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Le désespoir entoure l’ivoire de ses secrets
Et envahit ses silences de mélancolie.
Elle recouvre de candeur son intimité
Pour étouffer l’exigence de son ennui.
Des larmes d’espérance éclaboussent d’amour
Un bouton de rose au rouge de la passion.
Elle le saupoudre de ses envies de toujours
Pour que s’éternise son parfum d’affection.
Un soupir, par ses rêveries, ensorcelé
Étreint sa nudité offerte au firmament
Et soulève les miettes de son cœur brisé
Qui jonchent le sol de sa citadelle d’argent.
Elle s’échappe, quelquefois, de son univers
En traversant une passerelle étirée
Jusqu’à un paradis suspendu dans l’éther
Pour retrouver, enfin, son désir d’exister
17/12/01
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Horizon de sang
Il est des horizons en lames de rasoir
Qui, de leur tranchant, découpent la peau du soir
Tels des orfèvres au zénith de leur talent
Ciselant les larmes pour en goûter leur sang.
Ils tailladent dans l’âme et y glissent leur cœur,
Puisent tout ce qui est utile à leur bonheur,
Pressent le soleil pour enflammer leurs nuits
Disparues dans le puits des années qui s’enfuient.
Il est des horizons qui se noient dans leur sang
Et se figent à jamais sur le fil du temps
-Témoin indifférent des souffrances sans cris-
Pour embellir les cieux des vapeurs du Paradis.
Les brumes lissent leur chevelure rougeoyante
Sous les reflets de la lune sanguinolente
Réjouie d’offrir aux nues un lit haut en couleurs
Où s’endormiront les chagrins et les malheurs.
Il est des horizons oubliés des passions
Qui referment les portes aux douces saisons.
Il est des horizons en lames de rasoir
Qui, de leur tranchant, coupent le fil de l’espoir.
11/2002
Le mot
Il
est un murmure, une charmante musique
Aux sons mélodieux, un rythme frénétique ;
Sous l’émoi il chavire et, dans le bleu des flots
Que le ciel azure, il suit le fil de l’eau.
Comme un ruban d’amour, il se noue, se dénoue ;
Rond comme un anneau d’or, il épouse le nu,
Se brode en fils de soie sur les draps de la nuit
Et l’aurore en velours en voit naître les fruits.
Émoulu à l’amer, il abîme le coeur
Il se ronge en silence ; une sourde douleur
S’écoule de la plaie en un mince filet
Et s’en va rejoindre les autres égarées.
Dans le foyer de l’âme, il réchauffe à la flamme
Des rancoeurs endormies l’acier de sa lame
Et comme la lave d’un ancien volcan,
Il jaillit de l’ombre méprisant et blessant.
Si, usé par l’ennui, il ne sait plus que dire
Souvenirs et regrets, partir et devenir,
Il creuse le tombeau d’une vie en lambeaux
Où les larmes sèches y trouvent le repos.
Qu’ils
soient doux ou émus, acides ou déçus,
Caressants ou cinglants, manqués ou
éperdus,
Nourris à l’eau de l’âme, ils sont des mots du coeur,
De l’amour, de l’amer, du bonheur au malheur.
16/04/03
Dans les eaux du Temps
Torrents, rivières, mers aux larmes salées,
Fleuves et océans aux humeurs imprévues,
Prenez les oripeaux que la vie a froissés
Aux saisons de l’ennui et des révoltes tues ;
Le silence se noie dans le bruit de vos eaux,
L’ami des jours déçus et des nuits opalines,
Tel un cri retenu qui s’éteint dans les mots
Sur les lèvres d’hiver aux gerçures sanguines.
Sous le souffle du vent se creusent vos rivages
Et se ride le Temps dans vos flots onduleux,
Agonie de l’âge déformant les visages
Aux bonheurs oubliés dans l’océan des yeux.
Rêves et étoiles allument vos miroirs
Et brûlent les douleurs, grimaces du passé
Figées dans les glaces noires du désespoir,
Sur le bûcher de l’âme où le coeur s’est penché.
Vos courants emportent les instants immobiles
Et le printemps renaît sur la peau nue du jour ;
Sous les draps de l’aube voyagent les idylles,
Petits poissons-lunes aux couleurs de l’amour.
Que vous soyez torrents aux cours enflammés,
Rivières ou mers, fleuves ou océans,
Emmenez les chagrins des hier conjugués
Et montrez le chemin de la vie aux amants.
12 05 03
Elle et la Solitude
Sur les routes de pluie, elle promène son ombre,
Une peau de chagrin au gris du désespoir,
Un trait ridicule devant le soir qui sombre,
Un doigt menu pointé vers un horizon noir.
Elle colle à la peine, sa confidente intime,
Et partage les pleurs de la vie en péril
Demandant au destin le droit au râle ultime,
Au passage à trépas, à la rive tranquille.
Parfois l’ombre s’endort sur les routes fleuries,
Un instant de répit sur les bords du soleil,
Un faux-semblant d’amour, un faux-semblant de vie
Mais un instant de vie au pays des merveilles.
Le ciel pour capuche, elle reprend sa route
Le dos lourd de larmes et son âme meurtrie ;
Son amie fidèle, repère de ses doutes,
La suit dans l'abîme, dans la nuit engloutie.
Sur les routes de pluie, son ombre rôde encore
Refaisant le chemin, ce douloureux parcours
De l’amour sans retour, de l’amour à la mort :
Elle et la Solitude : une histoire de toujours.
19.04.03
Vertiges de mai
La forêt murmure sous la brise légère
Des voiles de brume s’accrochent aux ramures
Aimant le velouté des feuilles premières,
Jeunes damoiselles en robes de verdure.
