheveux devenus blancs,
Je trouvai un prince charmant
Rêvant aux amours éternelles.
Alors ne voulus plus être celle
Que tu aimas il y a trente ans
Préférant être maintenant
De ton automne l'hirondelle.

..........

Long est le temps (rondeau)
Longs sont les jours lorsque tu es absent,
Longues les nuits brûlantes de désir,
Longs sont les soirs qui échauffent mon sang,
Longs sont les jours lorsque tu es absent.
Longs les matins où me réveille sans
Toucher ton corps, entendre tes soupirs...
Longs sont les jours lorsque tu es absent,
Longues les nuits brûlantes de désir.

...........

 

Le temps dévore toute chose,
Jusqu'à la beauté de la rose.
Mais il ne dévorera point
L'amour qui en mon cœur repose
Attendant celui qui est loin.

............


Amour et amitié désignaient le même sentiment à la Renaissance. 
Ce n'est plus le cas actuellement...

Amour et amitié, nés d'une même mère
Durent se séparer.
Depuis ce temps Amour, resté célibataire
Pleure sa tendre sœur,
Et, pour se consoler,
Saccage les esprits et massacre les cœurs.

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Place Tien An Men

Seul, bras levé, tu arrêtas les chars
Place Tien An Men.
Merci à toi, inconnu courageux
Qui a sauvé l'honneur d'un peuple hagard
Place Tien An Men.
Si ta photo a fait le tour du monde
C'est qu'elle était image de l'espoir
Trop tôt tué, trop tôt abandonné
Place Tien An Men.

...........

 

Boire le thé
Au soleil rose du soir
L'amour avec nous.

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Un acrostiche double pour la Saint Robert 

Retrouver un endroit, un pays où l'amouR
Ondoie, étincelant, brillant comme un halO
Bordant les moutons blancs d’un ciel couleur de plomB
Et en cette contrée sauvage et lumineusE
Reprendre dans tes bras celle qu’un jour la meR
T'a offerte en ses vagues en merveilleux présenT

...........

 


La barque
(rondeau libre)

Barque flottant sur le fleuve Léthé,
Mon cœur s'avance en hâte vers la mort.
O ironie et cruel coup du sort...
Avais-je donc ce sort-là mérité ?
Car pour t'avoir un soir trop tôt quitté
Tu m'as frappée à l'âme, et par un coup si fort
Que je m¹en vais sur le fleuve Léthé,
Mon cœur flottant en hâte vers la mort.
Je ne veux plus sans nul espoir lutter
Désespérant connaître un meilleur sort.
La barque avance, et Charon à son bord
Fait signe que les dés en sont jetés.
Barque flottant sur le fleuve Léthé,
Mon cœur s'avance en hâte vers la mort.

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