Christian Guilbert


LA VAISSELLE

Quand on est peu nombreux, point de lave vaisselle,
Il faut bien conserver des tâches manuelles.
Deux assiettes, deux couteaux et fourchettes à frotter, 
C’est pas la mer à boire, ni même l’eau de l’évier.

Et pourtant ce travail revient bien trop souvent,
C’est vrai, faire la vaisselle, c’est vraiment récurrent !






Le sourire

Au départ doucement les commissures se creusent,
là s'entrouvre la bouche, la moue est facétieuse .
Puis deux plis réguliers ici prennent leurs aises
mettant l’extrémité des lèvres en parenthèses.

Les pommettes sont gagnées par cette mutation,
Se haussant légèrement : c’est la révélation. 
Elles accentuent ainsi un tout si délicieux, 
que conclut désormais le plissement des yeux.

Les sourcils se soulèvent dans un tempo parfait,
l’ensemble avec charme prend un air étonné, 
et dans leurs écrins blancs, alors deux pierres fines,
achèvent le tableau d’une retouche ultime.

Provoquer ce ballet fragile et délicat
paraît tout naturel et pourtant ne l’est pas.
Et pour celui qui sait éclairer ce visage,
ce sourire en retour est le plus beau message.

°°°°°°°°°°



Dans les couloirs obscurs où la pensée progresse,
dans les limbes aux limites sans cesse dérobées,
il trimbale tranquille son unique richesse,
ses histoires d'amour, ses joies et ses regrets.
Il aime à répéter Dieu ne croit pas en moi
Au hasard des chemins qui sillonnent ses songes,
il rencontre souvent les ombres du passé.
En empruntant parfois les pistes du mensonge, 
il fait se dérober celles de ses pensées.
Il aime à répéter dieu ne croit pas en moi
Quand un souffle renaît et ravive la flamme,
quand s'ouvre un nouveau bal par l'orchestre du coeur,
quand la passion révèle les limites de l'âme,
l'homme ne maîtrise rien, pas même son malheur.
Il aime à répéter dieu ne croit pas en moi
Se tournant vers hier, repensant son passé, 
dans sa poitrine il sent l'oppressant désarroi,
que personne n'ait pu, jamais lui révéler,
qu'en rêve les limites sont celles que l'on s'octroie.


J
e m’en vais vers le nord 

Sur mon front les années, en plis irréguliers,
alignent une à une de drôles de dédicaces.
Sur ma peau, les saisons, en tâches de café,
disposent ça et là des points que rien n’efface.

Alors salut, Soleil ! comme tu es si perfide,
je m’en vais vers le nord, loin des régions à rides
.


Le sang de mon stylo

Je viens de jeter l’encre, la page n’est plus blanche,
de la plume, un sang bleu qui régulier s’épanche
trahit le géniteur, le père de mes mots.
Je ne peux décemment y mettre de garrot.

Délaissé, dans son coin, Crayon fait grise mine…
D’autant que se dérobe, l’insaisissable rime.
Il se dit, qu’il pourrait, peut être, m’y aider .
Mais il est si discret ! … parfois très effacé !

L’inspiration revient, entraînant mon poignet
vers des vers, des odes, des quatrains des sonnets.
Ainsi s’orne la feuille, comme se farde une fille,
se pare de pensées, que le stylo … habille.

Ecrire à l'auteur : Guilbert.christian@wanadoo.fr


Le sourire

Au départ doucement les commissures se creusent,
là s'entrouvre la bouche, la moue est facétieuse .
Puis deux plis réguliers ici prennent leurs aises
mettant l’extrémité des lèvres en parenthèses.

Les pommettes sont gagnées par cette mutation,
Se haussant légèrement : c’est la révélation. 
Elles accentuent ainsi un tout si délicieux, 
que conclut désormais le plissement des yeux.

Les sourcils se soulèvent dans un tempo parfait,
l’ensemble avec charme prend un air étonné, 
et dans leurs écrins blancs, alors deux pierres fines,
achèvent le tableau d’une retouche ultime.

Provoquer ce ballet fragile et délicat
paraît tout naturel et pourtant ne l’est pas.
Et pour celui qui sait éclairer ce visage,
ce sourire en retour est le plus beau message.


Hier encore ...

Quand je ferme les yeux , sur l'écran de mes songes,
apparaît un visage, aux lisières diaphanes,
l'esquisse de tes traits que mon esprit prolonge,
et qui dans ma conscience s'inscrit en filigrane
Hier encore tu riais 

Insoutenable absence comme tu m'anéantis,
nous aurions dû goûter, en cadeau, chaque aurore,
ensemble briser les chaînes si lourdes du mépris,
le sort a fait son choix, me léguant les remords.
Hier encore 

Tu auras furtivement savouré tes chimères,
vécu tes rêves fous, aux saveurs insoumises,
et si ton étincelle s'est éteinte, mon frère,
comme pour défier le temps, son reflet s'éternise.
Hier 



Les poissons

Les poissons sont muets,
il paraît, il paraît,
pas de scène de ménage,
et pas de bavardage.
Et oui ! chez les poissons,
on peut hausser le thon
et ne faire aucun bruit,
c’est vraiment in … ouïe !
Si la maman requin
crie pas sur l’alevin,
c’est qu’il voit la colère
sur les dents de la mère.

Les poissons sont muets,
il paraît, il paraît,
mais ils ont bien compris,
que la bouche est aussi,
faite pour distribuer
de délicieux baisers.
Car les poissons , n’empêche,
vivent d’amour et d’eau fraîche.
C’est ainsi, quand tout baigne
que la carpe dit "aime".


Je suis un cochon

Oui je suis un cochon, un porc comme vous dites, 
amoureux d'une truie qui me prenait aux tripes, 
mais au premier rapport, elle n'eut point de soupir, 
et puis elle se cassa ... c'était une tirelire ! 

De grâce ne riez pas, stoppez vos moqueries, 
on ne doit pas sourire, d'un amour ... des truies.


La vaisselle

Quand on est peu nombreux, point de lave vaisselle,
Il faut bien conserver des tâches manuelles.
Deux assiettes, deux couteaux et fourchettes à frotter, 
c’est pas la mer à boire, ni même l’eau de l’évier.

Et pourtant ce travail revient bien trop souvent,
c’est vrai, faire la vaisselle, c’est vraiment récurrent !

 

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