Salle Grande- Ourse


Jongle,
de Olivier de Laulanié
Je ne sais si vous aviez à cour
D'être femme ou souffle
Et même le bonheur :
Jungle de ces mots 
(en plumes d'autruche)
Je ne sais si vous la vouliez vraiment
Cette ronde incertitude
Du sexe des anges et de la connaissance :
L'humilité folle des rêves 
(morts ou vifs)

Olivier de Laulanié

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Larme d'amour

Au travers de ton regard,
Je découvre la naissance d'une larme
Qui ne demande qu'à couler,
Sur ton si doux visage ridé.
Quand enfin, tu me regardes,
Je te caresse de mes yeux couleurs bleutés,
Puis en te dévisageant, je m'attarde
Sur tes longs doigts
Qui ont déjà parcourus mon corps,
Avec fougue et passion,
Avec tendresse et amour,
Jusqu'au porte des toujours.
T'aimer, c'est tout un art 
Sur le lit de la tentation...
T'embrasser, un plaisir divin
Que je me tâte à prendre le train,
Pour me jeter dans tes bras,
Te faire du charme
Et finir tous les deux, sur les draps.
Au travers de ton regard,
Je vois... Je vois encore
Comme des gouttelettes... 
Mais dis-moi mon tendre poète,
As-tu de la fièvre ?
Ô ! Mon bel amour,
J'aimerai être cette larme,
Afin de venir à pas de velours,
Déposer sur tes lèvres,
Le plus sensuel des baisers !
Larme d'un jour,
Larme d'amour
Au-delà des toujours...

© Jenny
24 Mars 2004

 

 

Ah s'ils savaient, s'ils savaient

J'ai jeté des pommes d'amour 
Dans les jardins de barbelés, 
Accroché des lilas autour 
Des statues aux regards figés. 

Je lisais Sartre et de Beauvoir, 
J'espérais tant des lendemains, 
A vingt ans on croit tout savoir 
Il m'a fallut passer la main. 

Oh s'ils savaient, Oh s'ils savaient... 

J'ai rencontré bien des marlous 
De faux Brando de vrais hableurs, 
Des vieux beaux et des jeunes loups 
Des fiers à bras, des beaux parleurs. 

Monsieur le curé s'est enfui 
Qui me donnait l'absolution, 
Je restais dans mes convictions: 
"Allez voir ailleurs si j'y suis!" 

Oh s'ils savaient, Oh s'ils savaient... 


Aujourd'hui on me dit Madame 
On me sourit, on me salue, 
J'ai gardé au fond de mon âme 
D'avoir été,de n'être plus 
Un petit voyou de Paname 

Oh s'ils savaient, Oh s'ils savaient... 
Mais ils ne le sauront jamais ! 

-Ophélia_
 
http://www.poesie-ophelia.fr.st


 

BROUILLARD 

Au long des jours sans fin et des nuits sans sommeil 
Quand la morosité s'étale sur les murs 
Quand les pavés mouillés implorent le soleil 
Nôtre regard au loin des horizons obscurs 

Cherche en vain le rayon qui percera le noir. 
L'étincelle de vie, un souffle bienfaisant 
Pour égayer enfin d'une lueur d'espoir 
Tout ce morne décor d'un soir agonisant. 

Des lambeaux de brouillard glissent en silence 
L'air humide et glacé enveloppe la nuit 
Une cloche fêlée au son grêle s'élance 
Déchirant le sommeil d'où le rêve s'enfuit. 

-Ophélia- 


Poéte contemporain.
Renée Jeanne Mignard

L'ORANGE 

C’était dans les hivers de mes jeunes années,
Quand innocente encor, et le cœur en émoi,
Je mettais mes chaussons devant la cheminée
Pour vivre la magie des Noëls d’autrefois.


Il y avait longtemps que selon la coutume,
J’avais écrit déjà au vieillard généreux.
Lorsque je regagnais mon douillet lit de plume,
Je ne voyais que lui dans mes rêves heureux.


