6 juin 44
Enfant de vingt ans, tu ne veux pas périr.
Mère, ton sang se repend à une naissance.
Enfant de vingt ans, de partout, tu tires.
Mère, ton bébé grandit avec patience.
Enfant de vingt ans, ta peur bleue est latente.
Mère, le sourire de ton garçon chéri te ravie.
Enfant de vingt ans, tu escalades une pente.
Mère, ton adolescent est un beau fruit.
Enfant de vingt ans, ton fusil est ton territoire.
Mère, tu es fière de ton fils, cet étudiant.
Enfant de vingt ans, ton corps se déchire.
Mère, ta vie vient d'éclater, tu pleurs son sang !
CAS
En vérité, Je veux sauver Caïn, Abel et Seth de l’impossible
Inceste qui court dans les tribus des esprits athées ! Est-il incroyable que C, A et S se soient, dans l’indicible,
Promus chevaliers servants d’une mère de beauté ?Qu’en est-il d’Adam ? Chômeur d’état, naïf de
nature, Il est dominé par une femme à la double personnalité Qui le contraint, une première fois, a la douceur
mature Féminine, de déguster un fruit qui a déformation de vérité Est devenue pomme au ver du mal de notre humanité !A la seconde fois, Ève s’annonce en mortelle, prend
peur, Débourse le pauvre Adam, homme de chair sensible, Qui se pourvoit à la besogne de l’acte charnel à la
moiteur D’une attitude d’un va-et-vient où le mot amour est inaudible, Et forge à la première naissance, une acquisition
irascible. Qui tuera une deuxième naissance, un berger de fils ! A la troisième fois, il doit accorder à la postérité
humaine Un fils à la descendance de Noé devenu après le supplice Du Déluge un vigneron qui savait se tenir nu, sans
peine, Saoul dans la tente de son logis aux yeux d’un fils de peine !Adam, on le voit, est un homme qui n’attend rien de la
vie, Même si Dieu exige qu’il se fasse respecter par sa femme ! Cette dernière ne veut pas mourir et s’adonne à la
boulimie D’enfanter aux à coups d’un premier homme au bon pollen Et ne montre en aucune façon à ses fils son chaud diadème
! Alors, me direz-vous, comment se fesse t il que le monde Se soit peuplé à la lueur d’une seule croupe, c’est immonde !Je réponds, Dieu a crée l’homme de la glaise, à son image !Il est évident que les enfants males de Adam et Ève ont la
sage Idée de composer des femmes en cette terre pour assouvir Leur droit de d’immortalité au nom de leur mère qui devait périr !Ainsi, l’humanité est bien en peine un jour de reconquérir sa vie d’hier,
Éternelle, car il est dit «Tu es poussière et redeviendra poussière» En vérité !
Testament
Prends ma main, écrases tous les doigts qui ont osé te caresser !
Déshabilles toutes les pages que je t'aie écrites au soir des lignes
Qui s'affolaient de mon encre noire indélébile traçant des signes
A la brûlure des moments restreints, emprisonnés, empoisonnés !
Déverses mes heures soleils comme un liquide acide, incandescent
Sur ma peau qui se pourrit à lueur de ta voix assassine qui s'éteint
Dans le tunnel de haine que tu exploses de tes larmes de sang
Brillantes d'amour et qui survivront à ma mort de pauvre humain !
Ta Mort
Je suis une hydre au masculin qui t’envenime lentement à tes secondes !
Prends garde de ne pas périr ! Tu n'as pas de vaccin ! Je suis la racine
De ton mal ! Je suis la fleur vorace qui empale ta nourriture d'amour, l'onde
Qui te retourne toutes les nuits sur tes draps griffés de mots qui s'alignent
Comme des implacables requiem de sang que jamais tu ne pourras arrêter
Tant la longueur de mon A est phénoménale à l'espace grandissant aux signes
Des étoiles diamantées que tu as su nourrir un Temps, pour ta seule Vérité
D'Aimer, pour ta seule Passion, tu m'as entraîné dans le tourbillon de ta vie
Qui maintenant te vitrifie dans le miroir de ton passé qui restera en toi, saisit !
..........
