François François

 


Partie

Tu es partie... 
Dès que la certitude 
A craché son mensonge 
Pour la dernière fois. 
Tu es partie... 
Quand les éclats de rire 
Ont mutilé mon rêve 
Et puis tu t'es sauvée 
Quand un visage éteint 
T'a montré les soleils 
Qui fleurissent dans l'ombre. 
Un pétale d'amour 
A écrasé mes paupières. 
Mon coeur est mort... 
Sans oublier !



Ne ris pas

Je t'en prie, ne ris plus, 
N'empêche plus la vie 
De mourir dans son lit 
N'arrache plus les nids 
Accrochés à des coeurs 
Faits d'amour et de cris 
Quand tu ris 
Y a des heures de soleil 
Qui meurent dans mes mains 
Il y a des merveilles 
Qui seront sans lendemain 
Quand tu ris 
Y a de méchantes idées noires 
Qui hurlent dans mes nuits 
Il y a des mains froides 
Qui meurent sans un bruit 
Quand tu ris 
Y a de grands éclairs 
Blancs qui sortent de l'oubli 
Et tous ces mots gentils 
Qu'on laisse quelque part 
Je t'en prie ,ne ris plus 
Ne laisse plus l'histoire 
Finir à son début 
Ni commencer à la fin 
Ne laisse plus ton rire 
Entrer dans ma mémoire.. 
Quand tu ris... 
Y a des adieux qui font mal !



A quoi bon ?

A quoi bon s'entêter 
A chercher un sujet. 
Lorsque dans notre esprit 
Rien de vrai ne domine? 
Laissons le reposer. 
Il sera plus concret, 
Ce que, sans le savoir, 
Dans le calme il rumine. 
Après cette apathie, 
Il sera moins discret... 
Dans le début des mots, 
Dans la fin qu'il combine 
Dont il ne voudrait... 
Pas divulguer le secret, 
A moins que le talent 
Ne s'amène en sourdine... 
Il prendra alors 
Des chemins détournés 
Pour choisir un de ceux 
Qui lui sera propice 
Ce qu'il ne pouvait pas 
Ce matin nous décrire.... 
Que d'un effort nouveau-né, 
Il sera plus à même de dire.. 
Sans regarder de près, 
On voit que passé et futur 
Se font face comme 
Deux enfants qui s'affrontent 
Dans une joute de mousquetaires, 
Epées de bois à la main... 
Jamais il ne faut 
Que le reflet du passé 
Quoi qu'il advienne, 
Ne soit celui de l'avenir. 
Ce miroir qui fait luire deux vérités... 
Il faut le traverser, 
Ne vivre que d'un coté... 
Parmi les éclats de verre, 
Je choisis le lendemain.. 
Parce que c'est le chemin 
Que j'ai fait mien. 
Le passé est passé,
Le présent est déjà le futur. 
Dans ce miroir de la vie.... 
Je prends le reflet 
De croire que rien d'autre 
Ne mène au chemin de la mort...


Je voyais...

Je te regardais, et l'on entendait 
Parler à voix basse une fine brise. 
Tu me regardais; les feuilles frémirent; 
La brise emporta leur léger message... 
Nos coeurs rayonnaient d'une joie profonde, 
Et dans le ciel clair, par dessus le monde, 
Le soleil riait au coin d'un nuage. 
La brise s'est tue, puis a reparlé, 
Mais plus doucement, comme pour être comprise. 
Que murmurait-elle? Un aveu, peut-être, 
Un très tendre aveu d'amour et de joie? 
Mais non, moi il me semblait entendre 
Beaucoup d'autres choses... 
Qui font le désespoir d'un coeur !


Qui ?

Qui êtes vous au juste, 
Vous qui vous trouvez 
En mon âme 
Pour garnir de perles 
Ou de larmes 
Mes rimes, lorsque j'en fais
Vous qui trouvez 
Au fond de moi-même, 
Des mots doux 
Comme des baisers 
Pour fêter tout ce 
Et ceux que j'aime, 
Ou plus durs que des poings 
Quand c'est ma haine... 
Ou mon désespoir 
Qui crie? 
Oui... qui êtes vous donc??


Faut pas...

Faut pas casser l'été 
Avec de fausses lèvres 
Des flocons de faux rires 
Faut pas mourir l'automne 
Avec de faux nuages 
Faut pas mentir les yeux 
Avec de faux miroirs 
Faut pas geler l'hiver 
Avec... des attentes 
A l'heure du présent 
Que l'on ne saurait voir 
Mais nourrir le printemps 
De bouches qui disent le vrai 
Dans un morceau de regard 
Qui obstine le réel du faux. 
Faut pas manquer la mort 
D'un départ imprévu.


