MARINE

Les embruns de tes yeux 

Et tes yeux sont amour et tes yeux sont voyage 
Et tes yeux sont fontaine où se mire l’amer 
En eux je me perdrai comme on se perd en mer 
Car la mer et tes yeux ne vivent sans orage 

Si j’ai peur de la mer je demeure au rivage 
Si je crains la douleur c’est que j’ai peur d’aimer 
J’étouffe cet amour il ne doit s’enflammer 
Je repousse le temps par crainte du naufrage 

La rose de l’amour eut tes vers pour berceau 
L’amour naît de l’amour mais le miroir de l’eau 
Reflète mon angoisse et me laisse sans armes 

Si la rose soupire au brasier amoureux 
L’amour qui me consume est bien trop douloureux 
Ce soir c’est dans la mer que couleront mes larmes 

mars 2004 

La vie est un voyageur qui laisse traîner son manteau derrière lui, pour effacer ses traces. Louis Aragon 

LE FORUM DE MARINE 
Ce poème sur mon site : 

http://www.chezmarine.net/sonnet32/sonnet32.htm 



Douloureux printemps

Le fleuve de ton âme a purifié mes jours
J’ai reconstruit ma vie au vol d’une hirondelle
Tu habilles mon cœur d’un écrin de velours
Lorsque mon sang glacé contre toi se rebelle

Le temps sait paraît-il combattre la douleur

Effacer les chagrins et tisser la dentelle

Mais il reste en ma Fleur l’âcreté d’un malheur

Cette blessure amère une épine mortelle

 

Chaque nuit m’endormant tout contre ton épaule

Je sécherai mes pleurs à l’ombre du vieux saule

Nous chanterons Noël aux lilas du printemps

 

Délaissant cet hiver brisant comme un naufrage

Notre amour tendre et fort embaume l’air du temps

De nos vœux enlacés déchirons cette page

 

 Mai 2004

 

 

 

 

L’amour excommunié


Sur mon cœur déchiré par l’absence et l’oubli
J’ai posé quelques fleurs et versé trop de larmes
L’épine de la rose a soulevé les armes
Qui torturent mon âme et mon sang affaibli

Notre amour était fort tel un homme ennobli
Vous dormiez en mon creux au soleil de mes charmes
Loin des reflets menteurs et des sournois vacarmes
Vous et moi dans le rêve où la nuit a faibli

Mais le temps s’est lassé de nos baisers jaloux
Ce soir l’espoir tremblant s’endort à vos genoux
Je vous aime et mon chant tel celui des sirènes

Troublera le sommeil d’un amant renié
Demain me disiez-vous au banquet des mécènes
Nous boirons de nos jours l’amour excommunié

 

L'étang silencieux

Ce soir dans notre étang vient se baigner la lune
Sur l'onde calme et noire où s'effleurent les lys
Flottent très doucement des grains de propolis
Au loin frissonne un songe un rêve d'infortune

Le vent berce les fleurs et caresse mon pleur
Le hêtre doux charmeur enlace mon épaule
Ce soir dans notre étang vient s'enivrer le saule
Dessinant sur la berge une ombre de bonheur

Quand s'éteindra mon cour en troublante agonie
Le temps silencieux emportera ma vie
Abandonnant mon chant au gré des lents roseaux

Ce soir dans notre étang vient soupirer la lune
Sur le miroir tremblant se reflètent mes maux
Comme un cygne je vais m'étourdir en la brune

22/10/2003

 


L’arbre

 Ce vieux marronnier est l’arbre de ma jeunesse,
Ensemble nous avons vécu bien des ivresses.
Dans les soirs d’été il connut tous les orages
Vraiment mon arbre ne montrait pas son grand âge. 

Au  printemps il chantait l’amour au bel oiseau,
Dans sa ramure se posaient les passereaux.
Tandis que l’hiver l’emprisonnait dans sa glace,
Tel un chêne parmi les rois était sa place. 

Au sourd cadran du temps ont tourné les aiguilles,
Sous la ramée jaunie dansent encor les filles.
A ses genoux poussiéreux se nourrit un  lierre,
Ô toi, mon arbre adoré, dis ta prière !  