Aveux
Je
confesse à vomir, les desseins infâmes
Tramés
et exécutés en mon nom, aux ans
Des
humains croyants, à la Foi dune flamme
Chrétienne
Judaïque brûlant les imprudents
Hérétiques
à ne reconnaître que les Vérités
Quénonçaient
des Lois à purger les âmes
De
la substance réelle de lexistence
illimitée
Quapportaient
de divins héros, polygames !
Je
confesse que les enfants, des enfants,
Morts
pour Ma Foi, hantent ma mémoire !
Lautel
nest que le billot, lEglise labattoir,
Les
vitraux les entrailles de descendants !
La
cendre bleue sous le dallage de lallée
Principale
est celle dartisans de mon uvre !
Tu
marches sur les ossements recroquevillés,
Brisés,
des décennies de travail, leurs pieuvres !
On
ne souffre pas du sang qui coule, mais
De
la blessure de perdre ce sang à jamais !
Je
suis mort sur un bout de bois et ma chair
Nest
quune plaie béante sur moi-même,
fière !
Elle
fut plaisir de douleur aux yeux dhommes
Et
de femmes qui sabattaient de chagrins !
HURLE ta
déchirure ! HURLE ton impuissance !
Humain
tu es perdu ! La boussole religion dorient
Ne
te répond plus que par les mots de démences,
Sactivent
à fondre dans son Enfer, dâmes,
terrifiant !
Confiteor
Judicatum solvi !
In
nomine Pater et Filü
Sancti
Et
Spiritus, Amen ! Gloria victis !*
*Je
confesse que ce qui est jugé soit payé !
Au
nom du Père et du Fils et du Saint esprit,
Amen ! Gloire au vaincu
°°°°°°°°°°°
Emprise
La violence acide de Rimbaud plonge son
Encre dans les profondeurs de ses lignes
Crucifiées qui se tétanisent aux tessons
Infernaux, mots teintés dairelles, signes
Dun sang fier qui jaillit de ses entrailles
Neuronales noires ! Limmoral Baudelaire,
Offre un rhizome dellébore, funérailles
Boréale, désintégration de lhémisphère
Encéphalique, à son contemporain, ici,
Arthur qui désossé de sa chair primitive
Accepte cet alizé de délivrance, ce rubis
Qui l'invitera au zénith de son ultime rive !
Mais un passionné jaloux, drogué damour,
Limplora « Ny touche pas ! Touche à
Tout, sauf à ce bulbe dangereux ! Court !
Evade-toi de son emprise, de son aura ! »
Arthur, par faiblesse, agrippa ses maigres
Forces, et tenta, le tout pour le tout, dévia
Sa vie, cette rencontre dun Charles, aigre,
Revenu dun étrange voyage de Calcutta !
Lami Paul, le passionnel, lenvoûteur,
Distribua dans un grand fait-tout, de tendres
Mots à son protégé Arthur, le traducteur
De ses folles émotions quil engendre !
°°°°°°°°°°°
Couleurs mortelles
Couleur des coups, sur un corps pâle
Qui s’effondre au pied d’un radiateur,
Brûlant, aspergé d’un rouge conjugal,
D’une chair prisonnière, une fleur !
Couleur des pieds, blanchis des liens !
Membres démantibulés, cris ouverts
Au violet des veines distendues, butin
Du tortionnaire aux yeux du calvaire !
Couleur des pleurs, bleus mer étendue
Sur les joues de plages battues par le plat
Des mains d’un bois vert inconnu, fendu
D’épines en ongles recourbés d’un goujat !
Couleur des nuits, d’une chambre jaune !
Assassinat d’une âme clouée au parquet
Ciré de la douleur des mots, des cyclones
Lettrés, dévastant les derniers bouquets
De vie de cette femme, mon royaume !
°°°°°°°°°°°
Survivante
Sur la forêt, une brume jaune chrome se dépose !
Le dessus du feuillage se pare d’une fête en or
Pétillant en bulles de champagne où explosent
Les pluies d’insectes avides de ces boutons-d’or !
Les multipattes de toutes obédiences, s’affrontent !
S’abreuvent et provisionnent pour une future saison
Qui s’annonce au confort alimentaire, qui compte
Dans une vie d’insectes vivant d’une seule floraison !
Une maman insecte s’est protégée de ce repas bienfaiteur !