Parmi tous les cadeaux et toutes les merveilles
Que le matin suivant je devais découvrir,
C’est une simple orange, à la robe vermeille
Qui me causait alors le plus grand des plaisirs.

A cette époque là, il était impensable
De la pouvoir goûter tout au long des saisons.
Elle ne m’en semblait que bien plus délectable,
Je ne la recevais qu’à cette occasion.

Je la faisais durer au-delà du possible,
Je ne la dégustais que petit à petit,
Retardant ce moment de regret indicible
Qui me faisait haïr mon coupable appétit.

Il y a maintenant de nombreuses bougies
Accrochées aux rameaux de l’arbre de mes jours.
Je ressens quelquefois un peu de nostalgie,
Car le temps s’est enfui comme ruisseau qui court.


Mais des beaux souvenirs de mes jeunes années,
A l’heure de l’enfant et de l’étoile au ciel,
C’est une simple orange, à peine enrubannée,
Qui a gardé pour moi le parfum de Noël.



Essai pour Isabelle à fin de création d'une Page 
en Galerie des Poètes_Actuels 
dans L'Anthologie d'Or

"Je m'oublie" 
de
Isabelle Fraselle
 
 
Prends ma main, emmène-moi
Je m'oublie, auprès de toi
 Apprends-moi, tes idéaux
 Tes émois, tes qualités
 
 Sers-moi fort, entre tes bras
 On m'ennuie, au loin de toi
 Défends-moi, de tous les maux
 des abois, des coups de pieds
 
 Tout l'amour, qui vient de toi
 Je vacille, auprès de toi
 Un sourire, sur ton visage
 Fait frémir, fait des ravages
 
 Viens encore, tout contre moi
 Je m'oublie, auprès de toi
 Avec toi, Le temps s'écoule
 Mais sans toi, c'est moi qui coule
 
 Et toujours, je pense à toi
 Je m'ennuie, au loin de toi
 Un espoir, au fond des yeux
Ton regard, m'es si précieux
 

Prends ma main, emmène-moi
 Je m'oublie, auprès de toi
 Tes caresses, me font trembler
 Ta tendresse, me fait t'aimer
 
 Je m'oublie, auprès de toi...
             

 

Bonjour cher Monsieur, encore une fois je vous envoie un texte, qui j'espère sera trouver son
chemin, au plaisir de t'écrire ,mes amitiés et mon profond respect à vous maître. Souab.

Le mendiant

le regard vague... lointain
l'âme solitaire, pesant train - train
des gestes lents, caressants
les cordes de l'instrument,
unique, et archaïque
au son lyrique... si nostalgique
autour de lui, une foule de gens
séduite ,bouche bée... écoutant
sa voix mélodieuse... et douce
qui emplit... jamàa lafna et sa place

au timbre ému et humble
il chante l'histoire d'un peuple
chant africain... plainte silencieuse
la foule aux sens enflammés...
harmonieuse...
ne fait qu'un avec notre artiste...
qui mendie... au hajhouj 
les cœurs battent au même rythme,
... les yeux rouges

la foule et l'artiste éphémère, sont en extase spirituel
misère noire... société d'abondance 
trop riche... trop pauvre
injuste balance...
né dans cette terre, de colère
qui engendre militants et martyres
notre artiste chante et danse...
dans la joie... dans le malheur
en attendant... la délivrance
... un jour meilleur.

Fait à Casablanca. par Souad Sofia


Appel de paix

pourquoi la guerre
pourquoi tant de haine
on est tous les créatures
de l'unique dieu des cieux
nous faisons que passer
c'est mieux...
on est pas éternel
on va subir le même sort
qui la fin la mort

pourquoi la guerre
pourquoi tant de haine
il faut aimer et être ami
l'amour l'amitié..
sont important dans une vie
qui sait. si mourant demain
trouvera-t-on ..quelqu'un
pour nous pleurer

pourquoi la guerre
pourquoi tant de haine
c'est triste...
ce que notre monde est devenu
même les humains sont minés
sans âme, on est est à la dérive
le bonheur... dessin de nos rêves
des rêves brisés... des âmes laides
sans dieu... les cœurs vides
sans sa lumière... visages fermes et livides

pourquoi la guerre
pourquoi tant de haine
assez de haine... assez de sang
on a ras le bol de vos différends
nous sommes tous des êtres humains
nul n'est maître de son destin
ils sont si courts les instants de bonheur
alors aimons nous..
et soyons heureux..

