POEMES "CREPUSCULE"
sur un tableau de Gérard NICOLLE
Le cinquain a été créé par Adelaide Crapsy (U.S.A. 1909) C'est une forme brève influencée par les thèmes et les formes de la poésie japonaise.Le cinquain est bref, sans rimes, et comporte 32 syllabes distribuées en 2,4,6,8,2 sur cinq lignes. Le dernier vers se relie au premier de façon à résumer ou à créer une chute dans le poème - le poème a des phrases plus liées que dans le haïku ou le tanka.On peut aussi composer un cinquain en miroir : Après la strophe 2-4-6-8-2 on enchaîne un 2-8-6-4-2 sur un thème en variation. Nicole Hérault. |
Brune malicieuse
Voici
le soir venu
Le rossignol s’est tût
Le ciel au loin rougit
A l’approche de la nuit !
La brune
silencieuse
Fait son œuvre malicieuse
De douce endormeuse
Bientôt la lune paraîtra
Elle nous sourit déjà
Vénus la première venue
Brille d’un ton inattendu
La brune
silencieuse
Fait son œuvre malicieuse
De douce endormeuse
Le crépuscule s’en est allé
Vers des pays enchantés
Le soleil disque orange
Part, vogue vers l’étrange
La brune
silencieuse
Fait son œuvre malicieuse
De douce endormeuse
La ville s’est
endormie
Et les enfants dans leur lit
Rêves de contrées féeriques
Et d’aurores magiques
La brune
silencieuse
Fait son œuvre malicieuse
De douce endormeuse
Je pars vers la fortune
Chercher d’autres brunes
Pour clore les jours sans pluie
Et naître des nuits sans soucis
Véronique Higelin
SURVOL
Tout autour de l'étang, pétrifiés par l'éclair,
Des fantômes sans sexe errent parmi les ombres.
Plus rien de si fébrile et l'esprit du désert
Happe en son glissement un peu de la pénombre.
Partout ces arbres morts subissent le repos
qui tourmente ce lieu pourchassant son mystère.
Quiétude cousue sur les plissés de l'eau
Tu es l'astre dormant sur le vélin de verre.
Ce fragile équilibre en un pacte mouvant
Oscille entre silence et pacifique trêve.
L'unique rescapé, le dernier survivant:
Un tétrapode blanc perpétuant le rêve.
Lucille Lavoie
février 2003
...........
Les oiseaux du Lac
Dans
un ciel sans horizon ils volent deux par deux
Frôlant
de leurs ailes agiles l'eau pure de lac.
Dans
le calme on entend leurs souffles amoureux
Qui s'envolent
graciles vers des vagues qui claquent.
Ils se
croisent au << chemin des bonheurs>>,
Malgré l'automne et ses couleurs d'ocres orangés
Cherchant
un havre de paix ou poser leurs pleurs,
Les oiseaux du lac vivent seulement de doux baisers.
Dans
un ciel de morne solitude la vie trépasse
Les
arbres brûlés par la fièvre de l'hiver blanchissent
Pourtant
l'amour se décline comme ombre qui passe
Dans l'eau blanche du lac la lumière sur eux glisse.
Les
arbres dépourvus de leurs toisons de feuilles
S'en
vont, nus, vers une saison faite de blancheur
Avant
que les neiges froides et grises les accueillent
Dans
un silence serein fait de tendres torpeurs!..
marine
7/02/2003
Les hauts troncs décharnés
Tendent leurs bras vers le ciel
Et dans la lumière rouille
L’oiseau prend son envol.
L’hiver murmure à l’onde :
« Les arbres sont en deuil
de l’été triomphant
scrutateur orgueilleux
de ton vaste miroir ! »
Et la surface flattée
De sa prime importance
Répète aux profondeurs
Le secret dévoilé.
