Jean-Marie Audrain


Mieux vaut sourd que jamais

 

1.    LA RENCONTRE HISTORIQUE

Mesdames et messieurs,

Je ne sais pas si vous avez remarqué comme il se passe des choses étonnantes ce mois-ci à Paris. Tenez, l'autre jour, j'ai assisté à une rencontre historique; celle de deux manifestations qui marchaient à sens contraire, car leurs idées étaient contraires.

D'un côté, les Royalistes, venant de la rue de Varenne, formaient un cortège qui avait quelque chose de funèbre. De l'autre, les Républicains, qui arrivaient de la Bastille marchaient à présent sur la Petite Couronne.

Quand les deux têtes de file se sont trouvées nez à nez, j'ai bien cru qu'elles allaient se faire une grosse tête. Le Républicain hurlait rouge comme un coq :"Vive la République", et le Royaliste criait à tue-tête :" Vive le Roi"!
    -"Pour quel Roi braillez-vous donc comme ça" demanda le Républicain, histoire de lui tenir tête.? Le Royaliste répliqua aussitôt :
    -"N'essayez pas de vous payer ma tête et ne remuez pas la lame dans la plaie. Vous savez très bien que le Roi est mort."
    -"Excusez-moi, je ne savais même pas qu'il était malade. Mais alors, le Roi, ce n'est pas vous ?". Le sang montait à la tête du Royaliste qui s'écrasa vu que le Républicain avait une tête de plus que lui :
    -"Ce n'est pas moi c'est Louis".
    -"Si ce Louis dort, pourquoi criez-vous comme ça ?"
    -"Pour rallier le Tiers État".
    -"Mais l'État, c'est la République"!
    -"L'État, c'est Moi a dit P'tit Louis".
    -"Alors nous défilons pour la même chose".
Les deux criards finirent par s'entendre : il fallait manifester pour sauver l'État!
    -"Manifestons pour l'État" s'écrièrent-ils comme un seul homme.
    -"Pour l'État Roi" proclama le Royaliste.
    -"L'État Loi" répliqua le Républicain
    -"État frère" risqua une voix dans la foule.
    -"Et ta s¦ur " lui renvoya le Républicain. Ce qui a eu pour effet de mettre le Royaliste dans tous ses états. Devant cet état de fait, tous deux durent délibérer en tête à tête pour trancher. Pour quel État fallait-il manifester ?
Finalement, craignant que le Royaliste s'entête, le Républicain proposa de tourner autour de la place de la Concorde au nom de l'État tout court. Sitôt dit, sitôt fait, un unique cortège se forma.
    -"Prenez donc la tête" dit le Royaliste, laissant échapper les premiers mots qui lui passaient par la tête. Dès le premier tour, la tête du Royaliste commençait à ballotter.
    -"Stoppons, la tête me tourne" ordonna-t-il tenant sa tête de ses mains car il se sentait en échec.
    -"Séparons nos troupes et rentrons dans notre fief. Le nôtre est à la Courneuve. Et vous, en avez-vous un demanda le Républicain.
    -"Nous avons Choisy-le-Roi."
    -"Et pourquoi pas Bourg-la-Reine ?"
    -"Parce qu'à Choisy, nous sommes sous la croisée de la Pompadour, enfin du Carrefour. Avant de se séparer, je voudrais vous poser une question qui me trotte dans la tête : Pourquoi avez-vous rasé la Bastille?".
    -"Pour faire (de) la place."
    -"Et qu'avez-vous mis à la Place de la Bastille ?"
    -"D'abord des barricades, puis des piquets de grève".
    -"Avouez qu'ils auraient été mieux placés sur le Champs de Mars ou sur les Champs Élysée, vos piquets ?"
    -"Oh, vous savez, ils ne sont là que pour la clôture de la manifestation".
    -"Monsieur" dit le Royaliste" je voyais en vous un sanguinaire, je m'étais laissé monter la tête, mais vous me l'avez remise sur les épaules. Dans le fond, dans l'État actuel des choses, Royaliste et Républicain, c'est bonnet blanc et blanc bonnet!".
Ils se saluèrent, le Royaliste en ôtant sa perruque poudrée et le Républicain en se découvrant de sa coiffe phrygienne.
Chacun rentra chez lui tête basse en ne cessant de répéter "Dans quel État j'erre, mais dans quel État j'erre..."

