IL FUT UN TEMPS
Il est loin ce temps, ou sur des airs de guinguette
On dansait la java, le twist, le boléro
Folle ambiance et pastis qui coulait à flot
Et soirées effrénées au parfum de violette.
A vingt ans faire du fringue , jouer au poète
Aguicher les filles , parodier Hugo
C'est l'âge de la bringue , l'âge des héros
En prime du culot pour plaire aux nénettes.
Il m'arrive souvent de bisser cette époque
Aux lointains souvenirs que mon esprit invoque
Pour donner à ma vie un semblant d'habitude
D'un passé suranné dont plus rien ne subsiste
Que des regrets suspendus à ma solitude
Car à l'usure des saisons nul ne résiste
LA SENTENCE
Comme un oiseau blessé , agrippé à la branche
J'ai connu les affres , subi les tempêtes
Le dédain des mortels , mon lot de nuits blanches
Soumis à l'ukase , je prônais la révolte.
J'ai expié mes fautes sur la route du temps
Armé d'un baluchon et la force de l'âme
Jurant sur l'honneur de révérer le serment
De rester digne face au mépris des hommes.
Sur les sentes de l'exil j'ai scruté la vie
La portée des valeurs , la vertu des sages
Supputé le monde avec des yeux aguerris
Et fait désormais du silence mon seul gage.
J'ai défié le destin , supporté la douleur
La faim au ventre , les pieds nus , les mains vides
J'ai bu le vin de la haine au goût de rancour
Et transcrit mon histoire au fond de mes rides.
J'ai appris de la rue le génie de l'esprit
Et frayé le savoir parmi les plus humbles
Je lègue cette sentence à mes fils et amis
Il ne faut jamais faire pleurer les faibles.
LA VIE
L'outrance du temps , le passage des saisons
voici qu'un amour naît , tandis qu'un autre meurt
C'est l'histoire d'une vie , la saga d'un cour
L'attrait d'un jardin ou s'étiolent les passions.
Quand le doute s'installe , on cherche les raisons
On se forge une fiction pour conjurer la peur
Et soudain le néant , de lointaines rancœurs
Qui
conspuent le présent et rident l'horizon
Dés que la
nuit tombe pénètre le chagrin
Paré de son
ombre il défait mon destin
Sur un lit
d'intrigues , aux soupirs du silence.
Des années durant j'ai vécu
de chimères
Séduit par ton appeau ,
je vivais de romance
Déjà sonne l'hallali , adieu
ô ma mère
ÉTRANGER
Étranger ! tu foules une terre sacrée
C'est le royaume des dieux et prophètes
Va ! poursuit ton chemin ,ou tu cours à ta perte
En ces lieux augustes , ne vit l'égaré.
Rejoint ta « farine » avant de te fourvoyer
Malheur à celui qui ose lever la tête
Suit les antiques brisées , car la mort te guette
Nul ne peut à dessein souiller cette contrée.
Si tu cherches la vérité , parle à ton cour
Renonce au feu de la haine , oubli ta rancœur
C'est un sage affidé , qui te donne conseil
La guerre est une chose horrible soldat
Dépose tes armes , dépouille ton orgueil
Va en paix avant que la mort ne sonne le glas
SACRE
« Béco »
Les dieux de l’Olympe
t’ont choisi pour oracle
Et Mnémosyne par sa grâce te sacre son élu
Du mont Parnasse , Pythonisse augure ta venue
Applaudi par les grands, tu prends place au cénacle.
« Et maintenant… »On
sait « L’important c’est la rose …»
Surtout celle qui naît « Une cinquième saison … »
Il faut bien te croire, toi , à tort ou à raison.
«On a besoin d’un idéal.. » pour si peu de choses.
Toi le baladin à
cravate bleue et pois blancs.
Sous les feux de la rampe on entend les clameurs
Du public qui fredonne tes refrains en l’honneur
De l’amour , de la vie, du passé et présent.
Mais le destin a voulu que ton heure arrive
En ce mois de décembre ou tu as
rendu l’âme.
La foule contristée suit ton cercueil en larmes
L’Olympia est en deuil, ton histoire s’achève.
Chantons tous en chœur « Quand il est il est mort le poète… »
Ils sont venus de partout , rendre hommage au barde
Une rose à la main en souvenir de Amade.
