DUNMORE

 

  CERCLE VICIEUX

Comme un cercle vicieux
Serpent qui mord sa queue
Ces reliefs dans nos yeux
Tortueux sinueux

Comme un cercle vicieux
Où chaque pas en avant 
Est un pas en arrière
Où la moindre accalmie 
Est un coup de tonnerre

On croirait avancer 
On en revient toujours
A cet aller-retour
Etreinte nuit contre jour

On dirait des chemins
Inconnues et lumières
Ce n'est pas autre chose
Que les ombres d'hier

Comme un cercle vicieux
Tu tournes autour de moi
Je tourne autour de toi
Sans jamais nous toucher

Comme un cercle vicieux
Un cercle où l'on connait
Tous les passages secrets
Sans jamais se trouver

On dirait que les vents
Nous porteront toujours
Non pas vers l'avenir
Mais un avant-demain

Je t'aime immensément 
Oui je t'aime mon amour
Dans cette prison-désir
Où l'on tourne sans fin

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DANS LE COEUR D'UNE FEMME

Des fontaines de satin et des rivières de soie
De la force dans mes mains, du velours dans ma voix
Des sols nus et fertiles, cultivables au sourire
Une terre accueillante, tout un monde à bâtir
Des oeuvres d'art à peindre aux couleurs vraies et claires
Des nuits chaudes et douces sans tempêtes ni éclairs
Des formules magiques pour faire sécher les pleurs
Une myriade de clés pour devenir empereur
Une couronne, un trône, un long règne à créer
Une souveraineté qui m'était destinée

Tout ce que j'ai trouvé dans les yeux d'une femme
Tout ce que j'ai perdu dans le cœur d'une femme

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DESEQUILIBRISTES

Dis-moi la haine, pourquoi es-tu si laide ?
Et bien la joie, parce que tu es belle.
Dis-moi le rêve, pourquoi es-tu si bon ?
Et bien le cauchemar, parce que tu es cruel.

Dis-moi la honte, pourquoi es-tu si forte ?
Et bien la fierté, parce que tu es brève.
Dis-moi le monde, pourquoi es-tu pressé ?
Et bien la genèse, parce que tout s'achève.

Dis-moi l'ennemi pourquoi es-tu si dur ?
Et bien l'ami, parce que tu es tendre.
Dis-moi l'oreille, pourquoi es-tu fermée ?
Et bien la bouche, parce que je pourrais t'entendre.

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Déséquilibristres.

Dis-moi le vice, pourquoi es-tu voyeur ?
Et bien le pur, parce que tu es aveugle.
Dis-moi le diable, pourquoi es-tu présent ?
Et bien le dieu, parce que tu es absent.

Dis-moi la main, pourquoi es-tu tremblante ?
Et bien l'arme, parce que tu es lourde.
Et toi la mort, pourquoi es-tu si longue ?
Et bien la vie, parce que tu es courte.

Déséquilibristres.

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LA COMPLAINTE DU LETHARGIQUE.

J'avais l'amour des mots, la passion pour les notes.
Je me voulais libre, beau, l'horizon sans menottes.
Je me voyais sur les routes et guidé par le vent,
Répondre coûte que coûte à chaque sourire d'enfant.

Je croyais fort en moi ainsi qu'en mon étoile.
Je croyais en les anges, au bien et non au mal.
J'en arrivais à croire à des choses indicibles.
J'en arrivais à croire que tout était possible.

Je voulais voir bouger le ventre d'une femme,
Je nous voulais unis ad vitam eternam.
J'aurais donné la vie comme on me l'a donnée,
Avec tout cette envie, toute cette volonté.

Je pensais pouvoir vivre tous ces rêves dans ma tête.
Faire des choses pour les êtres, faire des choses pour le monde.
Vivre les yeux ouverts en chantant à tue-tête.
Vivre très vite, très fort, chaque minute, chaque seconde.