    -C'est une histoire qui n'a ni queue ni tête-
 

2.    DU BLANC AU MARCHÉ NOIR

Souvent, je regrette l'époque où j'étais camelot. Je vendais alors un produit sans pareil, fruit de mon imagination créatrice et de ma fibre mercantile; je l'avais baptisé HOP. Pourquoi HOP ? me direz-vous ? Parce que là où il y a une tâche tenace, frottez trois seconde avec mon produit et hop!, il n'y a plus de tache, comme par enchantement. Vous voyez qu'il porte bien son nom mon produit, non ?

Mon premier client s'appelait Jean-Paul SARTRE. Il était venu me voir pour une histoire de mains sales, car on lui avait parlé de moi à huis clos. Mais comme il prétendait que HOP lui donnait la nausée, on a eu des mots, il a pris la mouche et je n'ai plus jamais entendu parler de ce monsieur.

Toujours à mes débuts, je suis allé à Lourdes pour proposer mon produit miracle au doyen de la basilique. Celui-ci m'a répondu : mon pauvre monsieur, même avec votre produit miracle, vous n'arriverez jamais à ôter la tache originelle à nos pèlerins !.

C'est alors que la Mafia a voulu me sponsoriser en échange du blanchissement de l¹argent de la drogue. Bien sûr, j'ai refusé, car ensuite je ne pouvais compter sur mon produit pour me blanchir ni la conscience ni le casier judiciaire.

Devant travailler sans sponsor et sans filet, il m'a fallu me montrer très convaincant afin de vendre mon produit à prix d'or. Je devais vendre du blanc sur des marchés... noirs de monde. Après avoir rassemblé autour de mon stand un petit troupeau de badauds, j'ôtais devant eux mon maillot de corps, mon unique tenue de travail, et je l'enduisais copieusement d'encre de chine, de ketchup, de cambouis, de café, de sang, de brou de noix, et les passants se plaisaient à y rajouter ce qu'ils avaient sous la main.
Bref, j'y étalais ensuite une noisette de ma crème miracle, je rinçais abondamment dans une cuvette et HOP, le maillot ressortait aussi blanc qu¹au premier jour.

Une fois, une badaude au profil généreusement rebondi s¹approcha de moi pour me demander :"Votre produit, est-ce qu'il dégraisse ?".
Je lui répondis : "Ca c'est sûr qu'il dégraisse, mais laissez-moi vous conseiller, dans votre cas, d¹en prendre deux tubes. A consommer sans modération".

Ce même jour, un badaud enchaîna :
"Si votre truc dégraisse, puis-je m¹en servir comme shampooing ?".
Je lui ai garanti qu'avec HOP, il n'aurait plus un cheveu gras. Aussi, à peine le tube de HOP acheté, ce monsieur voulut faire un essai sur le champs et sa chevelure remplaça mon maillot pour la démonstration suivante.
Le résultat prouva que je n'avais pas menti. Toutefois, devenu subitement chauve, ce monsieur n'est pas resté fidèle à ma clientèle. La reconnaissance est un honnête sentiment qui se perd, hélas! Malgré tout, le miracle continuait, car dès que je ressortais mon maillot redevenu immaculé malgré l'état immonde dans lequel je l'avais plongé, les billets de 200 francs jaillissaient de toutes parts au-dessus de centaines de paires d'yeux médusés.
Il faut reconnaître que je vendais du miracle à bon marché : 50 centilitres de miracle par petit billet!