Chantons tous en chœur « Quand il est mort le poète… »
LA MUE
Tu es assise là, vêtue de silence
Le corps à moitié nu, dévoilant ta pudeur
Tes yeux au regard pâmé, me laissent rêveur,
Bohème provoquant une douce indécence
Je t'observe de loin, en prenant mes distances
Et de mon oeil furtif devinant les rondeurs,
D'une hétaïre qui met son charme en valeur
Mon cour admiratif se grise de romance.
Malgré nos différends, notre vie de rengaine
Il nous advint souvent de noyer notre peine
Dans un bol de chagrin au nectar d'ambroisie
Et comme le phénix renaissant de ses cendres
Notre amour presque usé sort de son exuvie.
Dis encor' mon amour, c'est si beau de l'entendre.
Contrition
Je
n’ai pas su compter le temps
Narguant la vie, la Providence
Je faisais fi de l’existence
Les yeux ouverts sur le présent.
Défiant
le destin souvent
J’ai méprisé son importance
Je n’ai pas su compter le temps
Narguant la vie, la Providence.
Je
n’ai plus rien en cet instant
Que des regrets pour souvenance
Le cœur marri sans espérance
J’ai tout perdu subitement
Je
n’ai pas su compter le temps.
LE MENDIGOT
Il porte le fardeau de l’errance
Traînant sa misère dans les rues
Il s’en va quémander pitance
Vêtu de guenilles les pieds nus
Les uns le toisent avec mépris
D’autres du regard le déboutent
Il insiste des yeux accroupi
La main tendue il médite
Des heures durant il patiente
Rêvant d’une piètre obole
Qui brise son oblongue attente
D’une faim monotone
Plaintes de son cœur s’entendent
Dans les nuits froides de l’hiver
Cris et douleurs se perdent
Sur son corps gelé découvert.
DEJA VINGT ANS
Déjà vingt ans, âge de ma servitude.
J’ai aliéné ma vie à une femme
Qui ne m’aime pas.
Déjà vingt ans, âge de mes souffrances
Pour avoir choisi la violence d’une braise
Qui me consume doucement.
Déjà vingt ans, âge de ma pénitence
Ou tant de fois j’ai pleuré
Sur l’épaule de la solitude.
Déjà vingt ans , âge de ma lassitude
De croire qu’un jour tout peu changer
Elle, moi, et, nos habitudes.
Déjà vingt ans, âge de mon silence
Prenant mon mal en patience
Pour un meilleur lendemain.
Déjà vingt ans, âge de mon indifférence
A toutes ces algarades, imbues de rancune
A le vouloir sans raison.
Déjà vingt ans, âge de ma faiblesse
Je n’ai pas su faire de différence
Entre la haine et la passion.
Déjà vingt ans, âge de mes espérances
De partir loin, sans laisser d’adresse
Et revivre seul, ce qui me reste de temps.
Déjà vingt ans , âge de mes plus beaux printemps
Qui se sont écroulés à jamais
Pour ne plus revenir, cependant
Déjà vingt ans, âge de ma sénescence
Qui n’en fini pas de déclamer
Le droit d’être aimer, pour autant
LE VIEUX
Tel
un arbre chenu le vieux est assis
A l’ombre de son âge, égrenant le temps
D’une époque révolue.
Chacune
de ses rides raconte une histoire
Il force sa rétine évoquant des souvenirs
Évanescents.
Égaré,
oublié, esseulé aux confins de la solitude
Il cherche une épate pour fuir son chagrin
Trinquant avec l’oubli de ses habitudes.
A
l’orée de son âge vaincu par les ans
Il pleure sa triste platitude
O fatale résurgence.
Collé
à sa marotte, il invoque sa verdeur
Dans les nuits froides de l’hiver
Il écoute le bruit du silence.
Dans
sa piaule crasseuse ou règne la débine
Chaque objet relate le parcours d’une vie
De déboires, de regrets .
Destin cruel ! que mort prendra un jour
Il attend patiemment son tour
Pour revivre une nouvelle existence.