Et je...

Et je suis resté là... 
Seul avec tous mes tourments. 
Des monceaux de questions, 
Toutes restées sans réponses, 
Avec du papier dans les mains 
Ne trouvant rien à écrire... 
En sachant que tout le futur 
Est demandé par le silence... 
Les mots se foutent de l'Histoire, 
Ils passent en pensant à plus tard; 
A cette assurance incertaine... 
Aux jours de veille, aux jours de deuils 
Des mots sans voix qui vont... irréels, 
A la rencontre du destin...
Qu'ils ne verront sans doute jamais. 
Le temps du temps est l'instant présent, 
Le passé s'est enfui, et dans le futur... 
Il faudrait pouvoir croire ! 



Le Puits

Le vent de tous mes tourments 
Veut souffler ma chandelle. 
Je suis comme dans un puits, 
Il y fait noir partout, 
J'y attends ma mort. 
Tout au fond de mon âme pourtant, 
Une étincelle reste, dort... 
Refusant de mourir... 
Et moi, sans énergie, je ne fais 
Rien pour l'aider...
Je me suis tant battu 
Contre les peines de la vie, 
Et toutes mes forces parties 
Que je suis prêt à quitter. 
Mais l'étincelle tient bon 
Sur le chemin de ma destinée 
Et je la vois changer : 
Elle devient comme une rose, 
Jete une dernière senteur. 
Je me suis endormi... paisible, 
J'ai oublié mes tourments. 
Je rêve que je me retrouve 
Dans le jardin le matin...
Des fleurs tout autour de moi. 
Et quand je me réveille 
J'ai perdu goût à la vie 
Ma chandelle s'est éteinte 
Est maintenant bien palote 
Je sais que c'est pour... 
Très longtemps... longtemps!!!


La Mémoire

Il faudrait- pour bien faire- 
Oublier la mémoire, 
La mémoire des autres 
Ma mémoire des rêves 
Que je ne ferai plus. 
Il faudrait -pour bien faire- 
Satisfaire les désirs 
Dont-on n'a pas envie 
Et oublier les forces 
Qui s'envolent trop haut. 
Il faudrait -pour bien faire- 
Se taire dans le cortège 
Et rire quand il faut. 
Mais il faudrait -pour bien faire- 
Connaître le mal au lieu du bien. 
Il faut savoir partir 
Quand on voudrait rester. 
Rendre aux sentences 
Ce qui leur appartient 
Et allumer des cendres 
Qui s'appellent présent. 
Il faut savoir sourire 
Quand on voudrait pleurer. 
Bref mourir quelques fois 
Pour survivre tout le temps...



La Feuillée

Entre quelques buissons d'osier 
Etroite, une eau court paisiblement 
Sans mot dire... 
Les branches des sapins font comme 
Une voûte au dessus, et ça rend l'eau verte, 
Verte comme un miroir de couleur gazon 
Les hauts arbres se dressent 
Comme des piliers d'église. 
Tout à l'entrée du bois, 
La pâle clarté du jour 
Apporte un peu de joie du dehors 
Une joie un peu triste... 
J'entends comme une douce chanson 
Vision de crépuscule, quand le soleil 
Derrière la terre, à l'air de dire adieu 
Tout en mélangeant la-haut 
Les couleurs de l'arc en ciel 
Pour faire des bouquets de fleurs 
Avec des nuages rosés... 
Pendant que sur une branche, 
L'oiseau s'endort... 
Comme une paisible pensée! 
Puis la nuit se laisse glisser 
De par dessus les nues. 
Et faisant mille clins d'yeux... 
Les étoiles s'éveillent!!! 
Je te disais:"Vois la feuillée 
se couvrir d'or sous le soleil." 
Des belles choses de la vie, 
Que l'on cherche, que l'on envie, 
C'est quand on les a près de soi 
Que très souvent on ne les voit!!!...



Belles fleurs...