Mon affaire prospérait tranquillement. Jusqu¹au jour où un badaud éleva la voix au milieu de la foule :
" Monsieur, je vous ai vu moult fois détacher l'indétachable avec votre crème HOP, et pourtant je ne crois toujours pas aux miracles; d'où cette question que je vous pose tout de go : pouvez-vous m¹assurer que votre eau de rinçage, d'où émane une étrange odeur, est bien absolument pure ?".
Je répondis du tac au tac : "Tout ce qu¹il y a de plus pure, mon cher monsieur : Trichloréthylène pur, Eau de Javel pure et acétone pure."
Le badaud répliqua : "Je me disais bien qu'il devait y avoir un truc..."
"Et vous l'avez découvert, lui répondis-je, Félicitations, vous avez donc gagné..."
"J'ai gagné un tube de HOP ?" demanda fébrilement le malin badaud ?
"Bien mieux que cela" lui dis-je,
"Je vous offre tout mon lot et le stand en prime. Échangeons donc nos rôles à présent, si vous le voulez bien."

Dès qu'il se mit à débiter mon boniment, je me suis mis à hurler à tue tête:
"Au voleur, au voleur, sus à l'escroc, haro sur l¹empoisonneur...".
Aussitôt, la police arriva et embarqua le bonhomme et sa camelote.
"Nous le recherchions depuis 10 ans" m'apprit le commissaire,
"Sa tête était mise à prix. Vous allez toucher la récompense."
"Oh, vous savez, j'ai appelé par pur désintéressement" lui répondis-je.
Il rétorqua : "À votre regard franc et loyal, on voit tout de suite que vous êtes blanc comme neige dans cette affaire!"
 

3.    LE BLEU VOITROUGE

Quand j'étais un tout jeune gardien de la Paix, mes collègues parlaient souvent de ce type en KAWASAKI qui passait à toute vitesse aux feux rouges et qu¹aucun coup de sifflet n¹arrêtait.
Pour moi, ce type devait être soit sourd soit daltonien, et même sûrement les deux.
Je voulais en avoir le cœurs net.
Un jour, je l'ai surpris à l¹arrêt.
Par simple curiosité, je lui ai demandé, l'air de rien :
"Alors mon gars, on ne voit plus les feux rouges ? On n'entend plus le sifflet du gendarme ? Monsieur serait-il daltonien ou sourd ?"
Le motard, répondit simplement, l¹air hébété : "Qui parle ?" en enlevant ses lunettes de moto.
En dessous il portait des lunettes noires. C'est à ce moment-là que je me suis aperçu qu'il avait une bécane blanche.
Aussitôt, je me suis confondu en excuses, lui avouant que son handicap, que je ne pouvais pas deviner, m'avait induit en erreur
au point de m'apprêter à le soupçonner d'infractions volontaires.
Quand je suis devenu tout rouge de confusion, le motard démarra en trombes. À l'instant même, machinalement, je l'ai sifflé à pleins poumons. En vain.
Finalement, je crois que je me suis fait avoir. Ce type-là était bel et bien daltonien et sourd !
 

4.    L'OREILLE D'UN SOURD

Quand on dit " ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd ", qu'entend-on par là ? Je dis "qu'entend-on" au sens figuré et au sens propre, car, figurez vous, l'oreille d'un sourd est propre. Forcément puisqu'il ne s'en sert pas (seuls les entendants se rincent l'oreille) !

Donc, qu'entend-on par l'oreille d'un sourd ? A coup sûr des acouphènes. Car l'oreille d'un sourd est une véritable ruche où chaque cellule s'affaire à bourdonner et à oeuvrer à la fabrication du cérumen, véritable travail de fourmi pour produire ce miel d'oreille. Mais au prix de quel vacarme!

Comme de bien entendu, par l'oreille d'un sourd, on entend des sifflements variés et significatifs. Si l'oreille siffle une fois, c'est que l'eau bout. Quand le facteur passe, elle sonne deux fois. Et si l'oreille siffle trois fois, c'est que le train arrive, et il en passe sans cesse. Car l'oreille d'un sourd est souvent en train de siffler.

Avec tout ce bruit, pas moyen de faire entendre raison à un sourd. Car chez le sourd, ce sont les oreilles qui résonnent.

Dans un tel cas de figure, que laisse-t-on tomber dans l'oreille d'un sourd ? Principalement, des confidences, motus et bouches cousues, des déclarations à mi-mots, mais aussi des confessions. Discrétion et absolution garanties.

