DILUTIONS
Caracoler sur les vagues du rêve
En oublier les cailloux de mes grèves
Et s'émousser sur les crêtes des larmes
Pour échapper aux sursauts de mon âme
S'éparpiller en dentelle sonore
Goutte blanchâtre qui fuit dans l'aurore
Où s'endormir dans un repli de sable
Pour oublier les moments misérables
Se fracasser aux rochers de ces jours
Pantin grimé par les yeux des vautours
Puis se diluer au lit d'un zéphire
Pour oublier tous les jours à maudire
Tourbillonner, comme feuille d'automne
Qui dans le vent froid, meurt et s'abandonne
Et se noyer aux ressacs de l'amour
Avec ton cour comme abri sans retour
05/10/2003
À
FORCE
À
force de chercher, les pourquoi, les comment
De
me questionner, sur le sens de mes tourments
Je
nai pas vu passer, les jours ni les années
Suis-je
déjà né, mon histoire
commencée ?
Jai
voulu tout savoir, de lhumain, de la vie
Connaître
le pouvoir, comprendre les envies
Lamour
est passé, mais je navais pas le temps
Dailleurs
ce nétait pour moi, que le bruit du vent
Le
temps à passé, bien trop vite dans mes mains
Y
traçant sa route, en paysage alpin
Tant
de soleils passés, sans garder sa chaleur
Tant
de lunes voilées, sous les cris et pleurs
Jaurais
voulu percer, des secrets millénaires
Menvoler
très haut, bien plus loin quionosphère
Être
très célèbre, adulé du monde
entier
Ne
pas me traîner, dans la boue des chantiers
Vais-je
finir ainsi, sans un seul vu exaucé ?
Me
suis-je tant mépris, nais-je rien
mérité ?
Tant
de lieux, de pays, sans espoir de retour
Aux
plis de mes yeux, ma mémoire fait séjour
DANS LE NOIR
Quand
je tentends, quand je te sens
Alors
pour moi tout séclairci
Je
nai plus peur des errements
Ni
même du bruit de mes cris
Quand
je te touche ou bien técoute
Cette
nuit me semble moins dure
Car
tu peux lever tous mes doutes
Méviter
les mésaventures
Quand
tu tabsentes de mes heures
Je
pleure aux couleurs disparues
Au
soleil qui nest que chaleur
A
ce monde loin de ma vue
Quand
tu moublies, quand tu tessouffles
Alors
jai peur du lendemain
De
lavenir qui se camoufle
De
mon miroir qui sert à rien
Quand
je suis seul, la nuit est double
Et
mes larmes me font sentir
Toutes
mes craintes, tous mes troubles
Dans
cette nuit, mon avenir
JATTENDS
Un
coude planté dans le sable,
La
main en reposoir,
Je
laisse ma tête salanguir des ombres du passé.
Elles
viennent souvent senchevêtrer,
Autour
de mes envies,
Comme
pour à demain surseoir
En
métouffant maintenant.
Elles
sinfiltrent dans mes espoirs,
Crochent
leurs balbutiements
Et
les dissipent au fond de mes yeux.
Au
loin, le ressac de la mer,
Roulant
ses galets, parcelles concassées
Aux
rythmes des marées,
Et
qui ressemblent aux souvenirs,
Rejetés
sur la rive de ma mémoire,
Inutiles,
futiles mais durs, parfois blessants.
En
ce changement de saison,
À
cette époque ou certains partent à jamais,
Je
me pose la question :
Es-ce
bien le temps qui les emporte ou
Ces
ombres trop nombreuses qui détruisent
Peu
à peu, lamarre qui nous attache au fragile berceau de la
vie ?
Jattends
mon heure patiemment, près des ressacs dans le vent,
La
main en reposoir,
Un
coude planté dans le
sable.