Souad Sofia,  Casablanca 15/03/03

 

Le festival des ‘je’ poètes 

Y’ a des jours comme ça où des faces de cyniques 
se rincent au papier sur la place publique, 
trempent le parchemin, font saouler les pinceaux, 
et se grincent des vers en s'arrachant l’ morceaux. 

Qui sera le premier à boire d’ la métrique, 
à se gargariser en jus de rhétorique, 
faire d’ l' original dans la gargouille des mots 
avec les pieds comptés et la rime au carreau. 

La gent alexandrine s’avale en pathétique 
l’ acrostiche est cuvé à l’encre sympathique, 
l’anaphore bégaie aux mous lents du cerveau, 
les vers de reprise titubent aux rondeaux. 

Les m’as-tu-vu bringueurs en boum métaphorique 
se la musèlent fort dans la cour poétique, 
les performances fuient au lancer de dicos, 
les grands crus d’artistes se boivent au goulot 

Quand coule à la vendange la verve chaotique 
la provoc’ récolte l’ivresse de l’ironique, 
les esprits les plus fins s’échauffent aux tonneaux 
et les illusionnistes finissent au tord boyaux. 

Je trinque à vos dires, buveurs de dialectique, 
j’en ai rien à rimer, j’ai la langue frénétique, 
je suis de la piquette pas du château Margaux, 
je siffle à l’encre acide et j’ m’en bas le stylo. 

(09/2002) MARIE
mariereverire@hotmail.com

et mon site 
www.reverire.fr.st

 

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Matin de Printemp

La gent ailée chante à tue-tête,
La flore éclate de jeunesse,
La faune piaffe d'allégresse,
Tout chante la nature en fête.

Derrière les arbres, le soleil
Joue à cache-cache, rayonne et luit
Sur le front du matin ébloui
Devant  la nature en éveil.

Splendide et majestueux  à l’orée
De l'horizon en flammes, il scintille
Sur la surface des eaux qui brillent
Bruissent et pétillent dans leur lancée.


Quel émerveillement! Quelle splendeur!
Sur les ailes du mois des fleurs,
L'extase nous est venue en douceur'
Et nous tous la goûtons avec bonheur.


Ces matins frais, doux, revivifiant

Sont l'apanage du printemps
Qui  offre pour un bout de temps
Une félicité à jouir abondamment.

Isme
Isme est mauvais homme, vulgaire et imbécile.
Mauvais coucheur, il court dans plusieurs directions ;
Dépourvu de sang-froid, il ne pèse guère sa décision
Et choisit toujours son alternative des plus faciles.

Isme est une femme extravagante et malhonnête ;
Elle épouse l'homme qu'elle jure qu'elle n'aime pas
Et se donne corps et âme à l'homme qu'elle n'épouse pas,
Elle prend plaisir à multiplier et humilier ses conquêtes.

Isme est un vieillard sourd, inefficace et aveugle.
Il se laisse mener n'importe où et suit docilement;
Sans faire de questions, il se laisse manipuler innocemment.
Il marche à tâtons, se cogne stupidement aux meubles.

 Isme s'acclimate vite, a un flair particulier de toute réalité.
Dans une explosion de haine et de démagogie, le nazisme
Est né, féroce, cynique, animé du plus prétentieux patriotisme.
Il est capitalisme dissipé quand il joint dureté et méchanceté.