Tandis que le jardin égoutte ses sanglots
S’invite le soleil dans la grande bâtisse,
Couvre de jeunesse le nid des tourtereaux
Parfums de cannelle, de miel et réglisse.
Une rose en bouton et un brin de muguet
Enrubannés d’amour et des douceurs de l’aube,
Tendre délicatesse au charme désuet,
Ont cueilli la rosée d’un matin émeraude.
De l’éveil du désir aux doigts qui caressent,
Des corps qui se tendent à mourir de plaisir,
Le soleil du printemps met les cœurs en liesse,
Des flammes dans les yeux et dans la voix soupire.
Ô joli mois de mai, toi si souvent chanté
Aux balcons de l’amour par tant de troubadours,
Tu remplis de bonheur le cœur des dulcinées
Et reviens toujours, doux comme du velours.
030503
Lave
Une
atmosphère étrange enveloppe le soir
Comme
si la mort jetait un voile de respect
Sur
le jour tournant la page de son histoire
Et
guettait l’instant où ses yeux se fermeraient.
Un
silence qui retient le temps qui s’enfuit
Comme
si un volcan de son sommeil paresseux
S’éveillait
doucement de ses siècles d’ennui
Et
l’annonçait en fronçant ses sourcils anxieux.
Les
oiseaux veillent. Ils ont senti rôder la mort…
Entêtée,
affamée, elle cherche sa pitance,
Bascule
les rochers, bouscule le décor,
Invite
le volcan à cracher son essence.
Pour
s’éclaircir la voix, le monstre vocalise
Et
les alentours, secoués par sa puissance,
Ainsi
que du cristal chancellent puis se brisent
En
un fracas assourdissant de dissonances.
De
son haleine jaillissent des fumées noires,
Des
vieilles roches à la rancune incendiaire
En
écrasant la vie fuyant son désespoir
Et
en lui arrachant le cœur et ses lumières.
Les
corps, ensevelis sous un linceul de cendres,
Sont
les victimes de la folie utérine
D’une
mère trop désarmée pour se défendre
Contre
les attaques de la passion divine.
Les
océans, les lacs, les torrents, les rivières
Déversent
violemment leurs furies maladives
Pour
repousser plus loin la mort et la misère
Espérant
effacer les douleurs affectives.
Une
atmosphère étrange enveloppe mon cœur
Comme
si la mort quittait les émotions meurtries
Laissant
danser le feu, la passion, le bonheur
Sur
les pages d’un livre ouvert sur l’infini.
Sous
ma peau habillée aux couleurs de l’hiver
Que
recouvre la neige des fleurs éternelles
Voyage
la vie, le sang, destin de ma terre,
Ma
lave en effervescence perpétuelle.
11/2002
L’amour et le vent
Comme les cerfs-volants ont besoin de la brise
Et de mains complices pour sillonner les airs,
Pour enlacer ce vent au souffle qui courtise
Et porter haut leur vol dans un ciel bleu clair,
L’amour ne peut vivre sans le moindre murmure,
Sans cette passion qui brûle sous la peau,
Déluge de lave, fureur et éclaboussures
Recherchant l’estuaire où s’apaisent les maux.
Comme l’azur s'égaye aux couleurs du bonheur
Sous les regards aimants et attentionnés,
Émerveillés aussi par ces voiles de douceur
Qui ondulent au vent leurs cheveux libérés,
Sur l’océan des cœurs voguent les rêves bleus,
De leur douce écume ils caressent les rivages ;
L’alizé soupire sur les corps amoureux
Où les grains de l’âme dessinent leurs voyages.
Puis, le vent et l’amour, sous d’obscures raisons,
Retiennent leurs souffles et figent leurs émois,
Avalés par l’ombre qui tue les passions,
Noire silencieuse ou glacée dans l’effroi.
La vie est suspendue aux lèvres immobiles,
Douloureuse agonie avant la renaissance ;
Des instants futiles fixés au mur fébrile
Avant que ne tombent les briques du silence.
Comme l’oiseau de feu, l’amour, le vent aussi,
Leurs ailes repoussées, des cendres revivront :
Les cerf-volants cassés reprendront forme et vie
Et les cœurs écorchés, l’amour réapprendront.
Il est des nostalgies…
Il est des nostalgies qui, comme des musiques,
Jamais ne nous quittent et traversent les ans,
Viennent de temps en temps, en notes romantiques,
Jouer la mélodie des souvenirs d’antan.
Elles prennent des chemins que l’on croyait fermés,
Condamnés, archivés, oubliés dans le Temps
A la course impatiente, au trajet sans arrêt
Et nous laissent regrets, rêveries et tourments.
Puis, au détour d’un mot, d’un air, d’une émotion
Le souvenir revit, étourdit le présent,
Une image d’hier, le cœur, une passion,
Un instant fugitif pleurant ou souriant.
Un sursaut vers hier, vers les années perdues
On refait son parcours, on prend une autre route,
On dit « C’était ma vie » ou bien « Si j’avais su » !
On a choisi sa voie mais subsiste le doute.
Souvenirs en mémoire, ô flux libérateurs,
Retours vers le passé si l’humeur est chagrine
Pour conjurer le sort ou chercher les erreurs,
Pour trouver un appui, pour ôter les épines.
Il est des nostalgies qui effleurent la vie,
Des baumes de velours comme des mains aimées
Séchant l’âme peinée d’un nuage de pluie,
Puis s’en vont retrouver leurs jardins si secrets.
09/04/03
Le souffle du silence
J’ai refermé la porte aux bruits de la souffrance
Muselé tous mes cris et étouffé ma peine.
J’ai emmuré mes maux et j’entends le silence
Il me pousse en avant, loin de toute la haine.
Que claquent les bottes dans ce monde en folie !
Je n’ai plus que mes mots qui meurent sans fracas,
Morts pour la poésie, fauchés en pleine vie
Quand souffle le silence et résonne le glas !