Elle se retranche sous une feuille de chêne, épargnée
Par d’autres sœurs, contaminées de part en part, bonheur
De goûter un suc nouveau qui les enfièvre, illuminées !
Les arthropodes, eux, se gavent de ce miel odoriférant !
Ils s’enivrent à un tel degré qu’ils en oublient de rentrer !
Des colonies entières se vident en une nuit d’orgie, bilan
Horrifiant d’un empoissement en masse, ici illustré !
Des millions de petits corps s’éparpillent, vies envolées,
Sur le sol endeuillé, devenu réceptacle mortuaire, embrasé
Par un souffle d’une usine de produits chimiques brisée,
Fracturée, par l’incompétence d’humains à l’allure désolée !
La maman constate le désastre ! Elle a perdu la totalité
De sa famille et la feuillure des arbres, est mourante !
Elle survole le champ de bataille sans vainqueur, agitée
Des soubresauts de l’impuissance bouillante et riante !
Demain, elle ira s’exiler dans une autre forêt lointaine !
Elle pondra ses œufs sur les nervures d’un autre chêne
Et recommencera un autre destin de terrienne, magicienne
De vie, elle pondra par milliers, sur une autre scène !
Elle sait que les humains ne gagneront jamais à détruire,
Consciemment ou inconsciemment, la planète bleue,
Dont ils sont locataires pour un bail indéterminé, précieux
Pacte scellé pour le meilleur et maintenant pour le pire !
°°°°°°°°°°°
Ermite
expire
L’ermite
s’étale sur sa vie d’égoïste,
S’empale
à ses mots nutritionnels,
S’égosille
la nuit à la lueur des peurs,
S’agenouille
sur le tapis des émotions,
S’écartele
aux prières des vœux tristes,
S’épanche
à la croix d’un dieu institutionnel,
S’épouse
à ne plus parler de bonheur,
S’endort
au matin, les yeux convulsions,
S’énerve
de manger le pain de soumission,
S’enflamme
à la bougie d’un seul espoir,
S’enracine
au délire, compagnon acide,
S’entaille
la main droite pour ne plus écrire,
S’ensorcelle
d’amour fictif à ce mot potion,
S’enveloppe
dans le drap de son Purgatoire
S’ensable
à compter le Temps qui se vide,
S’enlève
ce cauchemar qui vient de le guérir
De
devenir un jour l’anachorète de l'erreur !
°°°°°°°°°°°
Un
soir, un barbu, un vagabond sest pendu !
Il
a fait connaissance avec la branche torsadée
Des
souffrances de vivre dans ce milieu fondu
Dans la ville où chacun est un intrus bardés
De
ses complexes, de son portable à
réputation
Incongrue dêtre un lien entre humains synonymes
!
Ce
pendu, cet anonyme, ne fait que passer
lémotion,
Sans
la retenir au cur des branchages, victimes,
Des
cordes et des poids morts à la sève
caillée,
Que
le froid dhiver gèle comme les regards des gens
Qui
senfoncent aux films violents, aux tueries
meublées
Dun
langage défenestrant toute qualité aux
dépends
Dune
réalité, à celle du pendu qui demandait
une main,
Un
secours, une attention et qui est parti sans un mot,
Lesprit
défoncé à coups de crosse de
lindifférence, lien
Qui
nous unis en cette société construite pour
tragédien !
Aujourdhui
ce square rassemble tous les futurs pendus,
Qui
hochent la tête, signe de compassion à leur
devenir,
Avenir tendu de la dépression, du stress, du non
sangsue
Qui
absorbe les nuits pourries aux multiples délires
à rugir !
Ils
ne savent pas, pourtant ce quils les attendent sous
Cette
ramure qui constituera une demeure, un six planches
Recouvert
du drap blanc de la délivrance dont lAnkou
Contera
avec eux les plus tristes histoires de ses branches !
°°°°°°°°°°°
Silence mortel
Ce matin là, le port est désert ! A sa pointe, le dessin
Dun phare nétend plus sa flamme de survivant solitaire
Aux improbables marins égarés par les embruns
Toxiques recouverts sur les mers du monde, fières !
Tous sont pulvérisés, navigateurs et terriens, au sommeil
Mortel des industrieux ! Potentats guerriers financiers,
Insatiables argentiers, ils ont détraqué puis détruit la merveille,
La planète bleue, par un pouvoir matérialiste, leur mortier !