Un brin de bon sens et d'équité le rend au socialisme,
Mais dans une griserie de gloire, déborde et devient stalinisme.
Son goût du merveilleux le pousse vers l'extrémisme ;
Finalement déçu, son orgueil blessé le verse dans le nihilisme.

Un simple sermon convertit l'hypocrite au christianisme
Et avec une éloquence surprenante, il proclame le messianisme.
Peu après, il se réclame de Confucius et exalte le bouddhisme
Puis de là, fait un saut vertigineux dans le monde de l'occultisme.

Il se croit être à la hauteur de toute situation, mais le scepticisme,
Maître absolu de son esprit troublé, détruit tout déterminisme
Le forçant à voir un ennemi là où il n'est pas. Son fanatisme
Est des plus outrés, voile sa raison et se moque du réalisme.

Isme est vendu, sans cœur donc sans âme, l'exécrable caméléon,
La crapule change de ton par circonstances et par pur égoïsme.
Il foule aux pieds les droits des autres, s'en fout de l'altruisme.
Isme est un scélérat, se pervertit au bon gré de ses crétins patrons.

............

Le langage des Oiseaux

Que dîtes-vous entre vous, oiseaux du bon Dieu?
Quand du sommet des arbres voltigeant dans les branches
Ou dans une cage allant d'un coin à l'autre
Ou même arpentant le ciel, peuplant ses horizons
Toujours gais et toujours surprenamment insouciants.
Que dîtes-vous dans votre langage sifflotant?
Quel mystère profond et inaccessible aux humains
Cachez-vous dans ces sifflements et frappements de bec,
Que vous êtes les seuls à pouvoir déchiffrer?
Vos allègres et bruyants pépiements, quel affreux silence !
Quelle torture raffinée pour nous autres qui voudrions saisir
Ce qui sort de vos cœurs minuscules, de vos âmes fragiles.
La nature a-t-elle voulu vous suggérer la perfidie humaine
Vous pourvoyant ce moyen bizarre de véhiculer vos pensées.
Vous dotant de sagesse sans discours, de poésie sans verbes.
Etranges philosophes, aèdes prudents, troubadours sans vocables
Que dites-vous dans vos gazouillis? Que nous racontez-vous?
Depuis les nues, du fond d’un arbre ou dans l’exiguïté d’une cage ?
Que vous exprimez vos joies passagères, ou vos chagrins d'oiseaux
Vous égayez nos matinées printanières, jongleurs sans répit
Vous nous ensorcelez sans cesse, pèlerins ou prisonniers.  

............

J’existe


J’existe partout où l’homo sapiens, vertébré paradoxal
Pose encore la grande interrogation cosmique. Pourquoi ? 
J’existe là où la fleur baille son parfum
Où l’arbre fait jaillir son exubérance
Pour raconter leur gratitude à la splendeur du soleil
J’existe partout où hommes, femmes, enfants
Luttent corps à corps contre les avatars persistants
J’ existe où les carcans récalcitrants refusent de succomber
J’existe où le bonheur et le malheur s’entrelacent 
Pour accoucher un quotidien hybride ingrat
Où les sueurs n’ont pas de couleur ni le sang de fraternité
Et ne connaissent ni sectarisme, ni esprit de caste
J’existe partout où mon Haïtienneté vit autre part
Pour faire gronder l’Assotor frénétique de l’universalisme, 
pour présenter devant le tribunal totalitaire l’apologie de l’humain
J’existe dans les extases comme dans les cauchemars
J’existe partout où le poète est bienvenu
Pour ajouter la tangibilité creuse des images aux rêves flous
Pour prêter de la rigueur lucide aux héroïsmes disparates
Et verser des gouttes de rationalisme dans un déluge d’orgueil.