L’écho de la guerre cogne à la fenêtre
Et les larmes du ciel à la couleur du sang
Glissent sur les vitres, les ultimes lettres,
Souffles de silence griffonnés et aimants.
Que vos chars avancent ! Moi je bats en retraite ;
A la Paix, à l’Amour, vous répondez « Aux armes » :
Je refuse le vent qui souffle malhonnête,
La pluie sur le sable, les sanglots et les larmes.
Ne criez pas si fort, des cœurs pleurent dehors !
J’ai refermé la porte au son des décibels ;
Du souffle du silence au souffle de la mort,
Je n’entends que le bruit des cercueils que l’on scelle.
07/04/03
Prélude
à ma fille Audrey
Je t’entends encor jouer Bach et son prélude
Assise devant un piano trop grand pour toi
Et ma main caressait toujours, par habitude
Tes cheveux d’or frôlant le tabouret de bois.
Ton sang, à la couleur de la musique slave,
Bouillonnait sous tes petits doigts qui tant souffraient
De courir après les notes et les octaves
Qui reculaient à mesure que tu avançais.
Chaque soir, le temps s’arrêtait de respirer
Laissant le métronome rythmer la cadence
De tes soupirs fatigués et découragés,
De tes sourires après toutes tes souffrances.
Petite fée musicienne te souviens-tu
De nos regards émerveillés quand tu jouais ?
Te rappelles-tu de nos souffles retenus
Quand tes doigts graciles dansaient sur le clavier ?
Je t’entends toujours jouer Bach et son prélude,
Assise devant un piano trop grand pour toi
Je revois ma main caressant, par habitude,
Ta longue chevelure douce comme la soie
Mais ce soir, le piano est encor orphelin
Les notes solitaires enfermées dans le noir.
Je te revois petite fée aux doigts si fins
Avant que tu n’écrives ta page d’histoire.
Tu as bien grandi et le piano a vieilli
Pourtant flotte dans l’air ce prélude de Bach
Que tu jouais au commencement de ta vie
Au lieu d’aller sauter à pieds joints dans les flaques.
Je t’aime tant ma petite fée musicienne.
01/2003
Douceurs
d’été
Tandis
que le jour revêt ses habits de nuit
Et
demande à la lune d’être l’écrin des roses
Montélimar
écoute s’éloigner les bruits ;
Sur
mes épaules je sens ta main qui se pose.
A
la terrasse des cafés, les soirs d’été,
Les
noctambules viennent goûter la douceur,
Les
amoureux se chuchotent des mots d’aimer
Et
dans la fraîcheur réécrivent leur bonheur.
Les
arbres couchent leur ombre sur les allées
Pour
que, fondu sous les coups ardents du soleil,
L’asphalte
ne brûle les rêves sous nos pieds
Et
nous interdise les marches vers le ciel.
Une
odeur de miel parfume l’air du soir
Et
nous entoure dans une douceur d’amandes,
-
Une étrange atmosphère sous un ciel d’espoir -
Et
nos yeux ne sont plus que bouquets de lavande.
De
mille étoiles d’or revêtu, un manège
Où
des chevaux de bois à l’allure élégante
Et
à la robe aussi blanche que la neige
Suivent
la musique joyeuse et galopante
Tandis
qu’assis sur le rebord de la fontaine,
De
nos mains nous dessinons des cœurs de Provence
Qui
s’enlacent sous le doux regard de Sélène
Et
nos lèvres retrouvent le goût de l’enfance.
Quand
les terrasses se vident, les soirs d’été,
Et
que s’éteignent, une à une, les lumières
Une
sensation envoûtante vient nous caresser
Et
nous entraîner sur le petit pont de pierres
Où
sur un banc de bois les amoureux s’embrassent,
Où
les cœurs et les corps s’aiment à l’unisson
En
attendant que la ville éveillée les chasse
Et
laisse naître au soleil d’autres passions.
03/2003
A l’autre bout du jour
1 - Dans ma valise
Tels une fresque de vie aux teints de jouvence,
Les paysages s’arrondissent ou s’étirent,
Le soleil bégaie encor sa fluorescence
Et de ses rayons d’or caresse mes soupirs.
Le printemps est ici et il peint sur sa toile
En touches délicates son bonheur d’aimer,
Ce bonheur issu des rêves et des étoiles,
Éternel ailleurs si souvent imaginé.
Les âmes ne connaissent aucune frontière
Et dans leur miroir les cœurs trouvent l’infini ;
Les yeux dans les yeux, la peau sur les mots d’hier
Et l’émotion voyage au centre de la vie.
Les larmes des vagues soulevées par le vent
Cognent contre les parois de mes souvenirs
Puis s’abandonnent sur les rivages tentants
Avant que la peur ne revienne m’engloutir.
Dans ma valise, au milieu des émotions,
Des souvenirs, des regrets, des espoirs aussi
J’ai mis des mots d’affection et de compassion
Un méli-mélo étrange de bouts de vie.
2 - La voie du temps
Combien sommes-nous, à cet instant, sur un quai
Cherchant la flamme, parmi l’ombre des regards,
Cet éclat d’amour que la lune nous enviait
Quand, la nuit, nous vivions notre amour comme un art ?
Sur les voies roule, incertain, le convoi du Temps,
Ce Temps béni ou maudit, selon la saison,
Les illusions perdues sur la route des ans
Et tes cris, pour que ne s’égare ma passion.
Un caprice du temps effacera les pas
Ou un tapis de fleurs recouvrira la suie,
Une histoire s’achèvera ou commencera :
A l’autre bout du rail, le soleil ou la pluie.