Demain, l’aube le verra mort, cadavérique
Des couleurs ocres en son tronc déjà s’imbriquent.
Ô toi ! mon arbre tu es mon beau souvenir
Ce soir, à tes pieds,  verrai-je mon avenir ? 

Pourtant ton âme vers le sol fleuri se penche
Et ton éternité sera faite de branches
De là haut que vois-tu sur notre belle terre?
Entends-tu le bruit creux des bottes de la guerre ?  

Adieu mon arbre, tu emportes avec toi
Un éclat de tendresse et un peu de ma joie.
Déjà un frêle cerisier m’ouvre son cœur,
Au lointain je vois pousser un nouveau bonheur...

 21/03/2003




Le Jardinier …

Si la lune a besoin des nuits pour briller
Mon cœur bourgeon désire ta vie et fleurir.
La rose soupire son eau, semble vibrer.
Être ainsi privée de tes mains c’est périr.

Quand l'étoile éclaire l’obscur firmament
Va ma plume sur l’iris ou bien le vélin
Le parfum du lilas se fait têtu, amant.
Être caressée m’embellit et vient la faim.

Comm’ le soleil touche l'éther sans l’éblouir
Dans l’ombre mon âme désire la rosée.
L’humble violette se cache pour mieux jouir.
Être loin de tes yeux c’est voiler l’azalée.

Si galant jaloux, le temps me brise le cou
Abandonné, mon corps ne croit plus en l’amour.
La pensée se fait réflexion, prie à genoux.
Être de toi délaissée, c’est le noir des jours.

2003-03-03



Silence des mots…

Ce calme, comme c'est étrange
Tous les sons étouffés
Rien…même pas un ange
Tout semble trop bien rangé..

Les mots se sont endormis
Couchés blancs sur la page
Je les veille, pensive à demi
Demain ils feront rage..

De la page ils s'échapperont
En murmures charmants
Ils seront bleus et ronds
Pour toi mon doux amant.

Brodés de lettres vermeille
Ils courent rapides et fous
Encore liquides dans la bouteille
Bientôt ils crieront au loup !

Silence, la page est écrite
Laissons la réfléchir
Sur ses mots bleus et gris
Entre tes mains elle va jouir…

décembre 2001



Femme ...

Douce et féconde est la troublante vallée
Une rivière joyeuse y fleurit, intarissable.
Dans la liqueur, se réjouissent la rose, l'azalée,
Loin d'elle, brûlent le désert et le sable.

L'or et la nacre jouent sur l'ivoire de ses dents,
Dans l'amande parfumée jouit le fier rubis.
Pour toi le jour se taille en mille diamants,
Dans nos nuits claire albâtre, naît ma philosophie.

Liane, sa noire chevelure enfante des parfums
Jusqu'au vase bleu nuit de son échine.
Sa bouche vermeil m'est un doux embrun,
Une troublante et fine essence byzantine.

A ses épaules nues , j'accroche mes voiles,
Mourant pour toi , je cherche le suc de ton sein
M'abreuver, tel un fou, à ce vin royal
Pour enfin, renaître à la houle de tes reins….

Avril 2002



Petite Ève…

Née dans les abysses des mornes silences
Ta beauté n’a d’égale que celle des roses.
Et ta peau de soie chasse nos indifférences
Quand sur nous belle et désirante tu te poses.

Magiciennes tes mains sèment le bonheur
Des caresses rêvées depuis toute éternité.
Et ta bouche d’or brûlant donne sa chaleur
Aux reins dont elles aiment la douce clarté.

Sous ton regard de braise le froid s’égare
Et ne trouve plus les chemins de douleur.
A tes cils d’ombre se suspendent les départs
Et bien loin de toi s’enfuient les malheurs.

Dans la nuit noire tu défais ta claire chevelure
Blonde, brune ou rousse elle dévale les pentes
Jusqu’ à la source bénie de son fruit mûr 
Et souveraine ou femme elle t’attend amante.

Sur son cœur tu poses un front de souffrance
Et l’oubli vient, s’effacent ainsi tous les chagrins
Sur ses lèvres de groseilles tu pries la chance...
A vivre de ses atours naîtront d’autres matins.