Pâles fleurs de Toussaint, parmi les allées 
De ces nombreuses demeures éternelles, 
Bientôt je reviendrai près de vous, 
Que tout au long de chaque année, 
Nous avons déposés sur cette pierre 
Sous laquelle reposait notre père 
Sang de notre chaire, bien trop tôt parti, 
Mais restés bien ancrés 
Dans nos cours et nos esprits. 
Vous serez donc là comme toujours 
Vieilles connaissances, fleurs aux mille senteurs 
Seul devant vous, vous me verrez souvent 
Presque heureux... venir près de vous... 
Voir enfin... Frère, Papa, Maman, réunis !! 
Seules je sais que vous m'attendez. 
Vous hisserez vers moi, votre frêle beauté 
Et vos grands yeux ouverts sur la même pensée. 
Dans ma tête, je révise tous les souvenirs 
Qui m'apostrophent, réclamant la douleur 
Que la mort transporte ; puis vous. 
D'un regard tellement perçant, si vif. 
Vous me regarderez comme si vous saisissiez ! 
Vers vous, en présence de ces merveilles. 
Mes Chers Parents, et toi Petit Frère 
Pendant bien de longs jours encore... 
En silence, je hurlerai ma souffrance.. 
En échange, vous m'offrirez la paix de votre amour. 
Lorsque viendra la nuit, je veux me cacher là, 
Dans un coin noir, des plus obscurs, la tête au mur, 
Et ma jeunesse usée posée sur le dos. 
Laissez moi pleurer seul, tout seul, dans les
ténèbres. 
Demain, la clarté d'autrefois illuminera mes pas 
Comme au fond de mon cour, elle couvrira la route 
D'une infime poussière de bonheur !



Ils ne savent pas...

Ils s'imaginent mal 
Une pluie sans parfum 
Ils prennent les mains vides 
Pour des mains d'innocence. 
Ils savent les odeurs 
Qui viennent de tous les corps 
Qui montent des silences, 
Et vivent intensément 
Des instants de sourire. 
Ils essayent de cacher 
Par des rires inventés 
La démence du vide 
Celle qui ne veut rien dire, 
Qui cerne les yeux vifs. 
Ils n'osent pas mourir 
De peur de s'oublier 
Dans l'oubli de tous les autres 
Ils se livrent au miracle 
Qui dorment dans leurs doigts 
Et cheminent sans crainte 
Des brumes à venir. 
Trois coups de lèvres folles 
Les ont fait mourir encore 
Puis survivre à nouveau 
Tandis qu'une aube morte 
Efface tous leurs pas. 
La vie est une bouffonnerie 
Mais ils ne le savent pas !



La Louve

Homme, tu as regardé la louve 
Et tu as eu le malheur de 
La trouver belle! 
Sa fourrure tu as aimé. 
Elle, ses crocs a laissé 
Comme marques de ses sens 
Dans ta chair ridicule. 
Homme, tu t'es emprisonné 
Lorsque tu as crû 
Trouver en elle la femme, 
Tu t'es enfermé dans 
Sa liberté! 
Puis tu t'es emprisonné 
Dans sa vie, chaque instant, 
Délaissant la tienne... mais 
Tu n'oses pas mourir 
De peur de l'oublier... 
Il ne faut pas te cacher 
Et oser t'avouer... 
Que tu aimes !

Destinée

Sur la route, au début, si l'on y voit des ronces,
On se dit à l'instant qu'on en trouve partout...
Et l'on quitte un sentier dans lequel on s'enfonce ;
Pour ne pas retourner, on le suit jusqu'au bout...
Quand dans un cœur ardent le courage s'éveille,
Plus l'obstacle grandit, plus il va l'affronter ! ...
Ce qui le retenait, ce qu'il craignait la veille,
Aujourd'hui semble nul, plus facile à dompter ! ...
S'il n'y parvient du coup, de suite il recommence
Car il croit que ses nerfs sont assez bien tendus
Pour vaincre les efforts qui l'avaient retenu...
Dans ce qu'on entreprend, il faut de la patience
Et mettre des jalons partout, sur le chemin des références...
Jalons dont les limites sont à respecter.
C'est d'eux que dépendra souvent si pas toujours.
Notre destinée !!!! 



Le papier blanc

Peut-être ne pourras-tu ?
Voir à quel point tu es pour moi,
L'image d'une ultime passion...
Je pense à toi et je compte les jours,
Les saisons qui nous séparent...
L'océan furibond qui jamais ne s'entrouvre.
Je suis devant ma feuille blanche...
Que de fois l'ai-je déchirée ? Et jeté à mes pieds
Rien ne vient...
J'ai eu trop peur du lendemain...
A ton retour...
Ce texte aura peut-être disparu.
La seule certitude est l'amour
Que nous nous portons
Envers et contre tout, malgré tout...
Nous resterons nous... toujours unis !