A l’autre bout du rêve il y a Toi et Moi
Tenant notre cœur et nos espoirs dans les mains,
L’amitié et l’amour sur nos chemins de croix
Que nous posons au creux de celles du destin.
3 - Au bout de l'horloge
L’ancienne horloge, perchée en haut de la tour,
Tourne l’attente. Chacune de ses avancées
Est un pas qui me rapproche de toi, Amour ;
Écoute ce cœur pressé de te rencontrer !
Le hasard, curieux, patiente au bord de nos yeux
Le regard plongé dans l’âme et ses profondeurs
Épiant l’envol de nos flammes vers les cieux
Ou coulant, comme le Titanic en son heure.
Le téléphone résonne son impatience
Et le Temps son apesanteur dans l’ascenseur.
Le printemps, arrivé avec deux jours d’avance,
A collé son mercure à la vitre en sueur
Guettant l’heure où les mots se perdront dans nos yeux,
Où nos doigts traceront le pays de nos lèvres
En suivant l’onde de nos désirs amoureux
Qui voyagent dans nos corps bouillonnant de fièvre.
A l’autre bout du jour il y a Toi et Moi
Tenant entre nos mains nos rêves de demain,
Ton amour et le mien sous un ciel qui flamboie
Liant leur foi sur le boulevard Saint-Germain.
Alors que le soleil décline doucement
Pour éteindre son feu dans le lit de la Seine,
Sur les quais les amants échangent leurs serments
Jetant à l’eau, pour qu’elles s’y noient, toutes leurs peines.
La pleine lune languit que vienne son tour
De nous recouvrir de son aura de douceur
Et d’allumer la Tour et tous les alentours
Tandis que nos yeux brillent déjà de bonheur.
4 - Sur le quai, mon cœur
La ville s’étire, Paris s’éveille à la vie
Et le jour déroule ses lumières pionnières
Sur les draps chiffonnés de la nuit alanguie ;
Un jour nouveau efface les traces d’hier
Tandis qu’une voix hurle dans les haut-parleurs
Que le train du retour vient m’ôter à l’amour ;
Sur le banc des douleurs je dépose mon cœur :
Prends-le quand, toi aussi, tu feras demi-tour,
Quand à ton point de départ tu retourneras
Que cœur un peu plus lourd, le pas un peu plus lent
Pensant à nos yeux, à nos mains laissés là-bas,
A nos bouches qui recueillaient nos mots manquants.
Du soleil de printemps, je ne suis plus que l’ombre
Que le train écrase sans remords ni regrets
Sur les rails de la vie retrouvant le sombre,
Le jour et la nuit en ondes peinées.
Avec dans les yeux une flamme nouvelle,
Je reprends le Temps là où je l’avais laissé
En poursuivant le rêve du rêve éternel,
Rêve devenu vivant quand tu m’as aimée.
03/2003
...........
Ô toi, douce mélancolie
Il est des jours où le ciel est un grand glacier,
Le toit du monde emporté par un ouragan
Jette les nuées contre le mur déchiré
De mon cœur englouti dans le noir du néant.
Les heures tournent la clef de la nostalgie,
Dans la serrure du temps rouillée par le chagrin,
Ouvrent la porte aux pluies de la mélancolie,
Aux larmes de glace qui perlent sur ma main.
Dans ce ciel imaginaire où la neige est bleue,
Tombent des étoiles aux couleurs de l’abandon
Venues cueillir le souvenir des jours heureux
Sur les coussins encor parfumés de passion.
Il est des jours où le ciel creuse la mémoire
Comm’ la pluie des sillons dans la terre assoiffée
Où l’eau serpente en recherche de son histoire,
Sa source, sa mère nourricière attentionnée.
Les heures tournent les aiguilles à l’envers
En quête de l’incendie brûlant l’océan
Et de la lave enflammant le lit des rivières
Avant de couler sous ma peau comme un torrent.
Dans ce ciel imaginaire aux froides couleurs,
La lune et le soleil ont le teint de la mort
Attendant que le bonheur chasse leur pâleur
Et habille le firmament d’étoiles d’or.
Il est des jours où le ciel joue de son archet
Et arrose le coeur de ses notes pluvieuses.
Ô mélancolie, que j’aime en toi me plonger
Et faire de l’absence une pause merveilleuse !
260303
Entre le vide et demain
Le ciel grimace et ses lèvres grises menacent
La pluie me poursuit, pose ses pas dans les miens
Je courbe le dos sous ses larmes qui me glacent
Entre le vide et demain je n’attends plus rien.
Que les dieux s’épanchent sur les terres stériles
Je quitte le port et emporte le soleil
Entre terre et ciel, l’horizon est immobile
Entre le vide et tes mains, demain sommeille
Je pars à la recherche de ces brins d’espoir
Qui se sont perdus entre hier et aujourd’hui
Entre tes doigts le fil du temps cerné de noir
Etire son ennui et me plonge dans la nuit
Verse tes sanglots ! Dans les flaques d’eau j’avance
Le Temps, l’or des jours et le cœur lourd sous le bras
Hier se traîne, immense est déjà la distance
Entre ici et demain, les traces de mes pas
Mes yeux me portent vers des rivages apaisés
Où l’absence et le silence ne pleurent plus
Dans mon sac à dos, des souvenirs plus légers
Entre le vide et la vie, l’obscur s’est rendu
Les nuages épinglés aux doutes du Temps
Secouent leurs excuses et sourient à l’azur
Entre le vide, demain, hier et maintenant
J’avance et sur ma route mes pas sont plus sûrs.
Notre île
De
la pointe de mes cils je dessine une île
Entre
ciel et terre, entre ici et maintenant,
Un
paradis sur le présent qui se faufile,
Un
rêve où se décousent les mailles du temps.
