MON NOM EST LE TONNERRE
VOLUTE DE CIGARE
Une
pluie tombe arythmique À
petit « clip » À
petit « clop » Sur
le damier de carreaux sales Traçant
de sinueux chemins À
la face du soleil pâle De
cette journée d’airain Elle
sème en sons hypnotiques À
petit « clip » À
petit « clop » Des
larmes grises et pansues Cassant
net, corolles, pistils De
fleurs blanches trop ingénues Pour
se cacher face au péril La
pluie s’éclate sur le sol À
petit « clip » À
petit « clop » En
gerbes folles dans les flaques Et
y dessine concentriques Des
petits ronds sui se détraquent Dans
leurs rencontres hystériques Tel
xylophone démentiel À
petit « clip » À
petit « clop » La
pluie chantonne pour le ciel En
notes graves, notes claires Et
dans ses rus pleins d’arcs-en-ciel Parle
déjà de ses rivières À
petit « clip » À
petit « clop »
18/06/2003
MES RUELLES VIDES
MARCHER VERS CET AILLEURS DISTANT Ce
soir, je men vais sur la route Jy
vais sans quune larme goutte Le
pas sûr, mais cur bourdonnant Marcher
vers cet ailleurs distant Je
pars comme dautres soublient Trop
distraits pour vivre leurs vies Moi,
cest pour, cheveux dans le vent Marcher
vers cet ailleurs distant Et
quimporte, quil neige ou grêle Je
ferai front, les mains souvrant Droit
devant, pour, sans être frêle Marcher
vers cet ailleurs distant Lâme
en paix et le corps fébrile Quittant
la rumeur de la ville Jirai
les yeux dans le noir pénétrant Marcher
vers cet ailleurs distant Le
pas crissant sur le chemin Jabandonnerai
mes demains Au
pied dun arbre, pour riant Marcher
vers cet ailleurs distant Et
quimporte, ce qui ne fut Le
faire, je ne pourrai plus Ne
me reste que cet instant Marcher
vers cet ailleurs distant
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VITE
AVANT
Un
nuage est passé dessus
Effaçant
tout sur son passage
Me
laissant le cerveau à nu
Avec
plus rien dans les bagages
Même
mon nom a disparu
Derrière
mon visage blanc
Et
qui sont ces gens inconnus
Qui
moppressent en me parlant
A
labri dans ma blanche page
Je
cherche un mot qui me rassure
Mais
ma mémoire est trop volage
Et
son absence me fissure
Un
mot, une main qui se tend
Ma
femme pleure dans mes bras
Je
lui dis mon amour pourtant
Elle
qui est toute ma joie
Vite
avant quun autre nuage
Efface
tout sur son passage
Me
laissant tout seul dans mon coin
Loin
de tous ceux qui sont les miens
RÊVE D'ÉTOILE
Jetant mes doigts au ciel
Jai croché une étoile
Qui nétait pas trop vieille
Et lai bordée de voiles
Voiles pris un par un
Sur des pics enneigés
Puis jai fait un couffin
Couleur daube dorée
Regardant mon travail
Japerçus une larme
Et létoile qui tressaille
Se mourant sans vacarme
Paniqué, effrayé
Je lui parle tout bas
De mes rêves dété
De son soyeux éclat
Fatiguée, apeurée
Elle me dit ses peurs
Dau ciel ne plus briller
De perdre sa splendeur
ALORS
Jetant mes doigts au ciel
Jai renvoyé létoile
Qui nétait pas si vieille
Pour mourir dans ma toile
Et jai rendu les voiles
Aux sommets enneigés
Défait aussi la toile
Du couffin mordoré
Puis mallongeant au sol
Me suis mis à rêver
Que dans les bras dÉole
Mes doigts avaient fautés
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VAISSEAU-FANTÔME
Au loin, la mer emmitouflée dans une écharpe de
brume
Étouffant mes sanglots qui courent, ricochant sur les
dunes
Ici, pieds nus, assis dans le sable, je regarde au loin
Les yeux en Terre de lune, humides à leurs demains
Des mouettes criardes, plongent ou planent dans le ciel
Traçant des orbes blanches dans cet horizon mercuriel
Le passé est fini, il naura même pas de
refrain
Laissant partir devant lui, un corps, une âme qui ont faim
Très doucement le soleil apparaît, traversant les
nuées
Rosissant comme si il avait peur de troubler mes pensées
Une larme marque sa route jusquau dos de ma main
Gouttelette infime, prémisse de la houle qui vient
Et quand enfin irrévocablement le matin sinstalle
Détruisant mon isolement comme lon casse un bocal
Je ramasse mes rêves dans la toile de mon chagrin
Et men retourne à la vie pour un autre jour de
destin
Maintenant la chaleur arrive, en moi il fait toujours froid
Mon cur est en dérive sur le long fleuve de mes
émois
Jai mal de la quille au mât, voilier de mon propre
destin
Vaisseau-fantôme hurlant sa peur de ne trouver son
chemin
LES DOIGTS DU VENT
Quand le vent fouette sa face dure
Étirant ses cheveux comme un drapeau
On voit dans ses yeux naître laventure
Et se gonfler les voiles dun bateau
On lit à chaque ride de ses joues
Lhistoire damis marins disparus
De ceux à qui le destin fit la moue
Laissant leurs dernières pages à nu
Ses cheveux ont la couleur des embruns
Ses yeux celle des océans profonds
Toujours en quête de nouveaux chemins
Aux vents forts, qui les voiles gonfleront
Ses mains noueuses rêvent gouvernail
Bôme, drisses, écoute de grand voile
Décume grondante sur le corail
De sels marins jusquau fond de leurs moelles
Son cur, lui, bat au rythme des ressacs
Aux vibrations de ses vagues qui claquent
Écoutant le chant des drisses qui sifflent
Au bout des longs doigts du vent qui les giflent
LENFANCE QUI SENVOLE
Lenfance qui s envole
À chaque coup de blues
Létrange farandole
Du malheur qui émousse
À chaque petits pas
Tels ceux dun nouveau-né
On va cahin-caha
Vers le terme annoncé
Lenfance qui sétiole
Comme une étoile séteint,
Dans de longues rigoles
Aux cages sans jardins
Dans chaque tags marqués
Chaque amour efflanqué
Un peu plus de souffrir
Un peu moins davenir
Lenfance quon picole
Dans lalcool du passé
Dès quon quitte lécole
Pour lacier usiné
Et au bout du chemin
Vouloir recommencer
Pour changer son destin
Plus vouloir regarder
Lenfance qui senvole
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