Ernst DELMA - Poète Haïtien vivant aux Etats-Unis - erndelm1@comcast.net

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Vieillesse 

Ses rêves partirent un soir à tire d'ailes, 
Fourbus par tant années à contempler la lune,
Ces serments imprégnés de senteurs d'amertume,
Passions s’épuisant à vouloir rester belles

Le désir lui aussi a perdu ses atèles
Sapées de railleries et de jours d’infortune,
Où même les regrets se perdent dans la brume 
Des amours oubliées, des rancœurs infidèles

Elle attend bien seule ce dénouement fatal
Rêvant de s'endormir et partir sans bagage
Vers ce lieu inconnu où l'attendent visages

De tous les êtres chers ayant fait le voyage,
Lui laissant la douleur pour unique corsage,
Et des rires d'antan, doucereux récital

Manuel Susierra
Ecrire à l'auteur :
manuramolo@club-internet.fr 

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Folie poétique 


Nébulosité intrinsèque 
Dans l’opulence de mes tourments 
Le torrent lacrymal à sec 
L’érosion m’attend au tournant 

Au chaud dans ma catatonie 
Je repeins les mûrs de ma geôle 
Aux couleurs de schizophrénie 
Et de son poids sur mes épaules 

En équilibre sur le fil 
De mes incohérences mentales 
Je vois ma folie qui défile 
Dans l’imbroglio du dédale 

Mais quand parfois dans ma pénombre 
Se dessine le trait d’un éclair 
La magie soudain sort de l’ombre 
En de sporadiques lumières 

Alors ma plume se déchaîne 
Formant des rimes informelles 
Le long de vers qui s’enchaînent 
Pour vous offrir mes ritournelles ! 

18/10/02 

............

L’île aux treize ors 

Même s’il y a loin de la coupe aux lèvres 
On cherche un chemin à travers la grève 
Loin des lieux communs nous conduit le rêve 
Vers ces lendemains qui nous donnent la fièvre 

Le sable émouvant s’imprègne de la trace 
De nos pas errants, légers et fugaces 
Un dessin vivant qu’aucun vent n’efface 
Se perd au ponant où les vagues s’enlacent 

Le jour qui s’achève nous offre un écrin 
Poli par l’orfèvre qui taille les embruns 
Un orage se lève pour d’autres desseins 

L’aurore nous menace de tuer le temps 
Envahit l’espace et nie l’existant 
Pour un face à face entre deux amants

Alain Dukarski
Écrire à l'auteur : dukarski@hotmail.com

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La colère 

Elle est en vous et elle gronde
Petit à petit sa force vous inonde
Sournoise et insidieuse,
Forte et désireuse,
Elle vous submerge sans en avoir l'air.
Et on se lève un jour en en voulant 
à la terre entière !
Toujours ce sont les autres
Sur qui on rejette la faute.
Elle n'a pas su m'aimer...
Elle ne m'a pas écouté...
Ils ne peuvent pas réfléchir ?
Il faut vraiment tout leur dire...
Et de fil en aiguille,
Louvoyant comme l'anguille,
Elle vous rempli et vous inonde
Cette bête immonde.
Mais la colère est bien pire que ça,
Car le vrai coupable c'est soi ! 

© Rick Tilmel

Pour écrire à l'auteur : brag@netcourrier.com 

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Aujourd'hui 

Aujourd'hui quoiqu'on en dise
Elle est passé la belle époque
Ou les hommes vivaient
Parce que la vie les y invités

Aujourd'hui quoiqu'on en dise
Il est bel et bien mort
Le bistro de la Jeanne
Ou l'on refaisait le monde

Aujourd'hui quoiqu'on en dise
Les pavés ne parlent plus
Les rues sont bien mortes
Plus de joie dans les avenues

Aujourd'hui quoiqu'on en dise
Les hommes ont bien changeait
Ils ne portent ni chapeau ni casquette
Les têtes se ressemblent toutes

Aujourd'hui quoiqu'on en dise
Les auteurs se sont taillés
Ils ont prient leur jambes à leur coup
De peur de ne plus se reconnaître eux-mêmes

Aujourd'hui quoiqu'on en dise
On s'en rend bien compte
Mon cœur se fait gros
Et je commence à pleurer 

..........