Quand
les constellations se couchent sur la mer,
Étoiles
d’amour sur les draps froissés de l’âge,
S’aiment
alors le Cancer et le Sagittaire,
Ombre
et lumière, esquisse de leurs paysages.
L’arbre
de nos cœurs ploie sous les fruits des soupirs ;
Sur
le chemin de la vie, les pépins s’oublient
Et
dans leurs racines voyage le plaisir,
La
sève brûlante de l’amour infini.
Sur
l’île des amants, le temps n’a plus d’horloge,
Le
jour et la nuit jouent la même mélodie ;
Les
heures, privées de nostalgie et d’éloges,
S’émerveillent
devant ces instants d’harmonie.
Dans
tes yeux, le temps n’a plus la même importance
Et
quand les mots glissent sur le fil de ta voix,
Je
vois notre île, ce bout de terre en partance
Vers
demain où l’amour est profession de foi.
14
janvier 2003
Sainte Justine
( légende du pays drômois
)
Il était une fois en Drôme provençale
Une jeune femme entourée de mystère.
Son château, comme posé sur un piédestal,
Rassurait la vallée par son allure altière.
La jeune femme descendait dans le village
Assister à la messe, visage voilé,
Et sa présence suscitait des commérages
Car jamais sa voilette elle ne retirait.
Quand les cloches sonnaient le début de l’office
Les bigotes, agenouillées pour la prière,
Épiaient, en se jetant des regards complices,
La dévotion de la châtelaine si fière.
Tous les matins elle affrontait les quolibets
Des paroissiennes en habits d’intolérance
Qui l’accusaient d’aiguiser la curiosité
De leurs maris mais cela n’avait aucun sens.
Un jeune homme, au milieu de la sottise humaine,
La couvait de ses yeux débordant de tendresse
Mais n’osait se déclarer à la châtelaine
Encore moins lui murmurer ses délicatesses.
Pourtant, un matin, il prit une décision ;
Il la suivrait alors qu’elle s’en retournerait
Là-haut, dans son château, tout près de l’horizon
Espérant voir la jeune femme dévoilée.
Alors que le chemin comptait ses derniers mètres
-Lente ascension de la montagne de Justin-
La jeune femme leva ses mains de dentellière,
Enleva son voile du bout de ses doigts fins.
Trop curieux, le jeune homme se fit moins prudent
Et ne put éviter une branche tombée
Qui, desséchée par l’astre aux rayons ardents,
Craqua. La jeune femme se retourna, affolée.
De la gorge du jeune homme en sortit un cri :
Il se frotta les yeux pour le rêve chasser ;
Au pays, personne ne croirait son récit
Tant ce qu’il vit ne pouvait être imaginé.
La jeune femme qui se prénommait Justine
Gagnée par la panique se mit à courir :
Sa course la porta au bout de la colline,
Au bord de la falaise où elle allait mourir.
Sans hésitation dans le vide elle se jeta.
Le jeune homme n’avait pas bougé, n’avait pas pu ;
Seul le bruit des os se broyant avec fracas
Donna réalité à ce qu’il avait vu.
Sous son voile Justine n’avait pas de visage
Dam’ Nature l’avait pourvue d’un groin de porc
Pour elle, la vie dépendait de son voilage
Et son mystère n’était qu’un sale coup du sort.
La moralité, je ne vous la donnerai
En cherchant dans votre cœur vous la trouverez
12/03/03
...........
Lamour
en question
Au
profond de tes yeux, jai appris la détresse
Tandis
quau fond des miens se noie la tristesse.
Tu
enroules ton corps sur le velours affable
Guettant
son retour et le silence taccable.
De
son départ, tu nas gardé que
labandon.
Il
est des manques au goût amer de labsence ;
Une
main câline ou un regard démotion
Ne
peuvent apaiser ton infinie souffrance.
Tu
déambules lentement ton élégance
Dans
chacune des pièces de notre demeure
Et
tu étends ta peine et ta désespérance
Devant
la porte de la chambre du bonheur.
Comment
pourrais-tu désapprendre ses caresses ?
Tu
lui as donné ta vie, elle ta offert son
cur.
Tu
laimes et tes yeux parlent de ta détresse,
Boule
de poils aux yeux verts pleurant son malheur.
Sa
vie la entraînée vers un monde nouveau,
Vers
un monde aux mille peurs, aux mille dangers
Là
où les grands murs couchent le soleil trop tôt,
Où
ta liberté aurait été bafouée.
Aurais-tu
pu oublier la haie de cyprès,
Les
romarins, la lavande et le mimosa
Que
tu frôles pour rentrer toute parfumée ?
Elle
taimait beaucoup trop pour temmener
là-bas.
11
janvier 2003
De Adam à
Ève
Elle est celle pour qui il croquera la pomme,
Celle pour qui il a écrit ses plus beaux vers ;
Elle est sa Muse, son Ève, son rêve
d'homme,
Elle est le paradis au bout de son enfer.
Combien de fois a-t-il dénoué ses cheveux,
Cette longue chevelure au parfum d'amour
A qui il confie l'émoi glissant de ses yeux
Comme une rose accueille la rosée du jour ?
Il ne peut oublier la douceur de ses mains,
Si longues, si fragiles mains de dentellière
Qui embrasent son corps jusqu'au petit matin
Et le font voyager au pays des lumières.
Elle est celle pour qui il croquera la pomme,
Celle pour qui il a écrit ses plus beaux vers ;
Elle est sa Muse, son Ève, son rêve
d'homme,
Elle est le paradis au bout de son enfer.
Combien de fois du désir est né le
plaisir,
Lente envolée vers les cimes du bonheur
Où le vent murmure et chante leurs soupirs,
Où le temps se suspend au bord de leurs deux cours
?
Il ne peut oublier la chaleur de son corps,
Ce corps épousant le sien à n'en faire plus
qu'un,
Leurs deux vies unies à jamais au même
port.