Dans l’ ivresse de sa chair elle te donne un enfant
Comblé d'Elle tu vas l’aimer plus et encore
Et ses doigts de fée te mènent au firmament
L’oubli ne viendra de cet instant loin de la mort…

11/12/2002



Si j’étais, je serai…ta muse

Flaque d’eau je suis et rêve aux océans
Je voudrais être fontaine, noyer tes yeux.
L’oiseau bleu boirait à mes veines, à mes flancs.
S’envoleraient les matins gris vers d’autres lieux.

Née pauvrette je vais avec mes sabots
A mes pieds se couche l’amant roi qui s’endort.
La lune à son front dessine un halo.
Je porte des haillons mais je cueille les ors.

Étoile morte je donnerai ma lumière
Vers Orion j’irai à la poursuite du temps.
Muse je serai, la nuit j’entendrai les prières.
De mes doigts si blancs sortiraient des mots galants.

Femme je suis, et la vie naît en mon ventre
De nos amours doux et brûlants viendra l’enfant.
Dans mon âme tu creuses un nid, ton antre.
A jamais je serai une ombre te berçant.

8/03/2003


L’amour au bout du monde…

Quand l’amour frappe fort à la porte de mes nuits 
J’entends battre ton cœur à l’autre bout du monde.
Des notes noires viennent m’éveiller sans bruit,
Sur le piano de nos cœurs voguent les ondes.

A l’autre bout du monde ton rire frémit.
Enfin, la nuit se meurt, sa voile encor s’étire.
Dans ton ciel bleu pervenche, la lune a pâli
Nos lèvres attendent l’aube qui se déchire.

Orgueilleux l’oiseau de métal s’est habillé
D’éclats d’azur inondant le jour finissant.
Dans tes bagages sont rangés mille baisers
Que nos bouches vont échanger en s’unissant

A l’autre bout du monde mes yeux s’illuminent
Tout mon être ploie sous la douleur de t’aimer.
Attendant sous la pluie, mon âme encor chemine
Vers toi elle s’incline, je t’aime et tu le sais !

30/03/2003



Le billet bleu...

Qu’importe le temps qui passe tel un géant,
Dans mes rêves, lasse, j’attends un billet bleu.
Un bout de papier qui comblera mon néant
Un instant de toi qui me fait voir d’autres cieux.

Qu’importe le printemps et l’été qui viennent 
Puisque c’est toi ma seule saison préférée,
Mes moissons d’abondance, mon parfum de Vienne 
Une fleur embaumant sa tendre dulcinée.

Qu’importe le Paradis ou encor l’Enfer,
Alors qu’au bord du Purgatoire je t’entends.
Tu es ma route, mon demain et mes hier
Toi ma Liberté, ma prière, mon amant

Qu’importe la Paix ou les temps perdus de guerre
Quand ton billet bleu entre mes doigts blancs s’élance.
Il est pour moi la vie, la joie et puis ma terre 
La promesse d’un nouveau jour, ma belle chance.

18/03/2003


Lettre à ma plume…

L’insoumise…

 Ô que je vous haïssais ma chère
Quand dans
mon encre vous plongiez
Et que vous en ressortiez amère
Et que hautaine vous me délassiez. 

De l’oiseau libre vous fûtes arrachée
Vous préfériez sans doute l’arc du ciel
Mais vous voilà ténue dans mon encrier
Et vous aimiez peu bien
peu mes superficiels 

Pourtant vous me donnez toujours la fièvre
Quand vous passez dans mes songes mêlés
Vous courez sur ma page tel un lièvre
Mais vous me refusez vous courbes entrecroisées

Est-ce l’encre Madame que vous n’aimez ?
Ou bien mes mots doux sans aucune saveur ?
Attendez vous l’heure du printemps
Pour vous en revenir du clair néant ? 

Pourtant ma belle et cruelle insoumise
Je vous garde, vous n’irez pas à l’oubli
Enchaînée que vous êtes, sous mon emprise
Jusqu’à la fin de nos tendres incompris 
!

4/11/2002  

 

Écrire à l'auteurs : garnier.claudine@skynet.be

Le Site : http://www.chezmarine.net/

© Marine 11/10/2002

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