Le cri de l’oiseau 

Je suis dans cette terre
Un oiseau de terreur
Une peur brûlante
Dans un ciel plâtré

Je suis dans cette humanité
Un ventre vide et plein
De la douleur des incompréhensions
De la gloire d’un passé amer
Je suis le vautour réincarné

Je pèse une larme
Qui me fait si mal
Je pèse ma souffrance
Plus qu’infinie dans sa consistance
Indéfinissable terrassement
Des âmes toutes découpées

Je vous préfère madame en fée
Dans une planète verte et enchantée
Sur un théâtre ou rien n’est à apprendre
Ou les voix coulent tel le ruisseau
Dans une belle rivière de tolérance

Je vous préfère madame, je vous préfère. 

© Rachid Bouakicha

Écrire à l'auteur : conso.services@wanadoo.fr

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Le miroir s'est brisé

Le miroir s'est brisé
Est sur chaque morceau
Les moments du passé
S'effacent en lambeaux
Dans ce puzzle je vois
De fragments de mon visage
C'est un regard si froid
Que me renvoie mon image
Je reste plantée là
A méditer soudain
Puis je ris aux éclats
Car, soulagée enfin

Le miroir s'est brisé
En laissant sur le mur
Une empreinte laissée
Du passé au futur
Je ramasse les débris
En me protégeant les mains
Les jette dans l'infini
D'une poubelle sans tain
Puis j'accroche à sa place
Une toile oubliée
Qui montre avec audace
Deux corps nus enlacés

Le miroir s'est brisé
Comme se brise une histoire
Pour alors révéler
Le blanc qui se trouve sous le noir


Le temps 

Si l'on pouvait un jour
Apprivoiser le temps
Pour vivre son amour
Tout en le savourant

Parfois l'accélérer
Pour alors simplement
Pouvoir le rattraper
Le vivre pleinement

Sans devoir calculer
Doucement mettre le frein
Et faire des projets
Sans peur des lendemains

Pour enfin le stopper
Lorsqu'on est tous les deux
Goûter à tout jamais
L'éternité des lieux

...........

Mon cœur 

J'ai égaré mon cœur
Pourtant je l'aimais bien
Il faisait mon bonheur
Mais aussi mon chagrin
Depuis, je me sens mieux
Je ne ressens plus rien
Ce qui est ennuyeux
Je suis comme un pantin

J'ai retrouvé mon cœur
Au détour de ma vie
Évitant les malheurs
Je rencontrais celui
Qui m'accompagnerait
Pour un bout de chemin
Et me protègerait
Sans peur des lendemains

...........


C'est ma vie

Comme une main géante
Qui emprisonne mon cœur
Je pose des taches d'encre
Sur des pétales de pleurs.

Pour écrire à tous ceux
Qui trouvent parfois étrange
Que l'on puisse être heureux
Même si ça les dérange.

Ma vie je la vivrai
A ma façon somme toute
Je tire un pied de nez
A tous ceux qui en doutent.

Je m'évade de ma cage
Même si elle est dorée
De rivage en rivage
Je vais me ressourcer.

Il arrive parfois
Qu'on se trompe de chemin
Mais lorsque tu es là
Tu guides mon destin.

Je pose enfin ma plume
A l'embrasement du ciel
Pour accueillir la lune
Qui veille sur mon sommeil.

...........

Source de vie 

J’aime le parfum qu’elle laisse
L’été après l’orage
En distillant l’ivresse
A la terre en hommage. 

On l’aime ou la déteste
Elle rend gai ou morose
Distribue sa richesse
Et change toutes choses.

Elle sait cacher les larmes
Des personnes en détresse
Agissant comme une arme
Défendant la faiblesse.

Elle est source de vie
Faisant naître toutes choses
Bien-sûr elle nourrit
Mes plantations de roses.

Elle dévaste surtout
Quand elle est en colère
En grands torrents de boue
Des régions toutes entières.

Si elle se fait attendre
Alors c’est le malheur
Des récoltes manquantes
De nos cultivateurs.