Elle est sa Muse, son Ève. amour sans fin.
11 décembre
2002
Les soupirs du vent
Écoute la mélodie du vent qui
soupire
Lécume du jour sefface sans faire de
bruit ;
Sur la grève s'endort une mare
salée,
Une perle au bord des larmes de la nuit
Où la lune renvoie sa pâleur
attristée.
Écoute la mélodie du vent qui
soupire
Les Dieux, tourmentés, ont craché leurs
aigreurs,
Déchaîné locéan en vagues
meurtrières ;
Dorénavant, ils poursuivent les imposteurs
Arrosant les ondes de leurs folies
guerrières.
Écoute la mélodie du vent qui
soupire
Que les dieux cruels hurlent à
sessouffler
Lâme des poètes ne semprisonne pas
!
Les rimes enlacées continuent à
étoiler
Et irradier les curs ici ou
là-bas
Écoute la mélodie du vent qui
soupire
Ce soir, la lune enflamme léclat de ses
yeux,
Farde ses joues rebondies de scintillements
Tandis quelle tend un sourire aux
bienheureux
Qui accordent leurs âmes aux soupirs du
vent.
13 mai 2002
Le rêve
brisé
Contre les rayons du soleil trop tôt
levé,
Mon rêve, revêtu de son habit
détoiles,
Sest brisé. Des éclats dargent,
éparpillés,
Morceaux de lune prisonniers de la toile,
Accrochent leurs espoirs aux mailles du filet
Pour ne plus sombrer dans le néant et
loubli.
Au cur de léphémère, tu es
lÉternité
Et ton baiser brûlant les lèvres de la
nuit
Rougit les brumes de laurore qui
séveille.
Une douce brise soupire la tendresse
De tes mots écrits aux rimes de mon sommeil
Et couvre ma peau du souffle de tes caresses.
Quand le jour pointe son or au bord de mes yeux
Se dressent les roseaux, encor cernés du
soir,
- Lances dirigées vers lOlympe et ses dieux
-
Et les supplient de ne pas casser le miroir.
22 juin 2002
Solitude
Tu gis, là, sur la solitude des galets
Où se sont échoués de nombreux
naufragés
Partis étreindre les vagues enchanteresses
Brodées en soie océane par les
déesses.
Enroulant leurs boucles aux éclats de
soleil,
Elles offrent leurs baisers aux lèvres de
léveil
Puis, de leur chant ensorcelant, bercent les
curs
Rêvant de voler quelques instants au
bonheur.
Tu gis, là, sur la mélancolie des
galets
Où se sont couchées dautres âmes
enflammées
Par les arpèges de lécume
effleurant
La peau du rivage de leur désir
brûlant.
Les rêves plongent dans lamertume du
temps
En jetant les âmes en peine dans les
tourments
Dun présent qui sattache, dun futur
qui sefface
Dans le silence pleurant des larmes de glace.
Ô ma douleur, je te laisse sur les
galets
Mon cur est lourd par trop de chagrins
éprouvés
Et se noie dans locéan de mes
inquiétudes
Vagabondant au gré de tes incertitudes.
Cheveux
d'étoiles
Quand la nuit des étoiles assoupit
lété
et que sallume la lanterne sidérale
enrobée des brumes voilant sa nudité
aux yeux fixés sur son intimité
astrale,
comme lâme dun élu damour se
suspend
aux lèvres, gonflées de rêves, de sa
déesse
pour admirer la sublimation qui descend :
traînées en or, bronze et vermeil, douce
finesse
des cheveux danges, filaments
illuminés
ondulant derrière les étoiles
filantes,
les élégantes à la chevelure
incendiée
hâtent leur traversée du ciel,
agonisantes,
pour séteindre bien au-delà de
lhorizon
et emmènent dans leur néant les vux
secrets
que les Dieux aux fulgurants éclairs de
passion
épingleront au clair de lune,
exaucés.
07 avril 2002
Écrire à l'auteure : motsducoeur@yahoo.fr
Au clair de la lune
Veilleuse discrète de mes nuits
dinsomnie,
Tu allumes le vide de mes inconstances.
Tu m'emprisonnes dans le châle de la nuit
Pour enflammer l'hivernage de mes silences.
Le soir, en Colombine métamorphosée,
Je me lie au chagrin dun Pierrot
hésitant.
Sublimer ses rêves de sensualité
En touchant lindéfini de son
océan.
Regard bienveillant sur mes nocturnes errances,
Tu moffres le lyrisme de mes
envolées.
Tu menvoies un déchaînement
d'impertinences
Pour réchauffer le givre de mon cur
glacé.
Au crépuscule du jour, voilée de ton
mystère,
Je hante mon âme diaphane d'apparences.
Mon obscurité se tourmente à ta
lumière
Qui s'édulcore à laurore de mes
transparences.
24/11/01
A l'automne
Senteurs dautomne exhalées
Arôme de douceurs sucrées
Pensées dété
emprisonnées
Poésies damour embaumées
Souffles dautomne
déchaînés
Transports deffluves enflammés
Pétales de roses emportés
Zéphyr de désirs inspirés
Tristesse dautomne sanglotée
Ondées de perles chagrinées
Baisers de délices abreuvés
Adagio des corps transpirés
Fraîcheur dautomne insinuée
Odeur de lâtre embrasé
Chaleur des plaisirs attirés
Foyer au charme éclairé.
Curs Romantiques
Il est des curs romantiques en fleurs de nuages
Qui voyagent, libres, au gré de leurs sentiments
Et tissent des fils de séduction sur les pages
Du livre de leurs amours rêvées sous les vents
;
Les souffles divins les bercent de leurs murmures,
Les entraînent vers des pays légendaires
Où, des torrents et rivières, coule lor
pur
Puisé à la fontaine de limaginaire.