Le Temps du vivant est arrêté, les quais sont vides !
Seul un petit voilier, aux clapotis musicaux, tangue,
Essaye de sortir, navance guère sur les jaunes rides
De cette eau de soufre, létouffant comme une cangue !
Cette coque de bois, défaite de ses amarres aux coups
De gueule dun quadrupède rescapé, se dégage, plié de voile ;
Senfuit de la terre, sa naissance, se soûler de remous,
De tempêtes et mourir un soir sous une éternelle étoile !
Une bile humaine pollue une part du ciel des oiseaux,
Absents, gommés de leur espace, invisible aux yeux
De ce chien à la proue de lembarcation, au museau
Prisonnier dune seule odeur suffocante ! Il est silencieux !
Barreur intrépide et innocent, embarqué pour une destination :
Liberté, son horizon souvrira au matin prochain, miraculé
De la folie dhumains, sur une nouvelle terre dadoration
Où le chien sera maître et lhumain invisible, dilué !
°°°°°°°°°°°
Lie denfer
Le calice déborde du sang dun Dieu !
Je bois la chaleur de sa couleur vermillon !
Mon étole trempe dans sa sueur de feu,
Moi lhomme dun esprit dhumanisation !
Je magenouille ! Mes yeux brillent des
prières,
Implorent le pardon de ma conscience passable !
Je me suis perdu un jour de folie meurtrière
Dans un village huguenot aux actions haïssables !
Jen réfère au Tout Puissant, à
son fils Christ,
Dinclure ma personne à la souffrance temporelle
!
Fracturez mes os ! Lapidez mon âme ! Servez-vous !
Jai honte des méfaits commis qui brisent ma
vie
De tous les instants de culpabilité,
écartèlent
Mes entrailles au rire du Diable qui me cloue !
Jai osé tuer des hommes, des femmes, des
enfants,
De mes mots jai armé des gens
dépées, de dagues,
Moi le curé de la paroisse des ouailles de
loccident
Chrétien, je bois à ma souffrance, moi le
gyrovague
°°°°°°°°°°°
Enfer
Présent
sur la terre des Hommes, le nom Lucifer
Nest pas de ce monde ! Jarpente toutes les
Tours
Des destins à mes maux, à la sentence, au
tambour,
Qui ouvrent les portes gammées des esprits
incendiaires !
Mon
royaume est parmi vous ! Maintenant, galerie
De mon horreur prosternez-vous à mes
signes !
Vos angoisses est ma pluie qui nourrit ma vigne,
Vos cris est cet oxygène qui aux nuits me
fleurit !
Levez-vous ! Et toi, la plus virulente, Beauté
Bermudes,
Tu as en toi cette parcelle de moi que tu cultives,
tenant
Par la main les neurones des cervelles
béatitudes !
Toi ma Beauté, tu hurleras ton dernier vu de
vie, gluant,
Idéaliste assassiné
Fusillé à cet instant, ses yeux en une
fraction
De seconde évacue une image
déformée,
Fractionnée, dilapidée, tranchée,
décapitée,
De l'histoire courte de sa vie d'humiliations !
Il a trahi sa patrie pour l'Idéal d'une
Liberté !
Son mur d'exécution, est le premier mur
A dire non par le sang, à s'opposer, à
rejeter,
La dictature des lois extrêmes, vomissures !
Il a brandi ses mots et ses écrits, son
épée
Et sa dague, ses cris et son amour, au seul
Mot de Liberté pour mourir en son nom
inculpé
D'infidélité à sa natation mère,
son linceul !
Fusillé aux yeux de tous, ceux-ci, lâchent,
Baissent la tête au dernier coup mortelle,
Eux les prisonniers d'un système qui hache
Leur vie ne verse pas une larme, fraternelle !
°°°°°°°°°°°
Un deuil en
E
J'ai rêvé de lui, à mon seuil,
Il est venu, sourire enfantin !
Il m'a pris en estime, accueil
Mesuré pour ce jeune parfum !
Des jours sont devenus, riants !
J'ai ouvert mes volets d'humain
Sur un monde nouveau, exempt
De grisaille et de faits tragédiens !
J'ai cru en lui ! J'ai découvert
L'incroyable pouvoir qu'il détient !