ET FREDONNE LOCÉAN
Au décompte des galets
Dans les doigts blancs de lécume
Aux vagues aux dos replets
Qui sesclaffent sous la lune
Le vent murmure aigrelet
Un chant despoir pour la brume
À la vague qui trépigne
Sur les longs pieds des jetées
À celles des noirs insignes
Pour les veuves éplorées
Le vent, leurs courbes dessine
Au champ de mort, éclairées
Aux déferlantes fumeuses
Des barrières de coraux
Aux sylphides écumeuses
Qui sémoussent aux fanaux
Le vent chante une berceuse
En caresses pour bateaux
À la vague échevelée
Qui emporte les falaises
À celles si endiablées
Quà vraiment peu, elles plaisent
Le vent noircit les nuées
Et hurle dans sa fournaise
À ces vagues qui balancent
À ce vent qui claque aux dents
Toute mon âme sélance
Et fredonne locéan
LUNE ROUSSE
Lune rousse qui effarouche
Par ton regard si purpurin
Ne me rosit pas cette couche
Où ma douce soffre à mes mains
Quand tu ensanglantes le ciel
Et jette ton pourpre sur leau
Je te reçois lune de fiel
Comme écorchure sur sa peau
Lune rousse qui éclabousse
Semant livraie dans les esprits
Garde bien ton sang dans ta bouche
Tu nes que lueur de mépris
Et dans ta moirure atonique
Ne germent que des cauchemars
Aux lentes vapeurs méphitiques
Voulant comme y noyer lespoir
Lune rousse amante du blues
Nourriture pour mes langueurs
Éloignes-toi de ma douce
Et absente-toi de ses peurs
Puis laisse ta blanche compagne
Chasser nuages de son cur
Que chaque nuit mette son pagne
Dallégresses et de couleurs
OÙ EST PASSÉ MON VILLAGE ?
Dites-moi où sont passées ces petites ruelles
Chemins parcourus pour aller en maternelle
Conduit par ma tante qui faisait les yeux ronds
Calmant mon chagrin en me donnant un bonbon
Et la fontaine, où sur la margelle mouillée
Nous étions assis tous en rond, les pieds dans leau
Sesclaffant et riant dans la chaleur de
lété
Pendant que les vieux buvaient leurs pastis à leau
Et là-bas, le vieux pont a aussi disparu
Comme la belle épicerie du père Allard
Où tous les matins je venais, courant pieds nus
Chercher une baguette, du beurre ou du lard
Balayés, éventrés, mes souvenirs
denfance
Remplacés par les coulures des bétonnières
De la verdure ne reste que lampadaires
Du pont, un assemblage de ferrures étranges
Mais quen ont-ils donc fait de mon joli village
Avec ses chansons, ses commérages futiles
Maintenant il ny a plus que de grises cages
Et les plaintes et les tourments dune grande ville
LASTRE BLANC
Son ¦il rond me regarde
De sa couleur blafarde
Semblant mettre en garde
En cette nuit hagarde
Les arbres sont décharnés
Comme un rêve désossé
Écartelé de son vivant
Par lastre blanc
La plaine fait de même
Sertie dans ce linceul
Elle est toute blême
Et je my sens seul
Un long chemin errant
Ma conduit en ce lieu
La lune au firmament
Ressemble à un dieu
Est-ce le signe de ma mort ?
Cela ne me cause aucun tourment
Car, de trop de choses, jai le remord
Même si mon âme me ment
Et toi, planté la-haut
S'il sec et sans eau
Nas-tu aucune pitié,
À me voir ainsi pleurer ?
Transi, à genoux
Je me retrouve au matin
Lastre à rejoint les hiboux
chassé par une aube au bon teint
Cest ainsi dans ma vie
Dès la nuit, viennent les tourments
Qui magonisent à lenvie
Sous lil de lastre blanc
FAVELAS
Dans la chaleur balourde
Tombent les gouttelettes
Elles clapotent sourdes
Sur les tôles muettes
Bruits et chuchotements
Au ras du sol boueux
Sont les seuls mouvements
De ces taudis aphteux
Parfois une ombre glisse
Dans un chuintement gras
Entre les toits qui pissent
Au sol des favelas
Un cri dans le lointain
Comme un appel du ventre
De ce chancre où la faim
Passe avant le tendre
Des pots de toutes sortes
Tintent vifs, gourds ou creux
Sur les toits, près des portes
Creusets du trésor aqueux
Leurs tempos à la vie
Charrient des miasmes
Ici cest lanomie
Seul la mort est fantasme
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