Ô Poètes ! dans vos yeux brillent les
étoiles !
De la nuit, vous en faites une douce complice
Et vous idolâtrez vos Muses sous ses voiles
Jusquau matin où, dans ce jardin des
délices,
Les larmes de la lune, tendres souvenirs,
Rempliront lencrier de cet exquis breuvage ;
Sous votre plume, les mots gorgés de désir
Saimeront sur la peau Vélin couleur
laitage.
Quand le soleil monte sa rondeur dans le ciel,
Le rideau se ferme sur les rimes blotties ;
Lheure est venue de traverser larc-en-ciel
Pour rejoindre la vie : triste et pâle copie
Des épanchements passionnés et
poétiques.
Si poète et muse franchissent le miroir
Pour vivre leurs rêves aux accords symphoniques,
Les dieux hurlent leur rage et brûlent
lécritoire
Passent les jours, les nuits, la vie en noir et blanc ;
Tantôt perles de lune, tantôt chants
despoir,
Les âmes romantiques regardent le temps
Qui tourne à lenvers les pages de leur
histoire.
23 juillet 2002
Les mots arc-en-ciel
(Chanson)
Combien de ponts, combien de passerelles
As-tu tissé de tes rimes en soie
Pour tapprocher de ma tour de Babel
Et faire de mes nuits un ciel qui flamboie.
Tu rêves de la maison du bonheur
Dun jardin où fleurissent mes sourires
Où ségouttent des perles de douceur,
Diamants de notre passion qui soupire
Mais
Refrain :
Je nécrirai plus de mots arc-en-ciel
Sur la page blanche de nos amours.
Lhiver a recouvert nos curs pluriel
Et les roses gémissent sous la neige
Pour toujours.
Nallume plus le soleil dans tes rêves
Ancre ton cur aux rives du présent ;
Le Vaisseau sest échoué sur la
grève,
Eclats de nos vies brisées par le temps.
Je dors blottie au creux de tes pensées,
Je tremble sous le vent de tes caresses
Quand senlacent nos âmes
étoilées,
Unies en un tourbillon de tendresses
Mais
Refrain :
Je nécrirai plus de mots arc-en-ciel
Sur la page blanche de nos amours.
Lhiver a recouvert nos curs pluriel
Et les roses gémissent sous la neige
Pour toujours.
Je nécrirai plus de mots arc-en-ciel,
Je referme notre livre dhistoire ;
Lhiver a recouvert nos curs pluriel
Et les roses dans leur écrin de mémoire
Pour toujours.
28 juillet 2002
Pour toi
(Chanson)
Tu voudrais savoir ma vie, mes jours et mes nuits,
Connaître les alexandrins de mes pensées,
Relier mes matins à tes soirs qui
senfuient,
Mhabiller de tes parures
déternité
Mais
Pour toi, je creuserai le lit de nos rivières
Et l'eau, sur nos corps, chuchotera ses soupirs
Aux doux ondoiements des alliances princières,
En nous entraînant dans un torrent de plaisirs.
Je ralentirai, aussi, lhorloge des heures
Et allongerai la chevelure du temps
Jusquaux portes de lavenir où le
bonheur
Vêtu de diamants étincelle le néant.
Tu voudrais memporter au-delà des
frontières,
Effacer lempreinte de toutes nos années
Et écrire notre histoire en rimes de
lumière
Sur la page de nos passions entrelacées
Mais
Pour toi, je creuserai le lit de nos rivières
Et l'eau, sur nos corps, chuchotera ses soupirs
Aux doux ondoiements des alliances princières,
En nous entraînant dans un torrent de plaisirs.
Pour toi, je peindrai la lune en couleur vermeille,
Et aux brumes je pendrai mes éclats de rire
Oui
Pour toi, je caresserai les cordes du soleil
Pour composer la mélodie de tes désirs.
07 août 2002
Harmonie
Si lamour réunit deux âmes solitaires
En une infinitude dinstants de bonheur,
Cest dans la rosée de ces instants
solidaires
Que le cur trouve son matin et sa fraîcheur.
Il alimente des ouragans de passions,
Des tourbillons de sentiments incontrôlés ;
Les corps, émus, gémissent leurs
exaltations
Et les accords de leurs caresses partagées.
Cette pluie de tendresses chasse les nuages
Et repousse lombre aux confins de lhorizon.
Le ciel, lisse danomalies, offre un voyage
Dans lunivers des sens inondés
daffection.
Lespoir chute comme les cartes dun
château
Si les curs soufflent le vent de
lintolérance ;
Lamour est aveugle même pour les
défauts.
Lharmonie est un défi au temps, à la
chance
Quil faut saisir, à ces petits riens
imparfaits
A oublier pour goûter toutes les douceurs
Dune vie à deux, corps et âmes
fusionnés,
En un mélange merveilleux et enchanteur.
18 août 2002
A la poursuite du temps
Accroche-toi au temps qui égrène les heures
;
Sans jamais poser un regard sur le passé,
Il tourne les saisons et, impatients, les curs
Cherchent à le ralentir et même à
larrêter.
Chaque instant qui passe est un instant de bonheur ;
Cueille-le maintenant avant quil ne senfuit
Et ne te laisse dans lamertume et les pleurs,
Les regrets errant sur les rives de lennui.
Au printemps, mille feux jaillissent de tes yeux
Et la nature étincelle son
élégance,
Son sourire multicolore et merveilleux
Et les diamants de son univers dapparences
Faisant oublier que le temps poursuit sa course,
Que la jeunesse nest que beauté
éphémère,
Que léternité, dans le cur, trouve
sa source
Doù ségoutte lamour
couronné de lumières,
Lumières ardentes du soleil en été
Ambrant les corps de leur or ou brûlant les ailes
De papillons trop empressés à partager
Leurs passions avant que lâge ne se
dentelle.