L'espoir 

J'ai vu se ternir les heures de flamme
Et tout le pays s'habiller de brume.
J'ai vu le soleil, grande rose rouge,
Dans la brume, au loin, tomber et mourir.
Je sens dans le soir courir un air tiède,
Qui frôle la terre et frôle mon cœur.
Je sens des espoirs longtemps oubliés,
Dans mon cœur ardent, renaître et revivre.
Je regarde ici se fermer dans l'ombre
La grande fleur bleue du passé.
Je regarde au loin, dans l'ombre du temps,
S'ouvrir les soirs clairs du bonheur naissant.


Rires ou pleurs 

Ne croyez pas toujours à mes rires
Parfois ils ne sont que des larmes
Qui grimacent angoisse et tristesse.
Ne croyez pas toujours les mots
Qui sortent de mes images.

Rires ou pleurs

Surtout, ne croyez jamais
A la folie de ma main,
Lorsque qu'un frisson de nuit
Tempête dans mes doigts...
Soufflez alors sur le silence
Qui résonne en ma tête meurtrie.
Videz-vous alors du soleil
Qui se meurt sans un cri,
Jailli d'une mer profonde.
Voyez surtout tout ce vent mortel
Qui tourne dans mes rêves...
Écoutez surtout tous ces rires
Ne vivant que des échos...
Et que mes yeux vaincus
Voudraient pour l'éternité retenir.
Surtout! Imaginez mes pas
Quand, poussés par sa vision
J'arriverai aux portes
Qui s'ouvrent en silence...
Me laisseront... peut-être voir
Toutes ses larmes de joie !!!
Car le bonheur sera enfin là...

L'heure est là 

Quelle heure peut-il être ? Agité, je me penche,
Pour voir dans le ciel, claires nuées et la lune,
Comme une fleur dorée, avec des feuilles blanches...
En vain, j'ai demandé le sommeil à la nuit...
Il tombe sur mon lit une poudre d'étain;
Et comme un oeil ouvert, tout grand, dans les ténèbres,
Le miroir me regarde et regarde la chambre... 
Je rêve, et l'on dirait que des visages naissent,
Près de l'armoire au fond, les regards fanés
Des gens que j'avais oubliés, de gens qui m'ont aimé;
Et je suis tout content qu'il y ait une chaise
Pour celui ou plutôt celle...
Qui voudrait longuement me veiller...

La promenade du poète

Quand le poète se promène,
Parmi les prés, les bois, les champs
Il erre, sans peine il vagabonde, 
Il écoute la nature qui bourdonne
Et les petits oiseaux gazouiller.
Les fleurs qui le voient venir
S'entrouvrent,
Se parent, se pomponnent,
Prennent des airs de belle Dame
Se vêtent de beaux atours
Et essayent de l'enjôler
Elles chuchotent : « C'est notre galant » !
Et sont prêtes à se laisser couper.
Tout au long d'un vieux chemin
Qui mène au fond des bois,
De leurs grands yeux, les grands charmes
Le regardent et se demandent
Mais mon Dieu, que fait cet homme
Qui passe chaque jour à pied.
Les petits buissons
Lui montrent leurs cachettes
Là où l'on peut jouer à cache-cache.
Les lapins, les écureuils
Les lièvres et les chevreuils
Le reconnaissant,
Plus jamais ne se sauvent
Même si par mégarde il écrase une fleurette, 
Avec un air distrait souvent...
Le bouvreuil qui vocalise
Le pinson prenant son soleil
Le chardonneret secouant ses ailes,
N'arrêtent aucun leurs chantonnées.
Les géants des bois,
Les frênes et les sapins,
Les chênes et les bouleaux,
De leur petites branchettes
Lui souhaitent la bienvenue
Et de leur basses branches
Lui font ses serviteurs.
Jusqu'au fond des bois
On entend un doux fredonnement
Écoutez, c'est la résonance
De ce que les feuilles se disent :
Ohé ! c'est l'homme qui regarde aux étoiles.
C'est l'homme aux songes qui passe.
Le gentil distrait de tous les jours.
Et bien... gentilles muses... réveillez vous.
Commencez donc votre travail
Et mettez tout le monde à l'ouvrage
Pour que bien vite
Dans sa mémoire,
Dans le fond de son âme
Puis sur une feuille de son cahier
L'on se rappelle de nous toujours !!!