Quand vous posez une question à un entendant, sa réponse est toujours l'écho de votre question. Mais si vous laissez quelque chose tomber dans l'oreille d'un sourd vous n'obtiendrez aucun écho. Car l'oreille d'un sourd est un gouffre sans fond.
Une caverne d'Ali Baba encombrée d'un bric-à-brac ensablé de malentendus, de mésententes et de ouï-dire mélangés à des
fossiles de hiatus, de laïus et d'ex-cursus.

Alors que chez un entendant "Ca rentre par une oreille et ça ressort par l'autre" "(si l'entendant n'est pas lui aussi bouché), chez un sourd, tout ce qui tombe dans une oreille ressemble à une bouteille à la mer lâchée dans une piscine vide. Rien ne s'y gagne, tout s'y perd. C'est un vrai labyrinthe à vous rendre marteau.

Aussi à l'avenir, gardez-vous des paroles lancées en l'air, car on ne sait jamais dans quel pavillon elles retombent. Ainsi, vous contribuerez à la protection des espaces sourds.
 

5.    ÉLEGIE POUR RENARD

Il se faisait appeler FOX
Pour garder son image de marque
Et parce que, dans cette chienne de vie,
Il avait su creuser son trou.

Il portait un chapeau mou
De peur que le chapeau claque
Et que lui n'y entende que du bleu,
Et puis, avec son chapeau mou,
Il s'entendait bien, dit-on.
Mais peut-être portait-il du mou pour son chien
Car même dur de la feuille, Fox avait du chien
Avec son chapeau mou.

Il portait ce feutre par tous temps
Pour protéger ses feuilles dessous,
Mais le galure n'aimait pas l'eau
Et quand il en avait ras le bol
Il dégorgeait de bord en bord
Et du coup le jus survolté
Coulait sans détour sur ses contours
Qui lui sifflaient à tue-oreilles.

Ses misères, ses soucis, comme d'autres les crient,
Lui, sa surdité, il l'écrit.
La vie étant bien trop sourde
Pour la prendre au sérieux,
Il avait réuni des blagues en troupeau,
Pas une méchante mais toutes marrantes,
Et il les envoyait en tomes à ses potes
Des sourds qui lui revaudraient bien un pot
Et chacun de lui tirer son chapeau.

Ses recueils se dégustent comme des mille feuilles.
Si t'as pas d'oreille, tu les reçois à l'œil,
Si t'as pas d'oseille, mets ta main à la feuille
Et fais la preuve par Fox de ce paradoxe
Qu'il n'y a pas plus bavard
Qu'un sourd hilare
Qui ne veut rien entendre
Quand on lui dit d'attendre
Pour rire à oreille déployée
Que le prochain tome soit bouclé.
 

6.    L'AUTO - FAIRE - PART

Mesdames et messieurs,
J'ai l'honneur de vous faire part de mon décès.
Oui, de mon propre décès.
Excusez-moi de vous prévenir après coup, mais étant sourd,
Je n'ai pas entendu ma dernière heure sonner.
Sinon, je vous en aurais averti de vive voix.
A vrai dire, je ne sais pas si j'aurais eu le courage
De vous l'avouer.
Je vous aurais peut-être dit :
"Bon , c'est pas tout, il faut que je parte",
Et comme partir, c'est mourir un peu,
Ca aurait déjà atténué l'effet de surprise.
Mais si je vous avais déclaré que je partais le premier,
Vous vous seriez dit : Il veut partir le premier pour que l'on dise
"Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers".
En plus, rien que l'idée de vous annoncer la nouvelle
Me rendait malade.
Même à présent, c'est la mort dans l'âme que je me résigne
A vous informer de ce dernier incident de parcours.
La vie a parfois ses petits imprévus.
D'où ce faire-part en retard.
Mais c'est bien la dernière fois que cela se produit,
Croix de bois, croix de fer...