Tandis que séveille lautomne
flamboyante,
Les ans sinvitent à la ronde des saisons,
Laissent au coin des yeux les empreintes
évidentes
Du temps et repoussent au loin les illusions.
Les regards plongent dans les profondeurs de
lâme,
Fontaine aux sentiments dépouillés
dartifices
Où lamour absolu garde allumée la
flamme
Et transforme les jours en moments de délices.
Puis, lorsque les doigts touchent presque lhorizon
Et que séloigne linsouciance de
lâge,
La vieillesse ride le miroir des passions
Mais la tendresse illumine les visages.
De chaque instant qui passe, fais-en une fête
Car le temps ne cessera jamais de tourner
Et surprend la vie avec les yeux dun poète.
Surtout, narrête jamais de
témerveiller !
30 août 2002
Vivre et Mourir
Un cri, dans la nuit, hurle son envie de vivre,
Cri de bonheur, d'allégresse ou de
délivrance,
Le souffle de la vie, du destin qui enivre
Les curs devant le miracle de la naissance.
Les yeux se penchent sur le berceau de la joie
Illuminé par les flammes de l'espérance
Et leurs ombres dessinent le chemin de croix
Où chaque pas, sous le poids des ans qui
avancent,
Laissera une empreinte pour
léternité,
La trace dune certitude avant labsence.
Dès linstant premier, le temps se met à
tourner
Et respirer son air nest plus quune
évidence,
Aimer, partager et enflammer lunivers
Une nécessité avant le grand silence,
Avant lultime voyage vers la lumière,
Avant de séchapper vers dautres
transhumances.
« Mourir » , ce verbe qui, de larmes, emplit les
yeux,
Est-ce pour repousser la dernière
échéance
Quen lassociant il shabille de
merveilleux,
De magie, de fantaisie, de magnificence ?
Ne dit-on pas, éclats deuphorie dans la
voix,
Mourir de rire mais aussi mourir damour ?
Nest-il pas plus heureux de mourir dans la joie,
De mourir de plaisir que mourir pour toujours ?
24 août 2002
Regard perdu
Son âme danse sur la mer aux flots gris-bleu,
Harmonie de camaïeux aux tons nostalgiques
Qui se reflète dans la brume de ses yeux
Étirant ses pensées aux couleurs
romantiques.
Allongée sur la plage au sable pur et blanc
Dépouillée des derniers vacanciers de
lété,
Elle goûte à la quiétude du soir
caressant
Le menton appuyé dans ses mains effilées.
Quelques mèches brunes, sous le souffle
ému
Du vent, balaient son visage au doux velouté
Ajoutant du mystère à son regard perdu
Dans le flou de lhorizon au teint attristé.
Peint en rouge-orangé, voilé de
rêverie,
Le soleil emmène le jour dans son déclin
Et, en un dernier sursaut de coquetterie,
Offre aux curs troublés la couleur du
lendemain.
Elle est restée là, immobile et solitaire,
Les lèvres closes et les yeux figés dans
lespoir,
Gommant le dérisoire du néant qui
lenterre
En attendant de voir surgir au bout du soir,
Ondulant sous les douceurs du vent, la grandvoile
Du vaisseau de lAmour prisonnier dans la glace
Dune passion qui se pend encor aux étoiles
Du passé et dune autre dessinant sa trace.
25 août 2002
Nostalgie
Le ciel, trop lourd, trop chargé des pleurs de la
nuit,
Effleure ma tristesse et mes jours de pâleur.
De son gris, il éteint le monde, sans un bruit,
Suit le cortège du temps quand arrive
lheure,
Pour lui, de refermer sa valise aux délices.
Il emporte de fantastiques souvenirs
Tels lastre dor et ses aiguilles de malice
Ou létoile dargent rayonnant de
plaisir
Lorsque toi et moi marchions sur les coquillages,
Main dans la main, les yeux tournés vers
lhorizon
Dessinant lébauche de notre beau voyage.
Il na pas oublié les ondes de passion
Où nous nous balancions, librement
enlacés,
Ni les torrents, ni les rivières de diamants
Qui, épaulés par les soupirs de
lalizé,
Nous entraînaient au-delà des rives du
temps.
Ce matin, le ciel inaugure son habit,
Son habit de pluie brodé aux couleurs
dautomne
Et tissé par le temps en fils de nostalgie.
Dans le lointain, les plaintes de lété
résonnent
26 août 2002
Quand
Quand vient lombre de lhiver et ses nuits
glaciales,
Se réchauffent nos corps au brasier de nos
songes,
Dansent les flammes des aurores impériales,
Ondulent les vagues où notre émotion se
plonge.
Avant que nagonisent les dernières heures,
Les ombres amantes chuchotent leurs secrets,
Murmurent leurs soupirs et mélangent leurs
pleurs.
Ô vie injuste ! Pourquoi nous emprisonner ?
Je voudrais, les aiguilles du temps, remonter,
Reconquérir ma jeunesse et ses insouciances
Et, sur mes doigts, compter les années du
passé,
Poussières infimes gorgées
dinsignifiance.
Tu es le printemps à laube de notre automne
;
Tu moffres toutes les beautés de
lUnivers,
Les étoiles et les fleurs, tes mots qui
résonnent,
Ta voix qui calme les doutes de mes hier.
Quand nos jours garderont la couleur de nos nuits,
Et que dans lhiver nous naurons plus jamais
froid,
Nous ferons sourires tous ces instants fortuits
Où dans nos rêves il ny avait que Toi et
Moi.
28 août 2002
Ecrire à l'auteure : motsducoeur@yahoo.fr
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