Le poète...

Un poète, dit-on, c'est parfois un esprit
Qui se croit autrement que les autres. Peut-être...
Épris de ce qu'il pense et de ce qu'il écrit,
Il ne voudra jamais en mal se reconnaître.
Mais il est bon enfant, plutôt imaginaire ! ...
Un poème, pour lui, c'est un médicament
Qui le soulage un peu, sans pouvoir le soustraire
Aux douleurs qu'il n'a pas et qu'il croit qu'il ressent ! ...
Son mal est de penser, de se creuser la tête
Pour trouver un sujet convenable à traiter ;
Quand il l'a découvert, aussitôt il s'apprête
A rechercher la rime qui pourra s'adapter.
Vous concevez alors à quel char il s'attelle,
Et la crainte qu'il a de se voir embourbé ;
C'est à ce moment là qu'il puise en sa cervelle
La force et le pouvoir de ne point succomber...

 Rêver !

        Écrire son saoul de rêves
        Et visiter la pluie.
        Rire dans les échos,
        S'imaginer un corps
        Habillé de lumière,
        Se souvenir d'un chant
        Et sourire d'une larme.
        Le présent s'oublie dans la nuit,
        Le futur s'illumine dans le jour...
        Et allumer des cendres
        Qui s'appellent présent.
        Bref mourir quelques fois
        Mais vivre tout le temps...

 
La Flamme

Oui, notre terre est vraiment belle,
Avec ses arbres, ses fleurs, ses champs,
Crêtes, fondrières et sa ribambelle
De petites rivières qui s'en vont en courant.
Et au-dessus de nous, l’immensité du ciel,
Avec ses mille et mille étoiles,
Sa beauté qui nous guette en souriant
C'est comme un grand toit formé d'un voile.
Mais quand j'entends courir tes petits pas,
Autour de moi, et cela pendant que j'écris
Musique aussi douce que celle d'un ru
Qui se promène à travers les prairies
Et quand parfois, sans te voir, j’entends
Ta voix si douce qui fredonne
Quelques mots d'amour, plein de sentiment
Chant d'un oiseau dans un bosquet...
Quand, de temps en temps, tu viens vers moi
Pour m'apporter de bonnes nouvelles...
C'est alors que j'entrevois le paradis
Dans tes yeux, dans ton sourire...
Quand ta main étreint mes doigts
Et que je sens mon cœur faire tic-tac
Alors plus rien ne compte, que nous deux
Et mon corps frissonne de bonheur
Quand nous allons nous promener,
En ville, aux champs, n'importe où
Et que tu me prends par le bras, sans me lâcher
Avec un petit air complice
Quand nous nous reposons tous deux
Qu'un comme l'autre, on est heureux
Là nous sentons que nous nous aimons
Que dans un paradis nous flottons...
Goûtant notre joie à nulle autre pareille
Toutes ces choses là, que veulent elles dire ?
Qu'il y a une flamme au fond de nos cœurs
Plus belle que la terre, plus grande que le ciel,
Et que cette flamme là... c'est notre Amour.


Mon cœur

Mon cœur, ne me dis-tu pas bonne nuit ?
J'ai fermé ma fenêtre aux sombres vents du soir,
Mais ils hurlent encore leur plainte de malheur.
J'ai éteint ma lumière, et tout s'est effacé.
Je ne vois plus au mur les fleurs ni les miroirs.
Il fait noir, il fait vide, il est temps de dormir.
Je voudrais emporter avec moi ton visage,
Mon cœur; viens me souhaiter bonne nuit ne rien dire;
Ta main, déjà, se lève et caresse ma main ;
Et voici que tes yeux s'éclairent de bonheur,
Et se penchent sur moi, si doux, dans les ténèbres...
  

Que faire... ?

 Pour être un sage sur la terre
Doit-on parler ou bien se taire ? 
Il me semble qu'il vaudrait mieux...
Selon le cas... faire les deux...
Il est toujours très charitable
- Quoique parfois insupportable -
D'écouter discours ou sermons !
N'en prenez jamais que le fond !
Si l'on vous donne la parole
Méfiez-vous des paraboles,
Parler de ce qu'on connaît
Et laisser de côté l'abstrait ! 
Entraîné par votre éloquence,
N'oubliez pas que la prudence
Doit vous préserver des excès
Et vous ramener au respect ! 
Faites "fi" du "quoi qu'on en dise»
Retenez bien cette devise : 
Les mots ne font pas le tribun
Si l'âme n'y met pas son parfum. 