Remarquez, quand on m'a laissé entendre
Que j'avais déjà un pied dans la tombe,
Cela aurait dû mettre la puce à l'oreille,
Et me mettre vivement sur le pied de guerre.
Moi qui avais toujours vécu sur un pied d'égalité,
Il ne me restait qu'à vider mon bas de laine
Pour vivre ma dernière heure sur un grand pied.
Mais moi, je me suis dit : " Si le deuxième pied ne s'use pas Plus vite que le premier, c'est pas demain la veille du jour Où on m'enterrera". Et là j'avais raison. Car on m'a enterré Sur le champs, et sans témoin, dans la plus stricte intimité,
Sans même me laisser le temps de rassembler mes esprits,
Sans tambour ni trompette, pour ne pas attirer l'attention Ni encombrer les rues.
Et peut-être aussi à cause des vapeurs d'essence
Qui auraient incommodé mes poumons,
Eux aussi déjà bien encombrés.
C'est que je suis un mort fragile!
J'aspire à ce qu'on me ménage
Avant que je ne retourne en poussière!
Qu'on se le dise donc : je n'y suis plus
Ni pour vous
Ni pour personne.
Qu¹on ne me dérange donc plus.
J'en arrive, hélas, à mes derniers mots,
Car, n'étant plus, je ne devrais plus penser,
Ce qui s'annonce d'un ennui mortel ...
 
 

7.    L'HISTOIRE DU CHAUVE SOURD

C'est l'histoire d'un chauve qui avait les trompettes d'Eustache bien mal embouchées. Il alla sans détour chez l'audio-prophètiste qui lui en mit plein l'ouïe pour l'affubler d'une paire de contours. Mais entendre avec ça, c'était une autre paire de manches.
En fait, ces engins l'assourdissaient tellement qu'en voulant s'en arracher les cheveux, il s'en arrachait les oreilles.
C'est ainsi qu'il cassa ses coudes, ce qui entraîna un épanchement de cérumen... Il se dit alors : "Tiens, depuis que je suis sourd, je me suis assoupli; avant je n'aurai jamais pu me mettre les coudes dans les oreilles".
D'ailleurs, c'est en portant sa main gauche à son coude gauche - ça, seul un sourd peut le faire- qu'il s'aperçut que le contour n'était plus suspendu au trou de l'embout. Même le trou avait disparu. Maladroit comme il l'était, il avait perdu les deux, ce qui lui en bouchait un coin. Pensez donc, des trous tout neufs! Et coudés en plus! Il retourna donc exposer le problème à l'audio-prophètiste. Celui-ci s'étonna : "Comment pouvez-vous perdre des contours allumés?"
"C'est qu'il faisait nuit" répliqua l'autre.
    -"Mais même la nuit les contours sifflent"!
    -"Possible mais je ne peux plus les entendre si je les perds".!
    -"Alors je vais vous donner un bon tuyau..."
    -"Plutôt deux et des solides..."
    -"Pour ne plus être à court de contours, achetez m'en deux paires! Et surtout, gardez en toujours une sous le coude!"

Comme son histoire ressemblait à une blague... le chauve sourd rit!
 

P.S. : Alinéa explicatif pour les entendants: le coude est un petit tuyau coudé en plastique situé entre l'embout intra-auriculaire et la tige creuse montant vers la prothèse appelée "contour d'oreille".

P.S. : Sur ma tombe écrivez :"Fermé pour inventaire". Le temps que je compte mes os.
 

6. MA DEVISE :

Mieux vaut sourd que jamais

(Dicton anonyme du 1er siècle après l'abbé de l'Épée)

Vieux mots sourds que j'aimais
 

à mon ami sourd Marc Renard
 

Note de l'auteur : Ces monologues humoristiques, ou sketchs, mettent souvent en scène la surdité. J'ai rencontré le mode des sourds grâce au jeunes de l¹INJS (Institut national des jeunes Sourds) de Paris, puis à SERAC (Sourd Entendant Recherche Action Communication) avant d¹en faire, hélas, l¹expérience personnelle. Bien que né " entendant ", mes textes font référence à la culture sourde et les allusions renvoient parfois à des situations ou des termes spécifiques. Mieux vaut que le lecteur entendant ne s'en offusque pas et se laisse glisser sur la suite du monologue.


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