THEATRE
DE NUIT
Prenant
place ainsi devant une scène improvisée
L’oreille attentive aux trois coups de bâton qui annoncent
Ton entrée virtuelle vêtue d’une robe pourpre sans nuance
Évoluant avec grâce dans ce décor que tu as disposé
Te
voici obnubilé de ta personne
narrant mon histoire
Tu t’ingénues les mains levées vers le ciel le verbe haut et cruel
Me poussant à la provocation pour accepter ce famélique duel
Que tu imposes avec sagacité pour séduire l’auditoire
Il t’arrive parfois de t’arrêter oubliant les répliques
Désarmée l’air agacé la mine angoissée tu t’agites
Et puis soudain tu réagis comme par magie les yeux tristes
En m’implorant du regard pour t’aider , le visage pathétique
Je reste indifférent à cette algarade prônant le silence
Que seules les stridulations du grillon brisent
ma solitude
Devenue une éternelle esclandre de ma triste platitude
Qui n’en fini pas de hanter ma vie qui s’en va en errance
A chaque fois tu reviens tel un esprit malveillant
Savourer ma défaite d’une bataille sans soldats ni armée
De ces joutes désertes il ne reste que des souvenirs laminés
De ce qui fut jadis notre amour un simple rêve d’adolescents
GALERIE DES PARADOXES
Côté cour…
Ohé ! ohé !
Voici venu le temps des riches ,
Qui font la roue en montrant leur cul au vent
De l’éternel dégoût.
Ohé ! ohé ! regarder
ces ventrus mégalomanes,
Au pas rustaud vivant de luxe et de luxure
A la démarche d’un pou.
Ohé ! ohé !admirer ces
nouveaux seigneurs,
Flanqués de leur nervis paradant de faste
Et d’arrogance avec leur ventre mou.
Ohé !ohé !contempler
ces potentats incultes
Avec leur petits yeux de haine qui bouffent
Leur conscience pour un sou.
Côté jardin…
On ferme les yeux pour ne pas voir
la misère
De ces loupiots au regard triste couchés à même
Le sol telle une tressée de piments
Et qui n’ont rien à ce mettre sous la dent
On ferme les yeux devant ces
taudis d’infortune
Ou croupissent , hommes , femmes et enfants
Qui n’ont plus aucun espoir
De voir d’autres matins
On ferme les yeux de ce petit
Peuple
Que l’on habille de mensonges , le dos
Courbé par tant d’injustice pour avoir
Un jour quémander du pain
Mes yeux resteront ouverts pour
faire encore
Des proses avec la débine de mes rejetons
Histoire de « tuer » le temps autrement
Car être aveugle ici…C’ est si important
JARDIN
DES MUSES (Terza-rima)
J’aime
caresser du regard ton corps qui sommeille
Au-delà de ton galbe, je m’apprête au voyage
Traçant sur tes courbes mes désirs en éveil.
Je
vogue à tâtons pour atteindre tes rivages
Aux plages de sable chaud, de sources limpides
Ou s’étanche ma pépie, miraculeux naufrage.
Je
jette mon ancre , sur tes reliefs intrépides
Et sous l’ombrage de ta gorge, s’épanche longuement
Ma bouche altérée, glisse, sur ta pelure torride,
Qui
frémit, s’étire sous mes lèvres doucement.
Sur les cimes de ton île, j’admire l’élégance
De ton corps sculptural ou se love
mes tourments.
Au
lever du soleil je te quitte en silence
Pour t’y cueillir des fleurs, et, rosée
du matin
Du jardin des Muses de mes souvenances
Qui vaut tous les présents du monde, plus beaux butins
OREMUS
Parle-moi
de la vie que la haine assassine
De ces morts innocents réprouvés par mépris
Raconte-moi tous ces cris, que la nuit serine
Parle-moi
d’agonie de larmes en sourdine
Et ces corps mutilés victimes de folie
Parle-moi de la vie que la haine assassine
Parle-moi
des parias vivants de débine
Pourquoi ce peuple subit encor l’avanie
Raconte-moi tous ces cris que la nuit serine
Parle-moi
de dignité que l’affront trépigne
Pourquoi ce mutisme devant tant d’ anomie
Parle-moi de la vie que la haine assassine
Dis-moi
comment avons nous pu courber l’échine
Face à tant d’injustice, de crimes impunis
Raconte-moi tous ces cris que la nuit serine
Parle-moi
de ces affres devenues routine
Quand le vulgum pecus sortira de l’oubli ?