Le Loup

Tout en haut du vallon, Sieur Loup enfin s'arrête
Les deux pattes de devant, appuyées au rocher
Faisant face au grand vent, il relève la tête,
Pointe vers le ciel sa gueule, et hurle au passé.
Il se retrouve là, seul et désemparé,
Appelant le bonheur, criant la liberté..
Il ne comprend même plus pourquoi il hurle ainsi,
Oui, il le sait pourtant, on lui a pris sa vie.
Le territoire des hommes avance peu à peu
Plus rien ne les arrête, ils dominent , sans penser.
Le loup recule encore, il n'est plus maître des lieux,
Il ne lui reste rien, où pourrait-il aller...
Mendier pour exister, mais il est bien trop fier 
Jamais il ne pliera, et ne veut pas la guerre
Alors il se couche là , à l'ombre de la nuit,
Il va dormir enfin, laisser partir sa vie.
Les hommes se sont battus sur le terrain des loups
Plus rien ne les retient, ils saccagent de partout
Le dernier loup est mort, les humains survivront
Mais à vous tous ici d'en tirer la leçon..
Il n'est pas un vivant, ici sur cette terre 
Qui mérite la mort de la main de son frère-


Papillon

Si j'étais troubadour,
Toute ma vie je chanterais
La lumière de tes yeux,
Qui réchauffe comme le feu.
Tes cheveux d'or teints de soie
Et tes joues si roses.
Ta voix si claire qui me trouble 
Et me rend fiévreux.
Si j'étais un papillon,
Je prendrais une envolée
D'un coup d'aile si léger,
Que nul ne l'ouïrait, 
Pour te susurrer tout bas,
De douces pensées
Des gentils mots d'amour 
Et mes tendres refrains.
Si ta bouche était
Une gentille prison
Je voudrais être
Le baiser qu'on lui donne 
Et en rester ... prisonnier... 
Ainsi que de ton cœur...



Nos corps 

Ma tête s'est vidée et mes idées sont mortes,
Mes mains t'ont caressée, tout mon corps en a fait autant..
Le tourbillon de rire s'échappait des tes seins
Quand ton ventre à crié son bonheur vers le ciel
Ma tête rebondit de nuage en nuage, sur tes reins
Et puis va s'écraser sur les choses du temps...
Ensemble, il faut qu'on se repose, que l'on se reprenne
Toi tu prends ton temps, pour retrouver présence...
Dans l'immensité du ciel... dans l'avenir passé...
Longtemps, longtemps... nous restons comme morts,
Afin de revenir encore bien plus vivant...
Pour que tu sois moi et que je sois toi !!!
Tu vois là-bas au loin... la route de l'espoir...
Suivons là jusqu'au bout, même si nous sommes fatigués...
Entrons dans la cité sans voix, où tu vois le miroir...
Qui me dira, regarde donc dans le clair obscur...
Moi, je serais toi et toi tu seras... Tu es toi !!!


Je ne sais

Je connais la lumière
En effleurant tes lèvres.
Je goûte au soleil
En riant dans tes yeux...
Tes cheveux dans mon âme
Seront le rire des dieux...
Dans le nouveau départ
Qui n'est pas un vain mot
Dans le hasard du cœur !!!
Moi j'attends le bonheur...
Certains me disent par ailleurs
Vil voleur, vil menteur...
Ils me disent :
Silence fils de l'ombre !!
Tu n'as pas droit au mots
Qui font vivre les hommes
Et rire les jeunes filles.
Et pourtant le vent,
Je connais bien le vent
J'ignore les discours...
Je suis les grands chemins
Et souffre sur les routes
Où l'image du doute
Efface tous mes pas !...


L'adieu

Dans la salle d'attente
Dans l'aube d'une gare,
Dans les soupirs perdus
Dans des mots de hasard,
Dans le sourire mortel
Qui marque les départs
Et dans les mains unies
Qui vont se séparer,
La mort est bien vivante.
Dans la musique étrange
Des adieux finissants,
Et dans le sifflement
D'un képi galonné,
Tandis que des amants
Pleurent dans le brouillard,
La mort est bien vivante.
Dans l'instant de frisson
Où la portière claque,
Et dans la main tendue
Vers un dernier « Je t'aime »
Enfin dans l'ultime larme
Glissant dans la misère,
La mort est bien vivante.

Écrire
à l'auteur : edouardbel@yahoo.fr

 

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