J'ai aimé la vie et je suis fier
Qu'il se soit arrêté en mon moulin !
Aujourd'hui, je suis en deuil !
L'Espoir est parti, ce matin !
Je n'ai pu le retenir, feuille
De route pour un autre chemin !
J'ai mal ! Blessure barbare !
Je ne veux pas crier, attirer
A moi le Désespoir, la tare
Qui envenime une vie, pressée !
Je vais de mon pas incertain,
Couler lentement dans la nuit,
Me retirer sans un souffle, poings
Fermés, les yeux brillants de pluie !
°°°°°°°°°°°
La Plante
Dans la pénombre de mon logement
Une plante verte, vive et grandiose
Prenant ses aises pour la bonne cause
S'étale dans l'armoire à vêtements !
Je reste perplexe sur le phénomène
Et j'appelle de ce pas un homme
D'expérience, qui un soir s'amène
La canne et le chapeau en pomme.
Le personnage jovial est érudit,
S'installe dans le sofa et fait cours.
Il se met dans un drôle de discours
Très spécial et je ne mot dis !
Je ne suis pas plus renseigné
Et je lui demande de partir
Mais l'hominien est ici pour saigner
L' insolite végétal et me sortir
De cette désagréable suite.
Pour moi il doit prendre la fuite
Il me bouscule, sort son couteau
Passe dans la pièce voisine
Une porte, un chahut, le crime
S'accomplit et le voilà mort !
L'armoire grince d'une joie.
Elle est vivante, se balance,
Elle tombe. J'aperçois son toit,
Ouvert, la plante verte lance
Sur moi une sève toute blanche
Je suffoque sous cette avalanche
Je meurs sans savoir la vraie vérité
Sur cette plante d'une autre réalité.
°°°°°°°°°°°
Hadès dans le confort de son
royaume
Hadès dans le confort de son royaume
Scrute notre beau monde hideux.
Il se réjouit, voilà des arrivants ;
Chaque humain, une paume en calice
Offre son âme impure et de vices.
Hadès se coiffe de son heaume,
Et va de ce pas accueillir en odieux
Sa nouvelle troupe de châtiments.
Hadès ne promet rien, il accomplit.
Son oeuvre dantesque est remplie
D'une sueur de sang, sa survie.
Les âmes errantes sont sa bible,
Il la parcourt par thème, par cible
Sa lecture est un délice, un suc,
Qui retourne d'effroi saint Luc.
°°°°°°°°°°°
Je revois ce matin sous le brume
Je revois ce matin sous la brume
D'une campagne éteinte, vide
Ses gens simples de la commune
Partir pour une autre terre aride
Les arbres fruitiers sont morts
La terre est pauvre d'avoir nourri
Sans récompense et à torts
Tous ces humains au fond pourri
Je te regarde mourir lentement
Et je ne peux rien faire maintenant
Pour toi, Terre, moi le manant
Des temps modernes, le savant !
°°°°°°°°°°°
Le
silence : la mort du Mot ! La variable qui
anéantie tout !
C'est
le vouloir de s'enterrer à l'incompréhension
sans retour !
Touche
le silence, il te répond par la page blanche! Il te
coud,
Te
cloue, te vrille dans ta stupeur de la terreur muette en ta
tour
D'humain,
tu es sans arme, ton cri n'est que le néant qui te
renvoie
Au
vide de ta propre substance, dilapide ce que tu es, dans ta
Foi !
«
Silence »
cri le maître d'école
Et
la mouche de service s'envole !
Les
élèves rient ! Lenseignant
colère
Frappe
pour les garder en sa sphère !
Le
silence ne se rit pas, lui, des mots et pourtant il
apprécie
Qu'on
le nomme, qu'on lui voue une attention particulière,
fidèle !
Il
est sur un piédestal comme la Parole, il est fait
d'émotion saisit
C'est
ce qui fait sa force ou sa défaite, son alchimie
intemporelle !
°°°°°°°°°°°
Coup manqué
Dans la forêt des Sept Vierges, une renarde
Allaite sept renardeaux bleus outre mer !
Le renard, père bienveillant, est de la harde
Des Bleus Lunaires, les maîtres sanguinaires !
De ces naissances fabuleuses, un renardeau
De ses dents nouvelles, veut tâter de la chair !