Ghislaine
Renard
4
février 2003
LES
ARBRES
Invincibles géants, par l'hiver dénudés,
Vous contemplez, sereins, votre reflet ridé
Dans les eaux du grand lac, d'or et d'ambre mêlés,
Tandis que l'oiseau blanc s'amuse à s'envoler
Un petit vent léger sur vos cimes s'emmêle
Le roi soleil s'endort sur vos branches rebelles
Vous êtes les gardiens, insolents mais fidèles
De ce doux paysage, esquisse intemporelle.
Quand votre corps léger oscille tendrement,
Cherchant à caresser la peau plissée des flots
Les couleurs se mélangent à la nuit qui descend,
Majestueux tableau ; le bonheur est éclôt.
Marie-Sambre - 8.03.2003
Les
arbres au crépuscule
Ses
banches s’étirent dénudées
Vers
un dernier rayon de soleil
Tremblantes
et glacées
Elles
captent une douceur sans pareille
D’un
automne largement, dépassé
Si
seulement elles pouvaient parler ?
Peut-être
n’auraient elles rien à dire …
Je les observe
encore émerveillée,
Ce
n’est qu’un dessin sur un bout de papier !
Qui rejoindra
les autres sans jamais en sortir.
Natacha
Péneau 03/02/03
JE SUIS D'UN AUTOMNE
Je suis d'un automne et d'une diaspora
Dans ce peu de paysage auquel s'amarrer
Espace tramé d'or, de moire et d'ocre terne
Dans le silence acre des arbres dépouillésJe suis d'un automne et d'une terre d'exil
Dans l'anfractuosité des rêves passés
Assoiffée en ces retours sans cesse amorcés
Vers les berges brûlées de mes souvenirs closEt parfois il me prend ce mouvement soudain
Comme l'oie sauvage je migre, déliée
Au seuil des vastes mers ombrées d'été vert tendre
Où mon écho s'entend entre hier et demain.
Angèle Lux 8 février 2003
La Colombe
C'est le cœur de l'hivers dans ce sombre marais,
Les arbres, décharnés, comme des noirs squelettes,
Lèvent les bras aux cieux, et transpercent les rais,
D'un lugubre tableau, comme des baïonnettes.
Cette désolation, si pleine de lourdeur,
Graphiquement dépicte un air d'apocalypse,
Où tout le genre humain, de la main du Seigneur,
Choira dans le néant, quand le monde s'éclipse.
Mais non, regardez bien, une lueur d'espoir,
Survole ce charnier, au bord de l'hécatombe,
Un petit mouvement se détache du noir,
C'est notre seul salut, c'est la blanche colombe.
Christian Cally.
4 Février 2003.
Une âme perdue
«
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! »
Les
mots de Lamartine se posent sur cette aquarelle !
L’oiseau
est cette âme, un jour perdue à la tempête
Tropicale
de sa vie de voyageur ! Il survole l’eau
De
son enfance, la berge de ses débuts d’oisillon !
Sa
vision a changé comme le paysage de sa planète !
Il
ne reconnaît que les abords de ces squelettes, joyaux
De
feuillages d’autrefois, qui lacèrent le ciel démon !
Il
voulait revenir se ressourcer ! Reprendre des forces !
S’approprier
une énergie dont le fleuve était pourvue !
Son
eau est dévisagée ! Les
flots écorchés, divorces
A
son approche, ses ailes sont salies, corrompues !
Le
brouillard avance lentement ! Le silence maître
Des
lieux est ce tissu qui étouffe toutes les vies
Qui
prolongent leur séjour en une onde réparatrice !
Le
sang, éclaté, tonne sur les fibres mortifères, pénètre
La
toile qui gémit sous les traits souffrants, saisis
Par
l’artiste, âme au fruit qui scintille aux cicatrices !
«
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! »
L’oiseau ne pleure pas ! Il tombe inanimé sur l’autel !
Bras
tendu, ils griffaient le ciel
Encore
tout décharnés de l’hiver
Et
sous cette voûte couleur miel
Seul
une colombe osa prendre l’air
Un
air pesant brassé dans le silence
Comme
pour montrer le choix de la vie
Battement
d’aile, insolente présence
Signature
blanche de l’insomnie
Mesure
d'audience et statistiques
Classement
des meilleurs sites, chat, sondage