Parle-moi de la vie que la haine assassine
Raconte-moi tous ces cris que la nuit serine
Sais-tu aimer ?
Sais-tu
qu’aimer, c’est la quintessence
Du beau, du réel ou s’amorce
L’aube de la vie.
Sais-tu
qu’aimer, c’est vivre d’espérance
En ouvrant ses mains aux caresses
Moi ton esclave affranchi.
Sais–tu
qu’aimer, c’est d’être libre
Libre comme la poussière du temps
Faisant fi des convenances.
Sais-tu
qu’aimer, en admirant le jour
Dans sa splendeur arc en ciel,
Cascades de mélodies.
Sais-tu
qu’aimer, aux matins de nos origines
Humanité avec ses différences
Ou se croisent nos cris incompris.
Sais-tu
qu’aimer, toi la chrysalide
Que naissent des étoiles
Dans mon cœur meurtri.
Sais-tu
qu’aimer, toi mon âme vagabonde
Que sur les sentiers de mes envies
Je ferais de toi mes habitudes.
ENTEND
Entends-tu
ma voix qui vient
Des profondeurs océanes.
Entends-tu
ce cœur qui
Déborde de tendresse
Entends tu cet amour qui
Se fond dans tes yeux de bohême
Entends-t la violence du baiser
Qui marque tes lèvres .
Entends-tu
mes envies qui te montre
Le chemin de l’exode
Entends-tu
les murmures des caresses
Sur ta peau diaphane
Entends-tu
la haine de mes reins
Qui fustigent tes hanches
Entends-tu
le bruit de l’amour qui
Traverse tes gorges
Entends-tu
mes soupirs dans ,
Le creux de ton ventre
Entends-t
ma peine qui coule
De mes yeux d’enfance
Entends-tu
, entends-tu , le flot
De mes débordements.
Babylone
splendeur dAkkad, berceau de la civilisation humaine
Tu técroules sous les bombes.
Odeur de chair, sang qui coule, haine venue dailleurs.
Sur les rives du Tigre et de lEuphrate les ombres des
Morts marchent.
Les cris des veuves , des mères , des épouses
se mêlent
Au bruit des canons.
Le jour est sombre, la nuit devient jour,
Corps denfants déchiquètes.
Misère, faim, peur, curs en détresse, larmes
qui
Coulent .
Guerre du pétrole, guerre infâme, guerre
darrogance
Guerre de mépris, guerre dalliance.
De Bassora à Kirkouk la mitraille fauche des
Innocents.
Monde stupide, monde cupide, se cache sous la Peur.
Tuer, massacrer, annihiler
ce peuple.
Un jour les âmes reviendront hanter vos nuits pour
Votre lâcheté.
NOUBA DU HOGGAR
Paysages sublimes, couleurs de locre qui exsude.
Vide absolu ou
ségrène le bruit du silence.
Murmures des friselis du sable en mouvance
Chaudes caresses du simoun, mer de solitude.
Lumière
écarlate ou lombre fuit ses habitudes
Ciel et glèbe flamboient sur les sentes de lerrance
Et le reg soupir son mirage de nuances
Faste du Hoggar ! romance du tindi en
prélude
Tassili seigneur
des hommes bleus du désert
Farouches guerriers, poètes au langage disert
Les yeux sont en extase
devant tant de splendeur
Tandis que le cur languide senivre de loubli
Le temps se meut, seffrite, le soir pose sa candeur
La nuit annonce la fête de lAhaggar en
folie.
LHEURE DU
BERGER
Par un beau matin
men allant musarder
Jai croisé sur ma route une très belle
bergère
A lallure distinguée si jolie et
légère
Que mon cur épris se
mit à la regarder
Face à ce corps achevé dont lattrait me
subjugue
Je reste ébaubi devant tant de joliesse
Et taquine mes désirs à plus de hardiesse
Pour quelle daigne accepter mes élans , ma
fougue.
O cruelle
beauté ! héraut des Dieux
et Prophètes
Entends tu les soupirs de la lyre du
poète ?