Elle est toujours bénite
Pour nos belles églises
Pour laver l’âme maudite
Des enfants qu’on baptise.

Mais il est bien connu
Toi ! pluie miraculeuse
Que rien n’aurait vécu
Sans tes perles précieuses. 

©
Edith Urbaniak

Écrire à l'auteure : Laudith07@aol.com

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Un jour je partirai 

U
n jour je partirai vers un autre destin
Avec les larmes aux yeux je lâcherai ta main,
Nous saurons qu'en ce jour s'éloignent nos chemins
Mais nos temps partagés n'auront pas été vains.

C'est toi qui me l'as dit, les amours n'ont qu'un temps,
Les heures qui s'égrènent séparent les amants ;
Est-ce un effet pervers d'évolution des temps,
Sommes-nous devenus à ce point inconstants ?

Mais je veux l'oublier et vivre au jour le jour,
Poursuivre le chemin en ses plus beaux détours,
Conjuguer l'éphémère à l'égal du toujours
Pour qu'un jour l'amitié survive à notre amour.

(27 septembre 2002)  © Magdalena

Écrire à l'auteure : magdalenoy@club-internet.fr

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La mort du chien

Derrière l'abri du grand portail,
le beau chien loup se languit :
altier, superbe et bien nourri,
mais seul, enchaîné ; il survit.

Ses yeux sont vides et sombres,
il n'ose même plus aboyer
de peur de réveiller des ombres
dans le grand beau parc foudroyé.

Un soir de lune, près de la mare,
il voit passer l'ombre d'un loup,
crotté, efflanqué, sans amarres,
heureux, libre à le rendre jaloux.

Sans beau collier autour du cou,
sourire retroussant ses babines,
il se sauve prestement, tel un fou
poursuivi par une meute canine.

Le chien se dresse, sa langue pend,
il tire sur la chaîne, manque d'air,
pendant qu'une larme se suspend
à son morne regard noyé de glaire.

Un instant, il oublie sa longue chaîne
et s'élance pour rejoindre le loup ;
mais la chaîne s'enroule, tout à coup,
et se coince dans une fente de la benne.

Suspendu dans l'élan freiné de son vol,
le beau chien gris au superbe poitrail
vient s'empaler sur les flèches du portail
et rend l'âme, le regard enfin en envol. 

Auteur :  Christiane Decoulescou
Chrdecoulescou@aol.com

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NOUVELLE LUNE 

Sur vos mains de verre épuisées de larmes 
Vient se réfugier cet obscur velours 
Des nuits profondes dont le jour s’alarme 
Qu’elles n’évoluent en fardeau trop lourd. 

Quand aux confins de cet écrin résonnent 
Les pleurs éperdus des yeux répudiés, 
Roulent mes perles, la nuit m’emprisonne, 
De tous nos silences longtemps étudiés. 

Je suis née sous cette lune nouvelle, 
Dans l’aube humide des sables mouvants 
Où s’enfonce la nuit qui s’échevelle 
À batailler mes ailes sur le vent, 

À lier nos faisceaux dans l’origine 
De ces parcours consacrés sibyllins, 
Y laissant choir les dernières angines, 
Nos vains tourments pressentis orphelins. 

S’accomplissent les desseins de mes rites 
Sur le souffle rêche de vos soupirs. 
Aux rosées de feu que le temps irrite 
S’avilissent mes eaux allant croupir. 

Affranchies des étreintes esquissées 
Par les nébuleuses de vos raisons, 
Les aurores tracent mes odyssées ; 
Les pierres dressées brisent l’horizon. 

Dévalent les fragments de lune claire 
Comme cascade de poussières d’or 
Et dans les pupilles enfin s’éclaire 
L’issue au bout du sombre corridor. 