Et puis sur mon chemin, la cassure, le destin.
Celui que l'on subit et ou l'on y peut rien.
J'ai vu devant mes yeux venir la solitude,
Immense géant d'acier, avide de servitude.

Elle m'a pris dans ses serres, m'a posé dans une bulle,
Et son étau se serre que j'avance ou recule.
Elle me veut immobile, inerte et léthargique.
Elle me veut inutile, muet et apathique.

Elle me rend invisible au regard de chacun,
Me prive de souvenirs et me prive de demain.
Elle me rend insensible à la moindre caresse,
Elle me prive de la joie, me prive de la détresse.

Je n'ai réalisé aucun de tous mes rêves,
Car le géant d'acier a mis ma vie en grève.
Je ne suis ni mort ni vif, je ne suis ni gai ni triste,
Je voudrais simplement croire encore que j'existe.

Aussi j'aimerais beaucoup que vous lisiez ce texte,
Oui, je vous le demande même s'il n'est qu'un prétexte,
Pour entrer dans vos cœurs même pour un court moment,
Et me savoir aimé ne serait-ce qu'un instant.

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PAGE BLANCHE

J'ai lutté ce dimanche
Lutté pendant des heures
Pour faire parler mon cœur 
Et taire cette page blanche

J'ai voulu faire des vers
Voulu mettre les mots
Sur un sujet plus beau
Un sujet moins amer

Je n'ai pensé qu'à toi 
Pour remplir cette page
Je voulais qu'un hommage
Se pose juste là

Je pensais qu'elle viendrait
Cette petite lumière
Cette chose douce et légère
Que je reconnaissais

Elle était là, jadis
Quand j'en avais besoin
Précieuse comme le satin
Belle comme la fleur de Lys

Elle était là, jadis 
Cette chaleur, cette étreinte
Elle semble s'être éteinte
Dans de profondes abysses

Je voulais qu'elle me guide
Pour écrire autre chose
Qu'elle m'apaise, me repose
Dans ces instants de vide

Mais elle n'est pas venue
A la croisée des routes
Et aujourd'hui sans doute
L'ai-je réellement perdue

Je suis donc resté seul
Je n'avais pas de muse
Pour remplir mon écluse
Et ôter mon linceul

Je n'ai plus d'autre envie
Qu'a cette page faire honneur
Elle fut de longues heures
Mon valeureux ennemi

Je n'ai pas d'autre hommage
En cette fin de dimanche
Qu'un hommage pour cette page
Si longtemps restée blanche


Dunmore

         Soldat

Il y a la nation, le continent 
Et il y a le monde 
Et les sourires d'enfants 
Les jolies boucles blondes 
Il y a les océans et il y a le ciel 
Les terres à l'infini 
Les vies arficielles 
Il y a les notes et les lectures 
Les messages gravés sur les murs 
Il y a le pétrole et l'argent 
Et des mines d'or et de diamants 
Il y a nos femmes 
Belles comme les flammes 
Nos descendances pour la cadence 

Soldat ! sers-toi ! 
Allez soldat sers-toi mon vieux ! 
Pendant qu'il en reste encore 

Soldat ! sers-toi ! 
Allez soldat sers-toi mon vieux ! 
Pendant qu'il en reste un peu 

Il y a le peuple, la volonté 
Et il y a les mains 
Et les gloires du passé 
Tiendront jusqu'à demain 
Il y a toujours des routes 
Et il y a des chemins 
De Juneau à Beyrouth 
On y croise le destin 
Il y a du sel et des fruits mûrs 
Des différences et des cultures 
L'horizon et les vents qui soufflent 
Mais fais vite avant qu'on s'essouffle 
Il y a nos femmes 
Belles comme les armes 
Nos descendances pour la cadence 

Soldat ! sers-toi ! 
Allez soldat sers-toi mon vieux ! 
Pendant qu'il en reste encore 

Soldat ! sers-toi ! 
Allez soldat sers-toi mon vieux ! 
Pendant qu'il en reste un peu 


 Adresse de l'auteur : my.e-mail@wanadoo.fr

 

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