Son visage à léclat du rubis de Bohême
Dou sexhale un halo dune indicible splendeur
Et me pousse à clamer ce bonheur, cette flamme
Qui consume mes craintes et attise mes ardeurs.
LE PHILANTHROPE
Te
voici arrivé
à la brume de ta vie
Allongé sur ton lit le regard éperdu
Au pendule du temps qui semble suspendu
A lorée de ton âge que la mort a ravi.
Nul
ne peut lénifier mes peines , mes souffrances
Devant ce cruel destin que le sort minflige
Ni ce cur tant meurtri dont la douleur afflige
Si ce nest hélas ! loubli de mes
souvenances.
Tu
étais un bon père ,plein damour , de
bonté
Prodiguant tes conseils , ta sagesse, ta piété
Et loreille, attentive aux appels si pressant
A légard
des pauvres à la
mine rebutée.
Jaurais voulu te dire ici
ce que je ressent.
Il ne reste de toi , quun souvenir évanescent.
...........
ELEGIE
A LAMOUR
Dans
le bleu de tes yeux jimagine des choses
Que ma bouche muette nose pas révéler
Pour décrire ta couche, une nuit
étoilée
Pareille à la fleur du matin qui éclose.
Je
reste des jours flanqué de ma solitude
En laissant libre cours à mes folles pensées
De rêver de Sélène et damour
insensé
A en perdre haleine de ma servitude.
Quimporte
ma fierté du moment que je taime
Quitte à être maudit pour avoir vendu mon âme
Lessentiel cest taimer et unique raison.
Entends
tu les clameurs de ce cur qui désarme ?
Et ce meurt denvies oubliant les saisons !
Tes appas me charme-divine fleuraison
...........
REMINISCENCE
Les guerriers
de Hadès
Venant
des rives du Styx enfer des damnés
Les guerriers de Hadès surgissent des
ténèbres
Ils se ruent sur leur proie tels des forcenés
Soldats de la mort à lallure des ombres
Dans
la sorgue opaque ils cernent le village
Leur hideuse dégaine se profile sur les murs
Débute sans un bruit la razzia sauvage
Cruauté barbare que l'agonie murmure.
Ces
monstres au cur dairain tuent en hurlant
Défiant lempyrée la camarde se brocarde
Images dantesques des corps noyés de sang
Les Hachichins plein de hargne paradent.
Dieu
dans sa colère décrète sa sentence
Léclaire éventre le ciel qui senflamme
Des cris stridents déchirent le silence
Les cadavres par centaines gisent sans âme
Le
village martyr prépare les suaires
Fusent de partout les complaintes funèbres
Les femmes dolentes couinent leur calvaire
Bentalha rentre dans la saga macabre
Lhéritage
de la Paix
O
mon fils ! écoute le bruit sourd des canons
Cest la mort qui dévale le long des terres
brûlées
Regarde ces pleutres soldats qui violent nos maisons
Pense à nos rêves dantan qui se sont
écroulés.
Cest
la guerre mon fils ! inique et cruel démon
Sa douleur est atroce, tant est féroce son fléau
Sombre quelle est , grande et lâche est sa
déraison
Elle ne fait ni vainqueur , ni vaincu, ni héros.
Entend
mon fils ! ces cris qui déchirent le silence
Venant des épouses navrées et des mères
éplorées
Apprend à bon escient que la pire des souffrances
Et le plus souvent un livre de sagesse avérée.
Prend
acte fils !que lhistoire est la maîtresse du
temps
Nul ne ressent lardente braise dun cur
mortifié
Et lorsque coule sur des joues des larmes dinnocent
Alors renonce à ta haine que tu dois étouffer.
Tresse
une couronne de Paix de rameaux dolivier
Indique la voie céleste à la blanche Colombe
Pour que vit en concorde lespoir recouvré
ainsi je peux reposer en paix dans ma tombe.
...........
A
tous ces hommes qui sentretuent
A ce monde qui se déchaîne
A toutes ces femmes battues
A ces curs remplis de haine.
Je cris mon désespoir
A toutes ces mères angoissées
A tous ces ventres affamés
A toutes ces larmes versées
A toutes ces âmes désarmées
Je cris mon désespoir
A toutes ces épouses qui attendent
Le vain retour de leur mari
A tous ces orphelins qui quémandent
Leur existence à la vie
Je cris mon désespoir
A toutes ces religion du monde
A tous les Prophètes de Dieu
A cette humanité qui gronde
Et ces conflits désastreux.