1er octobre 2002 

Brulène

Une voix

Ah! La claire fontaine où fabuleux s'acquiert, 
Des extases lointaines, accents purs et fiers.
Le charme contenu dans les échos fidèles 
De ces propos tenus au cœur de votre belle 
Et ces doux murmures tels de suaves touchers 
Faisant tomber les murs, brisant les chevauchées.
Votre voix est musique qui pétrit les âmes 
D'un timbre si magique et c'est là tout le drame.
Vous écouter me perd, je veux pourtant mourir 
Perdre mes repères ; l'extase fait souffrir. 
J'envie les chants d'amour que vous laissez entendre
Sans plus d'autre discours et rien pour me défendre. 
Je voudrais qu'une fois, lovée tout contre vous,
Au creux de votre voix, votre main sur ma joue, 
S'ouvre en ma poitrine autour de vos paroles 
Le trouble qui butine en ouvrant ma corolle.
Et si demain je meure, gardez bien à l'esprit
Qu'en dépit de ma peur, je vous aurais suivi.
Ne craignez rien pourtant, persiste le mystère
Du plaisir envoûtant d'aimer jusqu'à se taire.

Auteur : Brulène
brulene33@hotmail.com

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L'Homme

Si on ne t'avait donné que de l'eau,
Si les fruits seuls pouvaient te nourrir,
Si tout ce que tu voyais te semblait beau,
Et surtout, si tu n'avais pas peur de mourir.

Alors, sans doute, tu connaîtrais la joie !
Mais voilà, tu es un simple être humain !
C'est pour ça que tu veux ce que tu n'as pas,
Que, par force, tu l'arraches d'autres mains.

En cela, tu es pire que les animaux !
La barbarie ne fait pas partie de la nature,
Tu l'as inventée sous des prétextes moraux.
Ton effroyable satyrisme te rassure !

Devenu plus féroce que les fauves,
Il t'a fallu inventer un nouveau prédateur.
Tu as trouvé celui dont l'immoralité te sauve :
Homme ! Tu es ton propre destructeur !

Auteur : Zac
zac.concept@ifrance.com

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Vivre

Sans la vie je n'aurais pas la joie de vous connaître
et sincèrement cela me manquerait
Sans la vie impossible de faire la fête
et que de joie et de plaisir je raterais.

Oui la vie est parfois dure
Mais cela ne mérite pas un effort ?
Je rêve de connaître un monde futur
où enfin l'amour et l'amitié seraient les plus forts.

Allons, mes amis, profitons de ce don
Vivons l'instant présent
Essayons de sortir de notre cocon
Et rendons ce monde plus chantant.

Tentons de faire de ce monde un havre de paix
Et que même la fin ne soit qu'un au-revoir
Ne laissons pas ce monde ainsi fait
et laissons entrer notre petite sœur, l'espoir.

Jean-Pierre des Cigales
Adresse :
jean-pierre.fourastie@wanadoo.fr

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LE VILLAGE ET L'ENNUI

On y entre sans prendre garde
Un panneau, un nom qu’on oublie
Un village qu’on oubliera
Dès lors qu’on en sera sorti

Il y a un homme au regard las
Au milieu de la place vide
Une grosse femme au teint livide
Qui tient un panier sous le bras

Et puis le vide

Partout les volets sont fermés
Et ce n’est même pas l’été

Au pied d’une maison sans âge
Deux vieilles observent sans parler
Les yeux figés vers le néant

On guette en vain un bruit banal
Un sourire sur un visage
Des bêtises d’adolescents

Comme ça ressemble à l’automne...
Ca sent l’ennui
Les gens qu’on croise sont déjà partis
Ils vivent ici mais si peu

Il y a des yeux qui supplient
On dirait que nos voix résonnent

Des pas comme autant de détresses
Qui ne marchent jamais vraiment
Traînent des moments sans saveur
Et des tourments

Une sensation de malaise
Et tous ces déserts dans leurs yeux

On s’en va comme d’un autre monde
Qu’on n’avait jamais soupçonné

Extrait de La vie, en fait… (éditions Lettres du Monde, 2000), republié dans A un océan (Aumage éditions, 2002)

 


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