Celle de son père lui conviendrait, ce lourdaud
Aux babines retroussées à allure incendiaire
!
Le petit se jette, un soir de repos, sur son géniteur
!
Celui-ci surpris, le repousse dun coup de gueule,
Fracassant dun seul élan les vertèbres
du rageur,
Qui se meurt sans un cri, aux larmes dun aïeul
!
Morale :
Goliath et David, cest pour la Bible et les
humains
Qui sont croyants de leur foi, pas pour les incertains !
°°°°°°°°°°°
Déchirure dâme
Je voudrais me saouler décriture,
Tomber, là, ivre mort de mes mots,
Cascades douloureuses, chalumeaux
Dévorants mon âme déchirée,
fêlures !
Nourriture démesurée investie du pas
Du crayon commandé dune main
Sûre, hautaine de son destin festin
De connaître la jouissance du repas
Des phrases triturées, charcutées,
tuées,
Kaléidoscopées, reconstruites
extrémistes
Au bord du précipice de la page prostituée
Pour une nuit dangoisse, salie par les kystes
Sanglants des ratures, mots morts nés,
vidés
Dans une poubelle recyclable, émergeant
Dun bureau perdu dans une pièce
suicidée
Par une présence déshumanisée, se
coupant
Du monde des pensants quotidiens, agonisants !
Pourtant, je suis vivant ! Trop vivant ! Presque
A la limite de linsupportable et mes doigts, pans
De mes frontières, inscrivent sans relâche le
visqueux
Paragraphe de mes innombrables poèmes
encerclés
Dans de belles pages aux yeux impressionnistes
Dun futur lecteur ou lectrice, curieux touriste
Qui se brûlera les prunelles à mes mots
émasculés !
°°°°°°°°°°°
Désarroi
J'entends le désarroi de l'instant, le mot ROMPU
Entendre le cri des verres brisés se
répandre
Dans le creux des oreilles abîmées
s'étendre
Aux confins des neurones chavirés et attendre
Le repos du silence, du sommeil pour entendre
Les mots de réconfort qui annoncent, engendrent
La délivrance possible des brûlures à
descendre
Dans le puits générateur des turbulences
à fendre.
J'entends le désarroi de l'instant, le mot CENDRE
!
Elle est magistrale, et s'enlaidit dans les rues,
Infiltrée dans les moindres recoins, telle une
crue
Elle recouvre l'humain de l'extravagance, d'une figure
Fantomatique, le renferme dans une coquille
d'indifférence
Devient un inconnu parcourant son monde en errance !
Recouvert de cette ombre, il endure de cette sombre
parure
Qui s'accomplit dans son acte de souffrance qui dure.
J'entends le désarroi de l'instant, le mot PERDU
°°°°°°°°°°°
Hanneton rêveur
dramatique
Hanneton, prit un jour son envol
Dans lespace anémique des fleurs
Feuillues, dune Terre anéantie par
Éole
En colère davoir été
trompé à lheure
Dun soleil printanier par une anémone
Gracile qui sétait refermée à ses
avances !
Hanneton avait reçu à sa sortie la semence
De cette anecdote par une toute mignonne
Ânesse follement amoureuse dun cheval !
Ce dernier, par de déraisonnables escapades,
Avait muté curieusement en étalon
sentimental
Pour le galbe, anatomiquement beau, de cette naïade
Aux oreilles démesurées et à
lintelligence
Qui était autre que celle de lÂne de
Buridan !
Hanneton, la remercia de cette confidence
Et sarma de patience pour découvrir un
vaillant
Feuillage pour se nourrir avant de tomber
Danémie au prochain soleil couchant !
Il se hasarda dans une culture, aux feuillées
Ovales, senteur de menthe ! Sonnant
Lheure de son repas, il dégusta ces
végétaux
Dun seul élan, gavant son estomac dune
substance
Qui eût leffet dune anesthésie
partielle, fardeau
Dun rêve érotisant, il devenait acteur de
lexigence
Dune amante, mante religieuse qui le dévora
Réellement, à la hauteur dune nervure
sulfureuse,
Quil vomit, mais trop tard, il cria à
lassassinat,
Et ses derniers mots furent : « Anon,
lodieuse ! »
Adresse de l'auteur : MAXLOUIS22@wanadoo.fr
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