Je cris mon désespoir
Brisons les frontières de la terre
Semons les graines de lamour
Aimons-nous au jour le jour
Au lieu de nous faire la guerre.
Cest mon cri despoir
...........
Aphrodite
Mes songes sont sur tes lèvres vermeilles
Je délecte le doux parfum de ta peau
Mes mains caressent ton corps qui s'éveille
Traînant sur les dédales de ton dos.
Tes longs cheveux, crinière de l'alezan
Tombent sur ta nuque, divin refuge
Où ma bouche lambine, en embrasant
La passion d'un volcan, crachant son déluge.
L'éclat de tes dents, nargue le soleil
Donnant à ton sourire, l'envie d'aimer
Tandis que tes yeux, d'un vert sans pareil
Calme mes désirs, et, me laissent rêver.
Mes doigts gambadent sur tes hanches
Dont le galbe enflamme mes désirs
Source limpide, de ma soif qui s'étanche
Dans le creux de ton ventre qui soupir.
De mes nuits que tu hantes si souvent
La lumière de ton ombre me taquine
Frôle mon visage de son air insolent
Murmurant des paroles en sourdine.
BACCHANALE
Coule le bon vin, à l'ombre de la treille
Mon hanap rempli du breuvage des dieux
Couleur de tes labres, luisant au soleil
Je bois ma ribote, sur ton corps délicieux.
Perle sur ta bouche ce nectar ténu
Dont l'arôme divin, inspire les poètes
Disciples de Bacchus, louant ses vertus
Qui nous guident vers l'ivresse céleste.
Le soir tombe sur ta gorge épanouie
Que le nimbe de la lune réverbère
Offrant plus d'éclat, à ta grâce infinie
Où se cache mon spleen
éphémère.
blotti contre toi, je frissonne de bonheur
Mes yeux s'abîment sur ton être
éthéré
Que mes mains frôlent d'une absolue douceur
S'embrasent dans la nuit, nos passions
révérées.
Buvons ce vin suave jusqu'à la folie
que son effluve perpétue la ferveur
Bercé à jamais d'une douce mélodie
Où ton amour gît, dans l'écrin de mon
cur.
FATUM
Gare a toi ! si un jour le malheur te frappe
Tu seras seul à onques honni par les tiens
Sombre est ta vie comme la mort qui sape
tes espoirs s'égrènent dans un désert sans
fin
Transi de peur dans les Abysses de la nuit
Ou le moindre bruit fait tressaillir ton cur
Implacable angoisse qui te hante et poursuit
Et qu' un vide fatal accentue ta frayeur.
Plus personne n'est là pour consoler ton chagrin
Que les cris du chacal qui fendent le silence
Amis et proches se moquent de ton destin
Abhorré du monde nul n'écoute ton errance.
Marqué par la haine et la malédiction
Ces fils de catin jubilent ta déchéance
Ils t' attifent de l'opprobre damnation
Crucifié tel un pantin au bout d'une potence.
Altruiste et généreux envers ces misérables
Négligeant par oubli ton existence
Il ne te reste rien à part un préalable
Vivre de solitude désormais ta pitance.
Thébaïde
Quand on a plus rien que sa solitude
Le soir venu apparaît le déclin
On trinque avec l'oublie de ses habitudes
Cherchant une épate pour fuir son chagrin.
Et puis soudain on évoque l'ancien temps
Qui nous a vu gravir les marches du succès
Grisé par la gloire, et , presque insolent
On toise les autres d'un regard agacé
Que de titres, d'honneur et de promotions
Paradant de faste, jusqu'à l'arrogance
En faisant fi des règles de la tradition
Qu'oblige notre rang à plus de bienséance
De cette époque lointaine et révolue
Mon cour contrit, rappelle ses souvenirs
De tristes regrets, du trajet parcouru
Implorant le pardon pour se repentir.
A l'orée de mon age, vaincu par les ans
Tel un vieil arbre aux branches dégarnies
Je ressasse ma vie, passé et présent
Suivant à la trace l'ancien chemin pris
Auteur : Mohamed
el-Ouahed |
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